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Liste des références citées

Référence n°1 : Entretien « Famille 2 » extrait de l’Entretien du 20 janvier 2016 au domicile familial, (8, Rue Puits de l’Ermite, dans le cinquième arrondissement de Paris) entre Sylvie Pézard, Silvia Fabrizio-Costa et Elsa Marguin-Hamon. Transcription, 71 pages tapuscrites et numérotées par Sylvie MARIE DIT BOREL. Référence n°2 : Entretien avec Philippe Lejeune, février 1981, Archives Nationales, Fonds Pézard, 691 AP/10, p. 14-15.

Référence n°3 : Lettre manuscrite du Général Zédé au maire de Grenoble, 11 octobre 1894, Archives Municipales de Grenoble, dossier 1 R 228.

Référence n°4 : Extrait de la lettre de Max Matzke adressée à André Pézard le 12 décembre 1934, suite à la lecture de Nous autres à Vauquois.

Référence n°5: Lettre de Lucienne Portier à Sylvie Pézard en date du 20 décembre 1983, Archives Nationales, Fonds Pézard, 691 AP/20.

Référence n°6 : Entretien « Limonest 1 » : extrait de l’entretien du 20 janvier 2016 au domicile familial, cit.

Référence n° 7 : Extrait n°1 de l’entretien « Lyon, le canoë, la guerre » : extrait de l’entretien du 20 janvier 2016 au domicile familial, cit.

Référence n° 8 : Extrait n°2 de l’entretien « Lyon, le canoë, la guerre » :extrait de l’entretien du 20 janvier 2016 au domicile familial, cit.

Référence n°9 : tirée de AN, Fonds Pézard, 691 AP/9 : La Ballade des raisins trop verts. Cf. MARGUIN-HAMON Elsa, Essai conclusif, André Pézard en ses archives, « la Fortune et la constance du sage , op. cit., p. 276-277.

Référence n°1 : Entretien « Famille 2 », extrait de l’Entretien du 20 janvier 2016 au domicile familial, (8, Rue Puits de l'Ermite, dans le cinquième arrondissement de Paris,) entre Sylvie Pézard, Silvia Fabrizio - Costa et Elsa Marguin-Hamon. Transcription, 71 pages tapuscrites et numérotées par Sylvie MARIE DIT BOREL.

SFC : « Chez votre père, il n’y a pas… Donc, pour revenir à ce que vous disiez, ce qui l’a absorbé, peut-être, c’est le respect de toute croyance dans sa famille.

SP : Oui, sans doute. Je pense que, oui, cela pourrait être ça.

SFC : Oui, ce que vous venez de dire, son père n’imposait pas les réunions à la famille.

SP : Non, non.

SFC : … et n’a pas imposé à son fils de devenir… SP : Absolument pas.

SFC : Donc, c’est déjà un respect.

EMH : Il y a une grande ouverture et puis une ouverture qui concerne d’ailleurs dans le domaine, disons, éducatif, l’éducation que les enfants et votre père en particulier ont pu recevoir, une ouverture à la musique, par exemple, qui détermine des goûts,

SP : Oui, oui.

SFC : Une oreille, l’éducation, la poésie, le fait de…

SP : Je ne… En effet, c’était comme ça que cela devait être. Apparemment, ma tante jouait du piano et mon père, du violon, bon...Chacun avait… et il y avait un piano dans la maison, évidemment, depuis l’enfance de ma grand-mère, je suppose, oh, le piano, c’était très bourgeois tout de même…

EMH : Et il continuait d’en jouer ? Vous l’avez vu jouer du violon quand vous étiez..?

SP : Non, il avait cessé, je crois qu’il a cessé complètement après la guerre.

EMH : Mais il gardait ses manuscrits, mais aussi son œuvre publiée Vauquois, en particulier, en témoigne. Il gardait une oreille et la capacité de transcrire des airs.

SP : Absolument, il avait toujours son diapason tout près de lui, à proximité, sur son bureau.

SFC : Ah, comme ça ?

SP : Oui mais à Brantes aussi, vous avez bien vu quand il parle des grillons, il met son diapason pour savoir, tiens, celui-ci, il chante en mi majeur, en mi bémol, enfin, etc. Et l’autre, au contraire… Oui, il avait besoin de son diapason.

EMH : Oui, il se mettait au diapason.

SP : Il se mettait au diapason… Quand… Avant d’écouter un concert, même à la radio, il se mettait au diapason, et, là, il était quelquefois très mécontent parce qu’il prétendait que la radio faussait le diapason, voilà, enfin, ne répondait pas, ce que disait la radio, c’était pas du tout ce qu’il entendait à son diapason.

SFC : Bon, et c’est ça qu’on disait tout à l’heure, cette sensibilité qu’il y a au rythme, à la poésie parce que dans l’entretien, on le disait tout à l’heure, qu’il a fait avec Philippe Lejeune, il parlait de ce choix d’aller faire de l’italien parce qu’il avait écouté des vers de Leopardi.

SP : Oui, il adorait les mots même qu’il ne comprenait pas, les rythmes qu’il ne comprenait pas parce que, petit garçon, ils avaient une employée de maison, une bonne, disait-on, bretonne qui parlait breton et avec laquelle il avait appris à compter en breton jusqu’à dix ou vingt, je sais pas. Il était très content, il avait appris des chansons en breton, et tout petit, d’ailleurs, avant même d’avoir entendu chanter cette jeune personne, il testait des mots dont il aimait le son mais dont il ne comprenait pas le sens. Alors, un jour, sa mère l’a trouvé assis par terre, sur le parquet, à côté du mur, enfin, de la boiserie, au sol, il avait une petite cuillère à la main, et il avait fait un petit trou dans le plâtre, et il l’élargissait, il élargissait ce trou, il devait avoir un an et demi ou deux ans. Enfin, il parlait tout de même et elle lui a dit « mais que fais-tu, André ? », et la regardant bien droit dans les yeux, il a dit : « je puise la merde ». Il ne connaissait ni le verbe puiser, ni le mot merde, évidemment, elle a bien compris… (rires)

EMH : Mais il avait quand même…

SP : Mais il les avait réunis pour faire une phrase. EMH : Les mots et les choses, intéressant…

SFC : C’est mignon, ça… C’est votre mère qui vous a raconté… ? SP : C’est ma grand-mère qui m’a raconté cela.

SFC : C’est marrant ! EMH : Extraordinaire…

SFC : Il puise, il creuse, bon, psychanalytiquement, c’est important pour un érudit, c’est… (rires)

EMH : Finalement, le geste, la chose approchaient… Intuitivement, il a approché le sens du mot par l’expérience, il puisait en quelque sorte. »

Référence n°2 : Archives Nationales, 691 AP/10, Entretien avec A.P. par Ph. Lejeune. Lettre manuscrite de celui-ci du 14 février 1981 ; transcription tapuscrite, seize pages numérotées à la main. Entretien avec Ph. Lejeune, 198 1, p. 14-15.

« Quelques années après, pas mal d’années après, j’étais en classe de quatrième, le premier agrégé d’italien de France a été Martin Paoli, qui fut mon maître, et pour qui on s’apprêtait à créer un enseignement d’italien à Paris, – il n’y en avait pas encore un seul !, dans les lycées de Paris, […] … On voulait lui faire un horaire, et finalement ça a été groupé sur trois lycées : Saint-Louis, Louis-Le-Grand, Henri IV. Tous rapprochés, c’était facile… Moi, j’étais à Louis-Le-Grand. Le proviseur a fait passer une circulaire pour savoir quels seraient les élèves qui, éventuellement, s’intéresseraient à un cours d’italien. On nous a lu ça en classe, en quatrième, – le père Clairin, l’helléniste, […] nous a lu ça, et l’idée de faire de l’italien, pfff ! Toute la classe a pouffé de rire, comme si c’était quelque chose de ridicule de faire de l’italien. […] J’ai fait comme les autres, d’ailleurs. Alors il n’en a plus été question. L’année d’après, le cours a été crée et une nouvelle circulaire nous a informés que le cours a été créé, […] … Je n’y suis pas allé… J’avais envie d’y aller, mais je n’y suis pas allé, parce qu’il aurait fallu le demander à mes parents, les prévenir, et, […] je n’osais pas, – j’ai toujours été un enfant timide. Ils ne se sont pas aperçus que j’avais un grand regret. Après ça, j’ai vu les camarades qui y étaient allés […] et qui étaient revenus emballés ! Le jeune professeur, Paoli, avait eu une idée de génie. Au lieu de commencer, comme on fait maintenant, avec des moyens audiovisuels qui n’existaient pas, à apprendre aux enfants à conjuguer le verbe être, ou simplement à décliner, à apprendre des règles de grammaire, il leur avait mis au tableau les premiers vers d’un chant de Leopardi, qui n’est pas un poète classique, – […] Et alors, tu les connais, ces vers ? […] « La donzelletta vien… » […] Alors tous ces gosses – il y en avaient peut-être quatre ou cinq, à qui mieux mieux, avaient appris ces vers, par cœur, le maître leur avait dit : « Apprenez ces six vers, et vous les réciterez la prochaine fois, c’est tout ». […] J’ai été frappé ! Parce que je comprenais presque tout de suite, – c’était une langue étrangère que je comprenais. C’était merveilleux. […] Et je suis revenu cafardeux à la maison, j’ai dit à maman : « Ah, je regrette de ne pas y être allé… » Papa m’a dit « Vas-y si tu veux, la prochaine fois ». […] J’y suis allé, et tout de suite j’ai marché, j’étais parmi les premiers…Et il s’est trouvé que trois ans après, […] j’étais en Seconde, une bourse de voyage a été offerte par un professeur de la Sorbonne240 […] J’ai été candidat... […] j’ai eu la bourse en question. »

240 Ph. Lejeune annote au crayon à papier, dans la marge de la retranscription de l’entretien le nom de « Charles Dejob »(1847-1916), véritable promoteur de l’italianisme institutionnel. Il finançait des bourses d’études pour les jeunes gens dans le but de rapprocher France et Italie et ce, malgré les tensions politiques de l’époque.

Référence n°3 : Lettre manuscrite du Général Zédé au maire de Grenoble, 11 octobre 1894, archives municipales de Grenoble, dossier 1 R 228 :

« Le recteur de l’académie m’a dit […] que le ministre de l’Instruction publique était disposé à établir à Grenoble un cours de langue et de littératures italiennes si la municipalité voulait bien prendre à sa charge la moitié du traitement du professeur. La chose est d’une telle importance pour nous que les officiers ont déjà organisé à leurs frais un cours d’italien. Celui dont m’a entretenu le recteur aurait une tout autre valeur, je vous demande donc de favoriser, s’il est possible, les vues du ministre de l’Instruction publique. »

Référence n°4 : Archives Nationales, 691 AP/4, Extrait de la lettre de Max Matzke adressée à André Pézard le 12 décembre 1934, suite à la lecture de Nous autres à Vauquois :

« Monsieur et cher camarade de guerre,

C’est avec grand enthousiasme que j’ai lu votre superbe livre Nous autres à Vauquois, traduit par le Dr Fischmann, Berlin, à qui je dois votre adresse.

En observateur d’artillerie, j’étais presque vis-à-vis de vous dans la tranchée à la lisière du Bois de Cheppy. Comme vous, j’ai écrit un livre journal, seul pour moi, dès mon arrivée à ce secteur en novembre 1914 jusqu’à mon départ en septembre 1915. Tous les grands événements de combat, que vous décrivez dans votre journal sont aussi consignés dans le mien. J’ai collationné vos annotations des miennes et trouvé, qu’elles sont très exactes. Presque tous les lieux, dont vous faites mention dans votre livre, étaient les buts de tir de notre batterie. Nous avons souvent tiré sur Vauquois et parfois aussi sur Aubréville, près de votre quartier Parois. »

Référence n°5 : Archives Nationales, Fonds Pézard, 691 AP/20, Lettre de Lucienne Portier à Sylvie Pézard en date du 20 décembre 1983:

« Ma Sylvie,

La carte de ton père m’a fait un vif plaisir. Dis-le lui.

Tu as sûrement gardé un souvenir fidèle de Paul Cazin. C’est à toi que je voudrais léguer le « journal » qu’il écrivit en juillet-août 1955, lorsque je lui avais laissé mon appartement et ma femme de ménage (qui était devenue sa gouvernante toute dévouée tant il avait su la séduire) ce qui l’avait enchanté.

Il y est question d’ailleurs plusieurs fois des Pézard.

Il y a quelques autres lettres et document qui constituent le « dossier Paul Cazin ».

Cela intéressera ton père avant de passer dans tes archives. […]

Je vous embrasse tous Lucienne »

Référence n°6 : Entretien « Limonest 1 » : extrait de l’Entretien du 20 janvier 2016, cit

.

EMH : « D’ailleurs, il y est attaché à son métier d’enseignant, et à ses élèves, ou ses étudiants. Il garde dans ses années, les années fondatrices, je dirais de, bon, alors, Avignon, ça dure très peu, mais à Lyon où ses élèves, ses étudiants…

SP : Oui, ses élèves étaient très… Fanette a reçu une ou deux lettres, à la mort de mon père, d’étudiants, qui étaient très belles, oui.

SFC : Et d’ailleurs, ce que je peux dire, en consultant toute sa correspondance, il avait une très grande sensibilité envers les jeunes. Il les aidait, bon il était déjà Pézard, mais il les aidait, il prenait le temps de trouver une bourse, une systémation à Paris pour quelqu’un qui arrivait, des jeunes surtout…

SP : Il a eu un ou deux étudiants tunisiens qui venaient, qui avaient tout quitté, qui étaient en France et qui faisaient leurs études, qui étaient quelquefois un petit peu paumés, qui venaient nous voir à Limonest le dimanche. Mon père était content de les voir, de passer un moment avec eux. On mangeait ensemble, après ils allaient de leur côté, oui…

SFC : Cette ouverture, voilà.

Référence n° 7 : Extrait de l’entretien « Lyon, le canoë, la guerre »: extrait de l’Entretien du 20 janvier 2016, cit .

SFC : « [...] Donc, justement, pour en revenir au profil intellectuel, ce qu’on voit de ses archives et de ce que vous dites de votre vie de famille, on voit un homme qui était un excellent père de famille, quelqu’un qui se préoccupait de sa famille, et qui, bon, se construisait intellectuellement, construisait aussi son savoir, ses œuvres, son travail d’universitaire, mais il ne se construisait pas une carrière, c’est-à-dire qu’il ne faisait pas ça en fonction…il ne publiait pas…

SP : Non, non,

EMH : D’une stratégie… SP : Non, en effet.

EMH : Il n’y a pas de tactique de Pézard.

SFC : On voit quelqu’un, d’après ce que tu as trouvé dans les archives et ce que j’ai pu voir et ce que vous venez de dire…Donc, sa famille, sa fille avait son problème de dos, vous étiez petite ; donc, la campagne était très bien comme ça. Son couple était un couple très uni, on l’a vu, il y avait vraiment un rapport très fort. Donc, tout ça avait un équilibre et les études s’inséraient dans tout cela, sur la durée, c’est pas pour la publication nécessaire. D’ailleurs, ce qui m’avait marquée, je l’ai dit dans une conférence, c’est qu’il publie en 40 et c’est dommage il Convivio en 40, parce qu’il tombe complètement à plat. La critique italienne ne pouvait pas donner l’importance qu’il fallait parce que, bon, on était entrés en guerre. L’Italie était entrée en guerre contre la France. Donc, culturellement, tout ce qui venait dans notre système universitaire surtout autour d’un père fondateur du mythe comme Dante était mis de côté, et cela, on ne l’a pas dit assez…

SP : Non, on ne l’a pas dit du tout, en effet.

SFC : C’est-à-dire que c’était tellement important mais c’est tombé à plat. C’était au mauvais moment. Et, pour moi, et pas seulement pour moi, on l’avait dit, c’est la preuve qu’il ne faisait pas une carrière. Il avait terminé et il publiait.

SP : Oui, en effet. Ça arrivait malgré lui, quand les choses se passaient. »

Référence n° 8 : Extrait de l’entretien « Lyon, le canoë, la guerre » : extrait de l’Entretien du 20 janvier 2016, cit .

EMH : « Dans ses années lyonnaises qui sont des années heureuses, de stabilité qui sont aussi, d’ailleurs, les années où André Pézard commence ses travaux, enfin, les premiers grands travaux sur Dante, sur le Convivio…

SP : On en est aux années lyonnaises ? EMH/SFC : Oui.

SP : On a quitté Limonest ?

EMH : Alors, quand je dis, pardon, années lyonnaises, j’inclus Limonest.

SP : Oui, enfin, bon, le centre, le pivot, c’est la faculté de Lyon ; son travail est là. Bon, d’accord, nous sommes bien d’accord, oui. [ ...] SFC : Moi, en regardant, quand j’ai vu il Convivio qui est sorti en 40, quand même, mais on voit qu’il y a eu un travail très lointain, c’est-à-dire il avait commencé même vers…il a traduit La vita nuova. C’est normal, il s’intéresse à Dante parce que, dans la vie culturelle italienne, il y avait Lionello Fiumi avec sa revue ; Hauvette, il avait écrit sur Dante, etc... Donc, c’est normal. Mais, lui, il prend, en regardant le fichier sur Il Convivio, il s’était pris assez loin, je veux dire. C’est un travail de longue haleine. Je crois que c’est huit ou dix propositions philologiques qu’il fait dans son livre. Il les avait, une à la fois, longuement travaillées. Donc, probablement, c’était un travail déjà en cours…

SP : Oui, oui, probablement…

SFC : Et ça, après, on va revenir sur la formation, le rôle de la philosophie dans la vie de votre père, parce que il Convivio, c’est philosophique et c’est pas par hasard, après, que sa thèse sera publiée par Étienne Gilson. Il sera toujours lié.

SP : Oui…

SFC : Donc, je veux dire… il y a cette approche et même Dante, quand il fait face à la complexité de la pensée de Dante, on sent quelqu’un qui a des bases. Il ne s’improvise pas comme ça. Il connaît très bien la théologie, il connaît très bien le Thomas d’Aquin, il connaît très bien tout l’aristotélisme et l’époque… Donc, savoir si, à l’époque… Non..?

SP : Pour moi, oui.

SFC : Gilson, vous l’avez connu, non ?

SP : Non, on en parlait beaucoup, c’est un nom qui revenait souvent. SFC : D’accord.

EMH : Très important, oui, c’est-à-dire que Gilson donne un élan nouveau aux études médiévales philologiques ou philosophiques, dès les années 30,

EMH : parce que Dante philosophe, c’est quelle année ? C’est dans les années 30 ?

SFC : D’ailleurs, dans son cours inaugural, la leçon au Collège de France, il donne, votre père, un rôle important à Gilson. Disons, il l’a mis au même niveau que les italianistes.

EMH : De la même manière qu’il salue le rôle important de ses prédécesseurs dans la chaire du Collège.

SFC : Oui, mais Gilson n’était pas. EMH : Non, il était excentré. SFC : Bon, on va y revenir. [...]

EMH : On a affaire à un érudit dont on sent qu’il se prépare à un travail de très longue haleine et de maturation sur des décennies. C’est le travail qu’il fait sur Dante. Tu l’évoquais, tu dis, oui, quand il publie il Convivio, c’est déjà des essais,

SFC : C’est profond…

EMH : C’est des essais qui sont des lectures et qui viennent de loin et quand on lit les Œuvres complètes en 65 et quand on voit l’accumulation des fiches lexicales, bibliographiques, conjecturales, critiques, cet énorme ensemble qui est réuni, aujourd’hui, dans les archives Pézard, on voit qu’il revient, mais à chaque fois qu’il revient sur quelque chose qu’il a déjà réfléchi ou élaboré, il y apporte une réflexion nouvelle et c’est toujours extrêmement profitable parce qu’il a un œil critique vis-à-vis de son propre travail. Ce que je voulais dire là, c’est qu’on sent que, parallèlement d’après ce que vous dites, il y a, dans cette vie qu’il a élue, dans cette thébaïde de Limonest un peu éloignée, quand même, cette dialectique entre un centre urbain quand même assez important et puis des études italiennes qui sont très développées à Lyon à ce moment-là à cause de la proximité avec l’Italie,

SFC : Il y a une tradition,

EMH : Une tradition très forte d’italianisme local, donc, des étudiants

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