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(Session de 1919. — Séance dû 19 juiliel 1919. ) jl APPORT fait au nom de la commission de la production industrielle sur la proposition de loi, adoptée par l'Assemblée nationale, après déclaration d'urgence, relative à la

■construction d'un pipe-tin* entre la Basse-Seine et la région parisienne et Jt la créa­

tion d'une « Société des transports pétro­

liers par pipe-line », par M. de Villoutreys, sénateur (U.

Mesdames, messieurs, le projet qui vous est soumis revêt une particulière importance pour l'équipement de notre pays et son appro­

visionnement en dérivés du pétrole. 11 pré­

voit la const ruction d'un pipe-line entre le .Havre et la région parisienne et la constitu­

tion d'une société d'économie mixte dont j'objet sera de réaliser ce pipe-line et de .'exploiter..

-Nous considérerons successivement les as­

pects économique, technique et financier de

■ x:tte construction et nous étudierons enfin e dispositif juridique et législatif qui est proposé.

' 1° Aspect économique.

La région parisienne absorbe 60 p. 100 en­

viron des dérivés pétroliers consommés dans la France entière.

Or, la consommation française est appelée h -se développer largement dans les années qui viennent, conformément aux prévisions

■lu plan Monnet et de l'O. E. C. E. Cet accrois­

sement sera d'ailleurs sensiblement parallèle à celui de la capacité de traitement des :isines françaises de raffinage qui passera de 12 millions de tonnes, aujourd'hui, a 18,7 mil­

lions de tonnes en 1952, de scwle que nos importations de produits péttoliers Unis de­

meureront réduites au minimum. Nous

■l'avons pas besoin d'insister sur les avan­

tages que présentent ces dispositions pour nous permettre d'économiser nos dollars, le octrole brut étant évidem enint (beaucoup

«lier que l'essence.

D'après les programmes pétroliers, te! ton- , nages annuels de produits blancs à transpor­

ter sur la Seine et les canaux (àt l'exception du canal du Midi) sont les suivants:

Du i«* juillet 1949 au 1er' juillet 1950,

2. 933 .000' f.

Du 1er juillet 1950 au l"1 Juillet tîol,

3.282.000 t.

Du 1er juillet 19511 au l6r 'juillet 1962,

3 000 t

" Du' 1=»-' juillet 1952 au 1« juillet 195?,

4.0U2.MO t.

Or, l'ensemble des bateaux existants, en réparation et en commande, est incapable de faire face intégralement à cette augmen­

tation de trafic à partir de 1950-1901. }'a>près le rapport n« 6950 de M. Peytel, la capacité totale de transport fluvial sur la Seine doit laisser:

Ptxir l'exercice 1919-1950, un excédent de 118.000 t.

, Pour l'exercice 1950-1951, un déficit de 257.000 t.

; Pour l'exercice 1951-1952, un déficit de 1 G3SKOO0 t.

Pour l'exercice 1952-1953, un déficit de 1 1.031.000 t.

Si l'on écarte le pipe-line, il faudrait donc envisager un accroissement de nos moyens

! de transport sur la relation le ' Havre-Paris,

c'est-à-dire de. nouvelles commandes de ba­ teaux-citernes, de wagons-citernes (avec les : locomotives correspondantes) ou de camions­

citernes- Des études qui ont été faites, il résulte que ces nouvelles commandes coû­

teraient, par rapport au pipe-line, beaucoup plus cher en acier et en capitaux; les délais de livraison sont tels qu'on ne pourrait éviter un goulot d'étranglement vers 1951 ; enfin, le prix de la tonne transportée par pipe-line est, comme nous le Terrons, notablement in­

férieur à celui réalisable par les autres moyens de transport. ' Pour ces diverses rai­

sons, le projet de construction du pipe-line est digne d'être pris en considération.

Comme il faut compter un délai de 16 mois environ pour la mise en service du pipe-line, et que «elTe-ci se fera progressivement .en raison de 13 complexité de son exploitation (quatre postes de départ et vingt-deux postes d'arrivée), le pipe-line sera achevé à point pour faire face à l'augmenta lion de trafic-prévu*.

2° Aspect technique.

La France bénéficiera pour l'établissement du pipe-tine. de l'expérience américaine. Aux Elats-Unis, le premier pipe-line ? été cons­

truit en 1880. En 1945, le réseau atteignait 260.000 kilomètres.. Une mission d'ingénieurs français a rassemblé toutes les données ­ cessaires.

L'ouvrage sera constitué par un tube d'acier de 25 centimètres de diamètre, muni d'un re­

vêtement antirouille, placé à SO centimètres de profondeur. Dans la périphérie de Paris, le pipe-line sera, en outre, enrobé de ci­

ment. Le tracé évitera les agglomérations.

Il y aura quatre stations de pompage au ' départ, placées respectivement a proximité des dépôts de la Compagnie industrielle ma­

ritime (le Havre) et de raffineries, de la Com­

pagnie française de raffinage (GonfrevilleJ, de la Standard française des pétroles et de la Vafcuum Oil Company (Port-Jérôme), enfin dû la société Shell-Bewe (Petit-Couronne).

L'arrivée se fera dans sept terminaux de ll banlieue Nord de Paris, desseryant il dé­

pôts de sociétés de distribution, plus celui du Port de Paris, et cinq terminaux de la 1 banlieue ;ud, desservant cinq dépôts. Le der­

nier dépôt alimenté sera celui de Juvisy.

Le pipe-line est prévu pour transporter uni­

quement l'essence auto, le pétrole et le gas­

oil.

3° Aspect financier.

Les investissements nécessaires sont esti­ mes à 2 milliards 100 millions de francs.

Tout le matériel sera de consU-uction Ir a n-çaiso, à l'exception de certains Appareils qui devront être achetés aux Etats-Unis, repré­

sentant une valeur de 200.000 dollars, soit 60 millions de francs.

Dans le total sont compris, ww 100 millions environ, les t&fees récupéïés eu pipe-line Bea-ges-Mowtargis, qui sont apporté» jar l'État, ara si eue iiaus le Tarons plus loin.

La rentabilité de l'ouvrage est assurée parce qtw les tarifs que le pipe-line peut consentir sont bien inférieurs à ceux actuellement en vigueur pour le mode ée transport le plus éco*

noinique, à savoir le fafeau-cite«»e. *insi sur U relation Go-uïreviMe-GernieviHieri, le tarif homologué est 555 F pour les bateaux de Seine et €67,70' F pour les bateaux de ca­

naux (taxes en sus), dans les conditions d'ex­

ploitation actuelles, qui sont loin, il faut le dwe, de représenter le plein emploi des ba­

teaux.

Le pipe fine, dans l'hypothèse d'un débit d'un million de tonnes, pourrait taire payer -Ï!9,;13 F sur la base du prix de revient majoré de 10 p. 100.

■1" Aspect juridique.

Pour choisir la meilleure formule permet­

tant de réaliser cette oeuvre, le Gouverne­

ment et l'Assemblée nationale ont été guidés par un certain nombre do préoccupations, qui sont résumées dans l'exposé des motifs:.

Souci: d'éviter, dans la situation financière actuelle,, une dépense à la charge de l'État", avec inscription iudgétaire correspondante;

Souci d'assurée une liaison intime entre 'exploitation du pipe-line et:

D'une part, les raffineries, et dépôts char­

gés 4e l'alimenter;

D'autre part, des dépôts appelés à recevoir les produits blancs transportés par le pipe­

line.

Il est primordial, en effet, de réaliser une coordination parfaite entre les quatre sta­

tions de pompage et les vingt-deux dépôts, m moyen d'un système de dispatching dont la mise au point constitue un problème non né­

gligeable;

Nécessité de réserver à la puissance pu­

blique le contrôle de la construction et de l'exploitation, afin que celles-ci se fassent en complète harmonie avec la politique générale de l'État en matièje de transports et de en-tourants1.

Ces diverses conditions se trouvent rem­

plies dans le projet qui vous est soumis.

En vue d'éviter les redites, nous allons passer en revue tes articles du projet de loi et vous présenter chemin faisant les com­

mentaires et observations que nous croirons utiles. Les modifications qui vous seront pro­

posées vous seront rendues plus explicites par un tableau comparatif.

EXAMEN DES ARTICLES Texte voté par l'Assemblée nationale:

Art. 1er. 11 sera constitué une société d'économie mixte dénommée « Société des transports pétroliers par pipe-line », dont l'objet sera l'acquisition, la construction et .l'exploitation de canalisations pour le trans­

port des hydrocarbures et toutes *per allons

annexes.

Art. 2. — Les statuts de la « Société des transports .pétroliers par pipe-li)1 e » seront-approuvés par décret en conseil d'État, pris sur le rapport du ministre des finances, du ministre chargé des allaires économique 1-, du ministre chargé des transports et du ninis-lie chargé des carburants.

Art. 3. — Le nombre des membres du conseil d'administration ne sera pas supé­

rieur à 15; l'élection du président du con­

seil par celui-ci sera soumise à l'agrément des ministres désignés à. l'article précédent;

Texte proposé par votre commission:

Art. ie». — Conforme.

Art. 2. Conforme.

Art. 3. — Le nombre des membres du conseil d'administration ne sera pas supé­

rieur à 15; l'élection du président du con­

seil par celui-ci sera soumise à l'agrément du ministre chargé des carburants.

Commentaires. Votre commission a m»' difté m fine le dispositif de cet article. Il a semblé, en 'oecurence, suffsant de- pré­

voir ^agrément du ministre chargé des ear-burant»; la procédure d'élection du président du conseil d'administration en sera notable­

ment simplifiée et accélérée.

Il v&m intéressera sans doute de connaî­

tra ta part du capital dont la- sauscriptita est pré vue pour chacun des- groupes iateres-(1) Voir les n°» : Assemblée nationale

lr« législ.), 7708, 1743 et if-8« 8; Conseil de la République, 621 (année l?W).

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DOCUMENTS P A KI.EMENT Al R ES — CONSEIL DE LA HEPUBLIQUE

sés ainsi que le nombre de sièges au con­

seil d'administration revenant à chacun d'eus "

État: part du capital en p. 100, 31; nom­

bre de sièges au conseil d'administration, 4 (carburants, transports, finances, écono­

mie nationale).

Port autonome du Ilavre: part du capital en p. 100, 5,5; nombre de sièges au con­ seil d'administration, 1. ...

Société nationale dés chemins de fer fran­

çais: part du capital en p. 100, 5,5 ; nombre de sièges 'au conseil d'administration, 1.

C. F. R.,- part du capital en p. 100, 11;

nombre de sièges au conseil d'adminis

tra-înna,tel2l.erie spécialisée (pétroliers) : part du

capital en p. 100. 5,5; nombre de sièges au

conseil d'administration, 1.

Transports privés par eau: part du capital

en p. 100, 5,5; nombre de sièges au conseil

d'administration, 1.

Pétroliers: part du capital en p. 100-, db,

"nombre de sièges au conseil

d'admimstra-lion ^

Total: part du capital en p. 100: 100;

nombre de sièges au conseil d'adminis­

tration, 15.

La matoritp du capital et des voix appar­

tient donc à l'État et aux organisations

para-étatiques où l'influence de l'État est domi­

nante, ainsi est assurée la conformité des

décisions du conseil aux vues gouvernemen­

tales dans toutes les questions mettant en

jeu les principes de la politique générale en

matière de transports et de carburants

Pour les décisions d'ordre technique les voix de la Compagnie française de rafilnage

s'ajouteront à celles des autres groupes, de sorte qu'on peut être assuré que 1 exploita­

tion sera conduite dans un esprit « indus­

triel ».

Texte voté par l'Assemblée nationale:

Art. 4. — Les ministres chargés des trans­

ports et des carburants désigneront, par arrêté concerté, deux commissaires du Gou­

vernement. Les commissaires du Gouverne­

ment pourront demander au conseil d admi­

nistration une seconde délibération au cas où ils l'estimeront utile; ils pourront s oppo­ ser » toute décision du conseil d adminis­

tration contraire à la politique généra.e du Gouvernement en matière de transports, de

carburants et de combustibles. Les

- et les etfets de cette opposition seront

déter-minéà par le règlement d'administration pu

blique prévu à l'article 8 ci-dessous.

Art. 5 — Le capital social sera souscrit à concurrence de 51 p. 100 au moins et de 55 p. 100 au plus par l'État et des personnes morales de droit public ou des sociétés sou

mises à son contrôle économique et finan­

cier qui accepteront de participer à la cons

litution de la société. i

La part de l'État dans 1« capital social

sera de 31 p. 100 et ne pourra, en aucun

cas, être aliénée ; elle sera constituée par

l'apport:

1<> D'une partie "des canalisations du pipo

line Donge-Montarg.s ;

2° D'une somme d un montant égal a celui

de la cession éventuelle des canalisatons du pipe-line Donge-Montargis, non utilisées pour le pipe-line prévu à l'article 6 ei-desaou^.

Texte proposé par votre commission:

Art. 4. — Conforme.

Art. 5. — Le capital social sera souscrit h concurrence de 51 p. 100 au moins et de 55 p. 100 au plus par l'État, par ces per­

sonnes morales de droit public et par des sociétés soumises au contrôle financier de l'État qui accepteront de participer à la cons­

titution de la société.

' La part de l'État dans le capital social sera de 31- p. 100 et ne pourra, en aucun cas, être aliénée; elle sera constituée par

J'apport:

1° D'une partie des canalisations du pipe­

line Donges-Montargis;

2° D'une somme d un montant égal à celui de la cession éventuelle des canalisations du pipe-line Donges-Montargis, non utilisées pour le pipe-line prévu à l'article 6 ci-dessous:

3» Du prélèvement sur les disponibilités de la caisse de compensation du pétrole et des produits dérivés, constituée par le décret du 9 mars 1910, des sommes nécessaires

pour compléter la souscription de la totalité

de sa part du capital telle qu'elle aura été

fixée dans l'acte de société.

Commentaires. — Le-texte voté par l'As­

semblée nationale risquerait, s'il était main­

tenu, de rendre très difficile la réalisation du projet. En effet, la part de l'État dans le capital, fixée d^une façon rigide à 31 p. 100, n'est constituée- que par l'apport des tubes du pipe-line Donges-Montargis (soit des tubes en nature, soit de leur contre-valeur).

Que ces tunes soient évalués à dire d'expert ou qu'ils soient vendus, leur valeur est bien déterminée et entraîne automatiquement la fixation du capital qui sera les 100/31 de cette valeur. L'évaluation' approchée de ces tubes étant de 100 millions, le capital sera voisin de 325 millions.

Au cours de la discussion, il a été fait état à l'Assemblée nationale de t'avantage-que la société retirerait des dispositions pré­

vues par le paragraphe 2 de l'article 7 qui stipule:

™ La Société des transports pétroliers par pipe-line pourra, après entente avec les ser­

vices publics affectataires utiliser, dans la mesure nécessaii^ le domaine public et ses dépendances. »

Dans l'esprit de l'honorable député, cette faculté pouvait être considérée comme un apport et, en conséquence, être chiffrée, même à un montant très élevé. En effet, au début de la discussion, le chiffre d'un mil­

liard a été prononcé par le rapporteur, M. Peytel, comme montant éventuel du ca­

pital. Dans cette hypothèse, la part de l'État serait de 310 millions, dont 100 millions four­

nis par le pipe-line Donges-Montargis. 11 res­

terai donc 210 millions correspondant à l'utilisation du domaine public. C'est ce que l'auteur de la remarque considérée appelait:

« une évaluation d.fférente des apports de l'État ».

Or, il ne nous paraît pas possible d'ad­

mettre que la faculté d'util'ser le domaine public soit évaluée à une somme aussi exor­ bitante. En effet, le p i pe-line le Havre-Paris empruntera le domaine public:

Du Ilavre à Port-Jérôme (45 km environ)

où il sera construit à côté d'un pipe-line de

brut en projet;

Dans certaines artères de la région pari­

sienne (35 km environ), région dans laquelle il existe déjà de nombreuses canalisations enterrées pour hydrocarbures.

Sur le reste du parcours, le pipe line sera presque entièrement sur le domaine privé.

Il ne saurait être question, pour un com­

missaire aux apports, d'évaluer ii 210 mil­

lions le droit d'occuper le domaine public sur une aussi petite distance, même si ce droit était gratuit, ce qui n'est pas spécifié dans le texte et ne paraît pas avoir été l'intention du Gouvernement promoteur du projet. ■

-D'une façon plus générale, nous sommes d'ailleurs opposés au concept même qui con­

siste à envisager l'apport par l'État à titre onéreux de ce droit. Nous ne croyons pas qu'il y ait un précédent dans ce sens.

Nous en arrivons donc à cette conclusion qu'avec le texte voté par l'Assemblée natio­

nale le capital de la société ne peut Cire que de 325 millions environ. (L'ensemble de l'ou­

vrage devant coûter, d'après les prévisions, 2.100 millions, il reste à trouver le moyen • de financer la différence, soit 1.775 millions.

Or. le projet primitif comportait, en plus du capital officieusement prévu pour 1 milliard, un apport supplémentaire de trésorerie s'éle­

vant à 1.100 millions sous une forme non déterminée, mais qui aurait été pratiquement réalisée par une émission d'obligations, non assorties .de la garantie de l'État puisque- celle­

- ci n'est pas prévue dans le texte qui vous est soumis.

S'il reste à trouver 1.775 millions, nous ne pouvons affirmer que cette somme, beaucoup plus importante que celle prévue, pourra être fournie par le groupe des industriels. Il est même probable que le projet, mis au point après de laborieuses négociations, ne pour­

rait être réalisé dans cette nouvelle formule.

En outre, il y aurait une disproportion fla­

grante entre le montant minime du capital et l'importance des immobilisations.

Pour ces deux raisons, nous estimons qu'il faut envisager un capital plus étoffé, et nous sommes ainsi ramenés à la conception d un

capital de l'ordre d'un milliard et, partant, à une participation de l'État voisine de 310 millions.

Fort ingénieusement à notre avis, le projet gouvernemental prévoyait une ponction sur les disponibilités de' la caisse de compensation du pétrole. Cette caisse était alimentée — et l'est encore — par une fraction du prix de vente des carburants. Le décret qui l'a créée avait prévu qu'en cas de liquidation, l'actif net ferait retour au Trésor. Les sommes qu'elle délient appartiennent donc, à terme en quelque sorte, au Trésor public. Ses dispo­

nibilités étant suffisantes, rien, en fait, ne s'oppose à ce que l'État y puise, s'il y est autorisé, les 210 millions nécessaires pour par­

faire le montant de sa souscription. En droit, s'agissant de sommes prélevées sur les con­

sommateurs de carburants, il est logique d'em­

ployer celles-ci à des investissements dont l'effet sera de diminuer dans l'avenir le coût de la distribution, au bénéfice de ces mêmes

consommateurs.

C'est pour ces motifs que nous nous déci­

dons è 'vous proposer le retour au dispositif prévu par le Gouvernement.

Texte voté par l'Assemblée nationale : Art. 6. — La Société des transports pétro­

liers par pipe-line est autorisée à construire et à exploiter un pipe-line et ses annexes pour le transport des. hydrocarbures entre la basse-Seine et les dépôts d'hydrocarbures de la région parisienne dans les conditions pré­

cisées à l'article 7 ci-dessous.

Art. 7. — .Les travaux afférents à la cons­ truction et à l'exploitation du pipe-line prévus ■ V l'article précédent auront le caractère de travaux publics.

La Société des transports pétroliers par pipe­

line pourra, après entente avec les services publics affectataires. utiliser dans la mesure nécessaire le domaine public et ses dépen­

dances.

Elle prendra possession des terrains privés dont elle aura besoin pour la construction et l'exploitation du pipe-line à l'amiable ou, à défaut, dans les conditions prévues par le décret du 30 octobre 1935 relatif à l'expro­

priation et à l'occupation temporaire des pro­

priétés nécessaires aux travaux militaires; les attributions conférées par ce décret aux mi­

nistres militaires seront , exercées par le mi­

nistre chargé des carburants.

La Société des transports pétroliers par pipe­

line pourra, en outre, être autorisée à établir les canalisations sur des terrains dont elle n'aura pas la propriété; les possesseurs de terrains grevés de la servitude de passage-seront tenus de s'abstenir de tout acte sus­ ceptible de nuire au bon fonctionnement du pipe-line. . L'assujetissement de la servitude donnera droit à une indemnité; cette indem­

nité sera fixée, à défaut d'entente amiable, par l'autorité compétente pour se prononcer sur le montant de l'indemnité d'expropriation.

Lorsque le passage des canalisations mettra obstacle à l'utilisation normale des terrains et que le propriétaire en aura formulé la de­

mande. la société devra procéder à l'acqui­

sition desdits terrains.

Art. 8. — Un ou plusieurs règlements d'ad­

ministration publique détermineront les con­

ditions d'application de la présente loi et, en particulier, celles de l'article 7.

Ces règlements d'administration publique seront contresignés par le ministre de la re­

construction et de l'urbanisme.

Ils préciseront notamment les conditions dans lesquelles les projets d'exécution seront, avant toute mise ii exécution, soumis pour avis au comité d'aménagement. de la région parisienne ainsi qu'aux commissions départe­

mentales d'urbanisme des autres départe­

ments intéressés.

lis fixeront notamment les formlités qui devront être obseivées de façon à -permetlre aux propriétaires et aux possesseurs des ter­

rains susceptibles d'être grevés de la servi­

tude de passage, de présenter leurs observa­

tions avant l'occupation des terrains.

Texte proposé par votre commission:

Art. (. — Conforme.

Art. 7. Conforme.

- Art. 8. — Conforme.