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2-3 Antibiotiques qui ciblent les ribosomes :

Les ribosomes sont des organites présents dans les cellules eucaryotes et procaryotes (cellule bactérienne). Leur structure se compose de protéines et d’ARN. Ils synthétisent les protéines en décodant l’information contenue dans l’ARN messager. Ces organites comportent une petite sous-unité (qui se charge de lire l’information portée par l’ARN messager) et d’une grande sous-unité qui se charge d’intégrer les acides aminés.

La plupart des antibiotiques qui ont pour cible les ribosomes interfèrent avec la synthèse protéique en induisant des erreurs de synthèse ou en inhibant cette synthèse en agissant préférentiellement soit sur la sous-unité 30S, soit sur la sous-unité 50S. La cellule bactérienne est ainsi dans une incapacité de synthétiser des protéines qui lui sont vitales [13].

2-3-1 Aminosides [21] :

Les Aminosides sont une catégorie d’antibiotiques bactéricides réservés à des infections généralement sévères. Ils sont des antibiotiques précieux en raison de leur spectre d’action et de leur efficacité. Néanmoins, leur coefficient thérapeutique n’est pas excellent et oblige à un strict respect des indications ainsi qu’à une surveillance attentive, car ils présentent des effets indésirables de nature ototoxique et néphrotoxique ce qui explique que les prescripteurs leur

préfèrent des antibiotiques plus maniables. De plus, leur utilisation est freinée par leur absence d’activité par voie orale.

Ce sont des hétérosides naturels ou hémi-synthétiques. Pas ou très peu absorbés par voie digestive, ils sont administrés par voie parentérale, sauf dans le traitement local d’infections intestinales.

Les Aminosides actuellement disponibles sont : Amikacine, Gentamicine, et

Streptomycine considérée comme le chef de file des aminosides, Tobramycine, et Néomycine.

Le mode d’action de Streptomycine a bien été étudié. Elle se fixe sur une région de la sous-unité 30S du ribosome et, en provoquant des erreurs de reconnaissance codons – anticodons, entraîne l’incorporation d’acides aminés erronés dans la chaîne peptidique en formation.

Les autres Aminosides ont des actions similaires à Streptomycine. Cependant, ils se fixent à la fois sur la sous-unité 30S et 50S du ribosome mais agissent aussi sur d’autres stades de la traduction.

2-3-2 Tétracyclines [22]

Les Tétracyclines ou les cyclines constituent une petite famille d’antibiotiques dont les indications sont aujourd’hui bien spécifiques, avec quelques recommandations d’utilisation.ils sont actuellement au nombre de huit, avec une activité et une diffusion plus importantes pour les plus récentes d’entre elles :

 Cyclines de première génération comprennent Tétracycline et

Chlortétracycline,….

 Cyclines de deuxième génération rassemblent Doxycycline, un antibiotique réservé à l’usage hospitalier.

Les antibiotiques de la famille des tétracyclines ont en commun une activité bactériostatique ainsi qu’une bonne diffusion tissulaire et intracellulaire. Ils constituent un groupe homogène malgré des différences d’ordre pharmacocinétique.

Les cyclines possèdent toutes un noyau à quatre cycles de type “naphtacène-carboxamide”, sur lequel divers radicaux viennent se substituer sur les carbones du système cyclique, dont de nombreux groupements hydroxy.

Elles sont des antibiotiques bactériostatiques à large spectre. Elles agissent particulièrement sur les bactéries intracellulaires et les mycoplasmes. Leur transfert intra-cytoplasmique se fait par une diffusion passive mais aussi par des systèmes de transport actif permettant l’accumulation dans les bactéries.

Les Tétracyclines se fixent sur la sous unité 30S des ribosomes. Cette fixation inhibe l’attachement aminoacyl-ARNt au site A du ribosome et bloque l’étape de reconnaissance de la phase d’élongation de la chaîne peptidique (Figure 16).

Figure 16 : Mécanisme d’action des Tétracyclines [18].

2-3-3 Macrolides et apparentés [22]

La classe des Macrolides regroupe les Macrolides vrais, les Lincosamides et les Synergistines. Tous ces antibiotiques ont en commun leur spectre d’activités antibactériennes étroites, leur mécanisme d’action, leur activité bactériostatique et une assez bonne tolérance.

Erythromycine est considérée comme le chef de file des Macrolides. Ses dérivés ont

permis d’obtenir une plus grande stabilité en milieu acide, des demi-vies plus longues et un élargissement du spectre antibactérien. Il s’agit d’Azithromycine, Josamycine, Midécamycine, de Roxithromycine, Spiramycine. Il existe par ailleurs, un dérivé proche appelé kétolide :

Télithromycine.

Les Macrolides sont des antibiotiques bactériostatiques. Ce sont des inhibiteurs des synthèses protéiques ARNdépendantes. Ils se fixent au niveau de la sous-unité 50S des ribosomes, bloquant la synthèse protéique. Du point de vue structural, ces antibiotiques se caractérisent par un anneau macrocyclique lactonique oxygéné, auquel sont liés deux sucres par des liaisons glycosidiques.

Les Macrolides représentent une classe d’antibiotiques homogène dans ses indications. Ils constituent également une alternative pour les germes sensibles en cas d’allergie aux Bêta-lactamines. Outre les troubles gastro-intestinaux retrouves pour la majorité des molécules, les effets indésirables découlent du potentiel de certains Macrolides à allonger l’intervalle QT et à entrainer des interactions médicamenteuses cliniquement significatives. Ils représentent la majorité des médicaments impliques dans la survenue de torsades de pointes, principalement Erythromycine Clarithromycine [23].

Figure 17 : Structure chimique des macrolides et des kétolides [23].

2-3-4 Linézolide [16, 19]

Linézolide appartient à la nouvelle classe des Oxazolidinones, dont le seul représentant

actuel est le Linézolide.

Linézolide ou N-((S)-[3- (3-fluoro-4-morpholinophényl)-2oxo-5oxazolidinyl] méthyl)

acétamide interagit avec la sous-unité 50S du ribosome en empêchant les phases précoces de la synthèse peptidique par inhibition de la formation du complexe d’initiation. C’est un antibiotique à action bactériostatique vis-à-vis des CGP, dont S. aureus, et qui, outre une inhibition de la multiplication bactérienne.

La résistance au Linézolide chez S. aureus peut être due à deux mécanismes. Le premier d’entre eux concerne une modification de la cible ribosomale par suite de mutations survenant dans les gènes de l’ARN ribosomal 23S.

Figure 18 : Structure chimique du Linézolide [16].