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Partie 4. Validation des groupes de dicotylédones

4.3. Analyse multivariée sur les relevés de NAPEA

4.3.1. Classification des prairies de NAPEA selon les groupes de

dicotylédones :

Une Analyse en Composante Principale est réalisée avec six groupes de dicotylédones en variable active. Les groupes retenus sont D1B, D1H, D2B, D2M, D2H et D3M (précisément les mêmes groupes qui seront également utilisés pour l’analyse des données d’Ercé).

49% de la variance totale est expliquée par les deux premiers axes (détail des résultats en

Annexe IX).

Le but de cette ACP est bien de voir quels sont les types de dicotylédones qui structurent les prairies. Une Classification Ascendante Hiérarchique (CAH) est réalisée sur le positionnement des parcelles sur les deux premiers axes de l’ACP permettent de dégager 4 types de prairies sur la seule base des dicotylédones. Les tests de comparaison de moyennes pour chacun de ces groupes permettent d’expliquer ces quatre classes de prairies.

La composition de chaque classe de prairie est examinée en termes de groupes de dicotylédones et de graminées. On regarde leurs compositions moyennes, ainsi que les pratiques associées (moyenne sur chaque critère). Le test de Kruskal-Walis est alors exécuté pour regarder si les différences sont significatives.

Tableau 19 : Résultats des tests de Kruskal Walis sur les 4 classes de prairies.

Les six groupes de dicotylédones sont en variable active pour la constitution des groupes. Les cellules en rouge indiquent la valeur maximale sur la ligne et les cellules en jaune indiquent la valeur minimale. Pour un facteur

donné (colonne de gauche), deux classes de prairies avec une lettre différente indiquent que le facteur est significativement différent. Une même lettre signifie donc qu’il n’y a pas de différences.

Classe de prairies 1 2 3 4 Nb de cas/classe 41 15 5 25 D1B (%) 7,26 bc 14,28 a 9,50 ab 5,60 c D1H (%) 3,14 b 3,75 b 17,92 a 3,20 b D2B (%) 0,64 b 5,44 a 6,92 a 8,10 a D2M (%) 5,59 c 8,08 b 14,42 a 16,47 a D2H (%) 0,37 c 5,28 a 1,17 bc 1,38 b D3M (%) 0,48 c 1,31 c 10,42 a 3,28 b Graminées (%) 72,28 a 45,22 bc 31,75 c 46,03 b Légumineuses (%) 8,51 b 13,97 a 6,25 b 13,02 a Dicotylédones (%) 19,22 c 40,81 b 62,00 a 40,95 b L1 (%) 7,77 a 12,67 a 3,83 a 10,33 a L2 (%) 0,73 ab 1,31 ab 2,42 a 2,68 a A / biomasse (%) 19,34 a 7,83 b 1,17 c 7,50 bc B /biomasse (%) 23,13 a 16,36 b 15,42 b 21,67 ab bb / biomasse (%) 21,43 a 15,39 ab 13,83 ab 12,60 b C / biomasse (%) 4,23 a 4,00 ab 0,92 b 2,38 b D / Biomasse (%) 0,00 b 0,00 b 0,33 a 0,03 b E / biomasse (%) 4,05 a 1,47 b 0,00 b 0,97 b A / graminées (%) 27,17 a 17,40 ab 4,37 b 14,41 b B / graminées (%) 33,45 ab 36,06 ab 47,48 a 48,60 a bb / graminées (%) 28,41 a 33,99 a 43,91 a 28,37 a C / graminées (%) 5,52 a 9,78 a 3,21 a 4,93 a D / graminées (%) 0,00 b 0,00 b 0,82 a 0,09 b E / graminées (%) 5,31 a 2,53 b 0,00 b 1,82 b Productivité (%A+%B) 60,62 a 53,46 a 51,85 a 63,01 a Tardiveté (%b+%D) 28,41 b 33,99 ab 44,74 a 28,46 ab Nombre de fauches 2,10 a 2,00 a 1,20 b 1,32 b Nombre de patures 0,41 a 0,27 a 0,60 a 0,44 a Nombre d'exploitations 2,51 a 2,33 a 1,80 b 1,84 b Altitude (m) 907,32 c 978,60 c 1501,00 a 1160,56 b

Unité d'azote (/ha/an) 105,29 a 86,83 ab 96,90 a 72,26 b

Ce tableau (Tableau 19) de synthèse permet de réaliser une première identification des liens entre les groupes de dicotylédones (qui sont en variables actives) avec la composition globale et les pratiques.

Sur la composition des groupes et des pratiques, les classes 1 et 3 se démarquent particulièrement bien. Les classes 2 et 4 sont par contre assez ressemblantes.

• Classe 1 : Prairies à graminées dominantes

Prairies à forte abondance en graminées (en moyenne à 70%), composées principalement de A, B et b (répartis plutôt de manière homogène, autour de 20%). La proportion de légumineuses est faible puisqu’elle est inférieure à 10% (sans doute du fait de la forte fertilisation). La proportion moyenne de dicotylédones se situe autour de 20%. Il n’y a pas de groupes de dicotylédones très dominants, bien que D1B et D2M soient significatifs (groupes plutôt précoces à moyens). D2B, D2H et D3M sont presque inexistants.

La productivité est assez forte, et le nombre de fauches est de 2 par an environ (associée parfois à une pâture). Ces prairies sont plutôt fortement fertilisées et situées sur des altitudes basses (pour les relevés NAPEA).

• Classe 3 : Prairies à dicotylédones dominantes

La proportion de dicotylédones est maximale puisqu’elle s’élève à plus de 60% et pour un taux de graminées de 30%. Les légumineuses sont en proportion minimale (sur l’ensemble de 4 groupes). Quatre groupes de dicotylédones se distinguent : D3M, D2M, D2B et surtout D1H (qui atteint presque 18%). Ce groupe ressemble beaucoup aux prairies à forte abondance en ombellifères.

L’altitude est particulièrement haute (1500m en moyenne), avec une fertilisation toujours très élevée (presque 100 unité d’azote/ha). L’effet pâture est plus important que la classe 1, et c’est surtout la fauche qui est moindre (tend plutôt vers une seule fauche/an).

Pour les classes 2 et 4, les proportions des trois formes de vies sont sensiblement les mêmes : 45% de graminées, 40% de dicotylédones et presque 15% de légumineuses. Les proportions des groupes de graminées par rapport à la biomasse totale sont quasi identiques dans ces 2 classes. Les différences entre ces deux classes doivent mettre en avant des groupes de dicotylédones différents, liés à des pratiques différentes (et à des milieux différents).

• Classe 2 : Prairies à dicotylédones précoces et basses

Le groupe D1B domine avec presque 15%, suivi des groupes D2B puis D2H (ces deux derniers groupes cumulent 10% de la composition).

Ce type de prairie est situé à moins de 1000 d’altitude. Il s’agit de prairies principalement fauchées 2 fois par an et peu exploitées pour la pâture.

• Classe 4 : Prairies à dicotylédones à phénologie intermédiaire

Les groupes de dicotylédones majoritaires sont les classes D2M (à hauteur de 16%) et D2B (8%). Ce sont des prairies contenant beaucoup de tiges uniques (surtout représentées par

Ranunculus acris, Geranium sylvaticum et Tragopogon pratensis du groupe D2M).

L’altitude moyenne se situe à environ 1200m. Le nombre de fauches par an est inférieur à 2 mais l’utilisation en pâture est supérieure à celle de la classe 2.

4.3.2. Synthèse de la réponse des groupes sur NAPEA :

Afin d’associer les groupes de dicotylédones aux pratiques, le test de comparaison de moyennes est réalisé entre les six groupes (choisis en variable active) et trois indicateurs de pratiques (intensité d’exploitation, précocité et nombre de fauche).

Le groupe des D1B (petites espèces précoces) est plutôt favorisé par une exploitation intense (forte fertilisation et nombre d’exploitations) et par un nombre de fauches élevé (Tableau 20). D2B, D2M et D3M sont des groupes liés à des prairies à faible intensité d’exploitation : fauche moyennent précoce et associée à une seule coupe.

Ce test de comparaison de moyennes sur les pratiques montre qu’il est difficile de faire des distinctions. C’est le cas pour le groupe D1H (on ne peut pas lui attribuer des pratiques propres pour ce jeu de données).

Tableau 20 : Synthèse de la réponse des groupes de dicotylédones aux pratiques (intensité de fertilisation, précocité et nombre de fauche).

Deux groupes ayant une même lettre (sur une ligne) indiquent qu’ils ne sont pas significativement différents. La lettre a indique une composition du groupe maximale. Les cellules en vert indiquent un lien possible entre le

groupe de dicotylédones et la pratique agricole.

Intensité D1B D1H D2B D2M D2H D3M Faible b - a a a a Moyen b - b ab a ab Intense a - c b b b Fauche D1B D1H D2B D2M D2H D3M Précoce - - b b ab b Moyen - - a a a b Tardif - - a a a a Nb de fauches D1B D1H D2B D2M D2H D3M 1 b - a a - a 2 ab - b b - b 3 a - c b - b

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