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Une analyse de l’impact budgétaire du remboursement du tisagenlecleucel pour le traitement du LDGCB r/r sur le système de santé et de services sociaux a été soumise par le fabricant.

Elle repose notamment sur des données épidémiologiques, des données issues de la

littérature ainsi que sur des postulats découlant de l’avis d’experts. Notons que cette analyse tient compte non seulement du coût des traitements, mais aussi de ceux associés aux différentes ressources en santé et à la perte de productivité. Pour les fins de la présente analyse, l’INESSS a mesuré l’impact d’un remboursement du tisagenlecleucel sur le budget d’un système public de soins de santé et de services sociaux. L’impact financier pour le patient et les proches, évalué par l’INESSS, est également présenté à la section 6.3.

Les principales hypothèses retenues sont présentées dans le tableau 17.

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Tableau 17 Principales hypothèses de l’analyse d’impact budgétaire retenues par l’INESSS

PARAMÈTRE INESSS

Population admissible au traitement

Nombre de Québécois nouvellement diagnostiqués avec

un LDGCB annuellement 695, 700 et 705

Proportion de patients dont la maladie est réfractaire à la

1re intention de traitement 15 %

Proportion de patients dont la maladie est récidivante

suivant la 1re intention de traitement 25 %

Proportion de patients dont la maladie est réfractaire ou

récidivante et qui sont admissibles à l’AGCS 50 %

Proportion de patients dont la maladie est réfractaire ou

récidivante, et qui reçoivent une AGCS 50 %

Proportion de patients qui ont reçu une AGSC et dont la

maladie récidive 50 %

Proportion de patients non admissibles à l’AGCS et dont la maladie est récidivante/réfractaire après un traitement de 2e intention

69 % Nombre total de patients à traiter (3 ans) 212ƚ, 194 et 195 Part de marché

Parts de marché du tisagenlecleucel (3 ans) 30 %, 35 % et 40 % Principale provenance des parts de marché Chimiothérapies de sauvetage Coût des ressources de santé

Prétraitementǂ 5 447 $

Traitement (tisagenlecleucel) XX $

Hospitalisation (coût par jour) 1 027 $

Unité de soins intensifs (coût par jour) 2 773 $

Greffe de cellules souches autologues§ 172 058 $

Syndrome de relargage des cytokines¥ 27 314 $

Aplasie des cellules B(coût par mois) 2 611 $

Autre coût considéré Autres EI, suivi

Utilisation des ressources de santé Recours à l’allogreffe

Tisagenlecleucel

Chimiothérapie de sauvetage

2 % 2 % Recours à l’autogreffe

Tisagenlecleucel

Chimiothérapie de sauvetage

0,8 % 29 %

Durée de l’hospitalisation (tisagenlecleucel) 12 jours

45 ƚ À l’année 1, il a été supposé qu’il y aurait 10 % de patients additionnels par rapport à l’incidence qui pourraient être

traités avec le tisagenlecleucel.

ǂ Inclut le coût de la leucaphérèse, de la cryopréservation et celui des chimiothérapies de transition et de

lymphodéplétion. Ces coûts ont été majorés d’un facteur 1,43 (1/[1-0,3]) pour tenir compte des patients qui n’ont pas reçu le tisagenlecleucel (30 % dans l’étude JULIET) et qui subiront la phase de prétraitement, à l’exception de la chimiothérapie de lymphodéplétion.

§ Inclut le coût de l’intervention, de l’hospitalisation et les coûts du suivi postgreffe jusqu’à un an.

¥ Inclut les coûts en soins intensifs et l’administration du tocilizumab. Cela touche environ 22 % des patients de l’étude JULIET.

¶ Inclut les coûts des immunoglobulines. Cela touche 13 % des patients de l’étude JULIET.

Effets indésirables de grade 3 ou 4 autres que le syndrome de relargage des cytokines et l’aplasie des cellules B.

 Hospitalisation pour l’administration du traitement. L’INESSS a supposé que la lymphodéplétion sera donnée en ambulatoire.

Sigles : AGSC : autogreffe de cellules souches; EI : effet indésirable; LDGCB : lymphome diffus à grandes cellules B.

Selon le fabricant, le traitement de XX patients aurait un impact budgétaire net sur trois ans de XX sur le budget du système public de soins de santé et de services sociaux.

Selon l’INESSS, la qualité méthodologique de cette analyse est jugée adéquate. Cependant, plusieurs hypothèses ont été modifiées (tableau 17). Entre autres, l’incidence du LDGCB a été estimée à l’aide de la base des données médico-administratives MED-ECHO et non selon les données épidémiologiques utilisées par le fabricant. Toutefois, cela a un effet neutre sur les résultats. Parmi les autres modifications apportées, celles qui ont le plus d’effet sur les résultats sont discutées.

Proportion de patients dont la maladie récidive après la première intention de traitement

Selon les études de Chaganti [2016], Tilly [2015] et Coiffier [2010], cette proportion varierait de 20 % à 30 %. Sur la base d’avis d’experts, une valeur mitoyenne a été retenue par l’INESSS, ce qui accroît les coûts.

Nombre total de patients à traiter

Selon les experts consultés, le nombre de patients en attente qui pourraient être traités à l’année 1 serait modeste. Ainsi, une approche considérant les cas incidents a été adoptée et l’INESSS a supposé qu’il y aurait 10 % de plus de patients à traiter à l’année 1; une valeur de 20 % a été testée en analyse de sensibilité.

Parts de marché du tisagenlecleucel

Selon les experts consultés, les parts de marché indiquées par le fabricant seraient sous-estimées étant donné que peu d’options efficaces sont actuellement disponibles pour ces patients. Cette modification augmente grandement les coûts.

Prétraitement

Dans l’étude JULIET, 30 % des patients enrôlés n’ont pu recevoir le tisagenlecleucel, pour différentes raisons. Il est donc possible que des coûts en soins de santé soient payés sans que les patients reçoivent la perfusion de tisagenlecleucel. Ainsi, les coûts de prétraitement ont été majorés d’un facteur 1,43 (1/[1-0,3]) pour tenir compte de cette réalité, ce qui accroît légèrement l’impact budgétaire.

Chimiothérapies de transition

Les coûts associés à ces chimiothérapies qui sont administrées à une grande majorité de patients dans l’étude JULIET (91 %) ne sont pas incorporés dans le modèle. L’INESSS a estimé que le protocole R-GDP ou R-DHAP serait administré à 75 % des sujets, sur la base d’avis d’experts. Cela augmente modestement les coûts.

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Durée de l’hospitalisation (tisagenlecleucel)

La durée de l’hospitalisation pour l’administration du tisagenlecleucel, lorsqu’il n’y a pas de syndrome de relargage des cytokines, devrait être moins longue que celle évaluée par le fabricant. Notons que ce dernier a estimé cette durée du moment de l’amorce de la chimiothérapie de lymphodéplétion au congé de l’hôpital après l’administration du tisagenlecleucel. Selon les experts consultés, les chimiothérapies de transition et de lymphodéplétion seront administrées en clinique externe et le séjour associé à

l’administration du tisagenlecleucel devrait s’échelonner sur 10 à 14 jours. Ce changement réduit les coûts.

Recours à l’allogreffe

Selon les experts, le recours à l’allogreffe après l’usage du tisagenlecleucel et des

chimiothérapies de sauvetage considéré par le fabricant est surestimé. Cette intervention devrait être effectuée chez au plus 2 % des patients; cela augmente globalement l’impact budgétaire.

Coûts en ressources de santé

Le coût des immunoglobulines a été augmenté sur la base des données fournies par le MSSS. Il en est de même pour celui associé à la greffe de cellules souches autologues [MSSS, 2017a]. Les coûts journaliers de l’hospitalisation et du séjour à l’unité de soins intensifs ont été réduits [MSSS, 2017b].

Ainsi, selon les hypothèses retenues par l’INESSS, les coûts additionnels totaux pour le système public de santé et de services sociaux seraient de XX pour les trois premières années suivant l’inscription du tisagenlecleucel. Ces estimations se basent sur l’hypothèse que 210 patients seraient traités au cours des trois premières années (tableau 18). Notons que des patients venant d’autres provinces pourraient recevoir le tisagenlecleucel au Québec.

La mise en application d’une offre de service pancanadienne aurait pour effet de doubler le nombre de patients traités au Québec. Selon les estimations de l’INESSS, le coût d’usage brut du tisagenlecleucel par patient, y compris les ressources en santé, serait de XX $ si le coût associé aux greffes subséquentes est exclu.

47 Tableau 18 Impact budgétaire du tisagenlecleucel selon la perspective du système

public de soins de santé et de services sociaux

AN 1 AN 2 AN 3 TOTAL

* Inclut le coût de la leucaphérèse, de la cryopréservation et celui des chimiothérapies de transition et de

lymphodéplétion. Ces coûts ont été majorés d’un facteur 1,43 (1/[1-0,3]) pour tenir compte des patients qui n’ont pas reçu le tisagenlecleucel (30 % dans l’étude JULIET) et qui subiront la phase de prétraitement, à l’exception de la chimiothérapie de lymphodéplétion.

** Hospitalisation associée à l’administration du traitement (tisagenlecleucel) ainsi que les coûts d’administration à l’externe de chimiothérapies de sauvetage dans le cas d’une récidive ultérieure.

ƚ Inclut les effets indésirables de grade 3 ou 4, dont le syndrome de relargage des cytokines et l’aplasie des cellules B.

ǂ Inclut les visites médicales, différents tests de laboratoire et des procédures.

§ Inclut les coûts de l’intervention, de l’hospitalisation et du suivi postgreffe jusqu’à un an.

¥ Tient compte d’un nombre plus faible de patients à traiter annuellement (153, 140 et 141), ou plus important (262, 220 et 222), et de parts de marché moindres de 15 % (25,5 %, 29,75 % et 34 %), ou plus élevées de 15 % (34,5 %, 40,3 % et 46 %).

Une analyse de sensibilité probabiliste a également été effectuée (voir l’annexe C-2). Pour cette dernière, des parts de marché à la baisse et à la hausse s’ajoutent aux paramètres analysés concernant les coûts (voir la section 5.2). Sur la base de ces hypothèses, les résultats de l’analyse de sensibilité probabiliste indiquent qu’il y a 80 % des possibilités que les coûts additionnels totaux engendrés par l’inscription du tisagenlecleucel pour les trois premières années varient de 76 M $ à 101 M $ (tableau 18).