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2 Aspect multi´echelle introduit au niveau des inter- inter-faces

Dans le document The DART-Europe E-theses Portal (Page 85-91)

Le probl`eme 3 correspond en quelque sorte au probl`eme microscopique,

mono-´echelle. On d´esire introduire une vision `a deux ´echelles du probl`eme. Cela demande de d´efinir des quantit´es macro ainsi qu’un moyen de passage entre l’´echelle micro et l’´echelle macro. Une fois ce choix effectu´e, le fait d’imposer aux quantit´es macro de v´erifier des contraintes d’admissibilit´e conduira `a la mise en place d’un probl`eme macroscopique.

2.1 D´efinition des quantit´es macro

En rupture avec la plupart des approches multi´echelles, les interfaces jouent un rˆole majeur dans la s´eparation des ´echelles. En effet, la d´efinition des champs

2 Aspect multi´echelle introduit au niveau des interfaces

microscopiques et macroscopiques porte sur les quantit´es d’interface du probl`eme sous-structur´e et est propos´ee avant mˆeme toute discr´etisation. La distinction des

´echelles micro et macro n’est donc effectu´ee qu’au niveau des interfaces. L’´echel-le macro est d´efinie par une dimension caract´eristique des interfaces qui est a priori beaucoup plus grande que l’´echelle de discr´etisation de la microstructure. Consid´e-rons une interfaceΓEEentre deux sous-structuresΩE etΩE. On choisit de chercher les d´eplacements macro et les efforts macro dans les espaces de dimension finie res-pectifsFEEM etWEEM . Ce choix doit ˆetre fait de fac¸on `a ce que ces espaces soient compatibles avec la forme bilin´eaire travail (2.1) et la proposition suivante :

Proposition 3

Cette proposition impose que les espacesFEEM etWEEM aient la mˆeme dimension.

Dans l’approche micro-macro, la d´efinition des quantit´es macro est faite de fac¸on

`a avoir un sens physique : ce sont des moyennes en espaces des d´eplacements et des efforts d’interface. Plus pr´ecis´ement, elles sont d´efinies comme les meilleures approximations au sens de la forme bilin´eaire travail (2.1) sur l’interface. La pro-pri´et´e (3) permet alors de les d´efinir par les expressions encadr´ees suivantes : D´efinition 4 Les parties macro(WM, FM)∈ WEEM × FEEM de(W , F)∈ WEE×

D´efinition 5 Les efforts et d´eplacements micro sont d´efinis simplement par : Fm =F −FM et Wm =W −WM

Les d´efinitions des quantit´es macro (d´efinition (4)) et micro (d´efinition (5)) conduisent alors `a la relation de d´ecouplage des travaux micro et macro d’interface qui s’´ecrit :

Z

On adoptera les mˆemes notations pour les espaces macro et les espaces micro que celles d´efinies par (2.2). Ainsi : FEM = Q

EVEFEEM . On ´etendra ´egalement ces d´efinitions `a l’ensemble des sous-structures. Ainsi, on d´efinira l’espaceFM.

Remarque 1 : Cette relation de d´ecouplage (2.3) est ind´ependante de la proc´edure d’homog´en´eisation qui sera d´etaill´ee plus loin.

Remarque 2 : Une autre fac¸on d’interpr´eter la d´efinition (4) est de dire queFM (resp.WM) est la projection deF (resp.W) surFEEM (resp.WEEM ) parall`element

) au sens de la forme bilin´eaire travail (2.1) sur l’interface. Compte tenu de la d´efinition (4), la d´efinition (5) entraˆıne queFEEm = WEEM

2.2 Choix des espaces macro

La seule contrainte sur le choix des espaces WEM et FEM, E ∈ E, est que WEM contiennent les modes rigides de la fronti`ere ∂ΩE et que FEM contienne les r´esultantes et moments sur∂ΩE. Cette contrainte permet de garantir l’extensibilit´e num´erique de l’approche de d´ecomposition de domaine.

Afin d’expliciter l’op´erateur de projectionΠΓ

EE′ permettant d’extraire la partie macro d’une quantit´e d’interface deΓEE, on noteeM

EE = (eM1 , .., eMnM), une base du sous-espace de dimension finieFEEM des interefforts macroscopiques ou du sous-espaceWEEM qui est identique. On a alors : la base macroscopiqueeM

EE.

Le projecteur macro en moment et r´esultante s’interpr`ete, en termes de d´eplace-ments, comme un extracteur de la partie mouvements de corps rigide de l’interface

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Figure 2.5: Interface lin´eique en deux dimensions.

ΓEE. Au final, les d´eplacements macroscopiques repr´esentent la cin´ematique de corps rigides des interfaces, et les efforts, la r´esultante et le moment duaux d’une telle cin´ematique. L’enrichissement de cette base revient, du point de vue de la cin´ematique macroscopique, `a consid´erer l’interface comme un milieu d´eformable, au lieu d’un simple corps rigide. Ici, nous ne d´etaillons cet enrichissement que pour le cas bidimensionnel (o`u une interface est un milieu lin´eique), o`u on ajoute `a la base de d´epart des fonctions polynomiales de la variable associ´ee `a une direction princi-pale de l’interface. Le cas tridimensionnel ne pose pas de difficult´es particuli`eres.

Consid´erons une interface lin´eique, contenue dans le plan de normale N3, de centre de gravit´eG, telle que celle repr´esent´ee en figure 2.5 :(N1, N2, N3)d´esigne la base principale d’inertie deΓEE, et ces vecteurs sont ordonn´es de telle mani`ere que les moments d’inertieIi(O,ΓEE′)par rapport `a chacune de ces directions v´erifient :

I3(G,ΓEE′) = I2(G,ΓEE′) + I1(G,ΓEE′) >I2(G,ΓEE′) > I1(G,ΓEE′) > 0 (2.5) Les trois fonctions de base d´efinies par la projection en r´esultante et moment sont d´efinies ci-dessous :

Un choix classique consiste `a utiliser un projecteur dit d’extraction de la «partie lin´eaire»des champs. Il n´ecessite l’introduction de la fonction de base suppl´emen-taire suivante :

˜

eM4 = (N1.GM)N1 (2.9)

Cette fonction repr´esente l’allongement de l’interface suivant la directionN1. Cette fonction de base n’est pas celle qui est ajout´ee `a la base, car elle n’est ni orthogo-nale aux autres fonctions de la base (au sens de la forme bilin´eaire travail(·,·)), ni

norm´ee. La fonction ajout´ee `a la base est d´eduite de celle-ci par le proc´ed´e d’or-thogonalisation de Schmidt. La figure 2.6 illustre cette base de fonctions affines.

Par suite, les fonctions de degr´e plus ´elev´e sont des polynˆomes de la mˆeme variable

e (M)

Figure 2.6: Base macro lin´eaire

eMi i=1..4,(nM = 4), sur une interfaceΓEE

suivant les deux directions de l’espace [Loiseau 2001], on note leur d´efinition pour toutp>2:

˜

eM2p+1 = (N1.GM)p N2 (2.10)

˜

eM2p+2 = (N1.GM)p N1 (2.11)

De la mˆeme mani`ere que poure˜M4 , la constitution d’une nouvelle base par ajout de fonctions de degr´es plus ´elev´es est compl´et´ee par le proc´ed´e d’orthogonalisation de Schmidt. On obtient alors plusieurs bases macroscopiques d´efinissant des projec-teurs aptes `a filtrer la partie polynomiale de degr´e donn´e des champs d’interface.

Les projecteurs obtenus sont r´esum´es dans le tableau 2.1, o`ueMk d´esigne la fonction d´eduite de ˜eMk par le proc´ed´e d’orthogonalisation. Dans la suite nous utiliserons principalement une base macro qui extrait la partie lin´eaire, mais nous utiliserons aussi une base macro cubique.

Remarque : On remarquera que la d´efinition des composantes macro[FM]i=1..nM et[WM]i=1..nM est faite avant mˆeme toute discr´etisation.

2.3 Admissibilit´es des quantit´es macro

Le dernier point important de l’approche micro-macro consiste `a d´efinir des conditions d’admissibilit´e sur les quantit´es macro. Ainsi, on leur impose de v´erifier partiellement les conditions de transmission aux interfaces. Dans notre approche, seuls les efforts sont contraints `a v´erifier les conditions d’´equilibre aux

2 Aspect multi´echelle introduit au niveau des interfaces

Type de projecteur fonctions de base en 2D R´esultante et moment (eM1 , eM2 , eM3 )

Partie lin´eaire (p= 1) (eM1 , eM2 , eM3 , eM4 )

Partie quadratique (p= 2) (eM1 , . . . , eM6 )

Partie cubique (p= 3) (eM1 , . . . , eM8 )

Tableau 2.1: Projecteurs macroscopiques et fonctions de bases associ´ees en 2D

interfaces ainsi que les conditions limites au sens macro. L’espace correspondant est not´eFadM et est d´efini par :

FadM =

FM ∈ FM| ∀E ∈E,∀E ∈VE, FME +FME = 0

De fac¸on similaire, il est possible de d´efinir un espaceWadM des d´eplacements macro v´erifiant les conditions de transmission aux interfaces, incluant les conditions aux limites :

WadM =

WM ∈ WM| ∀E ∈E,∀E ∈VE, WME −WME = 0

Il faut n´eanmoins noter que, `a part pour des interfaces de type parfait, la solution du probl`eme ne v´erifie pas, en g´en´eral, les conditions de transmission d´ecrites par WadM. C’est le cas pour des interfaces de contact. En revanche, pour n’importe quel type d’interface, l’´equilibre des interfaces doit toujours ˆetre v´erifi´e. C’est la raison pour laquelle la version de l’approche micro-macro qui utilise les conditions d’ad-missibilit´e d´ecrites parFadM est classiquement retenue.

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