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Chapitre III PARTIE PRATIQUE

IV. Analyse des résultats des enfants présentant un TSA

2. Résultats de l’épreuve de vocabulaire 1 Analyse quantitative

2.2. Analyse qualitative  Réponses de L.

• Joie

En t0 : « C’est être très très heureux, être joyeux. »

En t1 : « Etre content, très heureux quand quelqu’un nous offre un cadeau par exemple. » L. donne un synonyme uniquement en t0 alors qu’il est en mesure de contextualiser l’émotion en t1 en donnant une situation dans laquelle on peut ressentir de la joie.

• Colère

En t0 : « Quand on te tape, t’es en colère et tu veux le taper aussi. »

En t1 : « Etre énervé contre quelqu’un parce qu’il t’a frappé, ou piqué un truc, ou

insulté. »

L. améliore la qualité de sa réponse en t1, donnant en plus d’un contexte, un synonyme du mot-cible alors qu’il reprenait le même mot en t0. De plus, il donne plusieurs situations dans lesquelles quelqu’un pourrait ressentir cette émotion.

• Surprise

En t0 : « C’est être surpris par quelqu’un qui te fait peur. » En t1 : « Tu es surpris d’avoir eu ce cadeau sans t’y attendre. »

En t0, L. n’avait pas eu de point à cet item car il reprenait le mot-cible et ne semblait pas percevoir la différence entre la surprise et la peur. En t1, la qualité de sa réponse est nettement supérieure car, même s’il reprend le mot-cible, il peut donner une situation adéquate dans laquelle on pourrait ressentir cette émotion et il évoque un des concepts- clé, c’est-à-dire le caractère inattendu de l’événement qui provoque ce sentiment.

• Peur

En t0 : « Avoir peur de quelqu’un qui nous menace. »

En t1 : « Quelque chose qui te fait peur plus que tout. Etre effrayé par quelque chose

comme les araignées. »

L. pouvait donner une situation dans laquelle on ressent de la peur en t0. En t1, ce contexte est plus précis et il donne un synonyme du mot-cible.

• Tristesse

En t0 : « Etre triste qu’on t’ait piqué ton jeu. »

En t1 : « C’est être triste parce que par exemple ta mère est morte, tu es triste. »

Il n’y a pas d’amélioration de la qualité de la réponse entre t0 et t1 : L. donne à chaque fois une situation dans laquelle on pourrait être triste. Toutefois, en t1, cette situation est plus adéquate et propre à cette émotion. En effet, L. donne aussi le fait de se faire « piquer » quelque chose comme explication à la colère.

• Douleur

En t0 : « Quand tu as très mal. »

En t1 : « C’est avoir mal quand quelqu’un te frappe. »

Nous avons ici aussi une amélioration qualitative de la réponse : L. complète le fait d’avoir mal par un contexte.

• Dégoût

En t0 : « Tu vois une vieille paire de chaussettes toute pourrie ou un chien faire ses

besoins devant toi. »

En t1 : « Etre répugnant, infect, infâme. Par exemple, les poubelles, la mouche, les

cafards ou la litière des chats. »

En t0, L. donne des exemples de situations qui pourraient provoquer le dégoût. En t1, il donne aussi des exemples de situations dont certaines sont issues de JeStiMulE (la poubelle et les cafards). De plus, il évoque des termes qui ont été vus et entendus au cours des séances : « répugnant » qui est mentionné dans le jeu et « infect » et « infâme » qui ont été donnés pendant l’interaction avec le thérapeute.

Conclusion :

L. a amélioré la qualité de ses réponses entre t0 et t1.

Il définit les émotions en les contextualisant systématiquement en t1, alors qu’il ne le faisait pas à chaque fois en t0. Quand il évoquait déjà un contexte en t0, celui-ci est plus fin en t1.

De plus, il s’est approprié ce que JeStiMulE lui a appris en employant certaines fois des termes du même champ sémantique que celui de ces émotions, soit donnés par le logiciel, soit donnés pendant l’interaction avec le thérapeute.

 Réponses de C. • Joie

En t0 : « C’est quelqu’un qui est content. »

En t1 : « Y’a quelqu’un qui est heureux. On lui offre quelque chose par exemple. » Il me montre également ce que l’on doit voir sur le visage d’une personne heureuse, à savoir le sourire et pousse des cris de joie.

C. ne donne qu’un synonyme en t0 alors qu’il est également en mesure de contextualiser et de mimer la joie en t1.

• Colère

En t0 : « C’est quand quelqu’un est énervé, il est fou de rage »

En t1 : « Qui est fou de rage parce qu’on l’a insulté ! » Il fait également de grands gestes comme une personne énervée.

L’amélioration qualitative est la même que pour l’item précédent : C., en plus de donner un synonyme, peut donner une situation et mimer l’émotion.

• Surprise

En t0 : « Pour ton anniversaire par exemple. »

En t1 : « C’est pour faire une bonne chose à son copain comme l’anniversaire, quand il

voit le salon avec plein d’amis qui disent « surprise » ! »

En t0, C. donne une situation mais qui reste toutefois assez vague car nous pouvons ressentir d’autres choses lors d’un anniversaire. En t1, il reprend cette situation mais la détaille beaucoup plus, ce qui permet de se représenter plus aisément le caractère inattendu nécessaire à la surprise.

• Peur

En t0 : « C’est quelqu’un a peur, comme dans les films interdits aux moins de 18 ans. » En t1 : « C’est quand quelqu’un est effrayé parce qu’il y a un voleur. Il fait comme ça (mime la peur) ».

En t1, C. donne un synonyme appris dans le jeu, contextualise la peur et la mime alors qu’en t0, il ne donnait qu’une situation et employait le mot-cible dans sa définition.

• Tristesse

En t0 : « Quelqu’un qui pleure quand il va pour la première fois à l’école. »

En t1 : « C’est quelqu’un qui est triste, qui veut pleurer. Il est tout seul et ça lui fait du

mal. »

En t0 comme en t1, C. explique la tristesse en donnant la réaction principale liée à cette émotion, le fait de pleurer, et une situation. En t1, cette situation est tirée de JeStiMulE car il y a une scène où un personnage se fait rejeter par d’autres et ressent alors de la tristesse.

• Douleur

En t1, C. est en mesure de détailler un peu plus la douleur et donnant une réaction liée à celle-ci en plus du fait d’avoir mal.

• Dégoût

En t0 : « C’est quand y’a un truc dégueulasse comme la poubelle ou la salive. » En t1 : « Quelqu’un qui trouve une poubelle répugnante. » C. mime qu’il vomit.

En t1, C. utilise la même situation qu’en t0 pour décrire le dégoût. Cependant, il emploie un synonyme tiré de JeStiMulE et image sa description par le mime de la réaction provoquée par cette émotion.

Conclusion :

C. améliore lui aussi la qualité de ses réponses en t1 par rapport à celles données en t0. Il donne souvent des situations expliquant la réaction émotionnelle, et ces situations sont plus précises en t1 qu’en t0.

Grâce à l’entrainement qui met l’accent sur les mimiques et les gestes provoqués par les émotions, il passe beaucoup par le mime en t1. Il a peut être du mal à mettre les mots sur ces réactions mais il a une vision plus précise de ce que provoquent physiquement les émotions.

Il réemploie également une situation et des termes appris grâce à JeStiMulE.  Réponses de T.

• Joie

En t0 : « C’est être content. » En t1 : « Etre content. »

En t0 comme en t1, T. donne uniquement un synonyme pour définir l’émotion mais ne sait pas réellement l’expliquer.

• Colère

En t0 : « Quand on se fâche. » En t1 : « Etre furieux, furibond. »

T. donne à chaque fois des synonymes. Toutefois, en t1, les synonymes sont ceux qu’il appris grâce à l’entrainement : « furieux » vient du logiciel et « furibond » est issu de l’interaction avec le thérapeute.

• Surprise

En t0 : « Quand on a un cadeau. » En t1 : T. mime les gestes et mimiques.

En t0, T. explique l’émotion par une situation. En t1, il mime l’émotion : il n’arrive pas à mettre de mots sur les réactions physiques qui lui sont liées mais il a une représentation mentale de ce qu’elle provoque.

• Peur

En t0 : « J’ai pas peur moi. C’est être un trouillard, me demande pas ce que c’est, je suis

En t1 : « Quand c’est le soir, on se réveille parce qu’on fait des cauchemars. »

En t0, la réponse de T. laisse penser qu’il connaît ce mot cependant il ne sait pas l’expliquer. En t1, il peut l’expliquer en donnant une situation qui la provoque.

• Tristesse

En t0 : « C’est quand on pleure. »

En t1 : « Quand on pleure quand quelqu’un qu’on aime n’est pas là. »

T. donne à chaque fois une des réactions principales provoquées par cette émotion mais en t1, il complète sa réponse par un contexte spécifique.

• Douleur

En t0 : « Je sais pas. C’est quoi ? » En t1 : « C’est avoir mal. »

T. ne savait pas ce qu’était la douleur avant l’entrainement. Après celui-ci, il peut en donner une explication grâce à un synonyme.

• Dégoût

En t0 : « Quand on est dégouté. » En t1 : « C’est quand c’est répugnant. »

T. ne savait pas expliquer cette émotion en t0, donnant l’adjectif dérivé du nom. En t1, il peut la définir en utilisant un terme issu du même champ sémantique présenté dans le logiciel.

Conclusion :

T. est en mesure de définir chacune des émotions après l’entrainement alors qu’en t0, il n’a pas su définir que trois d’entre elles. Ses définitions sont toutefois succinctes et pas vraiment explicatives puisqu’il passe souvent par l’emploi d’un synonyme. Il n’a pas le signifié dans toute sa globalité associé à ces mots.

La qualité de ses réponses ne s’est pas beaucoup améliorée, toutefois il a su se servir de ce que lui a appris JeStiMulE en réutilisant des termes issus du logiciel ou de l’interaction avec le thérapeute.

Quand les mots lui manquent pour définir la surprise, il se sert aussi de ce que lui a enseigné le logiciel en faisant les mimiques faciales provoquées par celle-ci.

 Réponses de Th. • Joie

En t0 : « Quand on est content, qu’on a une surprise, qu’on est joyeux. » En t1 : « C’est quand on est content ; on est joyeux et on sourit. »

Th. donne en t1 une réaction descriptive de la joie, le sourire, en plus du synonyme « content ».

• Colère

Th. donne des synonymes en t0 mais sans expliquer vraiment la colère. En t1, il peut la contextualiser.

• Surprise

En t0 : « Quand on a une surprise, on est content. C’est si on est sage, qu’on travaille

bien à l’école. »

En t1 : « C’est quand on a une surprise parce que c’est notre anniversaire, on reçoit un

cadeau ». Il mime les mimiques.

On constate que Th. associe la surprise à la joie en t0. C’est également le cas lorsqu’il explique la joie en t0. On peut penser que JeStiMulE lui a permis de faire la différence entre ces deux émotions, toutes deux présentes, puisque Th. les dissocie en t1.

Il explique la surprise par le biais de situations qui la provoquent et peut également mimer les mimiques faciales en t1.

• Peur

En t0 : « Quand quelqu’un nous fait peur, on a peur ». Il mime également les mimiques. En t1 : « C’est quand quelqu’un fait bouh, on a peur et on tremble. »

En t0, Th. connaît cette émotion mais ne sait pas l’expliquer autrement qu’en réutilisant le mot « peur ». Il passe alors par les mimiques, ne trouvant pas les mots qu’il faut.

En t1, il donne un contexte, bien que minimal, ainsi qu’une réaction physique secondaire à la peur.

• Tristesse

En t0 : « Quand on n’est pas content, déprimé. » En t1 : « C’est quand on est triste et on pleure. »

Th. utilise « pas content » comme synonyme de « triste » mais aussi comme synonyme de « en colère » en t0. Pour lui, ce synonyme semble vouloir dire la même chose, même s’il peut aussi donner un autre synonyme plus précis.

En t1, il n’emploie plus ce mot ni pour la colère, ni pour la tristesse. En ce qui concerne la tristesse, bien qu’il donne l’adjectif dérivé du nom, il peut aussi citer une des réactions physiques descriptives de cette émotion, les pleurs.

• Douleur

En t0 : « C’est ce qu’on ressent à la peau. Si on sent comme des fourmis qui nous

piquent. »

En t1 : « C’est quand on a mal quand on tombe et qu’on saigne. »

En t0, Th. a beaucoup de mal à trouver les mots pour expliquer ce que provoque la douleur bien que l’idée soit là avec le fait de ressentir quelque chose qui pique sur la peau. En t1, il l’explique avec beaucoup plus de facilité, en utilisant un synonyme, un contexte et une conséquence physique.

• Dégoût

En t0 : « Quand on goute quelque chose qu’on n’aime pas, on fait beurk. »

En t1 : « C’est quand on a quelque chose qu’on n’aime pas à manger, on fait beurk. » Il n’y a pas d’amélioration entre la réponse donnée en t0 et celle donnée en t1.

Th. explique le dégoût par un contexte et en utilisant le mot « beurk », mot qu’il utilisait fréquemment pour nommer le dégoût au cours des séances.

Conclusion :

Th. avait beaucoup de difficultés à définir les émotions en t0, citant souvent des synonymes mais sans vraiment définir le mot. En t1, il les contextualise plus souvent ou cite des réactions physiques. Lorsqu’il n’a pas les mots, il passe par le mime.