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Les arthropodes parasites

Les arthropodes (Arthropoda) comprennent les mouches, les moustiques, les poux, les puces, les tiques et les acariens des gales ; beaucoup sont des parasites de la peau des animaux domestiques (parasites externes ou ectoparasites). Bon nombre n’occasionnent guère plus qu’une simple gêne, mais certains sont à l’origine de démangeaisons intenses et occasionnent des lésions importantes tandis que d’autres sont vecteurs de mala-dies. Les arthropodes d’importance vétérinaire se divisent en deux grandes catégories.

Les insectes ou Insecta (mouches, moucherons, moustiques, poux et puces) — Ces invertébrés possèdent une tête, un thorax, un abdomen et trois paires de pattes insérées sur le thorax ; beaucoup ont également des ailes et peuvent voler. Leur développement comporte plusieurs étapes appelées stades, stases ou intermues. Après l’accouplement, les femelles adultes pondent des œufs qui éclosent en donnant naissance à des larves. Ainsi les asticots sont-ils les larves des mouches qui peuvent passer par plusieurs stades larvaires avant de finalement se métamorphoser en nymphes (on parle de pupes) d’où émergent les mouches adultes.

Certaines espèces donnent directement naissance à des larves au lieu de pondre des œufs (espèces vivipares).

Les acariens ou Acarina (tiques et acariens des gales) — Contrairement aux insectes, les adultes possèdent quatre paires de pattes. Leur corps est divisé en une partie antérieure comportant les pièces buccales (le gnathosoma) et une partie postérieure (l’idiosoma) englobant tout le reste du corps et portant les pattes. Comme les insectes, les femelles adultes pondent des œufs d’où sortent des larves semblables à des adultes en miniature, à ceci près qu’elles ne possèdent que trois paires de pattes.

Les larves se métamorphosent en nymphes, à quatre paires de pattes, qui se transforment à leur tour en adultes. Les acariens ne possèdent jamais d’ailes et aucun ne peut voler.

Les régions intertropicales sont souvent favorables aux arthropodes et ces derniers (ainsi que les maladies qu’ils transmettent) y prennent généralement plus d’importance que dans les régions tempérées. Les principales maladies transmises par des arthropodes sont traitées au chapitre 4.

Les insectes : diptères

Les mouches, moucherons et moustiques (flies, midges, mosquitos, ordre des diptères, Diptera) sont actifs et se reproduisent lorsque les conditions leur sont favorables. Ces périodes se situent le plus souvent pendant les mois les plus chauds de l’année dans les régions tempé-rées et pendant la saison des pluies dans les régions tropicales et sub-tropicales. Certains éléments locaux (présence d’un marécage, par exemple) sont susceptibles d’offrir pendant toute l’année les conditions nécessaires à leur reproduction, surtout dans les zones tropicales. La lutte contre ces insectes doit s’appuyer sur des connaissances locales concernant la saisonnalité de leur activité, leurs sites de reproduction et leurs milieux de prédilection et nécessite parfois les conseils d’un spécialiste. Ce groupe d’insectes peut être scindé en deux catégories : celle des espèces piqueuses et harceleuses, et celle des espèces respon-sables de myiases.

Les mouches, moucherons et moustiques piqueurs et harceleurs atta-quent l’homme et les animaux domestiques pour se nourrir de leur sang, ce qui constitue une source d’irritation et de gêne. En outre, un cer-tain nombre de ces espèces sont susceptibles de transmettre des agents pathogènes responsables de maladies importantes. A l’exception des mouches tsé-tsé (ou glossines), qui sont confinées à l’Afrique sub-saharienne, les insectes piqueurs sont répandus dans le monde entier.

Quelques espèces parmi les plus courantes sont présentées dans le tableau 3.1 et les figures 3.1 et 3.2. D’autres espèces sont particulièrement nuisibles par l’importance des démangeaisons qu’elles occasionnent. Les moustiques transmettent des maladies importantes : le paludisme, des filarioses, la dengue, la fièvre jaune chez l’homme, la myxomatose des lapins, la fièvre de la vallée du Rift, le virus West Nile, des encépha-lites à virus, etc. Les femelles sont hématophages. Leur activité est surtout nocturne.

Les mouches à myiases pondent leurs œufs sur les animaux domestiques, et les asticots qui éclosent s’enfoncent dans la peau ou s’introduisent dans des plaies ou dans les orifices naturels. L’invasion des tissus par ces larves de mouches entraîne des lésions appelées myiases qui peu-vent devenir importantes. Quelques-unes des principales espèces de mou-ches à myiases figurent dans le tableau 3.2 et dans la figure 3.3.

Les myiases à calliphoridés — Les Calliphoridae, ou mouches à viande, sont des mouches de grande taille, de couleur métallique, bleues ou vertes.

Noms communs et scientifi quesEspèces victimesSites de reproductionEffets pathogènes directsAgents pathogènes transmis Simulies (Simuliumspp.)Animaux domestiques et êtres humains ; répartitionmondiale, sauf sur certaines îles Sur les rochers et la végétation dans les eaux courantes et claires Piqûres prurigineuses, pertes de sang ; attaquent parfois en essaims, notamment le matin et en fin d’après-midi

Onchocerca spp. chez l’homme (responsable de l’onchocercose ou cécité des rivières) et l’animal (se reporter à la section sur les nodules vermineux) Moucherons culicoïdes ou almabics, arabis, brulots (Culicoides spp.)

Animaux domestiques et êtres humains ; répartitionmondiale Conditions humides ; dans la végétation mouillée ou en putréfaction Piqûres prurigineuses ; attaquent en groupes denses ; mangeaisons intenses chez les équidés ; transportés par le vent sur de longues distances Onchocerca spp. chez l’animal (nodules vermineux) ainsi que plusieurs virus, tels que ceux de la peste équine africaine, de la fi èvre éphémère des bovins et de la fi èvre catarrhale du mouton Moustiques (genres Anopheles, Culex, Aedes, etc.)

Animaux domestiques et êtres humains ; répartitionmondiale Eau libre stagnante (pas dans les lacs ou les cours d’eau à courant rapide) S’alimentent le plus souvent de nuit ; piqûres prurigineuses susceptibles d’entraîner des pertes de sang

Divers virus (encéphalomyélites virales équines, fi èvre de la vallée du Rift, fi èvre éphémère des bovins, fi èvre jaune chez l’homme), parasites (paludisme chez l’homme), ainsi que la fi laire responsable de la dirofi lariose du chien Taons (famille des tabanidés)Grands animaux domestiques et êtres humains ; répartitionmondiale

Zones boueuses ou marécageuses ; végétation en putréfaction

Mouches de grande taille in- fl igeant des piqûres profondes et douloureuses ; peuvent se déplacer à plusieurs kilomètres d’un site de reproduction ; quelques individus suffi sent pour occasionner un stress important Anaplasma marginale, Trypanosoma evansi, Trypanosoma vivax, Trypanosoma congolense, virus de l’anémie infectieuse équine ainsi que parfois des bactéries (charbon, pasteurellose, etc.)

Tableau 3.1. Diptères hématophages et diptères harceleurs.

Noms communs et scientifi quesEspèces victimesSites de reproductionEffets pathogènes directsAgents pathogènes transmis Stomoxes (Stomoxys calcitrans et nigra)Animaux domestiques et êtres humains ; répartitionmondiale Végétation en putréfaction, excréments Piqûres douloureuses ; peut tourmenter les animaux près des bâtiments

Les mêmes que les taons, plus les vers nématodes des genres Habronema et Draschia chez les équidés (plaie d’été) Mouches des cornes (genres Haematobia et Lyperosia)

Bovins et buffl es ; répartitionmondialeExcréments frais de bovins et de buffl es Se nourrissent en grand nombre sur le corps et se reposent sur les cornes ; entraînent des démangeaisons et des pertes de sang

Haematobia transmet Stephanofi laria spp. chez les bovins et les buffl es (stéphanofi lariose) Mouches domestiques et autres du genre Musca

Tous les animaux ; répartitionmondialeMatière organiqueInsectes harceleurs attirés par les sécrétions, les écoulements, les plaies, etc., fréquents dans les habitations

Probablement Stephanofi laria spp. chez les bovins et les buffl es ; vers des genres Habronema et Draschia chez les équidés ; ver des yeux (Thelazia) ; virus ; bactéries Mouches tsé-tsé ou glossines (Glossina spp.)

Animaux et êtres humains en Afrique subsaharienne Sol des savanes, des bords de cours d’eau et des forêts

Piqûres douloureusesTrypanosomes (Trypanosoma vivax, T. brucei, T. congolense, T. simiae et T. suis), incluant ceux responsables de la maladie du sommeil chez l’homme Hippobosques (genre Hippobosca)Surtout équidés et bovins ; répartitionmondiale

Sol secSe groupent sur l’arrière-train et percent la peau pour absorber le sang ; entraînent des démangeaisons Faux-pou du mouton ou mélophage (Melophagus ovinus)

Répartitionmondiale ; surtout dans les zones tempérées Sol secEspèce dépourvue d’ailes (aptère) ; une infestation par de nombreux individus entraîne des démangeaisons, des pertes de sang et des dégâts aux toisons

Tableau 3.1. suite

Figure 3.1.

Exemples de mouches, moucherons et moustiques piqueurs et harceleurs

particulièrement nuisibles pour les animaux : (1)simulie (Simulium spp.), 1,5 à 5 mm ; (2)moucheron culicoïde (Culicoides spp.), 1,5 à 5 mm ; (3)moustique anophèle (Anopheles spp.), 2 à 10 mm ; (4)taon (Tabanus spp.), jusqu’à 25 mm ; (5)stomoxe (Stomoxys calcitrans), environ 7 mm ; (6)mouche des cornes (Haematobia spp.), jusqu’à 4 mm ; (7)mouche domestique (Musca domestica), environ 7 mm ; (8)mouche tsé-tsé ou glossine (Glossina spp.), 6 à 15 mm ; (9)hippobosque (Hippobosca spp.), environ 10 mm ; (10)pou du mouton ou mélophage (Melophagus ovinus), 5 mm.

Figure 3.2.

Infestation de Haematobia sp.

(mouche des cornes) sur un bœuf (cliché CTVM).

Faux-pou du mouton ou mélophage (Melophagus ovinus) Répartitionmondiale ; surtout dans les zones tempérées Sol secEspèce dépourvue d’ailes (aptère) ; une infestation par de nombreux individus entraîne des démangeaisons, des pertes de sang et des dégâts aux toisons

Noms communs et scientifi quesEspèces victimesSites de reproductionEffets pathogènes Calliphoridés, ou mouches à viande, des genres Lucilia, Calliphora et Phormia

Essentiellement les ovins ; répartitionmondialePlaies cutanées, laine souillée d’excréments ou d’urineMyiase à calliphoridés Lucilies bouchères Cochliomyia spp. (Amérique) et Chrysomya bezziana (Afrique et Asie) Animaux domestiques et êtres humains, mais surtout bovins

PlaiesMyiases à Cochliomyia/ Chrysomyia Mouche de Cayor ou cordylobie (Cordylobia anthropophaga)

Animaux domestiques (surtout les chiens) et êtres humains ; Afrique subsaharienne Sites de repos des animaux et de l’homme, notamment sur sols sableux

Myiase à cordylobie. La larve ou ver de Cayor forme des nodules douloureux chez l’homme et les animaux domestiques Dermatobie ou ver macaque (Dermatobia hominis)Animaux domestiques et êtres humains, surtout bovins ; Amérique centrale et Amérique du Sud

Mouches sédentaires vivant dans les zones forestières et non cultivées ; pondent sur des diptères matophages qui agissent comme hôtes transporteurs des œufs Dégâts au cuir ; gonfl ements douloureux entraînant une baisse de la productivité, furonculose, etc. Hypodermes (Hypoderma bovis, H. lineatum)

Bovins, bisons, et parfois équidés ; hémisphère Nord, y compris l’Afrique du Nord Œufs déposés sur le pelage de l’hôte puis migration dans le corps y compris parfois par le canal rachidien

Varron : dégâts au cuir par ouverture des nodules sous-cutanés Œstre du mouton (Oestrus ovis)Ovins et caprins ; répartitionmondialeLarves déposées dans les narinesCause répandue d’éternuements et de jetage nasal puis sinusite et (rarement) troubles nerveux (faux tournis) ; les infestations importantes sont responsables d’amaigrissements importants ; stress causé par les femelles cherchant à pondre Mouche des naseaux (Cephalopsis titillator)ChameauxLes larves se développent dans les narines et dans les cavités nasales

Eternuements

Tableau 3.2. Mouches à myiases.

Figure 3.3.

Mouches à myiases : (1)mouche bleue de la viande (Calliphora spp.) ; (2)lucilie bouchère américaine (Cochliomyia sp.) ; (3)mouche de Cayor ou cordylobie (Cordylobia anthropophaga) ;(4)œstre du mouton (Oestrus ovis) ;(5)mouche du ver macaque (Dermatobia hominis).

Elles pondent leurs œufs dans les zones où la toison des ovins est souillée par les excréments ou l’urine, le plus souvent sur l’arrière-train. Les larves, une fois écloses, rampent vers la peau et y pénètrent à l’aide de leurs crochets buccaux. Les lésions infestées de larves qui en résultent peu-vent être très invalidantes et douloureuses et constituer une source de stress intense, voire entraîner la mort. Les myiases à calliphoridés sont susceptibles d’être encore compliquées par des surinfections bactériennes et par l’action d’autres espèces de mouches, opportunistes (mouches secondaires), qui sont attirées par les plaies cutanées, s’y nourrissent et y pondent leurs propres œufs, entraînant une nouvelle invasion lar-vaire et une deuxième vague de lésions dans les tissus de l’hôte. Les blessures ouvertes, les morsures de tiques et les petites plaies attirent à la fois les calliphoridés et des espèces secondaires et peuvent consti-tuer des facteurs prédisposants aux myiases.

Les larves se nourrissent à l’intérieur de la plaie pendant une durée allant jusqu’à 10 jours, muent deux fois avant de parvenir au dernier stade larvaire. Elles se laissent alors tomber au sol, où elles entrent en nym-phose sous forme de pupes pendant quelques jours, à l’issue desquels émergent les mouches adultes. Des vagues successives de pontes de cal-liphoridés et d’autres espèces de mouches peuvent toutefois étendre la durée de la myiase sur bien plus d’une dizaine de jours.

Les myiases à Chrysomyia/Cochliomya — Ces mouches, également membres de la famille des calliphoridés, s’attaquent plus particulière-ment aux bovins, bien que d’autres animaux et même l’homme puis-sent être affectés. La femelle adulte pond ses œufs en bordure d’une plaie, et les larves écloses, en forme de tournevis, s’enfoncent dans la chair en y créant une grande lésion malodorante. Une seule femelle peut pondre jusqu’à 300 œufs autour d’une plaie et les infestations les plus graves sont parfois fatales. Ainsi, la lucilie bouchère américaine

(Oestrus ovis)répartitionmondialedans les narinesde jetage nasal puis sinusite et (rarement) troubles nerveux (faux tournis) ; les infestations importantes sont responsables d’amaigrissements importants ; stress causé par les femelles cherchant à pondre Mouche des naseaux (Cephalopsis titillator)ChameauxLes larves se développent dans les narines et dans les cavités nasales

Eternuements

(Cochliomya hominivorax)s’attaque à l’homme et aux animaux homéo-thermes (mammifères et oiseaux) en Amérique centrale et du Sud. Les pertes liées aux mortalités des nouveau-nés sont grandes. Cette mouche a été éradiquée de plusieurs régions d’Amérique (Texas, Floride, Mexique, Porto Rico, etc.) et de Libye, en Afrique, où elle était apparue dans les années 1980. Une autre espèce, la lucilie du vieux monde ou lucilie africaine, Chrysomyia bezziana, vit dans les régions tropicales d’Afrique, d’Asie et d’Océanie (voir la carte dans le chapitre 6 du volume 1).

La myiase à mouche de Cayor ou cordylobie — Les larves de cordy-lobie (Cordylobia anthropophaga) se développent dans un furoncle sous-cutané de petite taille, mais douloureux, qui présente une ouver-ture à la surface de la peau. Les animaux les plus fréquemment atteints sont les chiens, mais cette mouche peut infecter les hommes, notam-ment en pondant sur les vêtenotam-ments, qui doivent être impérativenotam-ment repassés. Cette mouche est souvent associée à des terrains sableux, où la larve s’enfonce facilement pour se métamorphoser (voir la carte dans le chapitre 6 du volume 1).

La myiase à dermatobie ou ver macaque — Le ver macaque(Dermatobia hominis)est un parasite important de l’homme et des animaux, notam-ment des bovins, en Amérique centrale et en Amérique du Sud (voir la carte dans le chapitre 6 du volume 1). Cette espèce est plus com-mune en terrain boisé et non cultivé. La mouche adulte utilise comme vecteurs des espèces hématophages piqueuses, le plus souvent des moustiques, que la femelle capture afin d’y pondre ses œufs qui s’y déve-loppent en environ une semaine. Lorsque l’insecte « transporteur » se pose sur un animal à sang chaud pour s’y nourrir, les larves éclosent, s’enfoncent dans la peau et migrent vers les tissus sous-cutanés où elles poursuivent leur développement. Elles en émergent 3 mois plus tard en perçant la peau, puis se laissent tomber au sol où elles entrent en nymphose.

Les larves se développent un peu partout sur le corps, et ces furoncles douloureux, souvent groupés, entraînent un stress important chez les animaux, un ralentissement de leur productivité et des dégâts au cuir.

Les lésions sont plus fréquentes sur le haut du corps, le dos, les flancs, le cou et la queue, et sont susceptibles de devenir purulentes à la suite de surinfections bactériennes.

Les hypodermes ou varrons — Ces mouches poilues parasitent les bovins, le bisons et parfois les chevaux. Les larves migrent à travers les tissus pour finalement émerger en perçant la peau, ce qui peut infliger des

dégâts importants au cuir. Ces espèces se trouvent surtout dans les régions tempérées de l’hémisphère Nord, mais sont encore particulièrement pro-blématiques en Afrique du Nord.

L’œstre du mouton(Oestrus ovis)— Les femelles adultes projettent dans les narines des ovins, ou plus rarement des caprins, un liquide conte-nant leurs larves. Celles-ci migrent dans les sinus de l’hôte où elles achè-vent leur développement. Dans bien des régions du monde ces mouches sont l’une des premières causes d’éternuements et de jetage nasal ; les infestations importantes peuvent même être à l’origine de chétivité. Les femelles adultes constituent en outre une source de stress intense pour les animaux qu’elles harcèlent afin de déposer leurs larves.

La mouche des naseaux des chameaux — Les stades larvaires de cette espèce (Cephalopina titillator)occupent les naseaux et les cavités nasales de leurs hôtes, provoquant ainsi des éternuements.

Traitement des myiases

Lorsque les myiases deviennent trop débilitantes, le premier objectif devrait être de lutter contre les mouches (voir la prochaine section).

Les cas cliniques graves pourront toutefois exiger un traitement dont les grandes lignes sont précisées ci-dessous.

Dans le cas de myiases à calliphoridés, y compris celles à Chry-somyia/Cochliomya, le pelage du pourtour des lésions sera tout d’abord tondu et lavé, les larves si possible retirées et détruites et les lésions traitées avec une poudre ou une crème insecticide. Les larves profon-dément enfoncées dans les tissus, parfois difficiles à extraire, seront éli-minées alors qu’elles tenteront de s’échapper de la lésion après que celle-ci aura été généreusement imbibée de produit insecticide. En fonction de leur gravité, les éventuelles surinfections bactériennes de la plaie pour-ront nécessiter un traitement antibiotique.

Les bovins atteints de myiases à ver macaque et à hypodermes seront soignés à l’aide d’un insecticide à action générale (tel que l’ivermec-tine) afin de tuer les larves avant leur émergence. Le traitement pourra être administré à n’importe quel moment de préférence au printemps ou en automne en Europe mais pas entre décembre et mars pour ce qui est des hypodermes : en effet, tuer les larves à ce stade, alors qu’elles peuvent être en train de migrer à travers l’œsophage ou le canal rachi-dien, peut induire des complications graves. Des mesures préventives à l’encontre des insectes transporteurs du ver macaque pourront également s’avérer utiles.

Les larves des œstres du mouton ne constituent le plus souvent qu’une gêne mineure qu’il n’y pas toujours lieu de traiter. Toutefois, les infes-tations importantes sont susceptibles de provoquer des éternuements incessants, des écoulements nasaux, voire même une dégradation de l’état général : dans ce cas, un traitement à base de rafoxanide, closantel, nitroxynide ou ivermectine se révèlera efficace. Bien qu’aucune infor-mation ne soit disponible sur le sujet, il est vraisemblable qu’une démarche similaire puisse être employée contre la mouche des naseaux des chameaux.

Mesures de lutte contre les diptères

Plusieurs méthodes existent qui peuvent être classées en trois grandes catégories en fonction de l’objet de leur action : la prévention de la repro-duction, la prévention des attaques sur les animaux et la destruction des insectes dans les milieux où ils se trouvent.

Lutte contre la reproduction des mouches — Certaines espèces, telles que la mouche domestique, les stomoxes, les taons et les mouches des cornes, pondent leurs œufs dans de la matière organique (excréments, litière, aliments en putréfaction, etc.). Une hygiène scrupuleuse dans et autour des installations d’élevage permet de réduire considérable-ment leurs possibilités de reproduction. Le compostage de ces matières organiques est recommandé dans la mesure où la température à laquelle s’effectue la fermentation détruit bon nombre des larves de mouches.

Il est également possible de construire des fosses à lisier ou de recou-vrir les tas de fumier, exposés au soleil, d’une bâche noire. Il est éga-lement possible de pulvériser un insecticide sur ces tas de compost, mais c’est polluant ! Les cadavres, qui constituent un lieu de ponte privilégié pour les calliphoridés, doivent être incinérés ou enterrés.

Les simulies, les moucherons culicoïdes, les moustiques et les taons pon-dent leurs œufs dans les milieux humides ou aquatiques, qui peuvent parfois être traités par pulvérisation d’une solution insecticide, par un drainage du site ou par la lutte biologique. Ce type de démarche néces-site toutefois des connaissances entomologiques approfondies et peut ne pas être justifié pour des raisons de coût, de possibilités de mise en œuvre, etc.

Les calliphoridés sont attirés par les zones de pelage souillées et les plaies cutanées. Aussi une prévention des helminthoses, une cause fréquente de diarrhées, peut-elle contribuer à réduire ce risque.

De même, les blessures et autres lésions cutanées devront-elles être soignées sans délai.

Prévention des attaques — De nombreux moyens existent ; quelques-uns sont brièvement décrits ci-dessous.

Bains et pulvérisations : des insecticides peuvent être appliqués sur le pelage et la peau des animaux, soit par des bains insecticides, soit par divers moyens de pulvérisation.

Plaquettes auriculaires, colliers, bandes, applications sur le dos (pour-ons)ou transcutanés(spot-ons) : des insecticides, habituellement des pyréthrinoïdes de synthèse, peuvent être incorporés dans des pla-quettes ou des colliers en plastique à partir desquels ils diffusent len-tement et se répandent sur la peau, agissant sur les insectes piqueurs pour une durée pouvant aller jusqu’à plusieurs mois. Un effet similaire est obtenu à l’aide de préparations destinées à être déversées sur une large surface (les pour-ons) ou appliquées sur une zone particulière (les spot-ons).

Moustiquaires : si nécessaire, les animaux peuvent être maintenus à l’intérieur de bâtiments dont les ouvertures seront protégées par des moustiquaires afin d’empêcher le passage des insectes. Comme les moustiquaires très fines utilisées contre les moucherons sont suscepti-bles de freiner le passage de l’air, elles peuvent être remplacées par des moustiquaires à mailles plus larges imprégnées d’insecticide.

Grattes-dos et autres « autoapplicateurs » : des objets divers recouverts d’un insecticide, sous forme de poudre ou de préparation grasse, sont

Grattes-dos et autres « autoapplicateurs » : des objets divers recouverts d’un insecticide, sous forme de poudre ou de préparation grasse, sont

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