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Analyse de l’ambiance urbaine par des parcours commentés

Stade Pierre Quinon, un rez-de-chaussée en

5.2 Analyse de l’ambiance urbaine par des parcours commentés

Parmi les six parcours commentés que j’ai effectués, dont deux de nuit, j’ai pu relever de nombreux points communs. De manière générale, au début du parcours, lorsque le stade n’est pas encore visible, les personnes interviewées ne savent pas trop de quoi parler. Elles évoquent la végétation qui rend la rue plus agréable, le boulevard qui est assez large… puis, pour celles qui connaissent déjà cette rue, abordent la ques- tion du stade. Le fait qu’elles en parlent avant même de le voir montre bien l’impor- tance que le stade occupe dans cette rue. Il apparaît comme un des éléments essentiels de la rue, voir du quartier. Concernant les personnes qui empruntent ce boulevard pour la première fois, la silhouette du stade au loin intrigue et les interviewés se posent alors des questions quant à la nature du bâtiment.

En arrivant en face du stade, toutes les personnes interviewées ont tourné la tête et affirment regarder régulièrement ce qui se passe à l’intérieur : « Ça m’occupe sur le chemin du retour » (Julien), « J’aime bien regarder ce qui se passe dans le gymnase » (Thibault), « J’ai plusieurs amis qui s’entraînent ici, alors je regarde si je les vois » (Auré- lie). Bien que certaines évoquent l’idée d’aménager un espace extérieur pour regarder les compétitions depuis la rue (« Il faudrait rajouter un banc à l’extérieur et on pourrait se poser là quand il fait beau pour regarder une compétition, plutôt que d’être enfermé à l’intérieur. » Jéromine), la plupart sont pressées lorsqu’elles empruntent ce chemin et se contentent simplement de tourner la tête à hauteur du stade sans s’y arrêter.

Comme l’évoque Aurélie (« C’est marrant de marcher le long du stade parce que d’un côté il y a les voitures qui circulent vite et de l’autre côté les athlètes… et nous on se retrouve au milieu et on prend notre temps. »), plusieurs rythmes se mêlent le long de ce boulevard. En marchant le long du trottoir, le piéton se retrouve entre le flux des voitures et les athlètes. Bien que les flux entourant le piéton soient assez cadencés, celui-ci ne semble pas accélérer son allure, au contraire, il se pose comme spectateur, et va même ralentir sa vitesse de marche. Il devient en quelques sortes le spectateur d’une « course urbaine » entre les voitures, les vélos et les athlètes. Le flux des piétons est présent sur plusieurs trajectoires, toutes situées entre la route et la piste d’athlé- tisme : le trottoir, le chemin en contre bas de la route le long du bandeau vitré et le chemin intérieur qui lui aussi longe le bandeau vitré. Comme s’il s’agissait de gradins extérieurs, le piéton peut choisir s’il veut être au plus près des sportifs ou alors plus éloigné mais avec une vue plongeante sur l’activité intérieure du bâtiment.

Les cyclistes ne prennent pas la position de spectateur, contrairement aux piétons. En effet, j’ai pu interroger quelques personnes qui traversent régulièrement le boulevard en vélo et la majorité disent ne pas regarder l’activité qui se déroule dans le stade. J’ai notamment pu effectuer un parcours commenté avec une personne qui pensait très bien connaître ce boulevard puisqu’elle y passe tous les jours en vélo. Lors de l’entretien, elle parcourait pour la première fois le boulevard à pied : « Là je découvre un bel ensemble, les couleurs sont attirantes ! C’est la première fois que je viens à pied.

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D’habitude, je viens en vélo, et c’est vrai que je ne l’avais pas remarqué avant. Quand je suis en vélo, en descente ça va vite, et quand ça monte je suis concentré. » (François). La mise en spectacle du sport que propose le stade paraît donc avant tout être destiné aux piétons. Le fait que le boulevard soit en pente semble exclure les cyclistes du rôle de spectateur. Lorsque les cyclistes sont le plus proche du stade, ils sont en pleine montée, ils regardent en face d’eux et sont concentrés. Ils ne prennent généralement pas le temps de regarder aux alentours.

Cependant, les piétons ne sont pas les seuls spectateurs. J’ai pu remarquer, en prenant le bus qui passe devant le stade, que quelques personnes, situées à proxi- mité de la vitre côté stade, tournaient la tête vers le stade. Mais lorsqu’après je leur demande ce qu’ils ont pu voir à l’intérieur de la salle de sport, ils disent ne pas avoir eu le temps de bien distinguer le sport pratiqué. Le degré d’observation diffère alors de celui du piéton.

De nuit, le stade prend encore plus d’importance, que ce soit pour les piétons ou les automobilistes. Le boulevard étant assez sombre la nuit, tout ce qui apporte de la lumière est mis en valeur. Lors des parcours commentés, j’ai pu remarquer que trois points lumineux attirent l’attention des passants : le panneau publicitaire, la station- service et le stade. Ainsi, seule la lumière du stade suffit a attiré l’attention et animer la rue, qu’il y ait une activité qui se déroule à l’intérieur ou non. De plus, la lumière intérieure du stade additionnée aux couleurs de la piste d’athlétisme, apporte une ambiance particulière et intrigue d’autant plus les passants et les automobilistes. Sur les deux parcours commentés de nuit, l’un a d’abord cru à des terrains de tennis (« La première fois que je suis venue ici, c’était en voiture et j’ai d’abord cru que c’était des terrains de tennis à cause de la couleur bleue. » Jéromine), l’autre à une piscine (« Ah… c’est quoi le bâtiment là-bas ? Une piscine ? » Maxime). De par sa lumière intérieure, le stade se remarque de loin. Ainsi, de nuit, le stade prend encore plus d’importance que de jour et devient, en plus d’une animation, un point d’appel lumineux depuis les extré- mités du boulevard.

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De nuit, le stade éclairé fait office de point d’ap- pel lumineux dans le quartier.

Photo prise par Maxime, 20ans, lors du par- cours commenté.

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