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Né vers 1480 à Prismell (en dialecte Walser) soit Alagna- Riva, a u fond de la Valsesia, d an s le P ié m o n t actuel, mais alors en Lom bardie (duché de Milan). Au pied sud d u M ont-Rose, cette localité p e u p lé e de Walser, c’est- à-dire de Valaisans ém igrés au XIIIe siècle et r é p a n d u s depuis lors d a n s to u t l’arc alpin, a c o n s ­ titué u n e pépinière de tailleurs de pierre et de m açons, qui ont exercé leurs talents d u r a n t la belle saison d a n s de n o m b re u s e s régions d ’E urope. P o u r le Valais, Ulrich Ruffiner re p ré s e n te l’un des prem iers, sinon p eu t-ê tre m ê m e le to u t p re m ie r de ces Valsésiens Walser qui o n t p r e s ­ q u e m on opolisé le d o m a in e de la construction du XVIe a u XVIIIe siècle d a n s nos contrées, et d o n t le langag e très p ro c h e du hau t-v a laisan favorisait l’e m ­ prise, parfois l’intégration. A près u n e form ation d o n t on ignore tout, sinon q u ’elle est fo rte m e n t im p rég n é e de gothi­ q u e tardif a lé m a n iq u e o u g e r m a ­ nique, p ro b a b le m e n t ni d a n s sa patrie ni en Valais, ou alors sur le c h a n tie r du c h œ u r de Saint- T h é o d u le (1500-1510), Ulrich Ruffiner s’établit à R arogn e, plus tard à Glis, p o u r œ u v r e r d u r a n t près de q u a r a n t e an n é es, de 1510/1512 à 1549 environ, d an s to u t le Valais, mais p rin ­ c ip a le m en t d a n s le C e n tre et d a n s le H aut, ta n t c o m m e tail­ leur de p ierre-e n tre p re n e u r-a r- chitecte q u ’en ingénieur a v a n t la lettre. Officiellement, il est q u a li­ fié de m aître tailleur de pierre. S a m a rq u e , en form e d e croix sur u n V renversé, ne m a n q u e sur a u c u n d e ses ouvrages. D ’a p rè s u n e chron ique, il serait m ort des suites d ’u n e ch u te du clocher de l’église de Glis. D eux fils o n t exercé la m ê m e activité, san s laisser a u t a n t de té m o ig n a ­ ges: Melchior (route vers

Saint-Théodule, à Sion; v o û te du c h œ u r

gesteln en 1536-1538, m aison M axen à R a ro g n e en 1545) et R o m ain (clocher, sacristie et o s ­ suaire à K ip p e l/L ö tsc h e n ta l en 1556).

P a r l’a m p l e u r de sa production, p a r sa variété, p a r sa qualité, Ulrich Ruffiner m érite le n om de «père» de l’architecture en Valais, p a r sa localisation aussi (seul le Chablais, ou plus e x a c t e ­ m e n t l’actuel district de M on they n ’est p a s concerné). N on s e u le ­ m e n t il crée, introduisan t ici et là q u e lq u e s to u c h e s de g o û t R e ­ naissance d a n s u n e œ u v r e e s ­ sentiellem ent gothique, m ais il cultive avec ra ffinem e n t et r é u s ­ site indéniable u n a r t certes c o u ­ ra n t a u Moyen Age, m ais d e v e n u plus ra re p a r la suite, e x c ep té en

Valais: celui du re m a n ie m e n t, de la réutilisation d ’édifices a n t é ­ rieurs, ruinés ou non. A ce titre encore, il est le c o n tin u a te u r et l’an c ê tre à la fois d ’u n e tradition d a n s l’histoire d u bâtir en Valais. M êm e lointaine, son origine du V ieux-Pays est révélée p a r son seul nom , et p re n d ainsi v aleur sym bolique (le t h è m e éternel du re to u r a u pays, a u x «sources»!). P o u r tro u v e r un a u tre n o m aussi représentatif q u e le sien de l’art de construire en Valais, il f a u ­ drait d esc en d re d a n s le te m p s j u s q u ’à J e a n - J o s e p h A n d e n m a t- ten, le génial «autodidacte» de S aas, d o n t la carrière s’est d é r o u ­ lée p rin cip a le m en t à Sion, peu a v a n t mais s u rto u t a p rè s le gra n d incendie de 1788. O u tre

de n o m b re u se s m aisons « b o u r­ geoises» d a n s la capitale, n o t a m ­ m e n t a u G r a n d - P o n t et à la ru e de Savièse, il a dressé des plans p o u r la reconstruction de la Ma- jorie et du V idom nat, qui n ’o n t p a s été exécutés, et a construit les églises du Collège à Sion (1807-1816), de sa patrie, S aas- Balen (1809-1812) et d ’Arbaz (1821, disparue). Né à S a a s en 1754, il est m o rt à Sion en 1829. S a carrière sédunoise fait l’objet de re ch erch es en histoire de l’art régional m e n é e s a c tu ellem en t p a r M. D om inique S tu d e r (en vue d ’u n m ém o ire de licence à l’Université de L ausanne).

Texte: Gaëtan C assin a Photos: Jean Pot, Alexandre Bochatay, q/-v

g

JÉjL

Jean-Gérard Giorla

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Jean-Paul C h abb ey D O S S IE R DE P U B L IC A T IO N Πu v r e :

C abinet dentaire, 3960 Sierre/V alais

Maître de l’ouvrage:

Michel Tonossi, médecin dentiste

A rchitecte:

Jea n -G é ra rd Giorla, architecte EPFL-SIA, rue du B ourg 2, 3 9 6 0 Sierre

Ingénieur:

M edidenta SA, G enève Je a n -C la u d e A m oos Conception: 1984 R éalisation: 1985 A dresse:

Rue du Bourg 2, 3960 Sierre

Program m e:

Réalisation d ’un cabinet dentaire avec deux unités de soin, salle d ’attente, bureau, réception et locaux de service, en lieu et place de b u reaux situés au prem ier étage d ’un im m euble de 1928.

Conceptio n:

Une im portance particulière a été accordée à l’accueil p ar la création d ’u n espace de référence, réalisé au m oyen d ’une structure m étallique d étachée des m urs porteurs, structure qui devient l’élém ent régulateur de l’ensem ble de la com position et su p p o rt de la lumière.

L’organisation intérieure tient co m p te de deux parcours, celui du médecin, périphérique, liaison entre les espaces de travail, et celui du patient, central, p arcours de référence. Le traitem ent du dallage accentue égalem ent cette différen­ ciation entre l’espace de travail, d ’arrêt et l’espace de parcours, rythmé.

C aractéristiques:

Surface nette 160 m 2

C onstruction, m atéria ux:

La structure porteuse du bâtim ent n ’a p as été modifiée. Seuls les élém ents de division et les chap es o n t été dém o n tés de façon à perm ettre d ’installer tou te l’infrastruc­ tu re nécessaire à la nouvelle affectation.

Les élém ents de séparation sont en p a n n e a u x de briques gypsées recouverts de papier ingrain. La structure du corridor est en m étal peint et verre term olux. Les rev ête­ m ents de sol en m arbre arabescato p o u r les locaux principaux, statuaire et nero m a rq u in a p o u r le corridor et en carrelage p o u r les locaux de service.

Les menuiseries intérieures sont en sapin peint et le m euble de réception en acajou teinté en noir.

D O S S IE R DE PU B L IC A T IO N

Redessiner u ne place est com m e rénover un édifice d o n t on cherche à com p ren d re les règles p o u r y ap p o rte r u n e nouvelle source de bien-être. La ville est u n e maison. C o m m e p o u r les édifices de l’Eupalinos de Valéry, il faut q u e la ville se laisse écouter. Parfois elle parle, elle ne ch an te q u e rarem ent. Le plus so uvent la rue, résidu de distances réglementaires, reste d éses pérém ent muette.

Redessiner u ne place, c’est p eu t-être la voir com m e un intérieur de la ville plus q u e c o m m e un extérieur des bâtim ents qui la com posent. Elle est le séjour q u e l’on traverse, le lieu d ’éch an g e et de m anifestation, la deuxièm e m aison d o n t chacu n s’ap p roprie l’image, p o u r q u e la ville devienne sa ville. La place devrait être l’espace public qu e l’on aim e parcourir et regarder, un petit «plus» q u e la simple so m m e des édifices qui l’entourent. Un «plus» qui ne p eut être réduit au x impératifs de la circulation routière.

La place C entrale est le m ariage am bigu d ’u ne route can to n ale et d ’un e ru e de m a rch é m oyenâgeuse. La recréer, c’est faire ém erger un ordre sous-jacent, redéfinir dés limites précises et des ra p p o rts entre la place du M arché et ses platanes, la rou te cantonale, les ruelles et la place elle-m ême; lui façonner un vrai visage. C ’était aussi un e volonté politique c o m m u n ale de p rendre le risque, avec u n e ouverture exem plaire, de jou e r le jeu de l’espace urbain p lutôt q u e celui de la facilité d ’un e route a n o n y m e en plein centre-ville. U ne chan ce rare égalem ent p o u r un jeune architecte, avec ses convictions, ses doutes et son inexpérience, de se voir accorder cette confiance p o u r u ne prem ière réalisation.

Dessiner cette place, c’est oublier les bornes, chaînes et bacs à fleurs p o u r transform er u ne bordure en élém ent d ’architec­ ture, travailler sur la forme, la lumière et l’ombre, la taille et l’expression de la pierre. C ’est faire participer pierre, arbres et lum inaires à la structure de l’espace.

Cette réalisation est peut-être aussi un plaidoyer p o u r une réflexion su r la ville, p o u r redo n n er au x architectes la matière m êm e de leur travail, afin q u ’un e rou te devienne un e rue, q u ’un vide devienne u n e place. P o u r q u e la ville enfin retrouve un e qualité propre, d an s u ne alchimie de rigueur et de poésie.

Après

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