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4.3 L’appréciation des rencontres : le point de vue des participants

4.3.1 Les éléments des rencontres qui ont été les plus appréciés

D’abord, les participants ont apprécié que le stage ait débuté par notre présence lors d’un de leur quart de travail ce qui a plus facilement permis de briser la glace. Comme c’était nous qui étions dans leur milieu et non l’inverse, ceux-ci se trouvaient alors moins déstabilisés que si nous avions commencé directement avec des rencontres individuelles comme celles qui ont suivi. Ils se trouvaient dans leur milieu de travail habituel et il a donc été plus facile de créer un lien de confiance.

Par ailleurs, les participants ont aussi apprécié que les rencontres aient lieu sous forme d’échange et de discussion au lieu que sous forme de conférence où une seule personne prend la parole. En effet, nous voulions démontrer que nous étions sur le même pied d’égalité que les policiers que nous rencontrions. Nous avions autant à apprendre d’eux que nous pouvions leur en apprendre. C’est pourquoi nous avons effectué les entretiens sous forme d’échanges. Bien entendu, des notions théoriques ont été abordées durant les rencontres, mais cela a toujours été fait dans l’esprit de garder une harmonie entre le transfert des connaissances théoriques et celui des expériences concrètes vécues par les policiers. Nous avons donc appuyé la présentation de ces notions théoriques avec des exemples concrets vécus par les participants ou par des pairs et avons fréquemment tenté de faire des liens avec le propre vécu des policiers et les définitions des experts, ce qui semble avoir été très apprécié par les participants.

« C’était pas plate, même si c’était de la théorie, c’était quand même concret et vraiment intéressant. Moi j’ai ben aimé ça » (Participant 6)

« J’ai plus aimé ça que les formations qui nous donnent à la Ville, tsé avec les genre de techniques d’impact ou je sais pas. J’ai plus aimé ce genre de rencontres là comme on a fait là, c’était différent, ça faisait changement. » (Participant 1)

D’autre part, l’ambiance et la forme des rencontres ont aussi été appréciées par la plupart des participants. L’écoute, l’ouverture d’esprit et le non-jugement de la stagiaire ont été nommés comme des éléments qui ont permis de les mettre en confiance. Par la suite, l’approche utilisée, soit celle axée sur les forces, est un choix à laquelle les policiers n’étaient pas nécessairement habitués. Ils ont toutefois affirmé que cela leur a beaucoup plu. Certains ont mentionné qu’ils sont la plupart du temps entourés de perceptions ou de commentaires négatifs, et que le fait de parler de leurs forces leur a permis de dévier leur regard des aspects négatifs de leur personnalité ou manières d’aborder leur travail, ainsi que leurs sources de stress, en se concentrant, le temps d’une rencontre, sur leurs propres forces. Effectivement, le fait d’axer une des rencontres sur les forces personnelles et professionnelles des participants leur a permis de prendre conscience de celles-ci et de leur accorder plus d’importance. D’ailleurs, le travail d’introspection que les rencontres ont demandé a été un élément fort apprécié également, quoique difficile pour l’ensemble des participants. Ceux-ci ont trouvé ardu le fait de devoir nommer leurs qualités, leurs valeurs, leurs forces, puisqu’ils ne sont pas habitués à parler d’eux-mêmes de cette façon.

« On est tellement tout le temps entourés de négatif. C’est juste ça du négatif dans police, que ça soit des boss ou ben des citoyens, c’est pas mal rare qui nous arrive du positif. Ça en tout cas, ça m’a permis de voir que je suis peut-être pas si pire que ça dans l’fond. » (Participant 2)

« C’était pas facile, c’est rare qu’on fait ça, mais ça fait du bien! » (Participant 3) « J’ai vraiment aimé ça (axer sur les forces) C’est bon pour l’égo! » (Participant 6)

Les participants ont aussi apprécié d’obtenir des informations de base sur le concept de stress. Cela leur a permis d’approfondir plus amplement ce sujet plus qu’ils ne l’avaient jamais fait, si ce n’est que très peu dans leur cours sur la gestion du stress à l’ENPQ.

« Ça a modifié ma capacité à identifier des solutions pour garder l’équilibre. Pis ben, la théorie pis tout ça c’est sûr qu’on en avait parlé un peu à l’École de police, mais ça a permis de nous rafraîchir la mémoire pis de l’approfondir plus. » (Participant 4)

Le fait d’avoir proposé des pistes de solutions en termes de stratégies d’adaptation positives à adopter pour gérer le stress est également un élément qui a plu aux policiers. Ainsi, tout au long des rencontres, les participants ont pu mettre des noms sur les stratégies qu’ils utilisaient sans vraiment s’en rendre compte. Cela leur a également permis de s’approprier

certaines pistes de solutions auxquelles ils n’avaient jamais pensé ou identifier celles qu’ils désiraient mettre en place.

« J’identifie mieux le stress. Ça a mis des mots sur ce qu’on vit. » (Participant 5) « Ça m’a aidé à démystifier le stress, ça permis de mettre des mots sur ce que je vis. Ça a ouvert des tiroirs de plus. » (Participant 1)

« Je pense pas que ma gestion du stress a vraiment changé, mais c’est sûr que ça a permis de mettre des mots sur ce que je vis. » (Participant 4)

« Ça m’a donné des mots, des images sur des sentiments que j’avais déjà, des choses que je vivais et ressentais. » (Participant 2)

Questionnés à savoir s’ils suggèreraient ou non à leurs collègues de participer à de telles rencontres, tous ont été positifs, car cette initiative leur a permis d’acquérir des informations pertinentes qu’ils pourront appliquer à la fois dans leur vie professionnelle et personnelle lorsque viendra le temps de gérer leur stress et ses conséquences.

« Oui, dans le but de les outiller pour mieux gérer leur stress, tout à fait. » (Participant 5)

« Définitivement. Ça peut pas nuire d’avoir des outils sur la gestion du stress surtout dans notre métier. » (Participant 3)

« Oui. Parce que ça peut faire allumer des cloches, avant de tomber dans le rouge. » (Participant 1)

« Oui, tout à fait. On a juste du positif à tirer de ces rencontres-là. Ça nous permet de prendre conscience de ce que notre métier implique. On n’a absolument rien à perdre. » (Participant 4)

« Oui. Parce que ça permet un travail d’introspection et ça améliore notre compréhension du stress. » (Participant 2)