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Anxiété

Dans le document Les pathologies du chat à l'officine (Page 80-82)

PARTIE 2 : LES PRINCIPALES MALADIES FELINES RENCONTREES A L’OFFICINE

A. P RINCIPAUX TROUBLES RETROUVES CHEZ LE CHAT

1) Anxiété

C’est un trouble très fréquent chez le chat. L’animal perd le contrôle et la capacité à adapter son comportement. L’anxiété peut être accompagnée d’autres symptômes comme des diarrhées, des vomissements, des mictions émotionnelles, de l’agressivité, de la salivation, un léchage excessif, de la boulimie, une soif intense…

Ce trouble peut être dû à un milieu clos, lorsqu’un chat reste enfermé en appartement par exemple, pauvre en stimulations. Il existe aussi ce que l’on appelle l’alopécie extensive féline qui touche généralement l’arrière des cuisses et une partie de l’abdomen. Elle est due à un léchage excessif ; en effet lors de la toilette, de l’endorphine est sécrétée permettant d’apaiser naturellement le chat. C’est ce que l’on peut observer lorsque des personnes inconnues rentrent dans la maison. Une anxiété de déterritorialisation peut aussi être observée en cas de bouleversement de l’organisation du territoire du chat : déplacement important de meubles, déménagement. Dans ce cas, le chat tentera de trouver ses repères en faisant des marquages urinaires (pouvant évoluer vers une réelle malpropreté) et des griffades. L’anxiété de cohabitation se retrouve lorsque l’animal ne supporte pas le partage de territoire, on conseillera alors au propriétaire de ne surtout pas intervenir et de laisser les animaux avoir leurs conflits. Cela permettra en effet qu’ils se répartissent le territoire et les bagarres finiront par cesser. Enfin une anxiété de séparation, plus rare, est possible, caractérisée par des miaulements, de la recherche et un isolement. Ces chats ont tendance à se mordre la queue, à ne se toiletter que devant leur maitre et à ne pas marquer leur territoire (117).

Des thérapies comportementales permettront d’améliorer, voire de résoudre tous ces états anxieux. A cela peuvent s’ajouter des phéromones de synthèse sous forme de diffusion ou de spray, qui ont des propriétés apaisantes sur nos compagnons. C’est le cas de FELIWAYâ, O’CALMâ ou encore les sprays et diffuseurs anti-stress de Biocanina à base de Cataire (plante appelée herbe à chat, déclenchant des phéromones sexuelles dans le cerveau du félin). Des

79 anxiolytiques peuvent éventuellement être donnés également, sur prescription du vétérinaire. Chez Biocanina, PHYTOCANINA NERVOSITEâ à base de mélisse, aubépine et passiflore, sous forme de comprimés, agit sur la nervosité.

Il existe même des aliments diététiques adaptés aux situations anxiogènes (notamment chez Royal Canin).

2) Phobie

Comme l’Homme, le chat peut avoir des réactions disproportionnées par rapport à des stimuli non dangereux, c’est donc une phobie. Un manque de stimulation durant la vie de chaton peut entrainer ces phobies, ou à l’inverse une phobie peut être consécutive à une stimulation forte dans un milieu fermé.

Les phobies peuvent être causées par l’orage, les feux d’artifice, l’aspirateur, un autre animal… Bien que souvent ponctuelles étant déclenchées par un stimulus précis, il est important de les traiter, car elles peuvent s’amplifier avec le temps. En effet, le chat peut par la suite, anticiper et donc vivre constamment dans la peur, jusqu’à arriver à un état anxieux.

Une prise en charge avec un vétérinaire comportementaliste sera la plus adaptée ; il mettra en place une thérapie comportementale de désensibilisation qui sera parfois associée à un anxiolytique.

On pourra conseiller aux propriétaires d’éviter de caresser leur animal quand il a très peur, car cela pourrait favoriser ce comportement. En prévention, le maitre devra soumettre le plus de stimulations possibles à son chaton dès l’adoption : différents jouets, les sons de la vie quotidienne, mise en contact avec d’autres animaux (autres espèces comprises) et humains (en plus de ceux appartenant au foyer) (118).

Comme pour l’anxiété, il sera possible d’utiliser les phéromones en diffusion, avant une situation génératrice de phobie.

3) Dépression

La dépression peut toucher les chats de tous les âges. Les symptômes sont variés comme un une baisse d’appétit, d’activité, des marquages, grattages ou léchages excessifs… (119) On pourra distinguer la dépression aigüe survenant dans les quinze jours après un stress important. Le chat cesse de boire, de s’alimenter, est malpropre et dort beaucoup. C’est une urgence vétérinaire et le pronostic vital est engagé, surtout chez le jeune individu.

La dépression chronique s’observe plus chez le chat âgé suite à une pathologie organique ou un état anxieux. Il y a là aussi des modifications de l’appétit, du sommeil, une inhibition, une altération des performances et de la propreté mais aussi un hyper-attachement compensatoire au maitre.

La prise en charge par un vétérinaire est indispensable afin d’associer un traitement médicamenteux et une thérapie comportementale (120).

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4) Hyperactivité

On parle d’hyperactivité lorsque le chat court beaucoup, se repose peu et a des difficultés à contrôler ses griffures et ses morsures. Ces chats seront agressifs rapidement face à une irritation, feront tomber des objets des meubles, pourront être boulimiques. Parallèlement, on observe un hyper-attachement au propriétaire avec des comportements infantiles tels que des miaulements, une recherche exacerbée de contact, des comportements de tétée. Ce trouble survient lorsque le chat a eu un défaut de socialisation étant chaton. En effet, cela s’observe si le chaton a été adopté trop précocement, c’est-à-dire avant 4 semaines. Pendant les deux premiers mois, la mère va élever ses petits en veillant de près à ce qu’ils rétractent les griffes en jouant et maitrisent leurs dents lors de la tétée, les sanctionnant le cas contraire. Ainsi, le chaton apprend peu à peu à se contrôler.

Le vétérinaire comportementaliste associera une prise en charge médicamenteuse pour que le chat soit plus réceptif, à des conseils d’éducation au propriétaire (121).

5) Dysthymie

Cette affection est plutôt rare, ce sont des troubles de l’humeur. La dysthymie peut être unipolaire avec des phases d’hyperactivité où le chat est agité, peureux, agressif, mange beaucoup, miaule, et peut s’automutiler. Elle peut sinon être bipolaire avec une alternance des phases d’hyperactivité et des phases plutôt déficitaires avec une prostration, une indifférence aux stimulations de l’environnement, une perte d’appétit.

La dysthymie est retrouvée en fonction du terrain génétique, notamment la race de chat Abyssin y est sujette, mais également du fonctionnement hormonal.

Il sera important de réagir rapidement pour traiter l’animal, car lors des phases d’hyperactivité, le chat peut être très dangereux pour l’Homme. Le vétérinaire comportementaliste prescrira un traitement stabilisateur de l’humeur qui sera à prendre sur le long terme (122).

B. Les traitements

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