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Introduction

Depuis plus d’une dizaine d’années, l’on note un intérêt croissant pour les pratiques langagières des jeunes algériens, lesquelles sont marquées entre autres par une innovation lexicale et recours notable à la néologie. Ces pratiques jouissent en effet de visibilité depuis l’avènement des nouvelles technologies et la prolifération des mass médias.

Dans ce premier chapitre, nous tenterons de donner une idée globale du contexte dans lequel ont lieu ces pratiques. Il s’agit de dresser un tableau succinct du paysage sociolinguistique algérien, en guise de rappel mais aussi d’assise qui rendra possible la compréhension des phénomènes qui nous préoccupent dans le cadre de cette étude.

1. Le marché linguistique algérien

Beaucoup de travaux ont pris en charge la description du paysage sociolinguistique algérien. Nous n’avons donc pas l’intention de les reprendre dans les détails mais nous contenterons d’évoquer les variétés pratiquées en Algérie, lesquelles constituent un point de départ des créations qui feront l’objet de notre analyse plus loin.

L’Algérie est un terrain riche et complexe du point de vue linguistique. L’on y note la cohabitation de langues/variétés qui se sont superposées au fil de son Histoire tumultueuse. Il s’agit de :

L’arabe standard / moderne

L’arabe standard a été langue nationale et officielle. Cette langue fut institutionnalisée après l’indépendance dans le but de créer l’unité du peuple algérien. L’arabe, tirant sa légitimité du texte coranique comme l’écrit Khaoula Taleb El Ibrahimi :

« c’est cette variété choisie par Allah pour s’Adresser à ses fidèles »1

, bien que ce soit la langue de scolarisation, des administrations, des médias et des discours officiels, n’est pourtant la langue première d’aucun locuteur des pays dits arabes. Grand Guillaume l’énonce en ces mots : «(…) cette langue est aussi sans communauté. (…) elle n’est la langue parlée de personne dans la réalité de la vie quotidienne.»2

1Khaoula Taleb El Ibrahimi ,(1989),Les algériens et leurs langues (s),les éditions Elhikma, Alger, P05.

2Grandguillaume Grand,(1983),Arabisation et politique linguistique au Maghreb, Maisonneuve et Larousse ,p11.

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Tamazight

Aujourd’hui, l’arabe officiel n’est plus la seule langue nationale et officielle en Algérie mais partage ce statut avec tamazight.

Il s’agit de la langue maternelle d’une partie considérable de la population algérienne. Elle est la variante normée des variétés premières que sont le kabyle, le chaoui, le mozabite et le tergui entre autres3. Cette langue figure dans la Constitution algérienne désormais après une longue série de revendications. En passe de normativisation et d’extension des usages, tamazight demeure dévalorisé vis-à-vis de l’arabe standard.

L’arabe algérien

L’arabe algérien où l’arabe dit dialectal est la langue maternelle de la majeure partie de la population algérienne. Cette langue permet la communication entre les locuteurs issus pourtant de régions différentes. Elle comprend plusieurs variétés géographiques notamment. Son usage est essentiellement oral et est cantonné dans les usages /contextes informels4. D’après R. Chibane : «Malgré l’importance numérique de ses locuteurs, et de son utilisation dans les différentes formes d’expression culturelle (le théâtre et la chanson), l’arabe dialectal n’a subi aucun processus de codification ni de normalisation.»5

Le français

Quant à la langue française, elle a été implantée en Algérie à partir de 1830 par le biais de la colonisation. Le français a un statut ambigu :

«Placé depuis 1962 dans un rapport conflictuel avec la langue arabe consacrée

langue nationale, le français est clairement défini sur le plan institutionnel comme une langue étrangère. Mais ce statut officiel reste absolument théorique et fictif : en effet, jusque dans les années 70, le champ linguistique se caractérise par une forte

prééminence de l’usage de la langue française.»6

3Benazzouz Nadjiba, (2015/2016), « Créativité linguistique et identité culturelle : Approche descriptive et interprétative du français en Algérie », Thèse de Doctorat En Sciences Du Langage, p. 47.

4

Khaoula Taleb Ibrahimi, Algérie : Coexistence et concurrence de langues, http://journals.openedition.org/anneemaghreb consulté le 06/06/2018.

5Chibane. R, (2009), « étude des attitudes et de la motivation es lycéens de la ville de tiziouzou à légard de la langue française : cas des élèves du lycée Fatma Nsoumer » mémoire de magistère, université de Tiziouzou, P. 20.

6Queffélec, Derradji et al,(2002), Le français en Algérie : lexique et dynamique des langues, Bruxelles, édition Duculot, P.36.

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La citation montre bien que le statut important accordé à la langue française est loin d’être celui qui reflète son usage dans la réalité. C’est une langue dominante dans plusieurs domaines. Elle est enseignée à l’école à partir de la 3éme année du cycle primaire. Elle est la langue des branches scientifiques dans les universités. Nous la rencontrons également dans le secteur administratif et elle est la langue première qu’acquièrent les enfants dans certaines familles, principalement dans les grandes villes.

L’anglais

Théoriquement, l’anglais est une langue étrangère au même titre que le français. Cependant, elle ne fait pas partie de la vie quotidienne. Elle est perçue comme un instrument de savoir. Dernièrement l’on note une nette croissance quant à la fascination que cette langue exerce sur les jeunes algériens au détriment de la langue française, sans doute du fait qu’elle constitue la lingua franca dans le monde d’aujourd’hui et qu’elle promet de ce fait, une ouverture certaine sur autrui. Selon Omar Hayane :

«La langue anglaise a une assez bonne image de marque en Algérie. Elle jouit d'un

certain prestige auprès des élèves qui lui vient de leur engouement pour la musique et les chansons anglo saxonnes que de son statut, volontiers reconnu de langue

internationale.»7

D’ailleurs, certaines voix se sont levées pour revendiquer l’attribution de la position de première langue étrangère à l’anglais.

2. Le changement social et le changement linguistique

Plusieurs recherches en science du langage ont été menées afin de décrire le rapport entre langue et société, cela en expliquant les changements linguistiques à partir des donnés extralinguistiques. En effet la langue est une composante de la société, elle dépend de son milieu et des usagers. Selon William Labov :«toute étude linguistique doit prendre en compte les variables sociales ; le changement n’est pas seulement fonction du facteur temps, mais aussi de la structure sociale de la communauté étudiée»8.Ceci nous amène à constater que la langue suit la dynamique sociale, autrement dit elle est le miroir de ses locuteurs. Or si la société évolue au fils du temps, la langue en conséquence sera dans l’obligation de suivre la progression sociale. Meillet affirme que : «Du fait que la langue est

7Omar Hayane, (1989), L’enseignement de l’anglais en Algérie depuis 62, Alger : OPU

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un fait social il résulte que la linguistique est une science sociale, et le seul élément variable auquel on puisse recourir pour rendre compte du changement linguistique est le changement social ».9

Il serait intéressant de noter que Meillet avait mis en avant les modifications que pouvait subir le lexique d’une langue, notamment sur le plan sémantique, du fait de l’évolution de la communauté qui est en charge de pratiquer cette langue, le lexique étant le niveau de plus faible structuration de tout système linguistique.

Selon P. Thibault: « Le changement est constaté lorsque la règle cesse d’être variable et qu’une restructuration des règles catégoriques s’est opéré ».10

Pour rappel, Le Petit Dictionnaire Larousse 2007, définit le lexique comme : « l’ensemble des mots formant la langue d’une communauté et considéré abstraitement comme l’un des éléments constituant le code de cette langue ».11

A partir de cette définition, le lexique couvre l’ensemble des unités appartenant à une langue, alors que le vocabulaire est la totalité des mots que possède un individu ou ceux auxquels l’on fait appel dans un domaine bien précis.

La langue, telle que définie par la sociolinguistique, offre à ses usagers la possibilité de l’adapter et de l’enrichir en répondant aux multiples changements de la société. Finalement, l’apparition de ces nouveaux mots est l’indice qui témoigne de l’incessante évolution de la société, il s’agit là d’un rapport de cause à effet.

3. Contact de langues sur le territoire algérien

La complexité du paysage sociolinguistique algérien en fait un terrain on ne peut propice à la manifestation des phénomènes issus du contact de langues. Selon Grandguillaume :

«La situation linguistique actuelle est ainsi triangulaire, la langue maternelle –arabe ou berbère occupe le champ de la vie familiale et sociale. Dans la vie scolaire, elle

9

Meillet Antoine cité par Calvet Jean Louis,(1993), la sociolinguistique- que sais-je ?, Presses Universitaires, France, p. 08.

10Thibault Pierre cité par Marie Louis Moreau,(1997),sociolinguistique concept de base, Margada , Bruxelle, p65

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demeure la langue de relation entre les élèves et enseignants, sauf dans l’acte d’enseigner, qui doit être fait en arabe (classique) ou en français selon le cas. »12

Aux langues énumérées par Grandguillaume s’ajoutent celles apprises à l’école, les variétés géographiques, etc. Ces langues sont en contact permanent, dans des situations de communication de plus en plus nombreuses, à l’oral et à l’écrit, lesquelles offrent à tous les systèmes ainsi qu’aux phénomènes issus du contact, une visibilité jamais égalée. L’hybridation linguistique devient, dès lors, non plus une exception mais une norme. J.L Calvet dit à ce propos : « (…) Ce plurilinguisme fait que les langues sont constamment en contact. Le lieu de ces contacts peut être l’individu (bilingue, ou en situation d’acquisition) ou la communauté. »13

Le parler algérien

L’arabe algérien, principale langue véhiculaire et communicative en Algérie avec un total de locuteurs qui dépasse les 70% de la population14 est pourtant une langue confinée à l’oral. Elle n’est ni codifiée ni standardisée, ce qui la rend vulnérable et ouverte à des apports parvenant des autres langues avec lesquelles elle est en contact.

Le parler algérien repose donc davantage sur le mélange de langues. Autrement dit, la langue principale des algériens est le métissage de langue.

Dominique Caubet rapporte, à cet effet, les propos de Fellag où il évoque les langues qu’il pratique, en l’occurrence : le kabyle, l’algérien et le français qu’il qualifie ainsi : « C’est ma vraie langue le mélange de trois langues, c’est ma langue ! ».15

Longtemps stigmatisé, le mélange est depuis peu revendiqué par les jeunes qui en font une matrice pour leurs créations artistiques.

Recourant au code switching, au code mixing, à l’emprunt, etc., de plus en plus de jeunes s’adonnent à l’hybridation des langues en vue de créer un langage propre à eux. Emergent ainsi de nouveaux mots et des expressions dont la durée de vie varie : certains

12

Grandguillaume. G, Langue, identité et culture nationale au Maghreb, http://www.ggrandguillaume.fr/index.php, consulté le 06/06/2018.

13

Calvet Jean Louis,(2013), « La sociolinguistique, Que sais-je ? », Jouve, France , p.17.

14

https://fr.wikipedia.org/wiki/Alg%C3%A9rie#Langues consulté le 01/06/2018

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sont créé seulement pour des situations temporaires alors que d’autres vont s’intégrer dans le parler jeune.

Ces formes linguistiques servent à dire le quotidien des locuteurs et à mettre en relief une identité générationnelle qui souhaite se différencier de celles des aînés.

Si, dans un passé récent, le parler jeune a longtemps été exclu des institutions, notamment des médias, il semblerait que cela ne soit plus le cas aujourd’hui.

Au contraire, le corpus que nous avons choisi en vue de mener cette étude témoigne de la récupération des formes les plus créatives, lesquelles reposent sur la juxtaposition et au métissage des langues, par les médias lourds, la télévision en l’occurrence.

4. La créativité lexicale

La créativité lexicale est une activité langagière par laquelle on invente de nouveaux mots dans une langue donnée. Ce renouvellement de la langue permet de la mettre à jour par rapport au progrès de la société où elle est employée. Elle a de ce fait un rôle d’une importance capitale dans la mesure où elle contribue à enrichir les langues. En mettant l’accent sur la nécessité de la création, Victor Hugo souligne que :

(...) la langue (...) n'est pas fixée et ne se fixera point. Une langue ne se fixe pas (...). Toute époque a ses idées propres, il faut qu'elle ait aussi les mots propres à ses idées. Les langues sont comme la mer, elles oscillent sans cesse.16

Le phénomène d’innovation lexicale touche particulièrement les langues vivantes, de nouvelles unités apparaissent dont le but est de désigner ou de nommer des réalités sociales. La langue alors se transforme, elle ne restera jamais stable. A ce niveau, Chomsky estime que la créativité lexicale est :

L'une des caractéristiques fondamentales de la compétence linguistique qui permet à n'importe quel individu qui connait sa langue d'exprimer un nombre illimite de pensées nouvelles adaptées a des situations nouvelles17.

16

Hugo Victor, cité par, Boulanger J. C, Pour dire aujourd’hui, in source : Info langue volume 4, numéro ½, printemps 2000/ Dossier le français, langue de modernité.

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A partir de cette conception, nous pouvons constater que les changements linguistiques sont fortement liés à l’adaptation de la langue chez les individus, selon leurs besoins de communication.

De son coté, Louis Guilbert écrit à ce sujet,« La néologie lexicale se définit par la possibilité de création de nouvelles unités lexicales, en vertu de règles de production incluses dans le système lexical »18.L’auteur considère la néologie comme étant la création, à partir de règles de fonctionnement d’une langue donnée, de nouvelles formes linguistiques.

5. Le néologisme

L’opération de la créativité linguistique qui touche les langues vivantes donne naissance à de nouvelles unités appelées néologismes.

Du point de vue étymologique, le terme néologisme vient du grec neos qui signifie récent, et logos qui signifie discours rationnel. Le Petit Larousse 200719, définit le néologisme comme : « mot ou expression de création ou d’emprunt récents ; sens nouveau d’un mot ou d’une expression existant déjà dans la langue ». Nous pouvons retenir alors, que le néologisme est tout simplement un mot nouveau crée au sein d’une langue donnée.

Selon la définition proposée par Marie Françoise Mortureux, le néologisme représente: « l’ensemble des procèdes de formation de mots nouveaux »20

.C’est donc les différents mécanismes grâce auxquels on crée de nouvelles unités lexicales.

Pour Le Petit Robert : « Emploi d’un mot nouveau (soit créé, soit obtenu par dérivation, composition, troncation, siglaison, emprunt, etc. (néologisme de forme) ou emploi d’un mot, d’une expression préexistants dans un sens nouveau (néologisme de sens »21.Cette définition nous invite à dégager deux niveaux d’intervention dans le néologisme : le niveau formel et le niveau sémantique. Nous y reviendrons en détails plus loin.

6. L’innovation lexicale dans les productions artistiques 6.1 Les séries télévisées

18Guilbert L., La Créativité Lexicale, Larousse, 1975, p.31.

19

Dictionnaire Le Petit Larousse,2007, p.729

20Mortureux M., F,(2006), La lexicologie : entre langue et discours, éd., Armand COLIN, P190

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Selon Esquenazi :« La série télévisé est une production culturelle majeure et respecté »22.

La série télévisée est une production de fiction, constituée d’un nombre limité d’épisodes, diffusée par la télévision sur un flux quotidien ou hebdomadaire. Elle peut apparaître sous forme de feuilleton, cela veut dire les épisodes sont liés l’un de l’autre, ou bien sous forme d’un ensemble d’épisodes indépendants l’un de l’autre où l’histoire de chacun diffère de celle de l’épisode qui le précède et de celui qui le suit.23

6.2 Les sitcoms

La sitcom est un type de séries télévisé à dominante humoristique. Elle est appelé aussi une comédie de situation. Elle a généralement un décor limité (ce qui est loin d’être le cas pour notre corpus) et un public qui réagit avec les événements, en instantané. Cela donne à la sitcom l’air d’une pièce théâtrale. La sitcom se caractérise par :

- Elle est diffusée par saison, chaque saison comprend environ de 20 épisodes de 20 minutes.

- Les épisodes sont autonomes, ils sont séparés l’un de l’autre.

- Le rire naissant de public qui accompagne le déroulement de l’épisode. - Dans chaque épisode on trouve une histoire abordée d’une façon ludique.

- Chaque épisode se termine par un issu, où le personnage et même les téléspectateurs tire/tirent toujours une morale.24

6.3 Le recours à la créativité dans les sitcoms

L’émergence des unités néologiques dans les sitcoms se rattache à plusieurs facteurs. L’un de ces facteurs consiste à ce que la créativité néologique remplit souvent une fonction ludique. Il s’agit d’un acte volontaire visant à susciter le rire. C’est une stratégie humoristique prise par les comédiens pour attirer le public.

Par le biais des sitcoms, les réalisateurs souhaitent souvent faire passer un message, décrire une réalité sociale, politique ou culturelle. Ils font alors appel à une création souvent produite volontairement pour repousser les limites de censure et briser certains tabous. Le recourt à la créativité dans ce cas est inévitable.

22

Esquenazi,J-P , les séries télévisés . L’avenir du cinéma ? Collection ‘Cinéma/Arts visuels’, Paris, Armaund Colin.

23

Chennouf Aicha L, (2016/2017), L'implicite dans les pratiques langagières des locuteurs algériens dans la série télévisée "NassMlah City", p117

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Par ailleurs, comme nous avons déjà signalé, le parler jeune a été bien longtemps exclu et rejeté de situations formelles. Les acteurs et les artistes font adopter ce langage dans leurs productions dans une tentative de le légitimer. A ce propos, Dominique Caubet explique :

Quand les artistes utilisent les langues du quotidien ou les discours mélangés dans leurs création, cela revient ni plus ni moins à exposer sur la place publique des mélanges refoulés, les autorisant ainsi à sortir de la clandestinité. Ce faisant, ils apportent à des langues sans statut et des pratiques réprouvées (les mélanges), une forme de relégitimation et de valorisation.25

L’auteure montre bien que les artistes utilisent des expressions de la rue, puisées dans leur quotidien, dans les œuvre artistiques afin d’en légitimer l’emploi. L’art du spectacle permet donc de recycler, de normaliser et de diffuser ces créations linguistiques.

7. Les procédés de formations des néologismes

La créativité est une constante dans le domaine de la néologie lexicale et témoigne de la dynamique de chaque langue: «Une théorie de la néologie doit rendre compte du fait d’évidence que la création lexicale est un élément permanent de l’activité langagière»26

.Plusieurs typologies ont été proposées dans l’étude du phénomène néologique. Les critères de classement varient d’un lexicographe à un autre. Malgré la complexité autour de cette notion, pour l’étude des néologismes les lexicologues font appel aux mêmes procédés de formations. De manière générale, ils les répartissent en trois grandes parties : la néologie formelle qui consiste à employer un signifié préexistant dans un système linguistique en lui attribuant un nouveau contenu. La néologie sémantique qui résulte d’une mutation au niveau du sens d’une unité linguistique. Ainsi, la néologie par emprunt qui réside sur la reprise d’une unité lexicale à une autre langue. Toutefois, la typologie avancée par Jean François Sablayrolles27, nous semble pertinente pour notre travail de recherche dans la mesure où elle englobe des matrices internes et matrices externes auxquelles Sablayrolles ajouté la création qui dépasse les limites des mots par la longueur ou par le degré de la complexité. Chacune de ces matrices contient des sous procédés, nous avons les présentons dans ce qui suit.

25

Dominique Caubet, (2004) , Les mots du bled, Les artistes ont la parole, Paris, p.14.

26

Guilbert Louis., Op.cit, P. 34. 27

Sablayrolles Jean François, (1996-1997), Néologismes : Une Typologie Des Typologies, Cahiers de

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