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61. II res sort clairement de l'orientation donnee au Plan d'action et

a

l'Acte final de Lagos que nos gouvernements souhaitent une refonte de leur economie de fa~on

a

fonder son developpement sur l'exploitation des ressources locales. 11 est vrai que Ie gros des efforts devrait etre deploye au niveau national; n'empeche que l'exiguite des marches nationaux et leur

fragmen-tation, ainsi que la mauvaise repartition des res sources naturelles entre

les 50 Etats membres de la Commission ne sont pas, dans la plupart des cas, de nature

a

faciliter la mise en place de capacites de production viables et Ie renforcement des moyens pour l'adoption et l'adaptation de techniques aussi, 1a mise en oeuvre des mesures prises au niveau national se trouve-t-elle lourdement tributaire de l'execution des activites de cooperation economique et technique entreprises aux niveaux sous-regional et regional.

Compte tenu de l'aggravation de la crise qui menace encore plus gravement maintenat la fragile economie de nos pays', nous sommes, plus que jamais, persuades de la'necessite d'intensifier les actions collectives pour s'at-taquer aux problemes que connaissent nos pays. Nous tenons donc

a

lancer un appel

a

la communaute internationale pour qu'elle accorde un appui sensiblement accru aux programmes devant etre executes

a

ces niveaux.

1. Lutte contre la secheresse et la desertification

62. II est urgent de proceder

a

1 'integration de nos plans et activites pour lutter contre la secheresse, les situations d'urgence provoquees par ce phenomene et la desertification. A cet egard, nous tenons

a

lancer un nou-vel appel

a

la communaute internationale, notamment les bailleurs de fonds bilateraux, les organismes des Nations Unies et les organisations non gou-vernementales pour qu'ils accordent un soutien accru

a

1a mise en oeuvre des elements sous-regionaux et regionaux, a'moyen et a long terme, du Plan regional d'action pour lutter centre les effets de la secheresse en Afrique, adopte par notre Conference a sa dixieme reunion, en mai 1984 conformement

a

la resolution 39/280 de l'Assemblee generale. Une telle assistance est particulierement necessaire afin de faciliter la mise en place ou Ie ren-forcement de centres regionaux de recherche et de formation ainsi que d'autres institutions pour la formation de la main-d'oeuvre et la creation des services necessaires a la lutte contre la secheresse et la desertifi-cation. L'execution rap ide du projet de creation du Systeme regional africain

de telecommunications par satellite

et

du Centre africain pour l'application de la meteorologie au developpement consolidera considerablement I'utilisa-tion progressive de 1a science et de la technologie spatiales ainsi que de l'informatique, pour recueillir, analyser et diffuser les donnees obtenues au sol et grace aux satellites meteorologiques, non seulernent pour lutter centre la secheresse et la desertification mais aussi pour assurer le

de-veloppement en general.

2. Renforcement de l'integration des secteurs

63. L'action collective aux niveaux sous-regional et regional doit etre intensifiee et poursuivie avec vigueur, notamment dans Ie secteur de l'ali-mentation et de l'agriculture. 11 s'avere necessaire de formuler et d'ap-pliquer efficacement une strategie alimentaire regionale susceptible, a terme, de rendre la region autosuffisante en matiere alimentaire. Une telle strategie doit tenir compte des possibilites de specialisation des differents

pays dans la production et l'echange des produits. II faudra integrer et harmoniser les programmes nationaux de securite alimentaire en vue d'en accroitre l'efficacite et la rentabilite. De meme, Ie succes des programmes nationaux de developpement de l'elevage et de lutte contre les maladies des animaux sera principalement fonction de la mesure dans laquelle ces programmes seront harmonises et executes conjointement. La cooperation

sera egalement indispensable dans la recherche, la formation et la diffusion de technologies, la production et la distribution de facteurs de production agricoles, la foumiture de stimulants et l'adoption de politiques des prix.

II faudra davantage utiliser les possibilites d'amenager et d'exploiter con-jointement les bassins hydrographiques et les res sources en eau communes aux fins d'irrigation, de navigation, d'approvisionnement en eau des villes et des entreprises industrielles, de lutte contre les inondations et de

drainage.

64. La mise en valeur et l'exploitation collectives des ressources naturel-les, des matieres premieres et des res sources energetiques sont la condi-tion d'une expansion veritable du commerce intra-africain de matieres premieres et de l'implantation d'industries de base. Des mesures s'impo-seront egalement pour renforcer les centres pour Ie transfert, l'adaptation et la diffusion des technologies importees ainsi que la mise au point de technologies autochtones et en creer de nouveaux. Enfin, il faut de toute urgence appliquer des mesures communes dans Ie secteur des transports afin de renforcer I 'integration materielle du continent africain.

65. Les possibilites de cooperation sous-regionale et regionale sont en effet tres nombreuses et nous lancons un appel

a

la communaute internatio-nale pour qu'elle nous aide

a

les exploiter. L'appui au titre de la coope-ration inter-Etats aux niveaux sous-regional et regional n'a pas ete encou-rageant. Cela tient, en partie, au fait que la cooperation intemationale avec l'Afrique revet de plus en plus une nature bilaterale. II est main-tenant necessaire, d'urgence, que les grands donateurs et les institutions de financement appuient davantage les programmes, projets et activites de

cooperation et d'integration intra-africaines.

3. Appui au titre de l'independance economique et de la stabilite de l'Afrique

66. II est evident que l'objectif fondamental de la strategie

a

long terme

que nous avons elaberee est la decolonisation totale de notre economie.

L'ancienne approche au developpement, qui a rendu l'avenir et Ie destin de la region par trop tributaire de la demande exterieure, ne mene nulle part et il nous faudra donc prendre des mesures efficaces en vue d'obtenir sur place les facteurs de production grace

a

une exploitation rationnelle de ressources abondantes du conti~ent,

a

la mise au point d'une technologie

locale et a une plus grande utilisation de l'avantage comparatif qu'a la re-gion du fait de sa main-d'oeuvre exced~ntaire. La realite du systeme econo-mique mondial est telle que nous ne pouvons esperer survivre en etant exclu-sivement tributaires de l'exportation de produits primaires dont les cours res tent bas - quand ils ne baissent pas - pour importer des produits semi-finis et semi-finis dont les prix augmentent sans cesse. II est necessaire de . mettre au point un systeme efficace d'echanges intra-africains et de ren-forcer, restructurer et reorienter noS institutions financieres et mane-taires afin de leur permettre de mieux satisfaire les besoins de la region.

67. Pour atteindre ·ces objectifs, l'Afrique a besoin d'une plus grande stabilite politique. Certes, nous continuerons

a

renforcer, dans la me-sure du possible, notre solidarite dans tous les domaines, tirant profit de notre communaute de culture, de tradition et de ressources, mais la communaute internationale devrait se rendre compte qu'une Afrique faible et divisee represente une menace pour la paix et la stabilite dans Ie mande.

Nous lancons done un appel a la communaute internationale pour qu'elle cree les conditions necessaires

a

la realisation des objectifs que nous nous sommes fixes et ce, sans entraves et dans un climat de stabilite po-litique, economique et sociale.

68. A cet egard, force nous est de rappeler les actes de destabilisation perpetres en Afrique australe par l'Afrique du Sud, par la destruction de l'infrastructure economique, Ie sabotage et Ie chantage economiques, les pratiques nefastes des societes transnationales et en empechant la poursui-te d'un developpement socio-economique independant. 11 incombe a la com-munaute internationale en general, et aux principaux partenaires commer-ciaux de l'Afrique du Sud en particulier, d'amener ce regime a mettre un terme aces actes dans la mesure ou de tels agissements aggravent les

problemes economiques des pays concernes et menacent la paix et la stabilite internationales.

v.

CONCLUSION

69. si nous admettons sans reserve qu'il incombe, au premier chef,

a

nos

gouvernements et

a

nos peuples d'inverser Ie cours des evenements, il n'en demeure pas moins que la crise economique et sociale que traverse l'Afrique est si complexe et d'une ampleur telle que les efforts nationaux visant

a

s'attaquer aux causes profondes du sous-developpement et de la crise socio-economique generalisee, pour sinceres et courageux qu'ils soient, ne sauraient

aboutir sans l'appui efficace et rapide de 1a communaute internationale et une foi inebranlable en l'interdependance internationafe.

70. Dans Ie present memorandum, nous avons arrete les mesures qu'il con-vient de mettre en oeuvre

a

titre prioritaire afin de realiser latrans-formation structurelle voulue. Nous souhaitons vivement que, dans ce meme esprit, la communaute internationale reponde promptement aux besoins de nos populations, que les membres de cette communaute s'engagent

a

contribuer pleinement

a

la reprise et au developpement economiques de l'Afrique en four-nissant rapidement un appui efficace aces mesures. Nous esperons sincere-ment que notre deuxieme memoraridum fera l'objet d'une etude approfondie de la part du Conseil economique et social et que cet organe se joindra

a

nous

pour qu'un appel pressant a la solidarite internationale so it lance pour que l'Afrique de demain puisse compter sur ses propres forces et devenir un partenaire economique ~ part entiere.

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