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III.2. Aperçu historique :

Dans le monde antique, le Gymnase grec était l’élément déclencheur des fondements des bains qui ont pris leur première forme le jour d’introduction des espaces d’eau au gymnase pour se nettoyer le corps des sportifs. Cette introduction a donné une dimension architecturale plus importante au gymnase ainsi qu’à sa dimension sociale fondamentale : « Le gymnase a été conçu à l’origine comme une institution pour les militaires, pour l’entraînement de jeunes athlètes et pour le développement artistique et intellectuel du peuple. Les bains dans le gymnase prennent un rôle de liaison entre la partie physique pratiquée dans la palaestra et la discussion philosophique qui avait lieu à l’exedra. » (Moreno 2008). Cette dimension rajoutée par les espaces d’eau ou bain est devenue primordiale dans l’architecture des gymnases, non seulement par sa fonction de propreté, mais aussi grâce à son rôle de divertissement, de plaisir et d’échange intellectuel. L’accès limité d’une minorité aux bains des gymnases a donné naissance aux bains publics grecs ; une raison, depuis le Xe siècle av. J.-C., qui a enflammé l’engouement de construire plusieurs bains pour se réjouir de ces nouvelles pratiques balnéaires. Fournet confirme qu’à la fin du Ve et au début de IVe siècle av. J.-C. les Grecs avec toutes leurs couches sociales avaient un enthousiasme envers les pratiques des bains publics. Ces bains collectifs grecs (balaneion) sont composés principalement d’une cuve plate, c’est un espace circulaire (Tholos) doté de plusieurs sièges individuels réunis en couronne et facilitant l’affusion individuelle des baigneurs. En plus de cette pièce maitresse, plusieurs équipements et espaces sont installés pour donner plus de confort à l’édifice : les baignoires individuelles (étuve), les vestiaires, les salles d’attente, les annexes de massage et d’onctions, et d’autres espaces non identifiables (Fournet 2010 pp. 56-63).

Fig II. 6. Plan d'un gymnase grec inculant des espaces d'eau. Source :

http://www.montbrunlesbainsofficedutourisme.fr/no78-histoire-des-thermes-et-du-thermalisme.html

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Les thermes ont mis en disposition l’ordre d’hygiène à la portée des citoyens romains, car avant l’apparition de ce type des monuments à eaux, ils étaient vénérables aux riches et notables seulement dans leurs demeures au sein des villes ou dans leurs domus dans la compagne. Ce privilège est dû à un restreint à l’eau ; les gens aisés, seuls, peuvent ramener l’eau chez eux. Ces bains privés, et dès le milieu du IIIe siècle, sont une incarnation des bains helléniques grecs qui sont insérés dans la vie quotidienne des prospères Romains. Les bains privés ont élargi non seulement le sens du plaisir d’hygiène, mais aussi les pratiques des soins corporels. Ce qui a poussé les entrepreneurs de l’époque, dans le IIe siècle av. J.-C., à penser construire des bains publics de taille modeste (balneae) pour en tirer un revenu considérable imposé sur l’accès (une taxe d’entrée). Les premiers thermes publics découverts dans la civilisation romaine sont les thermes de Stabies à Pompéi, construisent au IIe siècle avant n.è (Fig II.8.a) (Adam 1984). Un recensement des bains publics est établi par Agrippa, en 33 av. J.-C., comptant un nombre de 170 monuments de bains publics. Un édile connu sous le nom d’Agrippa a été chargé de contrôler le bon fonctionnement, la sécurité et la propreté des bains publics. Il a voulu rendre l’accès gratuit à ces constructions ; et pour se démarquer des autres magistrats, il a pris en charge toutes les taxes imposées aux citoyens pendant toute l’année de son édilité. Ce geste lui a fait penser à construire les premiers thermes publics romains gratuits qui ont pris son nom : les thermes d’Agrippa (Fig II.8.b et c) (Carcopino 1939 pp. 293-294).

Fig II. 7. Bains collectifs grecs. À gauche : plan simplifié des bains de Morgantina en Sicile. À droite : reconstitution de la construction et du fonctionnement de la cuve plate. Source: Th. Fournet 2010

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Fig II. 8. Thermes romains ; a) Plan des thermes de Stabies à Pompéi. b) Plan des thermes d’Agrippa à Rome. c) Hypothèse de restitution des thermes d’Agrippa. Source : Adam 1984

a

b c

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L’architecture des premiers thermes publics était sans configuration précise, seulement une logique organisationnelle qui régit l’ensemble. Une succession et une juxtaposition des salles de différentes tailles et dimensions qui génèrent une composition non homogène des plans et des formes globaux des thermes. Les premiers établissements thermaux avec un principe de symétrie très clair qui ordonnance l’ensemble sont les thermes néroniens ; inaugurés en 64 apr.

J.-C. (Fig II.9). Ils étaient symétriques et axiaux à la fois, une monumentalité apparue par l’ordonnance des espaces des deux côtés symétriques par rapport un axe central. Cette symétrie des services n’est qu’une volonté de duplication pour donner plus d’espace et une facilitation aux usagers. La devise de cet exploit est liée aux progrès des techniques constructives, l’opus caementicium, qui ont donné plus de liberté à avoir de grandes salles (Adam 1984 pp. 294-295).

Gros affirme que la symétrie utilisée est d’ordre technique non pas esthétique et formelle : « Le parti architectural d’ensemble répondait donc autant à une nécessité technique qu’au souci d’améliorer le fonctionnement et d’équilibrer esthétiquement les masses. ». C’est grâce à l’ordonnance formelle et/ou technique que le Frigidarium est devenu d’une importance inestimable dans les thermes. Sa disposition axiale lui permet d’être un lieu convivial. La taille des thermes lui a valu aussi plus de superficies (comme si la duplication se fait dans le même espace) (P. Gros 2002 pp. 397-398).

Fig II. 9. Plan restitué des thermes de Néron à Rome, d'après les dessins de Palladio interprétés par D. Krencker et I. Nielsen. Source : Gros 2002

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