39 B - Accès au diplôme et formation
Il n’est pas obligatoire d’avoir suivi une formation pour travailler dans une pharmacie communautaire, l’apprentissage se fait alors au sein de l’entreprise avec le temps. Un diplôme est obligatoire cependant pour l’ATP qui désire travailler en pharmacie hospitalière. Au-delà de ça, dans le milieu communautaire, un ATP ayant suivi une formation aura plus de chance de se faire embaucher qu’une personne sans diplôme. (40)
Concernant la formation, il faut obtenir ce qui s’appelle le diplôme d'étude professionnelle d’assistant technique en pharmacie. Pour intégrer cette formation, il faut être titulaire d’un diplôme d’étude secondaire ce qui équivaut au niveau 2nde en France (Cf Annexe I : Équivalences entre les niveaux d’étude au Québec et en France). La formation se fait dans un centre de formation professionnelle ; il en existe une quinzaine au Québec. (40) Le programme d’étude professionnelle en assistance en pharmacie est rédigé par le ministère de l’Education, du Loisir et du Sport en collaboration avec des professionnels du domaine de l’assistance en pharmacie. Ce programme officiel sert de ligne directrice pour les différents centres de formation professionnelle du Québec. La formation dure un an et le programme d’étude d’assistant technique va porter, entre autres, sur la législation et l’éthique, la manipulation des logiciels pharmaceutiques, la bonne gestion des stocks, l’analyse et l’exécution des ordonnances, l’acquisition des bonnes pratiques de préparation des produits stériles et non stériles et l’apprentissage des méthodes de calculs pharmaceutique inhérentes à ces préparations. (41) La profession d’assistant technique en pharmacie n’est pas réglementée et n’est donc pas non plus sous l’autorité de l’Ordre des pharmaciens du Québec. Cependant dans une perspective de normalisation, de codification et de réglementation de cette profession, l’Ordre a pris l’initiative de mettre en place un projet de révision du rôle des ATP en rédigeant des standards de pratique. Ces standards de pratique regroupent l’ensemble des tâches pouvant leur être déléguées. L’Ordre a rencontré plusieurs partenaires, entre autres, l’AQPP, l’Association des bannières et des chaînes de pharmacie du Québec, l’Association québécoise des assistants techniques en pharmacie, afin de valider les besoins liés au travail technique en pharmacie. La décision de créer deux catégories de personnels a fait alors consensus. Ainsi les ATP sont séparés en deux catégories de personnels : le personnel de soutien technique et le
40 personnel technique. (42)
Le personnel de soutien technique va assurer des tâches générales et assister le pharmacien dans des activités techniques de base. (42)
Le personnel technique pourra effectuer les tâches du personnel de soutien technique mais pourra aussi assurer des tâches nécessitant une plus grande autonomie et des capacités d’analyses accrues. Il peut assister le pharmacien en effectuant des activités techniques plus complexes, superviser le travail et possède, en plus, des connaissances sur les principales maladies chroniques. (42)
Ces standards de pratiques rédigés par l’Ordre sont aussi là pour aider les pharmaciens à constituer un examen ou une entrevue d’embauche, à élaborer un outil d'évaluation du personnel ou à mettre en place des activités de perfectionnement vis-à-vis des ATP. Inversement, pour les ATP en recherche d’emploi, ces documents leur permettent de connaître précisément les attentes d’un pharmacien, de faire une auto-évaluation de leurs compétences ou encore d’évaluer leurs besoins de perfectionnement et de formation. (42), (43)
Dans le but de sensibiliser aux besoins et à la démarche générale, d’accélérer l’étude du cadre réglementaire, de normaliser et d’officialiser ces standards pour les ATP, l’Ordre a présenté ces standards de pratique auprès des autorités compétentes tel que le ministère de la Santé et des Services Sociaux, les ministères de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, la Fédération regroupant les collèges publics au Québec et la Fédération des commissions scolaires. (42), (43) Au Québec, les ATP sont représentés par l’association québécoise des assistants techniques en pharmacie. Cette association, à but non lucratif fondée en 1986, a pour objectif de promouvoir, d’informer et d’assurer la reconnaissance et le développement du métier d’ATP en pharmacie communautaire et auprès du public. (44)
C - Responsabilités
Tous les actes techniques peuvent être délégués par le pharmacien à un ATP à condition de mettre en place l’encadrement et le contrôle de la qualité nécessaire à son application. Les
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actes délégués sont sous la responsabilité professionnelle du pharmacien et d’après le Code de déontologie, « Le pharmacien doit s'assurer que le personnel qui l'assiste est qualifié pour les tâches qu'il lui confie ». (39), (45) Dans le cas où une erreur est commise par un assistant technique dans le cadre de la délégation en pharmacie et que cela se traduit par une poursuite, l’assurance professionnelle de l’employeur (pharmacien propriétaire, société de pharmaciens) prendra en charge le montant de la réclamation si le tribunal considère l’ATP responsable de l’erreur commise. (45)
D -Salaire et perspective d’avenir
En moyenne le salaire d’un assistant technique en pharmacie varie entre 12 $ et 19 $/heure en milieu communautaire soit environ entre 8 € et 13 €. Le salaire est souvent négocié directement avec le pharmacien propriétaire. (46)
Les perspectives d’avenir pour ces diplômés sont excellentes. Il y a actuellement une pénurie d’assistants techniques en pharmacie tant en milieu hospitalier qu’en pharmacie communautaire. (46) De plus avec la mise en place en 2015 des nouvelles activités du pharmacien et la quantité de travail que cela génère, le pharmacien aura besoin de déléguer davantage de tâches à ses ATP et d’en recruter. Même si les connaissances des ATP sont limitées et loin d’être adaptées à la réalité actuelle, rien n’empêche les pharmaciens de les former en fonction de leurs besoins sur le terrain.
- Un infirmier peut être présent dans la pharmacie en tant que salarié de la pharmacie. C’est une pratique de plus en plus répandue et très populaire au sein des officines québécoises. L’infirmier ne travaille en général que quelques jours par semaine dans l’officine et les patients peuvent prendre rendez-vous avec lui pour, par exemple, le soin d’un pansement, l’injection