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Chapitre 2. Caractéristiques géographiques, géologiques et hydrogéologiques de

IV. Hydrogéologie

IV.3. Analyse des données piézométriques

De nombreux documents, la plupart non publiés, décrivent la piézométrie de la nappe alluviale du Var. Ils fournissent des informations complémentaires aux données structurales, notamment sur l’aspect quantitatif des relations entre la nappe, la rivière et le substratum.

IV.3.1.Chroniques piézométriques

Un réseau de piézomètres dans la basse vallée du Var a été mis en place en 1970. Le suivi a malheureusement été interrompu en 1994 sur la plupart des appareils (sauf le piézomètre P2). Actuellement, 13 piézomètres sont suivis quotidiennement le long de la vallée du Var (carte de localisation : Figure 2. 6). Ce réseau est équipé par le Conseil Général des Alpes-Maritimes et l’Association de la Nappe du Var (ANV) centralise les informations relevées par le Bureau de Recherche Géologique et Minière (BRGM).

On remarque très nettement que l’écart entre hautes et basses eaux est beaucoup plus fort à l’amont que dans les zones intermédiaires et aval (Figure 2. 7 et 5). Au niveau du piézomètre P2 (en amont), elles sont de l’ordre de 10m, tandis qu’au P16 (en aval) elles sont environ de 2m (Figure 2. 7). Cette différence est attribuée au fait qu’à l’aval, les apports latéraux atténuent les variations, mais aussi au rôle régulateur des seuils. Cependant, on voit sur la Figure 2. 7 que cet écart est déjà visible avant

1972, début de la construction du 1er seuil, et que le seuil 16 mis en place à partir de 1985 n’a pas diminué significativement les variations au piézomètre P2. Sur cette figure, on voit également une période de baisse piézométrique depuis le début des mesures jusqu’en 94, qui peut être reliée à la baisse de la nappe lié au surcreusement du lit du Var ainsi qu’à la période de sécheresse de 1980-1990 (Fandel et al., 2009). Un rapport du BRGM conclut que la recharge liée à la crue de novembre 1994 et à l’épisode pluvieux qui l’a précédée (de fréquence centennale) n’ont pas eu une influence très importante sur la recharge de la nappe, avec un gain résiduel un an après de + 2,2m au piézomètre P02 et de+ 0,4m au P04 (Bel, 1995). Cependant, on note sur la chronique du P16 (Figure 2. 7), une remontée significative après 1994. Celle-ci pourrait être due à une réalimentation par le Var, suite à la disparition des seuils 2 et 3, mais cette remontée apparaissant après une interruption des mesures pendant 1 an, on peut plutôt supposer que le nivellement du piézomètre a été refait ce qui décalerait l’ensemble des valeurs.

La Figure 2. 8 présente la chronique pour l’ensemble des piézomètres de la basse vallée du Var disponibles pendant la période de janvier 2007 à janvier 2010. Les précipitations sont mesurées à Nice (station MétéoFrance Nice Aéroport). Les variations piézométriques suivent la pluviométrie et l’évolution du débit. Tous les piézomètres suivent des évolutions parallèles. Cependant, comme sur la Figure 2. 7, nous voyons nettement la différence entre la zone amont (piézomètres P37, P2, P38) avec un battement entre l’étiage et les hautes eaux de 5 à 10 m, et le reste de la vallée. Les piézomètres P33bis et P40bis, localisés respectivement en rives droite et gauche au niveau de la zone artisanale de Carros, montrent des variations plus faibles de l’ordre de 1m, tandis qu’à l’aval de cette zone, les variations annuelles de piézométrie sont de l’ordre de 2 à 2,5 m. A l’aval, on voit deux périodes de hautes eaux : à la fin du printemps et pendant l’hiver et deux périodes de basses eaux : au début du printemps et pendant l’été.

Figure 2. 6 : Carte de localisation des piézomètres du réseau ANV (document BRGM)

Figure 2. 7 : Variations piézométriques de 1970 à janvier 2010 pour les piézomètres P02 - secteur amont et P16-secteur aval, en m NGF (Données Conseil Général 06, Association Nappe du Var).

Figure 2. 8 : Variations piézométriques de janvier 2007 à janvier 2010 de l’ensemble des piézomètres de la basse Vallée du Var. Les courbes en noir correspondent aux piézomètres de la rive droite, et celles en bleu aux piézomètres de la rive gauche. (Données Conseil Général 06, Association Nappe du Var). Les dates des campagnes de prélèvement sont indiquées en bas. Cette figure est également présentée dans la publication

IV.3.2.Cartes piézométriques

Des cartes piézométriques ont été établies dans la basse vallée du Var à différentes périodes. Sont présentées les cartes d’avril 1975 et d’octobre 1975 (réalisées par la CIPALM) à partir du confluent Var Estéron, sur la Figure 2. 9, et les cartes d’avril 1994 (réalisée par Yves Guglielmi pour le compte de la DDE des Alpes Maritimes) et d’octobre 1999 (réalisée par Magalie Hochart pour la DDAF), présentées en Figure 2. 10, à partir du confluent Var-Vésubie. L’objectif est de comparer la piézométrie de la nappe alluviale en étiage et en hautes eaux, à différentes époques.

En 1975, seuls les seuils 1 à 7 étaient construits. D’après la CIPALM, la situation d’avril correspond à une période de hautes eaux, et celle d’octobre, une période de basses eaux. Cependant, sur le suivi piézométrique du piézomètre P16, on voit que les côtes sont identiques aux deux dates. La comparaison des deux cartes piézométriques de 1975 ne montre pas de différence significative des écoulements souterrains entre la période dite de hautes eaux et celle d’étiage. Les courbes proposées par les auteurs permettent les interprétations suivantes. Au niveau du confluent Var Estéron, le Var alimente la nappe en rive droite, tandis que celle-ci est drainée en rive gauche. Des apports latéraux sont localisés en rive droite au pied du village de Carros et en amont du seuil 7, et dans une moindre mesure en rive gauche à Castagniers, vers l’arrivée du vallon de Porquier. Ces apports semblent légèrement plus importants en période de hautes eaux. La circulation des eaux entre les seuils 7 et 2 est très influencée par les seuils qui viennent alors d’être construits. En aval, vers Lingostière, le Var alimente la nappe, de façon encore plus importante en hautes eaux. Un apport latéral en rive gauche semble alimenter la nappe dans le secteur de St-Isidore, ainsi que sur la bordure sud des poudingues. Un drain parallèle au Var situé plus à l’est est clairement visible, ce qui correspondrait à l’axe de surcreusement de la vallée.

Les seuils 8, 9 et 10 ont été construits en 1980 et le seuil 16 en 1987. La carte de mars 1994 a été réalisée pendant une période de basses eaux (Guglielmi, 1994). En octobre 1999, la carte a été réalisée après la période d’étiage, pendant la remontée automnale (Figure 2. 10). On peut comparer cette situation avec la précédente, tout en sachant qu’à l’automne 94, une crue importante a détruit les seuils 2 et 3 et a modifié le lit du fleuve.

Les différences entre les cartes de 1994 et 1999 portent sur l’importance des apports latéraux. En hautes eaux (septembre 1999), l’alimentation par les poudingues à l’amont du pont de la Manda et le long de la route de la Baronne semble plus important. En étiage, on remarque un apport latéral au sud des Plans-de-Gattières où les calcaires affleurent, et dans la partie aval en rive gauche, l’arrivée latérale semble plus marquée. Par rapport aux cartes de 1975, on ne retrouve pas l’arrivée en rive droite au pied de Carros : les seuils ont pu favoriser l’alimentation par le Var ou bien l’aménagement de la zone d’activité de Carros a entraîné une imperméabilisation des surfaces diminuant ainsi les apports par le ruissellement ou les écoulements de subsurface en provenance des coteaux.

Figure 2. 9 : Carte piézométriques de avril (hautes eaux selon la CIPALM) et octobre 1975 (Basses eaux) (numérisées d'après document les cartes réalisées par la CIPALM). Les sites de mesure sont marqués par

Figure 2. 10 : Cartes piézométriques de mars 1994 et d'octobre 1999, réalisées respectivement par Y. Guglielmi et M. Hochart (DDAF). Les sites de mesure sont marqués par les points noirs. La carte

Figure 2. 11: Piézométrie de la nappe profonde au droit de la plate-forme aéroportuaire (tiré de H2EA et Mangan, 2010)

Des cartes piézométriques de la nappe profonde au niveau de l’aéroport (Figure 2. 11) montrent un bombement piézométrique au centre de la plate-forme qui suggère un apport d’eau par la nappe des poudingues. La nappe profonde est intensément exploitée et d’ores et déjà des indices de contamination marine ont été détectés, notamment une augmentation de la conductivité électrique de l’eau. Si l’apport par les poudingues peut limiter la propagation du biseau salé, la nappe profonde reste tout de même très vulnérable.

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