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Liste des tableaux

A. Steatose hepatique aigue gravidique

4. Anatomie pathologique et histologie :

La ponction-biopsie hépatique est le moyen le plus fiable pour affirmer le diagnostic mais, parce qu'il s'agit d'un examen invasif, elle n'est pastoujours effectuée (18, 25). La ponction-biopsie hépatique reste utile dans lesformes atypiques, en particulier lorsque la stéatose n'est pas visible à l'échographieou lors de l'examen TDM. De manière générale, il paraît préférable de faire laponction-biopsie hépatique après l'accouchement ou, éventuellement, de profiter de lacésarienne pour faire une ponction-biopsie hépatique peropératoire si les conditionss'y prêtent. Il faut respecter les contre-indications habituelles, en particulier lestroubles de l'hémostase. Si l'examen histologique est nécessaire et qu'il existe destroubles de l'hémostase, une biopsie hépatique trans-veineuse peut être faite.

Seul l'examen histologique du foie maternel nous fournit les principaux éléments indispensables au diagnostic de certitude de la SHAG, il est valable jusqu'à 2 à 3 semaines après l'évacuation utérine. En raison des troubles de l'hémostase survenant pendant la phase aiguë de la mala- die, la ponction biopsie hépatique transpariéatale peut être contre- indiquée, ce qui met en évidence l'utilité de la biopsie par voie jugulaire, cette biopsie peut également être effectuée en peropératoire lors d'une césarienne.

Dans les étude autopsiques, le foie est de petite taille, de couleur jaune pâle, pesant en moyenne 1,5 kg. Il apparaît moins atrophié que dans les atteintes virales graves.

Tout d'abord notons que les fragments de tissu hépatique recueillis lors d'une biopsie, doivent être rapidement congelés ou ne doivent être enrobés de paraffine qu'après avoir été soumis aux colorants spécifiques des graisses faute de quoi les

SHEEHAN a décrit les principales caractéristiques histologiques de la SHAG :

la disposition lobulaire du parenchyme hépatique est conservée ; il existe une stéatose affectant tout le lobule, exceptée une fine couronne d’hépatocytes normaux autour des espaces portes ; les hépatocytes sont gonflés et spumeux,à cause d’une quantité considérable des graisses répandues dans tout le cytoplasme sous la forme de très fines gouttelettes ;les noyaux des hépatocytes sont normaux ; il n’y a pas de nécrose massives ;les espaces portes sont parfois infiltrés par des lymphocytes et des polynucléaires ;des thrombi biliaires sont notés dans les lobules.

L’analyse des lésions histologiques du fois dans 115 observations apporte quelques précisions [21].

La stéatose comporte toujours de multiples vacuoles non confluentes répandues dans l'ensemble du cytoplasme laissant le noyau en place. Il s'agit surtout de microvacuolos contenant principalement des acide gras libres, dont les limites sont souvent peu nettes et conférant au cytoplasme un aspect Spumeux. Des vacuoles lipidiques plus volumine peuvent parfois coexieter avec les microvacuoles.

Les hépatocytes sont boursoufflés, tuméfiés, tassés les uns contre les autres. Cet aspect de la stéatose correspond au type B de Hartroft.

La stéatose a une topographie le plus souvent centro-lobulaire où centro et médiolobulaire (89 % des cas), mais elle peut affecter tout le lobule.

-On peut observer de rares foyers de nécrose mais jamais de nécrose massive. -On note une cholestase sous forme de thrombi biliaires et/ ou de bile intrahépatocytaire.

-Notons enfin l’existence d’une infiltration cellulaire inflammatoire peu importante. L'aspect histologiquen'est pas toujours typique et certains cas de SHAG ont pu être confondus avec unehépatite virale (20). Dans la SHAG, de rares foyers de nécrose hépatocytairepeuvent être observés mais il n'y a jamais de nécrose massive comme dans l'hépatitefulminante (19). Les hépatocytes peuvent apparaître désorganisés au sein dulobule du fait d'un pléomorphisme cellulaire (20).

L'étude ultrastructurale en microscopie électronique confirmel'existence des microvacuoles de graisse dans les hépatocytes et montre des modificationsnon spécifiques de la taille et de la forme des mitochondries (42) (fig. 1).Chez une malade décédée d'une SHAG, l'analyse des lipides intrahépatiques a montréque la stéatose était liée à une accumulation d'acides gras libres, et non pas detriglycérides comme cela est le cas au cours des stéatoses d'originenutritionnelle (27). (Voir Figure)

La coloration spécifique des graisses ou l'étudeultrastructurale sont utiles pour le diagnostic histologique lorsque le cytoplasme deshépatocytes apparaît ballonnisé et que la vacuolisation n'est pas évidente (26).Ces techniques sont également utiles lorsque la stéatose est minime (fig. 1).Lorsque le diagnostic de SHAG est suspecté, le médecin qui effectue la ponction-biopsiedoit donc prévoir de placer une partie du prélèvement hépatique dans les fixateursadéquats : le formol est habituellement utilisé pour la coloration des graisses, etl'étude ultrastructurale nécessite un fixateur spécifique. Ces techniques sontégalement réalisables sur un fragment de tissu hépatique congelé au moment de labiopsie. Les lésions histologiques régressent après l'accouchement et n'évoluentjamais vers une cirrhose (19, 20). La stéatose disparaît rapidement aprèsl'accouchement et le diagnostic histologique peut être difficile, voire impossible, lorsque la ponction-biopsie hépatique est effectuée plusieurs jours après ladélivrance. Des dépôts lipidiques ont également été observés au niveau des reins, des poumons, du cerveau, et de la rate (23, 28, 29). Les études histologiquesdu placenta et du foie des foetus mort-nés n'ont pas montré d'anomaliesspécifiques (22).

Evolution de la steatose

-Elle prédomine toujours dans la région centrolobulaire. -Elle régrèsse sans séquelle en un ou deux mois.

D’autre part, on peut considérer que l’importance des lésions serait un bon indice de gravité.

Certains auteurs ont décrit un aspect moins typique avec une nécrose dans les régions les plus atteintes par la steatose et des signes de cholestase intra et extra cellulaire, une déplétion glycogénique, une désorganisation des travées hépatocytaires avec apparition de formations acineuses [24] .

En microscopie électronique, on note des lésions mitochondriales avec clarification de la matrice, raréfaction des crètes et précence d’inclusions cristallines.

L’étude des placentas ne montre pas d’anomalies spécifiques, de même que les autopsies des fœtus et les examens histologiques de leur fois.

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