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analyse des flux de trésorerie actualisés et taux de rentabilité interne

L’analyse des flux de trésorerie actualisés (DCF) est une méthode d’évaluation qui utilise des projections des futurs flux de trésorerie générés, actualisés selon un taux déterminé, afin d’obtenir une valeur actuelle de l'investissement. Tout flux de trésorerie futur a une valeur inférieure car il n’est pas disponible pour d’autres utilisations actuelles ; il doit donc être actualisé, généralement en utilisant le coût du capital spécifique à l’entreprise. Cela peut être le taux d’intérêt proposé par une banque ou le coût d’une levée de fonds via l’émission d’actions pour les entreprises accédant à ces possibilités. La somme des flux de trésorerie actualisés est appelée la valeur actuelle nette (VAN) d'un investissement et représente la valeur actuelle d'un investissement au coût actuel du capital (taux d'intérêt bancaire ou autre). Lorsque la VAN est supérieure au coût de l’investissement, la décision sera généralement de réaliser la possibilité.

Le taux de rentabilité interne (TRI) est l’un des concepts les plus importants pour un investissement. Il s’agit du taux d’actualisation qui est déterminé de telle sorte que la VAN d’un investissement soit égale à zéro. Il indique le taux de croissance espéré suite à un investissement. En général, plus le TRI d’un investissement est élevé, plus il est souhaitable de le réaliser. Par exemple, si une entreprise réfléchit à un investissement dans une nouvelle unité de réfrigération, elle va examiner le coût (une sortie de trésorerie) et la trésorerie supplémentaire qui devrait, selon elle, être générée grâce à cette unité supplémentaire au cours des dix prochaines années.

Lorsque le TRI d’un investissement est supérieur au coût actuel du capital, l’investissement peut être considéré comme rentable.

La VAN et le TRI peuvent être calculés à l'aide d'une formule, d'une calculatrice financière, de sites Internet financiers ou d'une feuille de calcul Excel. Toutefois, pour l’évaluation d’un projet industriel, un logiciel pratique appelé COMFAR (www.unido.org/comfar) a été développé par l’ONUDI. Il est particulièrement adapté aux projets d’investissement types et aux flux de paiements pour les projets industriels dans les pays en développement. COMFAR fournit entre autres les taux de rentabilité plausibles pour les différentes entreprises de la chaîne de valeur.

La solvabilité dépend de la capacité et de la volonté de remboursement d’un emprunteur. Les investisseurs enquêtent sur la solvabilité individuelle des emprunteurs tout au long de la chaîne de valeur à l’aide d’un processus de sélection et d’évaluation qui implique généralement une analyse des états

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Cos t of newrefrigerationunit (20,000)

Additional rev enuefromex pandedproduc tion 4,000 4,000 4,000 4,000 4,000 4,000 4,000 4,000 4,000 4,000

Cumulativ enet c as h flow (20,000) (16,000) (12,000) (8,000) (4,000) 0 4,000 8,000 12,000 16,000 20,000

Cost of capital NPV

financiers, un test de résistance des plans d’affaires et une analyse de documents tels que le registre des ventes, les antécédents en matière de crédits, etc. Les résultats de ces évaluations de la solvabilité dépendent dans une large mesure du degré de compréhension des investisseurs vis-à-vis des entreprises de la chaîne de valeur et de l’exactitude de l’évaluation des risques. L’attractivité financière est le plus souvent mesurée à l’aide de la méthode des flux de trésorerie actualisés pour évaluer les investissements ou les valeurs actuelles nettes (voir Encadré 29).

Un exemple d’attractivité financière de plusieurs segments de la chaîne de valeur de l’huile de palme au Nigeria est présenté à la Figure 12.

Figure 12 : attractivité financière des entreprises de la chaîne de valeur de l’huile de palme au Nigeria

Taux de rentabilité interne des investissements

Échéance Solvabilité des entreprises

1 – 23 % Jusqu’à 1 an Faible

Production primaire des fournitures principales (en l’occurrence la noix de palme)

4 – 9 % 2 à 5 ans Moyenne

Traitement (huile de palme, déchets)

5,5 % 2 à 5 ans Élevée

Traitement des produits secondaires (huiles spéciales, utilisation dans l’alimentation et les cosmétiques)

5 – 15 % 3 à 6 mois Élevée

Commerce, vente de gros et au détail

Moyenne

6.2 Risque financier : ces opérations de financement d’une chaîne de valeur, par des entreprises, des entrepreneurs privés ou des institutions financières, courent le risque que l’investissement ne soit pas aussi rentable que prévu voire, dans le pire des cas, qu’il soit perdu. L’investisseur peut ne pas réaliser de retour sur investissement (par exemple le paiement des intérêts dans le cas d’un crédit) ou sur le capital ou peut être confronté à des coûts de perception supplémentaires.

Le risque de défaut financier peut être associé à plusieurs facteurs de risque généralement contrôlés par la fonction de gestion des risques des banques et des autres investisseurs.

Risque d’approvisionnement : la production nécessite un approvisionnement continu en matières premières et en intrants (voir section 3.1). Si ces approvisionnements ne sont pas disponibles en quantité et facilement sur le marché, l'entreprise doit s’assurer qu’elle peut s’en procurer en quantité et en qualité suffisantes. Entretenir des relations contractuelles fixes avec des acheteurs constitue l’une de ces méthodes d’approvisionnement. Les entreprises peuvent même soutenir les fournisseurs en leur versant des

avances (en nature et en numéraire) et en s’impliquant dans le groupage et le transport des approvisionnements. Toutefois, il existe toujours un risque que les entreprises ne puissent pas se procurer les approvisionnements ou ne récupèrent pas les avances qu’ils versent aux fournisseurs dans la mesure où les producteurs peuvent décider de s’écarter du contrat convenu, par exemple en vendant à un autre acheteur qui propose des meilleures conditions.

Risques de production : cette section traite des risques inhérents au processus de production (voir section 3.2). Les machines peuvent se casser, des accidents peuvent survenir, les produits intermédiaires peuvent être abîmés ou volés. Le risque de production dépend de la qualité et de l’âge des équipements utilisés, de leur adéquation par rapport aux processus de production et du savoir-faire mis en œuvre pour leur utilisation. Dans la production de matières primaires, telles que les produits agricoles, la production est souvent sujette aux caprices du ciel et à la disponibilité fluctuante des intrants.

Risques liés aux ventes/au marché : les marchés des biens manufacturés peuvent être extrêmement instables. Les prix peuvent augmenter et baisser en fonction de la concurrence, de la disponibilité des produits et de leurs substituts et de la demande des consommateurs et des acheteurs. Les risques augmentent lorsqu'il existe peu d’informations sur le marché ou lorsque les marchés d’une région ne sont pas reliés aux marchés des autres régions. Les risques peuvent être réduits en favorisant une plus grande stabilité dans les relations entre fournisseurs et acheteurs.

Risque de gestion : une faible ou une mauvaise gestion peut entraîner une utilisation inefficace des matières et des processus ainsi que des pertes financières. Si la direction ne prend pas des

décisions prudentes ou adaptées, l'entreprise peut ne pas posséder la trésorerie adéquate pour remplir ses obligations financières, la rendant non-liquide ou insolvable. Indépendamment de la taille d’une entreprise, la direction doit s’assurer que l’activité s’adapte à l'évolution des conditions de marché et de l'environnement politique et juridique.

Autres risques : l’environnement politique et juridique est souvent source d’incertitude. Les entreprises peuvent avoir à se conformer à une nouvelle législation et les gouvernements peuvent définir des nouvelles normes et intervenir sur les marchés. La qualité des infrastructures, telles que les routes, l’approvisionnement en eau et en électricité, est un autre facteur de risque, tout comme la disponibilité de services de transport et de négoce.

Les outils d’analyse financière et d'évaluation financière suivent généralement la règle « à données inexactes, résultats erronés ». Bien que de nombreux analystes utilisent seulement un faible corpus d’informations, cette pratique n’est pas recommandée car l’analyse se voit alors réduite à l’échelle de l’entreprise individuelle. Les analystes doivent plutôt chercher à dresser un tableau complet de l’ensemble de la chaîne en tenant compte de l’interconnexion des entreprises qui la composent (voir l’exemple à la Figure 13). Les banques tendent à mener des analyses financières relativement techniques. Si, à l’aune de ces calculs, les

Nota bene : l’analyse financière incombe aux investisseurs. Le diagnostic doit seulement fournir les informations essentielles sur les risques dont les

investisseurs doivent tenir compte.

banques considèrent que les risques sont trop élevés, elles demandent des garanties supplémentaires telles que des sûretés réelles et des garanties de tiers.

Les risques financiers peuvent être atténués à l’aide de mécanismes qui contribuent également au bon fonctionnement des chaînes de valeur, en minimisant, par exemple, les risques d’approvisionnement et liés aux ventes via l’utilisation de contrats à terme ainsi que de produits d’assurance, de garanties et de sûretés réelles.

Encadré 30 : analyse des risques financiers dans la chaîne