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L’APPRENTISSAGE SOCIAL DU NOURRISSON

Un apprentissage social maternel édulcoré: Le stade du nourrisson est le premier stade du développement, il est marqué par un type de communication non verbale. La psychologie du développement ou psychologie génétique a montré et établi que la toute première réalité vécue par l’être humain est la dimension relationnelle1.

La relation et l’attitude de la Mère vis à vis de son enfant :

C’est le lien à la mère (sinon à défaut un lien autre, et établi cette fois avec un substitut maternel) qui constitue une donnée initiale essentielle à l’existence du nouveau-né. Les futurs apprentissages porteront toujours la trace de ces débuts.

Le premier rapport au monde est un rapport avec la mère, la mère devient le propre de l’univers du bébé, son élément vital. Au point de départ, elle n’est pas encore reconnue et perçue en tant que figure distincte de soi. Elle compose et intègre avec l’ensemble de ce que plus tard et ultérieurement se subdivisera et se précisera en environnement ou milieu d’objets et en environnement social (et relations sociales). Ce couple être-ensemble ( les deux partis de la relation étant encore indifférenciés) traduit le concours et la participation aux prémisses d’un Nous préliminaire primordial : Ace niveau la psychanalyse préfère qualifier un tel rapport de relation fusionnelle. L’apport affectif maternel, les soins prodigués par la mère dans un climat de sécurité-quiétude produisent un état de pré-conscience du nourrisson avec le climat de son environnement. Cette relation bio-sociale se manifeste et se précise par le sourire dès le troisième mois, elle se traduit aussi par les signaux d’appels informulés, par les attitudes et la voix dans les réponses de la mère .

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Par le développement psychomoteur : l’acquisition de la marche vers l’âge d’un an (de 11 jusqu’à 14 mois), l’enfant progresse dans son autonomie motrice. Il va au fur et à mesure gagner de la distance avec la figure maternelle. Ce qui importe, en matière de socialisation précisément, c’est qu’à partir de cette période : la Mère acquière sens et valeur aux yeux de l’enfant, elle prend un caractère individuel distinct. Elle n’est plus seulement un climat, l’enfant parvient à se représenter sa mère.

Selon Roger MUCCHIELLI , qu’on cite en fin de page 34 , la mère à cet instant devient : « …quelque chose que l’enfant cherche à avoir, à garder ou à retrouver. » .

Une complicité physique existe dans le rapport du couple Mère-Enfant.

René Spitz1 considère que cette nouvelle phase marque le véritable début de la socialisation . Grâce à l’intervention de la mère, Il se produit en ce moment fort important le mécanisme de l’apprentissage du contrôle du geste impulsif, autrement dit un apprentissage du Non .

La socialisation commence aux environs de l’âge de 11-12 ans , la mère seule est capable d’agir pour éduquer son enfant à bien partir dans cet apprentissage et à mieux tolérer son expérience aux premières frustrations.

Avec fermeté, la mère protège et contrôle son enfant contre les risques d’un comportement jugé impulsif, elle signale l’interdit par un « Non-Non » prévoyant et avertisseur, et fait renoncer et suspendre un geste spontané . L’enfant confiant s’accorde avec sa mère, celle-ci devenue désormais objet de valeur, puisque éprouvée déjà comme étant source de sécurité et d’amour.

Ce n’est qu’au titre d’un environnement socio-maternel, que l’enfant va pouvoir s’accorder affectivement à sa mère en acceptant de renoncer volontairement à une satisfaction égocentrique immédiate et pure. L’enfant apprend à contrôler ses impulsions.

Selon Hesnard (en 1963)2, l’ébauche d’un Sur-moi commence à s’installer à partir de l’effet de frustration, un Sur-moi archaïque qui contre le Moi grâce au désir de s’accorder affectivement avec l’Autre comme Valeur propre. L’enfant exprime le désir de s’intégrer dans

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D. HUISMAN, op. cit. p. 36. 2

une relation intersubjective, et dont l’absence génère l’angoisse d’insécurité. Le Moi contré exige sacrifices et renoncements. C’est à partir de la coopération affective que s’enclenche et s’installe l’ébauche d’un Moi social qui ouvre sur la perspective d’une conscience morale.

On assiste vers la seconde année de la vie, à l’apparition simultanée d’une forme d’un Sur-moi positif en même temps que s’amorce l’apparition du Moi .

A cette phase de notre étude, on peut revenir au phénomène de la maltraitance parentale pour constater que celle-ci peut se présenter à trois niveaux :

• Au niveau de la Mère.

• Au niveau du Père.

• Et au niveau du type de liaison qui relie le couple parental entre le père et la mère.

Voyons à ce niveau, et pour commencer le cas précis d’une Mère mal traitante La maltraitance maternelle peut survenir dans les cas suivants, et peut s’apparenter à deux formes :

- Une première forme de maltraitance dans le cas d’une carence affective. Emanant d’une action frustrante d’une mère dépourvue d’amour, qui élève son enfant dans les peines de restrictions punitives. elle crée un conditionnement-dressage par la peur. Une telle action engendre l’apparition à un degré relativement moindre d’une névrose d’angoisse dont les contours s’accentueront et se préciseront plus tard. A un niveau extrême quand la mère s’avère hostile et persécutrice elle cultive et sème les germes d’une psychose ultérieure.

-Une maltraitance existe également chez une mère hyper-protectrice et faible, qui ne peut concevoir la frustration en tant que mécanisme régulateur du Moi dans l’apprentissage social de son enfant. Une telle mère a été décrite par les chercheurs Madoff 1en 1959 ; Rosenthal 2 en 1962,

comme présentant le « syndrome de la mère inconstante ». Excessivement permissive, cette mère se reproche de priver et de frustrer son enfant. Elle s’accuse et se culpabilise de tout effort pour le discipliner et le corriger, et s’empresse et anticipe à satisfaire et à compenser tout manque. Elle développe ainsi un Moi égocentrique insensible sans référence à la différence de l’Autre comme Valeur, elle prédestine et engage à une future dissociation.

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