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Abord de l’AP

Le sujet de l’AP était principalement abordé au cours des consultations par les médecins, le plus souvent sous forme d’une question :

Tout d’abord les médecins ont évalué la pratique du patient en demandant directement au patient s’il pratique une AP, parfois ils ont été plus précis en demandant au patient s’il pratiquait de la marche et en évaluant la fréquence de pratique de celle-ci. Le mode de déplacement a également été demandé par un des médecins.

M : « Est-ce que vous avez une activité physique ? » M : « Est-ce que vous faites du sport ? »

M : « Vous marchez régulièrement ? »

M : « Vous êtes allée marcher combien de fois par semaine ? M : « Vous êtes venue à pied ou en voiture ? »

Des médecins recherchaient une pratique antérieure d’AP. M : « Vous en faisiez récemment ? »

M : « Qu’est-ce que vous faisiez ? »

D’autres recherchaient une gêne fonctionnelle lors de la pratique de la marche pouvant limiter la pratique de celle-ci. Cette gêne peut être une douleur ou un essoufflement. M : « Vous avez des douleurs à la marche ? »

M : « Vous êtes essoufflée quand vous marchez ? »

L’AP n’a jamais été abordée de façon spontanée. Elle est évoquée le plus souvent si elle était en lien avec un des motifs de consultation ou avec une pathologie ou un antécédent du patient. Les principaux motifs étaient l’obésité, le diabète, la gonarthrose, l’HTA et les pathologies cardiovasculaires.

M : « Pour la prise de poids, continuez à bien boire de l’eau et à marcher comme vous faites. » M : « Je sais bien que vous avez de l'arthrose un peu partout, mais la première chose à faire c'est de marcher »

M : « Il faut faire de la rééducation à l’effort, c'est bien […] Ça serait bien, ça serait bien que vous fassiez ça »

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Un autre moyen utilisé pour aborder la question a été de s’appuyer sur le compte-rendu d’un spécialiste, ici le cardiologue, pour évoquer et conseiller l’AP à son patient.

M : « (conclusion du compte-rendu de consultation de cardiologie) bilan annuel, maintien du traitement, arrêt du tabac et faire du sport »

P : « Le cardiologue m'a dit qu'il fallait que je fasse un peu de cardio. »

Enfin, l’AP a pu également être évoquée par le patient lui-même ou par un accompagnant du patient.

P : « Alors j’ai marché comme vous me l’avez dit ! » A : « Il faut qu’elle fasse du sport »

Conseils et explications

Les médecins abordaient également l’AP en délivrant un conseil ou une explication au patient. Ce premier conseil délivré était d’inciter le patient à pratiquer une AP, le plus souvent de façon directive.

M : « Ah… il faut faire un peu d’exercice ! »

M : « Il faut faire des efforts sur l’exercice, parce que ça peut être intéressant » M : « Il faut que vous marchiez, que vous fassiez un peu d'exercice. »

Les explications pouvaient être d’expliquer aux patients les bénéfices de l’AP sur la santé. M : « S’il y a d'autres causes qui font qu’on a l’hypertension, par exemple qu’on a un surpoids et qu'on le traite, qu’on ne fait pas d’activité physique et qu’on se met à en faire, ça peut se corriger avec d’autres choses. »

M : « Vous allez diminuer la dégénérescence cérébrale. Ça diminue la dégradation, les pertes de mémoire et l’apparition de maladie neurodégénérative de 30% à peu près, c’est mieux que les médicaments. Voilà, donc vous continuez. »

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Certains médecins insistaient sur la nécessité d’être régulier, certains conseillant même de pratiquer une activité quotidiennement.

M : « mais la première chose à faire c'est de marcher, régulièrement, même pour votre souffle » M : « Déjà commencez par marcher régulièrement »

M : « vous marchez tous les jours, tous les jours, tous les jours. »

Certains médecins conseillaient à leur patient d’intensifier la pratique d’AP, alors qu’inversement d’autres médecins conseillaient de pratiquer de l’AP à faible intensité aux patients fragiles.

M : « Ça ce n’est pas assez. »

M : « c’est vrai que ça serait bien de faire un peu plus… » M : « hum, hum, Ça serait bien que vous bougiez davantage. » M : « Il faut venir doucement […] en petite foulée »

M : « faire de la gym tranquille, des choses comme ça ? »

Enfin, certains médecins ont conseillé de faire de l’AP dans le cadre de la kinésithérapie, soit pour des pathologies ostéoarticulaires ou de pathologie cardiaque.

M : « Je pense que vous manquez un peu de muscle au quotidien. Faut que vous continuiez à voir Christophe (kiné), et il faut que vous trouviez du sport à faire. Il faut forcer musculairement […] il faut continuer le travail avec Christophe, et faire du sport pour muscler votre dos. »

M : « il y a de la kiné qui existe pour faire ce que l'on appelle de la réhabilitation cardiaque […] mais faire ça avec un kiné tout doucement, progressivement pour vous réhabituer, votre cœur, votre corps, à faire des efforts. »

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Difficultés rencontrées par les patients

À la suite de ces conseils et explications, certains patients répondaient qu’ils ne pouvaient pas pratiquer d’AP. Les raisons évoquées étaient les suivantes :

Plainte fonctionnelle

Les patients pouvaient avoir de multiples difficultés qui les limitaient pour pratiquer de l’AP. La principale difficulté évoquée par ces patients était la présence d’une gêne fonctionnelle les limitant lors de la pratique ou l’initiation d’une AP. Cette gêne pouvait être un essoufflement, une douleur, ou une asthénie.

P : « Moi marcher je peux pas, je vous le dis franchement, quand je m'en vais au marché je m'arrête au milieu du chemin, je m’appuie sur les hanches tellement que... [inspiration profonde], vous savez là-dedans ça va pas. »

P : « Non, j'en faisais, mais dès que j'en fais, ça fait une semaine ou quinze jours, je m'essouffle trop vite donc je peux plus »

P : « Comme j’ai mal aux genoux, j’ai du mal à marcher » P : « Je marche moins, je suis fatiguée. »

Difficultés personnelles

Des difficultés personnelles ont pu être évoquées par les patients, comme par exemple, un manque de temps, des difficultés financières ou des difficultés professionnelles. P : « mais j’ai pas le temps de faire du sport »

P : « Mais pour le moment j’ai pas les moyens de me payer un truc de sport […] oui mais financièrement pour le moment je peux pas ! on va attendre pour l’instant, j’ai pas l’argent pour me payer du sport. »

52 Contexte extérieur

Certains patients ont évoqué des causes indépendantes de la volonté du patient pouvant influencer leur pratique de l’AP. Deux patients ont évoqué la peur de marcher dans leur quartier car il serait dangereux. Enfin, au cours de l’été 2019, les grosses chaleurs liées à la canicule ont pu dissuader certains patients de pratiquer de l’AP.

P : « Un peu oui, mais à la Paillade il faudrait pas trop que je me promène avec tout ce qui se passe »

P : « oui, mais avec ces grosses chaleurs je peux pas »

Manque de motivation :

Pour un des médecins, certains patients peuvent avoir un manque de motivation pour réaliser de l’AP. Un des patients « avouait » que toute excuse est bonne pour ne pas faire d’AP. Pour ce patient, la consultation médicale le motive à reprendre l’AP sous forme de marche, mais il n’arrive pas à franchir le pas une fois rentré chez lui.

M : « Encore faut-il le vouloir, et c’est souvent ça le problème… »

P : « Mais bon comme je vous dis, il y a toujours une excuse de toute façon […] J’y pense pas, et puis quand j’y pense je me dis “il fait trop chaud” ou “c’est trop tôt” ou ceci ou cela, il y a toujours un truc quoi ! »

P : « Mais vous savez à chaque fois que je sors d’ici je me dis allez demain je vais marcher, mais après j’oublie »

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