Chapitre III. Déclinaison du concept ARFFR à une application en bande Ku
III. 3.1.2.5. Dix éléments et plus
III.5. Étude de l’isolation pour un rayonnement double faisceau
III.5.3. Amélioration de l’isolation par ségrégation spatiale
Un nouveau réseau de 63 éléments est réalisé (soit 4 éléments de plus que
précédemment). Ce nombre est choisi car il permet de réaliser un réseau de forme
rectangulaire de 7 x 9 éléments à maille triangulaire, tout en restant proche des 57 éléments
du réseau précédent. La forme de ce nouveau réseau d’antennes, présenté sur la Figure 127,
va nous permettre de séparer les éléments excités de chaque SPOT. La contrepartie de cette
approche sera une sous-utilisation de l’ouverture effective totale pour former un seul SPOT.
III.5.3.1. Configuration à 6 éléments par SPOT
Pour une première configuration à six éléments excités par SPOT illustrée sur la Figure
128, les performances obtenues sont présentées dans le Tableau 25. La contrainte sur
l’adaptation active reste fixée à -10 dB. Pour des niveaux d’isolation de -10 dBW et -12 dBW
entre les SPOTs, les performances obtenues dans cette configuration sont inférieures à celle
de la configuration précédente (réseau de 57 éléments, 6 éléments excités par SPOT)
présentée dans le Tableau 24. A partir d’une isolation de -14 dBW, les performances sont
améliorées par la ségrégation spatiale des SPOTs. Les performances en termes de gain
demeurent stables jusqu’à une isolation de -17 dBW. Il est possible de réaliser une synthèse
avec une contrainte d’isolation à -19 dBW, bien que les performances décroissent fortement,
ce qui était impossible précédemment. L’observation des ondes incidentes sur chaque port
montre que pour chaque SPOT, la surface utile à la formation de faisceau est supérieure à la
moitié de la surface du réseau. La Figure 129 présente l’intensité des ondes couplées sur
chaque port pour une isolation à -14 dBW. Il est clairement visible que les charges réactives,
qui sont optimisées sur une valeur commune pour satisfaire simultanément les objectifs et
contraintes des deux SPOTS, remplissent leur rôle.
Figure 128 : éléments excités du SPOT 1 (rouge) et 2 (jaune) pour 2 SPOTs de 6 éléments
excités
Isolation (dBW) Directivité
SPOT 1 (dBi)
Directivité
SPOT 2 (dBi)
Gain SPOT 1
(dB)
Gain SPOT 1
(dB)
-10 15,1 15,4 13,6 13,6
-12 15,4 15,5 13,9 13,9
-14 15,3 14,8 13,5 13,5
-17 14,8 14,9 13,3 13,3
-19 12,2 12,5 11,1 11,1
Tableau 25 : performances atteintes pour un rayonnement double faisceau avec des éléments excités spatialement ségrégués par SPOT (6 éléments excités).
x
y
Figure 129 : intensité des ondes couplées sur chaque port pour 6 éléments excités par
SPOT et une isolation de -14 dBW. L’excitation du SPOT1 est présenté à gauche et celle du
SPOT 2 à droite.
III.5.3.2. Configuration à 4 éléments par SPOT
Ces performances peuvent être encore améliorées en réduisant à 4 le nombre
d’éléments excités par SPOT. La configuration proposée est illustrée sur la Figure 130. Les
performances obtenues sont détaillées dans le Tableau 26. Celles-ci apparaissent stables,
quelle que soit la contrainte d’isolation (dans la limite de -19 dBW). L’amélioration de l’isolation
ne semble être que partiellement due à la diminution « naturelle » des couplages en raison du
nombre plus faible d’éléments excités. La Figure 131 montre que les couplages sont encore
étalés sur une grande partie du réseau, ce qui permet de réaliser une bonne formation de
faisceau, en profitant de plus de la moitié de la surface rayonnante du panneau. Par exemple,
pour une excitation du SPOT 1, les éléments 32, 51 ou encore 62 présentent un couplage de
l’ordre de -14 dBW, ce qui est une valeur similaire aux couplages constatés pour 6 éléments
excités par SPOT sur la Figure 129. Cette amélioration du couplage est principalement due à
une meilleure isolation intrinsèque des éléments excités, grâce à leur position éloignée des
éléments excités du SPOT opposé.
Figure 130 : éléments excités du SPOT 1 (rouge) et 2 (jaune) pour 2 SPOTs formés de 4
x
y
x
y
Isolation (dBW) Directivité
SPOT 1 (dBi)
Directivité
SPOT 2 (dBi)
Gain SPOT 1
(dB)
Gain SPOT 1
(dB)
-10 16,3 15,9 14,3 14,3
-12 15,4 15,4 13,6 13,6
-14 15,4 15,4 13,7 13,7
-17 15,1 15,0 13,6 16.3
-19 15,3 15,2 13,6 13,6
Tableau 26 : performances atteintes pour un rayonnement double faisceau avec des éléments excités spatialement ségrégués par SPOT (4 éléments excités).
Figure 131 : intensité des ondes incidentes sur chaque port pour 4 éléments excités par
SPOT et une isolation de -14 dBW. L’excitation du SPOT1 est présentée à gauche et celle
du SPOT 2 à droite.
III.5.3.3. Comparaison avec un demi-réseau
Afin de comparer l’architecture proposée ci-dessus avec une solution basée sur deux
antennes pour garantir une bonne isolation entre les faisceaux, un « demi-réseau » est
proposé ici. Il est constitué de 35 éléments, soit un peu plus de la moitié des 63 éléments du
réseau précédent. Ce nombre de 35 éléments est choisi car il permet d’obtenir une surface
rayonnante se rapprochant de la moitié de la surface rayonnante du réseau de 63 éléments,
tout en garantissant qu’aucun élément excité ne soit en périphérie du réseau.
Pour que la comparaison soit pertinente, deux synthèses sont réalisées, la première
avec 4 éléments excités et la seconde avec 6 éléments excités. Les distributions d’éléments
excités sont identiques à celles de la partie précédente (Figure 132).
Figure 132 : "demi-réseau" de 35 éléments en bande Ku, distributions de 4 éléments excités
(rouge) et de 6 éléments excités (jaune)
L’objectif de rayonnement est fixé dans la direction θ
0= 30° ; ϕ
0= 0° et l’adaptation
active à -10 dB. Le Tableau 27 présente les performances obtenues. Les performances
obtenues restent similaires à celles précédemment obtenues et présentées dans les Tableau
25 et Tableau 26. En particulier, dans le cas d’une configuration à 4 éléments excités, les
performances d’un « demi-réseau » sont proches de celles d’un réseau identique avec une
isolation entre SPOT de -19 dBW. Cet exemple montre donc que l’utilisation d’un unique
réseau comprenant deux SPOTs est pertinente pour une application à double faisceau. Nous
verrons dans le dernier chapitre qu’il est possible de pousser ce concept plus loin afin de
générer une meilleure isolation dans des cas plus généraux.
Nombre d’éléments
excités
Directivité obtenue
(dBi)
Gain réalisé obtenu
(dB)
4 15,0 13,5
6 14,8 13,6
Tableau 27 : performances d'un "demi-réseau" de 35 éléments
Dans le document
Études de nouvelles architectures d’antennes hybrides reconfigurables
(Page 152-156)