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Analyse écologique des espèces d’intérêt communautaire

Dans le document DOCUMENT D'OBJECTIFS FORET DE SILLE (Page 88-93)

3. ANALYSE ECOLOGIQUE ET SOCIO-ECONOMIQUE, DEFINITION DES ENJEUX ET DES

3.1. E VALUATION DE L ' ETAT DE CONSERVATION DES HABITATS ET ESPECES

3.1.3. Analyse écologique des espèces d’intérêt communautaire

Lucane cerf-volant (Lucanus cervus) Code Natura 2000 1083 France Site

Danger de disparition Statut de protection

Vulnérable Directive Habitats : Ann. II

Rare Convention de Berne : Ann. III

Caractéristiques régionales   Protection nationale Valeur écologique

En France, son aire de répartition est large puisqu’elle correspond approximativement à celle des chênes.

Du fait de son importance dans la décomposition de la partie hypogée des arbres feuillus, cette espèce, indicatrice de la présence de souches et arbres dépérissant, atteste d'un bon fonctionnement des écosystèmes forestiers.

Menaces

L’espèce ne semble pas menacée à l’échelle nationale même si certaines pratiques agricoles tendent à diminuer les populations (élimination des haies).

Etat de conservation et évolution

Sur le site Natura 2000, cette espèce semble correctement représentée dans les secteurs où elle doit se trouver (hors plantations de résineux), même si aucune étude scientifique n'a été engagée sur cette espèce. La présence de vieux arbres et de souches (notamment les chênes) devra permettre d'assurer sa conservation.

Cordulie à corps fin (Oxygastra curtisii)

Code Natura 2000 1041 France Site

Danger de disparition Statut de protection

Vulnérable

 

Directive Habitats : Ann. II et IV

Rare Convention de Berne : Ann. II

Caractéristiques régionales Protection nationale

Valeur écologique

Cette espèce est considérée comme vulnérable en France. Très dépendante de la qualité des eaux, elle a souffert de la dégradation de ces biotopes.

Menaces

Cette espèce ne paraît pas encore très menacée dans le Sud et l'Ouest du pays malgré une dégradation notable de ses habitats lotiques, principalement à proximité des grandes agglomérations. Cependant, elle semble "profiter" de certains plans d'eau d'origine anthropique qui constituent d'une certaine manière, des milieux de substitution. Les risques de diminution ou de disparition des populations relèvent principalement de 3 facteurs :

- des modifications écologiques naturelles,

- des agressions anthropiques directes sur son habitat (rectification de berges avec déboisement, entretien ou exploitation intensive de zones terrestres riveraines),

- pollutions des eaux résultant de différentes activités humaines.

Sur le site, nécessitant d'habitats aquatiques bordés d'une abondante végétation aquatique et riveraine, l'artificialisation des berges et leur fréquentation ne lui conviennent pas.

Etat de conservation et évolution

Inféodée aux milieux humides, cette libellule est régulièrement observée dans le secteur des étangs, là où les berges "naturelles" sont conservées et peu fréquentées.

Ecrevisse à pattes blanches (Austropotamobius pallipes)

Code Natura 2000

1092

France Site

Danger de disparition Statut de protection

Vulnérable

 

Directive Habitats : Ann. II et IV

Rare Convention de Berne : Ann. III

Caractéristiques régionales Protection nationale

Valeur écologique

L’Ecrevisse à pattes blanches est un véritable indicateur de la qualité de l’eau d’un ruisseau. Elle est sensible à toute dégradation de son milieu.

Autrefois abondante, cette espèce semble en déclin dans de nombreuses régions de plaine. Elle peut-être considérée comme menacée à long terme. Ainsi en Normandie, elle est surtout présente en amont des bassins versants dans les secteurs peu anthropisés (forêts essentiellement).

Menaces

Elle souffre aujourd’hui principalement de la concurrence avec l’Ecrevisse américaine, espèce exotique introduite et qui exploite les mêmes zones d'habitats que l'Ecrevisse à pattes blanches. Cette Ecrevisse exotique n'est pour l'instant pas présente sur le site. Les barrages, rectification de cours d’eau… sont fatales pour les populations endémiques. En effet, la moindre perturbation physique ou chimique du cours d’eau fragilise et même peut condamner les populations d’Ecrevisses à pattes blanches. La présence de rats musqués accentue la prédation particulièrement sur les jeunes individus.

Enfin les populations ont sévèrement été affectées par l'apparition de deux maladies à la fin du 19ème siècle : l'aphanomycose, ou peste des écrevisses, et la télohaniose, ou maladie de porcelaine.

Etat de conservation et évolution

De belles populations ont été observées dans le ruisseau de Roullée (5 individus/m²) ce qui laisse supposer que cette espèce est encore bien implantée sur le secteur. La diversité des classes de taille traduit une reproduction régulière. Cependant, l'Ecrevisse à pattes blanches est absente des autres cours d'eau du site Natura 2000 et au niveau régional, ses populations décroissent chaque année. La préservation de cette population est donc primordiale.

Elle est l'espèce "emblématique" du site Natura 2000.

Chabot (Cottus Gobio)

Code Natura 2000

1163

France Site

Danger de disparition Statut de protection

Vulnérable Directive Habitats : Ann. II

Rare

Caractéristiques régionales

 

Valeur écologique

Espèce très sensible à la qualité des eaux, le Chabot affectionne les cours d'eau naturels et diversifiés à fort courant et à fond caillouteux ou grossier offrant un maximum de caches. Il colonise les ruisseaux en compagnie des truites et correspond aux cours d'eau classés en première catégorie piscicole.

Menaces

L'espèce est très sensible à la modification des paramètres du milieu, notamment le ralentissement des vitesses de courant, l'augmentation de la lame d'eau (barrages, embâcles), l'apports de sédiments fins, le colmatage des fonds, l'eutrophisation, la vidange des plans d'eau, la pollution, les recalibrages …

Les divers polluants d'ordre chimique, notamment issus des pratiques agricoles (herbicides, pesticides, engrais) ou industriels entraînent des accumulations de résidus qui provoquent une baisse de fécondité, une stérilité ou la mort des individus (cahiers d'habitats).

Etat de conservation et évolution

Moins sensible que l'Ecrevisse à pattes blanches pour la qualité physico-chimique de l'eau, le Chabot n'en

Triton marbré (Triturus marmoratus)

France Site

Danger de disparition Statut de protection

Vulnérable

 

Directive Habitats : Ann. IV

Rare Protection nationale

Caractéristiques régionales Valeur écologique

Présent uniquement dans l'Ouest armoricain, cette espèce est ici proche de sa limite Est de répartition.

C'est une espèce "prioritaire", inscrite à l'annexe IV de la directive habitats et dans le plan d'action pour les amphibiens et reptiles de France (Ministère de l'environnement, 1996). C'est le triton le plus menacé du Parc Normandie-Maine. En forêt de Sillé, il pourrait occasionnellement se rencontrer dans toutes les parcelles, en phase terrestre. (Stallegger, 2000).

Menaces

Les principales menaces concernent la destruction de son habitat de reproduction qu'est la mare que ce soit par les travaux forestiers, par colmatage ou par détérioration de la qualité de l'eau. En effet, le Triton marbré est exigeant sur la qualité de l'eau, et préfère de loin les eaux acides. Les mares de tourbières ne lui font pas peur. C'est aussi un triton qui parcourt des distances terrestres considérables. Après la reproduction, il peut en effet aller marauder dans les bois à plus d'un kilomètre de son point d'eau. Il est aussi exigeant sur la qualité de son environnement terrestre que celle de la mare. C'est un triton du bocage armoricain, des landes atlantiques, des forêts acides dégradées, des futaies de feuillus ou mixtes avec résineux. Il aime avant tout les terrains accidentés et fuit les plaines.

Etat de conservation et évolution

Un seul point de reproduction, très ciblé hors du site Natura 2000 (parcelle 539) a été découvert en 2000.

Il est vraisemblable que le Triton marbré existe dans d'autres secteurs de Sillé, par exemple dans certaines queues d'étangs. Il devra être préservé. De nouvelles mares devront notamment être créées afin d'accueillir cette espèce qui régresse sur l'ensemble du bocage et de la région. En effet, l'absence de grandes mares est peu favorable à l'espèce (Stallegger, 2000).

Grenouille agile (Rana dalmatina)

France Site

Danger de disparition Statut de protection

Vulnérable Directive Habitats : Ann. IV

Rare

Convention de Berne : Annexe II

Caractéristiques régionales

Valeur écologique

Si la Grenouille agile est une espèce commune en Sarthe, elle est par contre rare dans les forêts du massif armoricain, même si elle s'y rencontre occasionnellement, notamment en été.

Elle est rare sur le massif de Sillé.

Menaces

Appréciant les boisements caducifoliés et clairs présents sur Sillé, la plus grande menace pour cette espèce comme pour l'ensemble du groupe Amphibiens serait la destruction de ses habitats à pontes : mares, cours d'eau stagnants… par remblaiement, colmatage des mares ou par dégradation de la qualité de l'eau.

Etat de conservation et évolution

Durant l'été 2000, plusieurs individus ont été rencontrés en phase terrestre, loin des points d'eau : en limite forêt / bocage mais hors du site Natura 2000. D'autres sites de reproduction en pleine forêt sont supposés présents mais aucune étude exhaustive n'a pour le moment été réalisée.

Il est important de maintenir l'unique site de reproduction en état (rive sud de la grande carrière, en limite du site Natura 2000) (Stallegger, 2000).

Concernant les quatre autres espèces de reptiles de l'annexe IV : le Lézard vert, le Lézard des murailles, la Couleuvre d'Esculape et la Coronelle lisse :

Ces espèces apprécient les zones sèches, bien ensoleillées. Peu forestières en général, on les trouve cependant sur le site Natura 2000 au niveau des landes sèches, en bordure de forêts (talus de routes…) ou proche des habitations (maison forestière).

Indicatrices de milieux secs et ouverts, leur présence atteste, du fait de leur placement dans le réseau trophique, celle de rongeurs et d'insectes.

Sur le site, les menaces pesant sur ces espèces concernent essentiellement la fermeture des milieux ouverts et donc le boisement des landes.

De part leur discrétion, il est difficile de procéder à l'estimation de leur population, sinon par des méthodes fastidieuses de marquage et de recapture. Il est donc difficile d'apprécier l'état de conservation et l'évolution de ces espèces peu connues sur le site.

Il sera nécessaire de réaliser un inventaire plus spécifique.

Tableau 15 : Analyse écologique des espèces d'intérêt communautaire présentes sur le site Nom vernaculaire Code Critères d’évaluation à l’échelle

Secteur Etat de conservation nationale du site cantonner sur les secteurs de vieux bois

Peu de vieille futaie de feuillus

Menaces : passages d'engins ou de VTT dans le lit du cours

Roullée Qualité de l'eau

Calibrage, berges abruptes

Cordulie à corps fin

des étangs Colmatage des mares et destruction des sites de

3.2. B ILAN DES FACTEURS POUVANT AVOIR UNE INCIDENCE SUR LES

Dans le document DOCUMENT D'OBJECTIFS FORET DE SILLE (Page 88-93)