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MELISMES ET STRUCTURE DU DISCOURS

5.3. ANALYSE QUANTITATIVE

Dans cette section, nous évaluons les proportions dans lesquelles les MG mélismés interviennent dans l’organisation de la cohérence des discours de nos locuteurs. Au vu de grandes disparités des données entre les locuteurs, nous procéderons pour cette analyse par locuteur.

Jmfab

L’analyse des relations de cohérence chez ce locuteur repose sur un total de 233 MG sur 318, ce qui fait un pourcentage de 73,27%. Ce chiffre nous fait penser que le rôle discursif principal des MG est l’organisation de la cohérence du discours. Le reste des MG composé essentiellement de prépositions et de marqueurs d’accord ne rentrent pas dans l’organisation de

143 | P a g e relations discursives est donnée dans le tableau n° 1 et le graphique n°1 ci-après :

Tableau n° 1 : Distribution des MG chez jmfab

Graphique n° 1:Rapports des relations de cohérence des MG chez jmfab

144 | P a g e de ce graphique :

- Environ 40% des MG mélismés sont des connecteurs du discours.

Cela montre que le discours du locuteur est beaucoup plus argumenté, métalinguistique, comme le suggère la force relative de la catégorie explicative, (13% des MG).

- Sur l’angle de la référence, on retient la dominance de la catégorie anaphorique (30%) sur la catégorie déictique (6%). Ceci traduit le fait que la référence du discours est à la troisième personne, ce qui rend très peu sensible la présence du locuteur. Cette tendance traduit l’objectif du discours qui consiste pour le locuteur à donner un point de vue sur la société, et non sur lui-même.

Alad

Le pourcentage de MG mélismés servant à établir des relations de cohérence chez ce locuteur oscille autour de 61%. Ce chiffre semble confirmer la même tendance que chez le locuteur précédent, à savoir l’usage des MG qui marquent principalement les relations de cohérence. La distribution des MG relativement aux relations discursives est présentée dans le tableau n° 2 ci-après :

Tableau n° 2 : Distribution des MG chez Alad

145 | P a g e Contrairement au locuteur précédent, la connectivité n’est pas aussi bien représentée. La deixis personnelle est fortement représentée. Inversement, le discours de ce locuteur est centré sur sa propre vie, et on comprend que la deixis personnelle soit la majoritaire dans ce contexte. Cette vision est mieux illustrée dans le graphique n°2 ci-après :

Graphique n° 2 : Rapports des relations de cohérence chez Alad

Fem_mbo

Le pourcentage des MG mélismés concernés par les rapports de cohérence chez cette locutrice tourne autour de 76%, confirmant le rôle des MG dans l’établissement de la cohérence du discours. Soit le tableau n°3 ci-après :

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Tableau n° 3 : Distribution des MG chez Fem_mbo

Graphique n° 3 : Rapports des relations de cohérence chez Fem_mbo

147 | P a g e référence en général et de la deixis personnelle en particulier, ce qui traduit la présence de la locutrice dans son discours. De fait son propos porte sur

Tableau n° 4 : Distribution des MG chez Mandel

148 | P a g e Graphique n° 4 : Rapports de relations de cohérence chez Mandel

L’observation de ce graphique n°4 et de ce tableau n°4 nous montre la domination de la catégorie anaphorique tant sur les pronoms personnels que sur les démonstratifs ou sur les possessifs. Le discours ici n’est pas centré directement sur le locuteur. Il est essentiellement à la troisième personne.

Nkeng

Le rapport des MG marquant des relations de cohérence est l’undes plus élevés de notre corpus : 88%.

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nces mélismes

connectiv ité

Connecteurs (coordonnants et subordonnants)

Parallèles 23 13

7

5

contraste 8 5 2

Cause-effet 5 3 1

explication 8 5 2

référence Pronoms personnels

Anaphore 16 9

10

4

deixis 71 41 17

démonstratifs Anaphore 2 1 0

deixis 6 3 1

possessifs Anaphore 2 1 0

Deixis 12 7 3

Tableau n° 5 : Distribution des MG chez Nkeng

Graphique n° 5 : Rapports des relations de cohérence chez Nkeng

150 | P a g e domination de la catégorie déictique qui est représentée par environ 51% des MG surtout la deixis personnelle (41%). Cela montre que le propos du locuteur, à l’inverse du précédent, le place lui-même au centre du discours, comme actant. Les personnes les plus en usage ici sont la première et la deuxième, c’est-à-dire les personnes de la relation directe.

Mbock

Le rapport des MG relatifs à l’organisation des relations de cohérence dans le discours de ce locuteur est de 70%. Comme pour les autres locuteurs, ces pourcentages confirment l’idée que le rôle discursif essentiel des MG est le marquage de la cohérence du discours.

Tableau n° 6 : Distribution des MG chez Mbock

151 | P a g e Graphique n° 6 : Rapports des relations de cohérence chez Mbock

L’analyse de ce tableau et ce graphique n°6 ci-dessus ressemble à celle du locuteur précédent, où il y a une large domination de la catégorie déictique, précisément la deixis personnelle à travers laquelle le locuteur s’engage en son nom, en intervenant lui-même comme actant de son discours. Tout tourne autour de lui, du je. L’allocutaire présent, (tu), le temps ou le lieu de l’énonciation (l’ici et le maintenant).

SYNTHESE

L’observation générale des données quantitatives ci-dessus nous permet de relever les points suivants :

 Les MG mélismés dans leur majorité (entre 61% et 88%) sont des indices de marquage de la cohérence du discours. Nous sommes enclin à penser que c’est leur rôle principal.

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 Les MG mélismés sont plus majoritairement employés pour marquer la référence, au détriment de la connectivité. Cela montre une tendance pour les mélismes à relier le discours des locuteurs au monde qui les entoure, donc en dehors du contexte purement linguistique. Ces résultats cadrent avec le rôle social…

 Les rapports de connectivité : pour Jmfab et Fem, les relations d’explication sont dominantes, alors que chez les autres, il s’agit de relations parallèles.

Graphique N°7 : Rapports de connectivité dans le corpus

 Nous avons d’après les rapports de la référence et de la deixis, deux types de locuteurs : ceux dont le discours renvoie à eux-mêmes et se caractérisent par la domination de la catégorie déictique et ceux qui ne sont pas au centre de leur propos avec la domination de la catégorie anaphorique. Le graphique n°8 suivant nous présente cette disparité entre locuteurs :

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Graphique n°8 : comparaison deixis – anaphore dans le corpus

On voit à travers ce graphique que les locuteurs Nkeng, mbock, et Fem_mbo affichent plus de déictiques, et par conséquent, leur discours est centré sur eux-mêmes. En revanche, jmfab et Mandel sont personnellement détachés de leur propos. L’exception sur les données ci-dessus vient d’Alad dont le propos est autocentré également. C’est au niveau de la deixis personnelle qu’il a le plus d’occurrences (14%).

CONCLUSION

A la fin de ce chapitre consacré à la structure du discours et spécialement à la cohérence au sein de l’appareil discursif, nous pouvons constater que le mélisme intervient aussi bien dans le cadre de l’anaphore que de la deixis, bien que dans des proportions différentes. Le mélisme comme forme d’expression orale remplit dans ce chapitre les fonctions communicatives référentielles vis-à-vis du message qu’il transmet, à savoir expressive en référence avec la présence du locuteur et enfin conative vis-à-vis de son destinataire.

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