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Analyse de l’utilisation des nouvelles technologies dans les enquêtes de déplacement

2 Les nouvelles technologies peuvent-elles améliorer les enquêtes classiques ?

2.3 Analyse de l’utilisation des nouvelles technologies dans les enquêtes de déplacement

Les nouvelles technologies utilisées dans l’enquête de déplacement sont diverses et chaque méthode a ses avantages et inconvénients. Le GPS peut permettre d’avoir une précision de localisation inférieure à 10 m mais il ne fonctionne pas très bien dans certains lieux comme dans un tunnel, dans le métro ou à l’intérieur des bâtiments. Le GSM peut fonctionner dans certains endroits où le GPS n'est pas en mesure de fournir une position mais sa précision dépend de la densité de réseau BTS. Le Wi-Fi peut fonctionner dans le milieu urbain dense et sa précision peut atteindre 13m-20m mais comme le GSM, sa précision dépend de la densité de station de base. Pour profiter des avantages des nouvelles technologies, nous pouvons utiliser une méthode hybride en combinant par exemple Wi-Fi et GSM ou GPS. Dans le cadre de cette thèse, nous nous sommes intéressés à la collecte de données par GPS.

En France, l'analyse de la mobilité par suivi GPS a pu être réalisée dans plusieurs enquêtes expérimentales :

 L’enquête sur la mobilité individuelle à Lille lancée par AFFIMETRIE, mise en œuvre par I.S.L. (Institut Sondage Lavialle) ;

 Le volet GPS dans l’enquête nationale transport et déplacements (ENTD 2007-2008) ;

 L’enquête mobilité des salariés localisés au sein du PDIE de Porte des Alpes réalisée par GPS en 2010 ;

 La recherche "Enquête Globale Transport en Ile-de-France" par association d’un GPS, d’un SIG et d’un système expert ;

 Les projets de transposition des dispositifs GPS à des pays du Sud (au Mexique dans le cadre de la coopération ECOS-NORD, au Vietnam).

2.3.1 Utilisation en complément d'une enquête ménages transports

Tel que mentionné dans la partie précédente, de nombreuses études sur l’application du GPS dans les enquêtes sur les déplacements des personnes ont été menées. Ce type d’enquête a dans

certains cas été appliqué avec un suivi GPS de type passif : on donne à l’enquêté un matériel sans aucune interface graphique, il s’agit en quelque sorte d’une « boite noire » qui se contente d’enregistrer les lieux visités et l’heure de la visite. D’autres projets ont associé un enregistrement GPS à l’utilisation d’un PDA pour compléter le recueil. Par exemple, le projet réalisé en 1996 par FHWA Lexington (Wagner, 1997), ou encore l’étude menée au Pays-Bas en 1999 (Draijer et al., 2000). Ensuite, certains ont cherché à améliorer les données par combinaison du GPS et d’un petit questionnaire après l’enquête GPS.

L’objectif de recherche était par exemple de déterminer le taux de déplacements, qui est sous- déclarés dans une enquête ménages déplacements par téléphone (Wolf et al., 2004) ou bien de déterminer les facteurs influençant la sous-déclaration des déplacements (Zmud and Wolf, 2003) ; (Armoogum, 2000) ; (Bricka and Bhat, 2006). On peut noter aussi l’enquête réalisée à Austin, Texas en 1998 pour compléter les données de l’enquête traditionnelle (Casas and Arce, 1999) ou encore l’enquête en Californie pour l’étude des comportements des camions dans les milieux urbains et ruraux afin de calibrer la modélisation de la congestion (Wagner et al., 1998). Le suivi par GPS passif a été utilisé également dans une enquête ménages déplacements à Cincinnati aux Etats-Unis pour améliorer le protocole d'enquête.

Le récepteur GPS portable a été utilisé également dans deux projets de recherche en Australie. Dans la première, les volontaires ont été invités à porter le GPS pendant quelques jours pour valider les résultats de l'enquête par interview à domicile (Stopher et al., 2007). Dans ce cas, on a remis un GPS aux ménages dont au moins un membre a pris régulièrement les transports en commun. La deuxième utilisation de ce dispositif a pour but l’évaluation d'un programme pilote sur les changements de comportement de mobilité des ménages qui venaient de déménager (Ampt et al., 2006). Pour ces deux projets, les appareils étaient donnés aux personnes qui prenaient régulièrement les transports en commun.

2.3.2 Utilisation pour une étude de faisabilité du remplacement de l’enquête nationale de déplacement

Au-delà de l’utilisation du GPS pour la correction des données d’une enquête classique, il existe plusieurs recherches sur le développement du GPS comme instrument principal d’enquête sur les déplacements. Nous pouvons citer notamment une première enquête basée sur un suivi GPS passif pour 30 volontaires à Atlanta, Georgia (Wolf et al., 2001). Le GPS passif a également été utilisé dans le suivi de véhicules pour une étude de la tarification routière à Copenhague en 2001 et 2002 (Schönfelder et al., 2007). Dans cette étude, environ 400 voitures étaient équipées de GPS pendant une période de 10 à 12 semaines. Il y a également eu une enquête de déplacements par GPS conduite dans la ville de Québec, au Canada qui recourrait à un questionnaire électronique pour

PDA – CHASE (Computerized Household Activity Scheduling Elicitor) (Doherty et al., 2001). Cet appareil permet d’enregistrer les signaux satellitaires et il a été utilisé aussi dans l’enquête ménage en Flandre (Belgique) en 2004 (Kochan et al., 2006).

En 2002, le ministère des Transports a financé une étude pilote pour évaluer l’utilisation du GPS dans l’enquête Transports à Londres (London Transport Survey – LATS), dans laquelle 154 volontaires ont été équipés d’un appareil portable, le GeoLogger, par Geostats pendant trois jours. Au Japon, une recherche sur le GPS intégré aux téléphones mobiles pour l’enquête sur les déplacements a été menée par (Hato, 2006). Une étude de (Ohmori et al., 2006) sur les déplacements de personnes a également été réalisée pour comparer la collecte par téléphone portable équipé de GPS et par une méthode classique. Un des problèmes posés par cette méthode était la faible autonomie de la batterie, de l’ordre de 6h. D’autre part, il y avait une dépense supplémentaire associée à la transmission des données GPS pour leur exploitation.

En France, un sous-échantillon GPS a été intégré dans l'ENTD 2007-2008 (Marchal et al., 2008) en utilisant un récepteur portable avec la participation d’environ de 957 volontaires. Son objectif était de savoir si l’on pouvait conduire une telle enquête au niveau national. Cette enquête sera décrite dans le chapitre suivant.