Architecture MDSEA : Approches Orientées Service et Interopérabilité

Comme présenté précédemment, lors de la conception du système produit-service, les approches dirigées par les modèles permettent de séparer les préoccupations du point de vue des décideurs de l’entreprise des préoccupations techniques. Néanmoins, ce n’est pas suffisant

83 pour la création d’un service en CN. Ainsi, la nécessité d’une architecture d’ingénierie qui spécifie un cadre (i.e. une structure conceptuelle) pour les activités d’ingénierie, qui fournit un ensemble de lignes directrices pour structurer les spécifications de services par différents niveaux d’abstraction verticales, mais aussi avec des dimensions horizontales pour traiter les questions d’interopérabilité à chaque niveau d’abstraction est requise.

Le « Model Driven Engineering Service Architecture » (MDSEA) est inspiré de MDA / MDI. Cette méthodologie proposée par MSEE a pour premier grand défi de faire évoluer le Service Management Science and Engineering (SSME), qui est générique, vers les systèmes et usines de fabrication du futur. MDSEA fournit une méthodologie intégrée traitant les langages de modélisation à différents niveaux d’abstraction pour soutenir les modèles de service, la conception et enfin la mise en œuvre du système de services. La relation entre les niveaux de modélisation MDSEA (modèle d’affaires du service, modèle indépendant de la technologie et modèle spécifique à une technologie) et les phases du cycle de vie du système de services (exigences utilisateurs, conception et mise en œuvre) est établie. Une des innovations importantes dans MDSEA est de définir l’intégration entre les domaines des composants (IT, Organisation / moyens physiques et humains) au niveau Buisines Service

Model (BSM) et de s’assurer que ces aspects de l’intégration seront répartis dans les autres

niveaux. En ce sens, cela est donc considéré comme une adaptation et une extension des approches MDA / MDI au contexte de l’ingénierie des services liés aux produits dans l’environnement de l’entreprise virtuelle.

Sur la base de MDA / MDI, le projet MDSEA définit un cadre pour la modélisation du système de services autour de trois niveaux d’abstraction: BSM (Business Service Model), TIM (Technology Independent Model) et TSM (Technology Specific Model) tels que présentés dans la Figure 33. La partie verte représente l’objectif du travail méthodologique effectué dans le cadre de la thèse d’Hassan Bazoun. Le résultat de cette méthodologie sera implémenté dans un outil (SLMToolBox) (Boyé, et al., 2014) permettant d’accompagner la démarche de modélisation.

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Décomposition verticale : (Alignement des décisions d’entreprise et opérationnalisations)

La Figure 33 montre que l’intérêt de cette architecture est d’une part de concevoir et de mettre en œuvre un produit de services et d’autre part de produire le système de services dédié en cohérence avec les modèles de services des entreprises, représentés en utilisant la Modélisation d’Entreprise. En examinant les niveaux TIM et TSM, nous pouvons observer comment la méthodologie différencie trois types de ressources classées en moyens informatiques, humains et physiques. La raison d’une telle catégorisation est de considérer les différentes exigences de ressources à l’étape de mise en œuvre du système de services. Ensuite, l’implication des ressources décrites dans le modèle TSM permet la mise en œuvre du système de services et du produit de services connexes au moyen d’un ensemble de services, à savoir un système dans lequel le prestataire de services (entreprise au sein du réseau) n’est pas toujours identifiée par le client qui se concentre uniquement sur la spécification du service à obtenir. La maintenance des services et les activités de fin de cycle ou recyclage peuvent être assurées par des sociétés différentes dans le réseau sans identification directe par le client. Mais, l’organisation virtuelle conserve les droits de propriété sur les services. Il est important de mentionner que le système de services représenté à chaque niveau de MDSEA reste le même système, mais des contraintes plus ou moins détaillées intègrent progressivement la mise en œuvre.

Alignement horizontal : (Interopérabilité pour la collaboration au sein du réseau de service)

La Figure 33 présente la collaboration entre deux entreprises qui collaborent ensemble afin de produire un service. La collaboration entre les différentes entités peut se produire à différents niveaux d’abstraction de MDSEA (BSM, TIM, et TSM). Les modèles BSM permettent de représenter les modèles des deux entités et d’aligner l’interopérabilité des pratiques en matière de modèles de processus d’affaires et de modèles de décisions. Dans MDSEA, l’interopérabilité est un facteur clé pour la collaboration des entreprises. Les modèles d’entreprise assurent non seulement l’interopérabilité des pratiques, mais aussi des ressources humaines et des systèmes informatiques qui soutiennent ces pratiques. Nous sommes limités à la zone verte dans le cadre de l’étude et de notre participation au projet MSEE.

4.6.3.1 Business Service Model (BSM)

Le niveau BSM spécifie les modèles, au niveau global, décrivant les fonctions du service à l’intérieur d’une même entreprise ou à l’intérieur d’un ensemble d’entreprises ainsi que les liens représentant la coopération entre ces entreprises. Les modèles au niveau BSM doivent être indépendants des futures technologies qui seront utilisées par les différentes ressources et doivent refléter le point de vue de l’entreprise du système de services. En ce sens, il est utile, non seulement comme une aide pour comprendre le problème, mais il joue également un rôle important dans la réduction de l’écart entre la vision des experts du domaine et celle des experts en développement qui bâtiront le système de services. Le niveau BSM permet de définir également le lien entre la production de produits et de la production de services.

4.6.3.2 Technology Independent Model (TIM)

Le niveau TIM offre des modèles à un deuxième niveau d’abstraction toujours indépendant de la technologie utilisée pour mettre en œuvre le système. Il donne des spécifications plus détaillées de la structure et la fonctionnalité du système de services. Plus concrètement, il se concentre sur les détails opérationnels, tout en restant indépendant des détails spécifiques de chaque technologie particulière afin de rester libre du choix de mise en œuvre. Au niveau TIM, la spécification détaillée des composantes d’un système de services est élaborée à l’égard de l’information, l’organisation, les ressources Humaines et Physiques

85 impliquées dans la production du service. Il est important de mentionner que, par rapport à MDA ou MDI ou SOMA (Service Oriented Modeling and Architecture), l’objectif de MDSEA n’est pas seulement orienté IT ; il intègre la représentation des ressources humaines et techniques à partir du niveau BSM. Au niveau TIM, les représentations doivent ajouter des informations de structuration plus détaillées par rapport aux modèles de BSM.

4.6.3.3 Technology Specific Model (TSM)

TSM complète les spécifications du modèle TIM avec les détails techniques de mise en œuvre du système, à savoir comment il va utiliser une technologie spécifique ou un moyen physique (applications informatiques, machine ou personne) pour la prestation de services dans l’interaction avec les clients. Au niveau TSM, les modèles doivent fournir suffisamment de détails pour développer des applications logicielles, des composants matériels, le recrutement des opérateurs / gestionnaires humains ou à établir des plans de formation interne, l’achat ou la réalisation de dispositifs matériels. Comme pour les applications informatiques, un modèle TSM complète un modèle TIM avec des détails technologiques et de constructions qui sont disponibles dans une plateforme de mise en œuvre spécifique, y compris les middleware, les systèmes d’exploitation et langages de programmation (par exemple Java, C++, EJB, CORBA, XML, web Services, etc.). Après les spécifications techniques prises au niveau TSM, la prochaine étape consiste à la mise en œuvre du système de services en termes de composants informatiques (applications et services), des moyens physiques (machines ou appareils, composants de manipulation), et des ressources humaines et de l’organisation assurant les tâches et les opérations humaines connexes.