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Pour mener à bien notre analyse, il est important de savoir ce que l’on recherche en lien avec notre problématique : « Dans quelles mesures le CG 54, en partenariat avec les

différentes entités offrant de l’APS sur le territoire de Nancy et couronne, pourrait favoriser l’accueil et l’intégration du public féminin en situation de précarité et de difficultés, issu des dispositifs « Sport et Insertion » et « Sport pour Toutes » au sein de leurs structures et ce, dans une perspective de bien-être et de santé globale ? »

En conséquence, les thèmes utiles, abordés au cours de nos entretiens semi-directifs pour tenter d’y répondre sont les suivants :

 Thème 1 : L’organisation de la pratique dans les associations sportives,

associations de quartier :

Sous-thème n°1 : les conditions de pratiques : types de pratiques, horaires, lieux de pratique, encadrement

Sous-thème n°2 : les modalités de pratique : adhésion, frais, facilités de paiement (aides financières)

 Thème 2 : Les représentations de la santé dans les disciplines sportives :

Sous-thème n°1 : les représentations des comités départementaux

Sous-thème n°2 : les représentations des associations sportives

Sous-thème n°3 : l’apport d’une pratique physique régulière sur la santé

(toutes entités)

 Thème 3 : Les freins à l’engagement dans une pratique physique régulière en

associations : (toutes entités exceptées les comités départementaux)

 Thème 4 : L’incitation à la pratique physique et sportive du public féminin

et des femmes en difficultés : (toutes entités exceptées population féminine

pratiquante des dispositifs)

Sous-thème n°1 : les actions mises en place en direction des femmes

Sous-thème n°2 : les actions pertinentes à développer en direction des

femmes en difficultés

Sous-thème n°3 : les messages d’incitation à la pratique de notre

public : les femmes en difficultés.

Deux questions se posent:

1) Quels propos ont été tenus concernant les thèmes qui nous intéressent ?

2) Quelles sont les différences et/ou points communs entre les discours des différentes personnes interrogées ?

Suite à la retranscription de nos entretiens, nous avons fait un travail d’analyse qui a débuté par une relecture attentive de chaque entretien qui, par la suite a débouché sur un découpage thématique (cf. ci-dessus). Cela nous a permis d’élaborer la construction de grilles d’analyse (disponibles dans les annexes du mémoire) et d’effectuer une double

analyse :

- horizontale : transversalité des thèmes abordés

- verticale : chaque thème est passé en revue à propos du discours de chaque personne interrogée

Ainsi, sur chaque thème, nous avons pu donc comparer les contenus des différents entretiens et repérer des points communs, des variations et des divergences.

Les résultats de notre analyse sont présentés ci-après et nous faisons le choix de les décrire par thèmes abordés, tout en précisant ceux qui sont transversaux entre les entités interrogées.

Par ailleurs, certaines informations contenues dans les entretiens et les grilles d’analyse n’ont pas été exploitées dans notre analyse de contenu car elles relèvent du domaine strictement informatif pour le service EPS du conseil général et ne présentent pas d’intérêt particulier quant à la réalisation de notre travail.

Thème 1 : L’organisation de la pratique en association sportive et

en association de quartier

Sous-thème 1 : les conditions de pratique :

La majorité des associations sportives rencontrées proposent deux types de pratique : en priorité, du sport de compétition et du sport de masse (pour tous) avec une orientation loisir. Les pratiques sportives proposées restent relativement centrées sur leur discipline. En effet, un club de basket propose uniquement du basket, un club de volley-ball va proposer du volley etc.…. En général, les clubs développent toute la section « baby » jusqu’aux sections compétitions et loisirs adultes.

Quelques uns déclinent leur discipline sous un aspect sport-santé, avec l’apparition notamment de pratiques orientées « fitness » ayant pour objectif l’amélioration de la forme et de la santé (cf. thème : Aspect santé dans la discipline).

Pour les associations de quartier, l’offre de types de pratiques est diversifiée et est multisports, notamment dans les MJC.

En ce qui concerne les horaires de pratique, les créneaux pour adultes ont lieu majoritairement en fin de journée et plus particulièrement le soir pour les structures du mouvement sportif, quelques pratiques ont également lieu le samedi en journée ou le dimanche matin. Alors que les associations de quartier proposent un éventail de créneaux horaires différent et répondant aux spécificités de notre public, notamment en termes de disponibilités. En effet, les MJC proposent de l’APS toute la journée et en soirée à différents moments ; les centres sociaux, quant à eux mettent en place ces créneaux de pratique pendant le temps scolaire et après 18h, de façon à permettre à un maximum de femmes d’accéder à une pratique physique.

En termes de localisation géographique et notamment d’accessibilité des lieux de

pratique, aucun problème ne semble être relevé puisque tous sont accessibles en

transport en commun, en voiture ou à pieds. La seule contrainte retenue consiste dans le fait qu’il ne faut pas que les infrastructures soient trop éloignées du domicile des pratiquantes pour éviter des problèmes de transport qui pourraient être trop long ou trop coûteux à la fois en termes d’argent et de temps.

Toutes les entités proposant de l’APS interrogées ont à leur disposition en tant que bénévole ou salarié un encadrement technique et pédagogique ayant des compétences reconnues soit au niveau fédéral (diplômes fédéraux), soit au niveau national avec les diplômes Jeunesse et Sports (brevets d’état). Le niveau d’encadrement peut être un élément rassurant pour notre public et les travailleurs sociaux qui les suivent et les accompagnent ; ce qui peut être, en outre, un élément influençant leur adhésion. Néanmoins, d’après les divers points de vue recensés au cours des entretiens, il semble qu’il faille former les futurs intervenants et approfondir la formation de ceux étant déjà sensibilisés à ce public défavorisé et en difficulté de manière à être le plus en adéquation avec leur spécificité mais aussi leurs attentes et besoins.

Sous-thème n° 2 : Les modalités de pratique :

Pour accéder à la pratique d’une APS en association, il existe certaines conditions à remplir. L’adhésion à une association implique de remplir une fiche de renseignements administratifs, fournir un certificat médical de non contre-indication à la pratique de l’activité ou disciplines associées et de régler des frais de cotisation comprenant un coût d’adhésion, un coût de licence et un coût d’assurance.

Les éléments financiers et administratifs peuvent être considérés comme une contrainte supplémentaire dans l’engagement dans une activité physique pour les personnes en difficultés. Le fait de devoir fournir des renseignements sur sa vie et sa façon de vivre ne va pas forcément de soi pour notre public, même si ces éléments restent confidentiels au niveau du comité directeur de l’association. Il n’est pas aisé d’admettre pour notre public « qu’il ne se considère pas comme tout le monde » (centres sociaux), qu’il est en difficultés et dans le besoin.

Concernant le fait de « fournir un certificat médical, cela implique d’aller chez le

médecin et de payer une consultation (23 € ) non remboursable par la sécurité sociale. Cela semble être aussi une barrière, même si malgré tout le médecin peut faire passer cet acte sous une consultation traditionnelle. Encore faut-il que le praticien soit d’accord ou le propose de lui-même, ou faut-il encore que les personnes concernées sachent qu’il existe cette possibilité d’arrangement ».(toutes entités)

Le montant des cotisations varie en fonction des disciplines pratiquées : cela varie d’environ 26 € à 200 € , assurance comprise pour l’année ; le montant moyen se situant autour d’une centaine d’euros. Au regard des tarifs pratiqués dans les clubs et associations affiliés à des fédérations sportives et du manque de moyens financiers de notre public, il parait évident que les personnes en difficultés trouvent que le coût d’une adhésion reste trop coûteuse et par conséquent, cela ne les incite pas à adhérer à une activité physique.

Toutefois, et dans un objectif de permettre l’accès au sport au plus grand nombre, le mouvement sportif semble capable de s’adapter en mettant en place soit des facilités de

paiement (étalement ou fractionnement du règlement en 3 – 4, voire 5 fois pour

certains) ; soit des cotisations différenciées en fonction des publics (étudiants, chômeurs, salariés, enfants, familles nombreuses, au cas par cas) ; soit des tarifs dégressifs à partir de 2 adhésions ; ou des cotisations divisées par deux (50 € au lieu de 100 € par exemple), ce qui implique un coût financier pour le club ou l’association puisque la moitié de la cotisation reste à sa charge ; ou encore se basent sur le quotient familial (même fonctionnement que la CAF) avec présentation de justificatifs ; certains sont même capables de faire de la gratuité pour les publics (étudié au cas par cas) qui n’ont pas les moyens et qui ne bénéficient d’aucune aide.

Le règlement sous forme de tickets sport, chèques vacances, de bons CAF et le Pass Sport et Culture (- de 26 ans) sont également acceptés. Le dispositif d’aide à la licence du conseil général pour les personnes en difficultés « Cap Sport 54 », actuellement suspendu pour des raisons de refontes, était lui aussi accepté pour le règlement de la cotisation.

Thème 2 : Les représentations de la santé dans les disciplines

sportives

Sous-thème n°1 : Les représentations des Comités Départementaux :

La question de la santé est souvent prise en compte au sein des CD au sens strict et médical du terme, c’est-à-dire que la santé des pratiquants est une préoccupation principale et primordiale liée premièrement au respect des normes fédérales c’est-à-dire par la présentation d’un certificat médical de non contre-indication à la pratique, mais aussi par une obligation de suivi médical des compétiteurs, se traduisant par le passage de visites médicales, ainsi que par la présence de médecins lors de compétitions ou au sein des clubs. Deuxièmement, le thème de la santé est abordé sous la forme d’une sensibilisation et d’information à la pratique et plus spécifiquement à la préparation physique ou aux conditions d’entraînement.

La santé semble se positionner également dans l’essence mêmes des disciplines. Par exemple, un art martial exige de consentir à une certaine discipline comme le respect de soi, le respect d’autrui, l’hygiène de vie et notamment, dans l’intention de devenir des « citoyens responsables bien dans leur peau et bien dans leur tête » (CD Karaté).

La plupart des CD n’ont pas de projet bien précis sur cette thématique, mis à part le comité de Handball qui a, par exemple, organisé des manifestations intitulées : « Bien manger, c’est bien jouer ! », sur tout le département avec un discours axé sur les règles de la pratique sportive en évoquant la nutrition, l’effort physique, l’hydratation et la récupération.

En outre, le comité de l’UFOLEP, quant à lui, prend part à l’opération « Sentez-vous sport, santé vous bien ! » et propose des expositions lors de manifestations sportives sur des thématiques liées au sport, à la santé et à la prévention (prévention et lutte contre le dopage par exemple). Les activités les plus développées en termes de licenciés féminines adultes au sein du comité sont les activités physiques d’entretien comme le fitness, le stretching etc.… Il paraîtrait donc intéressant pour le comité d’exploiter ce constat et d’envisager de décliner la question du sport-santé parmi leurs objectifs.

Deux des comités pour qui la question de la santé est prise en compte dans sa globalité sont l’Education Physique et Gymnastique Volontaire (EPGV) et l’Education Physique du Monde Moderne Sport pour Tous (EPMM Sport pour Tous). En effet, l’EPGV revendique la santé par l’activité physique, c’est son concept et sa force. Il s’exprime dans la lutte contre la sédentarité et le développement du sport à tous les âges. Et l’EPMM aborde la santé de manière explicite au regard des programmes qu’il propose en direction des publics ayant des problèmes de santé (programme P.I.E.D, programme Diabète Action par exemple).

Enfin, pour le CD de Canoë-kayak, « la question de la santé fait partie de son projet de

développement, notamment dans le domaine de la prévention et de l’éducation à la santé ». Il est également enclin à favoriser par le biais de la communication des

Même si le comité n’a pas de projet précis concernant « l’axe santé par l’activité

physique », il est considéré comme « un fil rouge transversal à toutes les actions entreprises » et qui serait susceptible de se décliner plus précisément dans ses objectifs.

ANALYSE CD : Pour le moment, la question de la santé reste très peu évoquée parmi les

objectifs des comités départementaux. En effet, l’aspect santé de la pratique physique est abordé prioritairement sur le plan médical, ce qui semble relever d’une certaine logique puisqu’à l’heure actuelle, la plupart des gens ont une approche médicalisée de la santé. Elle semble plutôt exprimée de manière implicite, comme un fil conducteur à travers les différents projets et actions que les CD mènent sur le département. Malgré tout, la santé n’est pas un objectif prioritaire, ce qui l’est pour les comités, c’est la compétition et le haut niveau. Quelques projets commencent néanmoins à émerger du fait de l’implication de certains comités tels que l’EPGV, l’EPMM qui, en s’imprégnant des dernières

recommandations quant aux bienfaits d’une pratique physique régulière sur la santé, émanant du ministère des Sports, en font la partie prenante de leurs comités.

Sous-thème n°2 : Les représentations des associations sportives :

La question de la santé est abordée au sein des associations sportives de manière implicite, en ce sens où « elle ne fait pas partie de leurs objectifs prioritaires »

(associations sportives). Elles sont plutôt préoccupées et centrées sur l’augmentation de leur nombre de licenciés et l’organisation de compétitions. Néanmoins, elle se décline de manière plus explicite dans les entraînements et plus spécifiquement dans « les

explications concernant l’intérêt et des enjeux de l’échauffement, ou de la bonne posture pour la réalisation d’un geste technique par exemple, mais également au travers de conseils sur l’alimentation, l’hydratation ». Quelques recommandations concernant la

notion d’hygiène sont prodiguées par les éducateurs sportifs qui, mettent en place ces principes de bonnes pratiques au cours de leurs interventions.

Les clubs ont une approche médicale de la santé dans leur discipline qui passe

spécifiquement par le respect de la charte santé des fédérations. Elle est présente dans le « suivi médical des athlètes et des licenciés avec l’intervention d’un médecin et d’un kiné

au sein des clubs, ainsi que dans la remise d’un certificat médical de non-contre-indication à la pratique »(associations sportives). Quelques fois, les préparateurs

physiques sont sollicités sur cet aspect santé par les pratiquants. Ils ont donc pour rôle de les informer et les conseiller.

Au sein des associations sportives, le discours tenu en termes de santé dans la discipline est un discours global, plus général de l’activité en elle-même : respect des règles d’éthique, informations sur les bienfaits du sport en termes de santé et d’entretien ainsi que sur les pratiques addictives et le dopage.

En outre, il semble que le développement de l’aspect santé dans la pratique passe par la section « loisir » des clubs. L’intérêt est d’intégrer la population âgée de plus de 18 ans dans l’activité physique sous la forme de pratique de loisirs, de bien-être et de santé et non pas de compétition (cas du Badminton Nancy Villers, Boxe Française Vandoeuvre, CKCNT, COS Villers Athlé). Pour ces clubs, le développement d’un concept « santé, loisir, bien-être » a comme objectif de « répondre à une demande de la population » (association sportive) en organisant, entre autre, des créneaux encadrés orientés sport-santé toute l’année.

Quelques propositions de pratiques sport-santé commencent par ailleurs à émerger. C’est le cas de la savate forme, du body karaté, du fit-ping, de la marche nordique, du running. Les clubs ont pour objectif de permettre au public de se faire plaisir dans leur activité afin de ressentir un certain bien-être.

Une association sportive se démarque davantage des autres associations rencontrées concernant cet aspect santé dans la discipline. Il s’agit, entre autre, de l’ASPTT

Omnisport. Même si elle n’a pas de politique interne sur cet axe mais elle se pose dans une démarche d’accompagnement et de sensibilisation de la population à la prévention et à l’éducation à la santé par le sport et ce, au travers d’actions spécifiques telles que la participation à « Octobre Rose », l’organisation d’actions en escalade pour la recherche thérapeutique ou encore un match de handball pour des hémophiles.

ANALYSE CLUBS :Pour la majorité des clubs, la pratique d’une activité physique ne compte pas parmi leurs objectifs prioritaires en termes de bénéfices pour la santé de leurs pratiquants, mais elle est diluée dans leurs objectifs. Ce qui les intéresse au travers de la bonne santé de leurs athlètes, c’est la réalisation de la meilleure performance possible lors de compétition. Le suivi médical mis en place ainsi que les recommandations faites à l’entraînement servent en partie à prévenir les éventuelles blessures ou traumatismes. Les clubs ont une approche très physique et médicale à la fois de leur discipline et de la santé de leurs compétiteurs.

Sous-thème n° 3 : L’apport d’une pratique physique régulière sur la santé :

Les diverses personnes rencontrées au niveau du mouvement sportif, au niveau des associations de quartier, ainsi qu’au niveau de la population féminine pratiquante se rejoignent sur les avantages d’une pratique physique régulière.

Néanmoins, des différences de perceptions de ce que peuvent être ces gains pour le public féminin et plus spécifiquement pour le public féminin en difficultés apparaissent.

En effet, « la pratique d’une APS procure un certain bien-être à la fois physique et

mental qui fait partie de la discipline. Le sport permet également de connaître son corps dans sa globalité et plus spécifiquement une connaissance de soi à travers sa propre personne ». (associations de quartier et sportives)

Certaines personnes ont également mis en évidence le fait qu’une activité physique régulière permet de diminuer ou d’éviter la prise de médicaments et d’augmenter son espérance de vie : « en ayant une hygiène de vie, on va très loin dans la vie sans avoir

besoin de médicaments. » (CD) Pour d’autres, l’activité physique semble donc être

considérée comme un traitement ou un adjuvant thérapeutique de certaines maladies en agissant sur leurs facteurs de risques.

Le sport contribue largement à la santé, à travers la lutte contre la sédentarité et la prévention de maladies chroniques (obésité, diabète de type 2, ostéoporose, apparition de certains cancers, démence, dépression…).

Certaines entités du mouvement sportif sont très portées sur les impacts de la pratique régulière d’une activité physique sur la santé et tentent de développer des actions de santé en ce sens et en lien avec les notions de « bien-être social et psychique », comme le fait de « pratiquer en groupe », de « rencontrer d’autres personnes », de « sortir de chez soi,

de son quotidien et de ses problèmes, se détendre, décompresser, se changer les idées ».

(toutes entités)

Pour d’autres personnes interrogées du mouvement sportif, le sport a une incidence sur le ralentissement du déclin fonctionnel en participant à l’amélioration et à l’entretien de la condition physique et notamment en termes d’endurance cardiorespiratoire, de force et endurance musculaires, de souplesse et de composition corporelle : « le sport participe a

un maintien de l’activité en règle générale car si on ne fait rien, on risque une décadence, alors que si on s’entretient et qu’on pratique une activité physique, on a les avantages d’un maintien corporel. » (CD)

Les associations de quartier évoquent une contribution au bien-être et à l’entretien

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