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Figure 20

Changements en production et en perception pour les voyelles entrainées. Chaque point représente un participant du groupe expérimental. La droite représente la droite de corrélation entre le changement en production et celui en perception.

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Dans un test unilatéral, la corrélation de Bravais-Pearson présente une tendance positive, mais non significative, r = 0.43, p=.08, R2=18%.

Nous avons également effectué des corrélations pour chaque voyelle entrainée séparément.

Aucune ne s’est révélée significative.

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10.4. Analyses post-hoc

Perception et production des voyelles danoises lors du pré-test

Nous avons comparé les scores PDC des quatre contrastes au pré-test en prenant en compte les deux groupes, à l’aide de comparaisons multiples HSD de Tukey. De la même manière, nous avons également comparé les scores CD des quatre contrastes au pré-test (cf.

tableau 7).

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Perception et production des voyelles danoises (données du pré-test). Les contrastes ont été classés par ordre de difficulté relative, 1 étant le contraste le plus facile à discriminer ou à produire, et 4 le plus difficile.

Effet du sexe sur les voyelles entrainées

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Y-!figure 21 compare le changement en production entre le pré- et le post-test pour les hommes et les femmes pour le groupe expérimental.!

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Figure 21

Moyennes des coefficients de distance du groupe expérimental en fonction du sexe, pour les voyelles entrainées moyennées au pré- et au post-test. Les barres verticales représentent les intervalles de confiance à 0.95.

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Nous avons comparé les scores CD du pré-test entre les hommes et les femmes du groupe expérimental. L’ANOVA avec comme facteur inter le sexe et comme facteur intra les voyelles entrainées s’est révélée significative, F(8 ;13) = 49.12, p<. 01, !2partiel = 96.80 %.

Afin de tester l’effet du sexe sur l’évolution en production et en perception, nous avons effectué des ANOVA à mesures répétées avec comme facteur inter le sexe et comme facteurs intra les voyelles entrainées et la session (cf. tableau 8).

Tableau 8

Effet du sexe sur la production et la perception des voyelles entrainées.

Effet de la session, Hommes Effet de la session, Femmes Interaction Sexe (H/F)*

Session (pre-/post-test)

Production p<.01*

F(1;11) = 16.90

!2partiel = 60.57%

ns p<.05*

F(1;11) = 4.91

!2partiel = 30.84%

Perception ns ns ns

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Le but de notre étude était d’évaluer les effets d’un auto-entrainement en production L2 avec FRC-P. Pour mener notre expérience, nous avons comparé les effets de l’entrainement du groupe expérimental (FRC-P) et ceux de l’entrainement du groupe contrôle (FRC+FQ) sur quatre voyelles entrainées et quatre voyelles non entrainées, en production et en perception.

Nous avons également effectué des analyses plus précises au sein des données du groupe expérimental.

11.DISCUSSION DES RESULTATS EN FONCTION DES HYPOTHESES

Hypothèse 1) Effet sur la production L2 des voyelles entrainées

Notre première hypothèse théorique prédit que l’entrainement en production L2 avec FRC-P améliore la production des voyelles danoises entrainées chez les locuteurs francophones, contrairement à l’entrainement avec FRC+FQ.

Nos résultats vont dans le sens de cette hypothèse puisqu’ils démontrent que l’entrainement avec le FRC-P (groupe expérimental) est plus efficace que l’entrainement avec FRC+FQ (groupe contrôle). En effet, seul le groupe expérimental bénéficiait du FRC-P et l’ensemble de leurs productions se rapproche de celles des locuteurs natifs danois entre le pré- et le post-test. En revanche, celles du groupe contrôle restent stables, démontrant ainsi que les participants ayant reçu l’entrainement avec FRC+FQ ne s’améliorent pas. Ces résultats vont dans le même sens que les études d’entrainement en production qui démontrent des progrès comparables en production suite à l’entrainement avec FRC-P (Akahane-Yamada et al., 1998 ; Öster, 1997). Les analyses effectuées dans le groupe expérimental sur chaque voyelle entrainée prise séparément indiquent qu’en réalité la voyelle /J/ ne s’améliore pas entre le pré- et le post-test, contrairement aux voyelles /!/, /e/ et /y/ qui s’améliorent de façon significative. Or, la voyelle /J/ était celle qui était la mieux produite dès le pré-test. Nous pouvons supposer que cette dernière était déjà « trop » bien produite au départ, ne laissant ainsi que peu de marge de progression à nos participants pour qu’ils arrivent à se rapprocher encore plus des productions danoises.

Hypothèse 2) Effet sur la perception L2 des voyelles entrainées

Notre deuxième hypothèse théorique prédit que l’entrainement en production L2 avec FRC-P améliore la perception des voyelles danoises entrainées chez les locuteurs francophones, contrairement à l’entrainement avec FRC+FQ.

Contrairement à notre hypothèse, les moyennes des scores PDC des deux groupes restent stables entre le pré- et le post-test. Cela signifie que l’entrainement en production (avec FRC-P ou avec FRC+FQ) n’améliore pas la perception globale des voyelles danoises entrainées pour nos participants. Cependant, certaines analyses mettent en évidence un effet tendanciel en faveur du groupe expérimental. Cela signifie donc que l’entrainement en production avec FRC-P pourrait améliorer la perception des voyelles entrainées, mais que notre effet de transfert est faible. Nos données vont ainsi dans le même sens que les études d’entrainement en perception (par exemple Lopez-Soto et Kewley-Port, 2009) ou en production (par exemple Akahane-Yamada et al., 1998), qui indiquaient qu’un effet de transfert d’une modalité à l’autre existe mais est faible. Les analyses effectuées dans le groupe expérimental sur chaque voyelle entrainée prise séparément indiquent qu’en réalité seule la voyelle /e/ s’améliore significativement en perception entre le pré- et le post-test. De plus, la voyelle /ø/ présente une tendance. Or, les voyelles /e/ et /ø/ sont celles qui présentent les taux de PDC les plus faibles lors du pré-test. Nous obtenons donc un effet de transfert significatif pour la voyelle qui se révèle être la plus difficile à discriminer au départ et un effet tendanciel pour la seconde plus difficile. Nous supposons que la difficulté plus importante lors du pré-test a laissé une plus grande marge de progression possible aux participants pour /e/ et /ø/, et que c’est en partie cela qui a permis une amélioration en perception pour ces deux voyelles.

Hypothèse 3) Lien entre les performances en production L2 et en perception L2 Notre troisième hypothèse théorique prédit que les performances entre perception L2 et production L2 sont intimement liées. Nous nous attendions donc à observer une corrélation positive entre l’amélioration en production et celui en perception.

Nos données indiquent une corrélation positive qui présente une tendance entre le changement en production et celui en perception pour les voyelles entrainées. Nous pouvons donc dire que les participants qui s’améliorent le plus en production ont également tendance à être ceux qui s’améliorent le plus en perception, mais qu’il existe des différences interindividuelles importantes dans les changements des habiletés en production et en perception suite à l’entrainement. Bradlow et al. (1997) reportaient également ce type de résultats dans leur étude portant sur l’influence d’un entrainement en perception L2 sur la

production L2 ne spécifie pas le lien individuel entre l’amélioration en production celle en perception. En revanche, ils étudient ce lien dans leur seconde étude d’entrainement en production (Akahane-Yamada & al., 1998), dans laquelle le feedback est donné par un système de reconnaissance de la parole automatique. Leurs données indiquent que le participant qui s’améliore le plus en production est également celui qui s’améliore le plus en perception. Nous relevons cependant que cette étude ne comporte que deux participants.

Hypothèses secondaires

a) Généralisation aux phonèmes non entrainés

Nous nous attendions à ce que l’entrainement avec le FRC-P améliore la production et la perception des voyelles danoises non entrainées /u-o-oe-Œ/. Contrairement à nos hypothèses, les CD et les PDC des voyelles /u-o-oe-Œ/ du groupe expérimental restent stables entre le pré- et le post-test. Dans leur étude d’entrainement à l’électropalatographie et aux ultrasons, Bacsfalvi, Bernhardt et Gick (2007) avaient obtenu un effet de généralisation chez des adolescents sourds. Cependant, nous relevons que leur étude porte sur l’apprentissage d’une L1 et que leurs participants bénéficiaient de 12h d’entrainement. De plus, seul un des trois participants présentait une amélioration significative sur la voyelle non entrainées. Nous pouvons donc dire que la généralisation, même en L1, requiert beaucoup de temps d’entrainement et qu’il existe des différences interindividuelles importantes.

b) Effet du pattern d’assimilation

Nous avions prédit que les contrastes présentant en pattern A1C seraient plus difficiles dès le pré-test et qu’ils pourraient donc s’améliorer davantage que les contrastes présentant un pattern A2C. En réalité, les analyses effectuées sur les voyelles entrainées du groupe expérimental lors du pré-test démontrent que le contraste /e/-/!/, supposé être A2C, est de même difficulté que le contraste A1C /y/-/ø/ en production, et est même plus difficile en perception. Les améliorations de ces deux contrastes entre le pré- et le post-test sont comparables, que cela soit en production ou en perception, De tels résultats sur les patterns d’assimilation peuvent s’expliquer de plusieurs manières. Tout d’abord, il n’est pas possible de prédire les patterns d’assimilation avec certitude car beaucoup de facteurs entrent en jeu, sans que l’on ne sache précisément lesquels et à quel degré. Parmi eux on peut par exemple citer le nombre minimum de formants indispensables (Ménard, Schwartz, Boël, Kandel &

Vallé, 2002) ainsi que l’implication des aspects visuels (McGurk & MacDonald, 1976). De

plus, pour calculer la justesse des productions des voyelles danoises par les locuteurs francophones nous avons décidé de baser nos analyses de production sur les deux premiers formants, ce qui appauvrit l’information. La prise en compte du troisième formant (F3) nous aurait par exemple permis d’ajouter les valeurs de l’arrondissement de chaque phonème.

Influence d’autres facteurs

Lors de l’analyse des données, nous avons remarqué qu’au sein du groupe expérimental le sexe des participants avait un impact différent sur l’amélioration des performances en production entre le pré- et le post-test. En moyenne la production des hommes s’améliore plus que celle des femmes entre le pré- et le post-test. Or au pré-test, les scores CD des hommes sont significativement moins bons que ceux des femmes. Les faibles performances des hommes au pré-test leur offraient une plus grande marge de progression possible entre le pré- et le post-test. Nous relevons que ces différences entre les hommes et les femmes pourraient être dues au sexe des participants, mais également à une différence de difficulté inattendue entre les stimuli du locuteur danois masculin et de la locutrice danoise féminine (cf. annexe VI et VII).

12. DISCUSSION DES RESULTATS EN FONCTION DES PREDICTIONS DES MODELES DE PERCEPTION DE LA PAROLE L2

Les modèles PAM (Best, 1995) et SLM (Flege 1995) permettaient de faire des prédictions quant à l’effet de l’entrainement en production L2 avec FRC-P sur la perception L2.

Selon le PAM, l’entrainement en production L2 avec FRC-P (groupe expérimental) pouvait engendrer une réorganisation des patterns d’assimilations SC (=A1C) et ainsi modifier les performances en discrimination, c’est-à-dire que les contrastes difficiles /y-ø/

(entrainé) et /u-o/ (non entrainé) pourraient s’améliorer en perception. Cependant, les conditions nécessaires à un tel changement ne sont pas spécifiées. Nos résultats montrent que le contraste /y-ø/ ne présente pas de changement significatif en perception entre le pré- et le post-test. Il semble donc qu’un entrainement de 3h20, c’est-à-dire 50 minutes par voyelle, en production L2 avec FRC-P ne soit pas suffisant pour amener à une réorganisation du pattern d’assimilation SC. Cependant, le changement du contraste /u-o/ n’a pas été testé en perception

que partiellement investiguée.

Selon le SLM, l’entrainement en production L2 avec FRC-P n’aurait aucune influence sur la perception L2. Une partie de nos données vont effectivement dans ce sens, mais nous relevons cependant que la perception de la voyelle /e/, la plus difficile au pré-test, s’améliore significativement pour les participants du groupe expérimental. Cela démontre donc qu’il est possible d’améliorer la perception L2 même si ces habiletés n’ont pas été explicitement entrainées, pour autant que la marge de progression possible soit assez grande.

De plus, le SLM prédisait que si l’entrainement en production L2 engendrait tout de même une amélioration en production, c’est que les participants auraient forcément établi de nouvelles représentations catégorielles pour les voyelles L2 (et donc que la perception L2 s’améliorerait également). Nos données contredisent cette affirmation puisque suite à notre entrainement en production avec FRC-P, les participants améliorent significativement leurs productions de la voyelle /!/, /y/ et /ø/ alors même que la perception des voyelles /!/ et /y/

reste stable et que la voyelle /ø/ ne présente qu’un effet tendanciel en perception. Les locuteurs non natifs n’ont donc pas nécessairement besoin d’établir une représentation catégorielle des voyelles L2 pour pouvoir améliorer leur production de cette voyelle. Ces données remettent donc en question un des principes centraux du modèle SLM, qui affirme qu’un passage par la perception est obligatoire pour améliorer la production.

Pour finir, les deux modèles, PAM et SLM, prédisaient une corrélation forte entre les changements des performances en perception et en production. Or nos données, ainsi que diverses études mettent en évidence une corrélation relativement faible (Akahane-Yamada et al. 1998, Öster 1997). Nous pouvons supposer que cette faiblesse est en partie due à un manque de puissance et que des données supplémentaires pourraient permettre d’observer une corrélation significative.

13.PORTEES CLINIQUES

Il est important de noter que le phénomène d’accent étranger est un facteur qui diminue la crédibilité du locuteur face aux auditeurs (Lev-Ari & Keysar, 2010). En effet, les auditeurs attribuent de façon erronée la difficulté de compréhension du discours à la véracité des déclarations. Au niveau social, il est donc primordial de pouvoir proposer des outils

permettant d’améliorer rapidement les performances en production. Ce domaine touche tout particulièrement les professionnels tels que les enseignants d’une L2 ainsi que les thérapeutes du langage qui proposent des rééducations de production en L1 pour des populations pathologiques.

En ce qui concerne l’enseignement de la production de la parole L2, l’apport de conseils explicites concernant les différences acoustiques des phonèmes est utile puisque 50 minutes d’entrainement en production L2 avec FRC-P par voyelle suffisent à engendrer une amélioration en production. En effet, nos données montrent que le passage par la perception n’a pas nécessairement besoin d’être prioritaire puisque les locuteurs sont capables de produire correctement certains phonèmes non natifs s’ils reçoivent des consignes pertinentes (par exemple sur les indices articulatoires de la cible et de leur propre production), et cela même s’ils n’ont pas créé de représentations catégorielles distinctes de ces phonèmes. Si l’amélioration de la perception L2 avait nécessairement été prioritaire à celle de la production, l’enseignement de la production de la parole L2 aurait demandé plus de temps. Bien entendu, l’idéal lors de l’enseignement d’une L2 serait de cumuler l’entrainement en perception et en production étant donné que l’effet de transfert d’un domaine à l’autre est moindre.

Si l’entrainement en production L2 avec FRC-P ne s’avérait pas possible dans certaines situations (en raison de difficultés matérielles par exemple), un autre type d’enseignement pertinent, plus individuel, pourrait être proposé. Celui-ci consisterait à faire des liens explicites entre les catégories phonologiques L1 existantes et les phonèmes L2. Dans ce but, l’enseignant commencerait par analyser finement une production enregistrée de son élève.

Grâce à cette analyse, il déterminerait si certaines voyelles de la L1 de son élève peuvent être mises en lien avec la L2. Une fois cela effectué, l’enseignant guiderait la production de l’élève à l’aide de conseils explicites (ex : dans le mot français « mer », le phonème /!/ est le même dans le verbe espagnol « ser »). Cette méthode permet de contourner la mauvaise perception L2 (car sans remarque explicite, l’élève hispanique ne se rend pas compte que sa production est incorrecte puisqu’en espagnol les phonèmes /e/-/!/ sont des homophones).

Grâce à ces conseils, il peut faire le lien entre un phonème L2 et une représentation de sa langue maternelle. Ce type d’enseignement se révèle à la fois pratique, car seule l’analyse fine et détaillée de la production de l’élève prend du temps, et écologique, puisque l’on part de la langue maternelle de l’élève.

présentant diverses pathologies, notre étude constitue également un apport pour ces professionnels. L’entrainement en production avec FRC-P pourrait par exemple trouver sa place dans la rééducation de patients présentant une apraxie. Notre entrainement présente plusieurs avantages : il n’est pas invasif, est peu coûteux et ne nécessite pas l’utilisation de capteurs. Il constitue donc un gain considérable en termes de confort, d’argent et de temps.

L’entrainement en production pourrait également être utile dans les rééducations de la parole, notamment dans le domaine de la surdité. En effet, beaucoup de personnes sourdes présentent des difficultés phono-articulatoires à l’oral. Même si les implants cochléaires peuvent permettre une récupération auditive assez efficace à une bonne élocution, cela reste rare et nécessite une rééducation logopédique adaptée. Dans la pratique logopédique, nous utilisons couramment le programme Speech Viewer. Cependant, il ne comporte qu’un exercice permettant de comparer précisément un phonème cible et une production du patient.

De plus, cet exercice est basé sur des indices visuels opaques, difficiles à interpréter. Notre FRC-P constitue donc un outil pertinent et avantageux puisqu’il est à la fois simple, objectif et facile à interpréter de manière rapide. Bien entendu, il ne saurait être le seul garant d’une rééducation efficace et un travail clinique complémentaire est nécessaire. En revanche, il peut être un bon point de départ dans la rééducation phono-articulatoire de phonèmes isolés.

Nos résultats démontrent également que lors de l’enseignement en L2 ou de la rééducation en L1, il est utile commencer à travailler à partir de phonèmes isolés. En effet, il est plus difficile d’améliorer la parole lorsque les stimuli sont des syllabes ou des mots, en raison du phénomène de coarticulation. Le travail à partir du phonème isolé est donc pertinent afin de permettre une première étape d’amélioration. Il convient ensuite d’effectuer un travail de généralisation aux syllabes puis aux mots.

Un autre travail de généralisation est également nécessaire : celui du locuteur. En effet, dans notre entrainement en production ainsi que lors de rééducations logopédiques par exemple, le locuteur/thérapeute est toujours le même. Cela pose problème car la personne entrainée risque de se baser sur des propriétés acoustiques et non phonologiques. Afin d’être exposé à la variabilité interindividuelle d’un même phonème, il est par exemple possible de travailler à l’aide d’un enregistrement audio de productions de différents locuteurs. Cela se révèle écologique et cohérent par rapport aux besoins du patient.

14. CRITIQUES ET PROPOSITIONS POUR LES ETUDES FUTURES

Nous pouvons formuler plusieurs critiques et remarques quant à notre étude, qui seront à prendre en compte pour les études futures.

Premièrement, la création et l’équivalence des groupes (expérimental et contrôle) ne sont pas entièrement satisfaisantes dans notre étude. En effet, la taille de notre échantillon nous a certainement fait perdre de la puissance dans nos analyses statistiques. Pour de prochaines études, il serait nécessaire de disposer d’un minimum de 20 participants par groupe (expérimental et contrôle). De plus, il se trouve qu’en raison de contraintes temporelles, nous avons été obligés de sélectionner les premiers participants inscrits dans le groupe expérimental, et les derniers dans le groupe contrôle. Or, il se peut que cela ait créé un biais motivationnel entre les deux groupes, c’est-à-dire que les participants du groupe expérimental étant les premiers à se manifester, ils étaient peut-être également les plus motivés. Enfin, nos deux groupes n’étaient pas équivalents en termes de filière de formation et de participants masculins/féminins. Pour de prochaines études, ces variables devront être contrôlées et randomisées dans chaque groupe. Cela permettra notamment d’investiguer plus précisément les différences interindividuelles dues au sexe dans le domaine de l’apprentissage de la parole L2.

Deuxièmement, nous n’avons pas pu procéder à une étude pré-test de validation des

Deuxièmement, nous n’avons pas pu procéder à une étude pré-test de validation des

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