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Apprentissages et changements constatés à la suite des rencontres individuelles

4.3 L’appréciation des rencontres : le point de vue des participants

4.3.2 Apprentissages et changements constatés à la suite des rencontres individuelles

Selon tous les participants, les rencontres ont permis de mettre des mots sur ce qu’ils vivaient quotidiennement, de démystifier et de mieux comprendre les origines ainsi que les facteurs et les conséquences associés au stress vécu par les policiers. De plus, ces derniers estiment qu’ils seront plus aptes à surmonter les différents obstacles et stresseurs lorsqu’ils vivront du stress. En d’autres termes, ils savaient que le stress existait, mais les notions dispensées leur ont permis de comprendre de façon plus précise et concrète ce dont il s’agissait et

de quelle façon il pouvait se manifester. Ils ont d’ailleurs mentionné que les rencontres ont confirmé que le stress est bel et bien réel et que plusieurs stresseurs sont effectivement présents au sein de leur métier de policier autant au niveau de leurs tâches à exécuter qu’au sein même de leur organisation.

« Ça m’a mis un miroir dans face... J’ai compris que j’étais là. Ça mis des mots sur ce que je vis. C’est comme si c’était toutes des choses que je savais déjà, mais c’est ça… ça mis des mots là-dessus. » (Participant 2)

« J’ai compris qu’il existait différentes formes de stress, et j’ai compris que j’en avais certaines dans ma vie » (Participant 5)

Les participants ont également compris grâce aux explications fournies sur les stades du syndrome général d’adaptation de Selye que le stress pouvait occasionner d’autres problématiques telles que l’épuisement professionnel et la présence de manifestations dépressives. D’autre part, un participant a avoué avoir quelques préjugés sur le stress et sur l’épuisement professionnel. Néanmoins, celui-ci a mentionné que l’ensemble des cinq ateliers lui ont permis de comprendre la nécessité de de ne pas juger considérant maintenant que chaque personne a un seuil différent de tolérance au stress et des façons qui lui sont propres d’y faire face.

« Ouais, ben tu l’sais, je te l’ai dit, j’avais des préjugés au début, sur l’épuisement professionnel pis tout ça. Je me disais « botte toi le cul pis c’est toute! ». Mais j’ai compris qu’il faut essayer de comprendre, pis que tout le monde a pas le même seuil de tolérance. » (Participant 1)

Les participants ont également appris que les conséquences du stress pouvaient se manifester de diverses façons par le développement de plusieurs problèmes de santé physique ou psychologique ou par des changements dans leurs comportements ou habitudes de vie. Des participants ont aussi pu constater qu’il est difficile de bien se connaître et qu’un travail d’introspection sur ses forces, sur les moyens que l’on utilise pour gérer son stress et sur les éléments à améliorer dans sa vie personnelle et professionnelle est un exercice peu facile à compléter.

« J’ai compris que c’est pas tout le monde qui réagit pareil au stress, pis pas au mêmes stresseurs non plus. On a tous des façons de réagir différentes. Comme y’en a qui peuvent être irritables. Tsé, j’ai appris ça, que y’a des symptômes

qu’on ne pourrait pas soupçonner qui viennent du stress qu’on vit » (Participant 3)

« Ça m’a aidé à mieux comprendre, pis à savoir qui faut bien se connaître… comment le stress de développe, les étapes du stress, pis que ça peut mener à l’épuisement. » (Participant 6)

Quelques participants (n=4) ont aussi affirmé que les échanges sur les notions discutées lors des rencontres leur ont permis d’identifier des moyens à mettre en place pour mieux concilier leurs diverses responsabilités personnelles, conjugales, familiales, sociales et professionnelles. Ils estiment aussi être plus aptes à identifier les stresseurs dans leur vie, ainsi que le stress engendré par ceux-ci. Ainsi, selon les commentaires recueillis, les participants auraient désormais davantage conscience des situations stressantes qui marquent leur vie professionnelle et personnelle et seraient mieux outillés pour les évaluer.

« J’ai plus conscience des situations stressantes. Je sais mieux comment les évaluer, quoi faire pour pas que ça prenne le dessus. Je sais aussi que le stress peut être positif pis qu’on peut s’en faire un allié, que c’est pas juste un ennemi. » (Participant 3)

« Je suis beaucoup dans l’action. Je savais déjà que c’était important d’en parler, mais je réalise que je le fais pas assez…Chercher une aide extérieure, juste en parler comme ça, ça aide c’est sûr. » (Participant 6)

« Ce qui peut m’aider, c’est sûr, faire des pauses, pis me parler. Je me parle beaucoup. Ça aide. Faut s’écouter aussi. » (Participant 2)

Lors de la dernière rencontre, il a été demandé aux participants d’identifier les changements qu’ils ont pu constater en ce qui a trait à leurs façons de faire face à des situations stressantes ou de gérer leur propre stress. À ce sujet, quelques participants (n=5) ont souligné au moins un changement dans leurs façons de gérer à la fois les situations stressantes ou le stress en découlant. Ainsi, en raison des nouvelles connaissances acquises, des échanges sur le stress, sur ses manifestations et ses conséquences, les policiers estiment qu’ils parlent davantage de ces éléments avec leurs collègues et avec les membres de leur entourage et qu’ils sont davantage conscients des effets positifs des relations qu’ils entretiennent avec leurs proches ainsi que des moments qu’ils prennent pour relaxer.

« Je trouve que je profite un peu plus de mes moments de détente. Pis aussi, je suis plus conscient de mes bonnes relations, ma famille, mes amis. » (Participant, 4)

« Oui, j’ai vu une petite amélioration, je trouve. Mais, je me suis quand même rendu compte que j’avais déjà des bonnes stratégies, donc je sais que je dois continuer comme ça et essayer de le faire mieux encore. Il faut que je me parle plus. » (Participant 6)

« Oh, c’est certain que je me trouve mieux outillé pour faire face au stress, pis je pense que j’en prends conscience plus rapidement. J’en parle beaucoup plus aussi. Si j’avais à m’autoévaluer sur ma gestion du stress, je pense que j’étais à 60% et que maintenant, je serais à 80%, parce que je suis conscient que je le gère mieux. » (Participant 3)

« Je vois pas de changement comme tel dans ma vie, mais vu que je comprends mieux ce qui entoure le stress, je peux plus prévoir pour pas tomber dans le rouge, qu’il faut plus en parler. » (Participant 1)