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Oui Non 18(9,8%) 166(90,2%) 111(60,32%) 7(3,8%) 55(29,89%) 11(5,97%)

Hémodialyse

Oui Non 84(45,7%) 100(54,3%) 70(38,04%) 48(26,08%) 30(16,30%) 36(19,56%) 0,070 0,019

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D- Discussion :

La pandémie COVID-19 étant très récente, il existe donc très peu de documentation sur l’impact psychologique de ce fléau.

Une étude menée en chine a évalué la prévalence des problèmes

psychologiques associés au confinement de l'épidémie COVID 19 grâce à un sondage en ligne [66].

Les résultats de cette étude suggèrent un taux plus élevé d'anxiété, de

dépression, de consommation d'alcool et une altération du bien-être mental dans la population chinoise lors de la pandémie du faite de leur confinement à

domicile comme mesure de sécurité contre l’infection et sa propagation.

La comparaison des résultats de cette étude avec l'étude épidémiologique transversale de Huang et al, suggère que le bien-être mental des chinois s’est détérioré en période de la pandémie COVID 19 [67].

Ce taux plus élevé de problèmes de santé mentale peut être dû à l'ambiguïté et au manque d'informations disponibles sur la COVID 19.

Habituellement, aux premiers stades d’une pandémie, les gens sont peu

informés sur la nature, le traitement et sur le taux de mortalité ce qui alimente la peur de la maladie.

Xiang et al ont estimé que la quarantaine peut induire le sentiment de solitude, d'ennui, de colère, d’anxiété et de dépression [68].

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Une étude a également montré des différences significatives dans les niveaux de dépression et la consommation d'alcool entre les participants de la province du Hubei, l'épicentre de COVID-19 et d'autres provinces en Chine [69].

Dans notre étude, le taux d’anxiété et de dépression dans le groupe population générale avaient avoisinés respectivement les 45 et 55%.

Par ailleurs, les études ont également suggéré que les femmes seraient doublement exposées au stress et à l'anxiété que les hommes [70].

En effet, dans notre étude les taux d’anxiété et de dépression étaient plus élevés chez les femmes avec respectivement 33 et 22% contre 21 et 13% pour les hommes.

Néanmoins dans une autre étude, cette différence de genre n’est pas

significative face la COVID 19 et suggère des niveaux d’anxiété égaux pour les hommes et les femmes concernant l’émergence de ce nouveau virus et ses conséquences futures [70].

Dans notre étude, le taux d’anxiété et de dépression était significativement plus élevé chez les sujets ayant des antécédents psychiatriques antérieur ce qui correspond aux données de la littérature [71].

Les données actuelles suggèrent que la COVID 19 est particulièrement meurtrier au sein de la population âgée et immunodéprimée [72].

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Les patients suivis pour une insuffisance rénale sous hémodialyse chronique sont donc une population à risque de complications si elle contracte le virus. Les données de la littérature antérieure à la pandémie COVID 19 avaient révélé que la prévalence de l’anxiété et de la dépression chez les patients hémodialysés étaient significativement plus élevés que dans la population générale.

Une étude menée chez 395 patients grecs (222 hommes et 173 femmes) sous hémodialyse a montré que 47,8% ont connu des niveaux élevés d'anxiété et 38,2% des niveaux élevés de dépression [73].

Dans notre étude, les taux d’anxiété et de dépression étaient significativement plus élevés que les taux relevés avant la pandémie, avec un taux d’anxiété qui avoisine les 68% et un taux de dépression d’à peu près 44%.

Nous avons également trouvés que les taux relevés dans le groupe des patients hémodialysés chroniques étaient plus élevés que ceux relevés dans le groupe de la population générale ce qui suggère que le recours à l’hémodialyse est un facteur de risque de développer des symptômes anxieux et dépressifs pendant cette période de pandémie.

Ces taux particulièrement alarmants imposent une prise en charge adaptée et urgente.

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La prise en charge comprend principalement des mesures pharmacologiques et non pharmacologiques.

Pour la prise en charge pharmacologique, les recommandations de l’European Renal Best Practice (ERBP) suggère un traitement par inhibiteur sélectif de la recapture de la sérotonine pour 8 à 12 semaines chez les patients hémodialysés souffrant de dépression modérée à majeure. L'effet du traitement doit être réévalué après 12 semaines pour éviter un prolongement inutile des

médicaments jugés inefficaces dans ces cas.

Les antidépresseurs tricycliques doivent être utilisés avec prudence en raison du risque de syndrome du QT long et de torsade de pointes, en particulier lorsqu'ils sont combinés avec des anti-histamines, des antiarythmiques et des macrolides [74].

Pendant la pandémie de COVID 19, la prise en charge en face-à-face peut s’avérer difficile en raison des mesures strictes du confinement.

La psychothérapie à distance peut donc être proposée comme solution alternative pour ces patients pendant la pandémie de COVID 19 en mettant l'accent sur :

1) L'éducation sur l’impact de la pandémie COVID 19

2) Le développement de compétences psychosociales pour optimiser l'adaptation émotionnelle et comportementale pendant le confinement

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3) L’expression affective et résolution de problèmes pour gérer les émotions et les problèmes courants rencontrés pendant le confinement

4) La reformulation cognitive pour illustrer les relations entre les pensées, les sentiments et comportements

5) La restructuration cognitive ou modification de pensées irrationnelles sur le COVID

6) Les techniques de relaxation à domicile et apprentissage à la gestion du stress (coping)

7) La thérapie de deuil en cas de perte potentielle de membres de la famille ou d'amis décédés suite à l’infection par la COVID 19

8) La session de groupes de soutien par les pairs en ligne

9) La promotion des mesures de sécurités en vue d’améliorer les stratégies de prévention pour réduire le risque de contracter la COVID 19 [75].

La prise en charge de ces patients pendant la pandémie de COVID 19 se doit d’être multidisciplinaire et doit inclure plusieurs acteurs dans le système de soin y compris les néphrologues, les biologistes, les psychiatres, les psychologues afin d’aider au mieux ces patients à faire face aux enjeux psychologiques relevés pendant cette pandémie.

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L’émergence de la pandémie COVID 19 est actuellement considérée comme un problème de santé publique à l’échelle mondiale du faite de son taux

d’infection et de mortalité relativement élevé.

Bien qu'il existe peu d'études observationnelles à grande échelle disponible à ce jour, il est clair que la pandémie de COVID-19 et les mesures de confinement sanitaire ont entrainés des conséquences psychologiques comme l’augmentation du stress, de l’anxiété et de la dépression, chez la population générale, parmi les travailleurs de la santé et les populations vulnérables et notamment les patients hémodialysés chroniques.

Cette étude a révélé une augmentation des troubles psychiatriques chez cette population à risque par rapport à la population générale ce qui impose une prise en charge multidisciplinaire de ses patients vulnérables, associant une

psychothérapie et traitement médicamenteux en cas de besoin afin de préserver au mieux la santé mentale des patients en cette période difficile de pandémie COVID 19.

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Introduction :

L'un des défis mondiaux émergents dans la gestion des maladies infectieuses concerne le nouveau coronavirus 2019 (COVID-19).

L'émergence de ce virus et sa nature pandémique ont exacerbé les craintes dans le monde entier notamment du à son taux d'infection extrêmement élevé et une mortalité relativement élevée surtout au sein de la population immunodéprimée et notamment celle des patients suivis pour une insuffisance rénale sous

hémodialyse chronique.

L’objectif :

L’objectif de ce travail est d’étudier les scores d’anxiété et de dépression chez les patients hémodialysés chroniques en période de pandémie COVID 19 et les comparer à ceux de la population générale afin de souligner l’impact qu’a eu la pandémie sur cette population vulnérable.

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