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III. ANALYSE DES PARAMÈTRES DE CONCEPTION

3.2. A NALYSE GÉNÉRALE DES MISSIONS DE LA DNF

3.2.2. Analyse de l'existant

Forêt, chasse et surveillance

Analyse des domaines d'activités

Il est intéressant de remarquer que ce sont les domaines traditionnels comme la gestion de la forêt qui consomment le plus de temps. On constate également que la chasse et la surveillance restent des activités importantes (concernant la surveillance, principalement via les tournées de surveillance obligatoires). Le peu de temps consacré à la conservation de la nature comme à la gestion des loisirs traduisent le manque d'intégration de ces nouveaux domaines d'activités dans le travail quotidien des agents. Ce phénomène ne s’explique-t-il pas par l'absence d'une démarche de définition des priorités au sein de l'administration ?

Analyse des différentes activités

Eclairons ces données par les remarques des acteurs. Au coeur du métier de la DNF, le personnel estime que la gestion forestière ne bénéficie pas d'une politique cohérente et de moyens organisationnels en rapport avec son importance. Historiquement bien articulée, cette matière donne l'impression d'être délaissée dans certains cantonnements, et ce aux différents niveaux (services centraux, directions, cantonnements et triages) de l'administration. Si le martelage, la surveillance des exploitations et les travaux sylvicoles sont les activités prioritaires, de grands écarts se manifestent quant à la réalisation de ces activités. Aussi importante soit-elle, la chasse fait l'objet d'une importante charge administrative de travail, dans une perspective de contrôle plus que de gestion. Qu'elle soit formelle, comme c'est le cas avec les équipes de permanence mobile, ou plus informelle, dans le cas des différentes tournées de contrôle de terrain, la surveillance demande un gros investissement en temps mais est considérée comme peu efficace.

Le travail administratif

La place du travail administratif est intéressante à double titre. Ces données nous permettent de relativiser le sentiment de surcharge de travail administratif éprouvé par le personnel. En effet, le temps consacré à la partie administrative du travail des forestiers n'est pas encore majoritaire. Par contre, on comprend mieux ce sentiment de surcharge quand on constate que cette activité occupe plus de temps que des activités traditionnelles comme la chasse ou la surveillance.

Conservation de la nature

Le manque de définition de l'activité "conservation de la nature" et des obligations des services extérieurs qui s'y rapportent est une lacune qui peut être imputée aux services centraux. Cette compétence assez récente est encore très débattue quant aux formes qu'elle doit revêtir au sein de l'administration (les phénomènes de rejet ne sont pas rares), et on devine de façon générale que la politique de la DNF à ce sujet doit encore trouver ses assises.

A chaque échelon des services extérieurs, il y a un déficit de connaissance en conservation de la nature. Nombreux sont les fonctionnaires qui n'ont pas suivi de formation dans cette matière vaste et difficile pendant leurs études, ce champ de recherche étant relativement récent. En pratique, les priorités de ce domaine de compétence de l'administration ne sont pas perçues de manière uniforme au sein de l'administration.

La gestion des loisirs

Les données montrent une faible préoccupation pour les questions concernant la gestion des loisirs. Toutefois, le sentiment dominant parmi les personnes interviewées est celui d'un continuel accroissement. Cette contradiction apparente peut se comprendre quand on voit que cette activité nouvelle de type essentiellement administratif occupe autant de temps que les problèmes liés à la conservation de la nature. De plus, ce domaine fait l'objet d'interrogations à tous les niveaux de la structure. Les questions des compétences et de l'utilité fondamentale sont souvent posées : "Est-ce du ressort de la DNF ?", "Est-ce que cela sert vraiment ?", etc.

La gestion de la pêche

Le peu de temps consacré à l'activité pêche peut être expliqué par la création d'un service spécialisé dans ce domaine. Au regard du conflit de compétence potentiel, ce domaine est fortement délaissé par le personnel de terrain. Remarquons toutefois

que l'on pourrait se poser la question du temps effectivement consacré par la DNF à ce domaine avant la création de ce nouveau service.

Le cas du service de la pêche est un exemple qui permet d'éclairer un problème récurrent à la Division de la Nature et des Forêts. Ce problème concerne le manque

de clarté dans la répartition des tâches. Ce phénomène se manifeste généralement entre les services extérieurs et les services de supports (station de recherche, centrale, etc.). Cette lacune dans la définition des rôles et missions des différents niveaux de l'administration pousse les agents à donner leur propre définition de leurs missions. La non harmonisation des définitions connaît des effets pervers, telle la gestion

hétéroclite des territoires. Or, le citoyen est en droit d'attendre l'équité de traitement de ses administrations. Cette problématique est transversale à la DNF et nous aurons l'occasion d'y faire allusion à plusieurs reprises.

Conclusion

Ces éléments nous permettent enfin de souligner les conséquences de l'augmentation des domaines d'activités de la DNF. Les interviews témoignent du caractère polyvalent du travail de cette administration. En effet, la division territoriale de l'organisation s'oppose à la subdivision des tâches par spécialité. Dans ce contexte de polyvalence, un danger actuel est de pousser l'élargissement de ces dernières à l'excès. Si l'élargissement permet l'accomplissement d'un grand nombre de tâches, le risque d'un élargissement à l'extrême est le non accomplissement de certaines d'entre elles. En effet, l'accumulation des domaines d'activités accroît le nombre de tâches à effectuer et diminue donc le temps qui leur est attribué. Ainsi, l'étendue des activités de la DNF peut provoquer des effets pervers de deux types : soit l'accomplissement superficiel de l'ensemble des tâches, soit l'abandon de certaines d'entre elles.