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Partie 4 RÉSULTATS

2. Conséquences de la consommation du régime hyperglucidique

2.4. Altération de la réponse immunitaire

En raison des expériences de Western-blot précédentes nous avons choisi d’étudier la quantité de cytokines circulantes et tissulaire par une technique plus sensible faisant appel à la technologie Bio-plex. Ces analyses ont été réalisés chez les animaux ayant consommé les régimes durant 8 semaines seulement.

Dans le plasma, les niveaux des principales cytokines pro-inflammatoires sont augmentés

chez les souris contrôle au cours de la colite (C DSS+) comparativement aux souris témoins non traités au DSS (C DSS-). C’est le cas de 1β (30,4 vs 5,0 pg/mL ; p = 0,0035), de l’IL-6 (79,2 vs 1,9 pg/mL ; p = 0,0005) et du TNF-α (139,9 vs 30,2 pg/mL ; p = 0,035) ce qui confirme la mise en place d’une inflammation durant la colite expérimentale chez les souris témoins (Figure 72 B, G et N).

En revanche et de façon surprenante, chez les souris nourries avec le régime hyperglucidique, la colite expérimentale n’augmente pas significativement le niveau de ces cytokines à l’exception de l’IL-6 (HG DSS- 2,4 vs HG DSS+ 77,96 pg/mL ; p = 0,002 ; Figure 72 G). Cependant il est intéressant de noter que dans un contexte de colite, nous avons observé que la plupart des cytokines pro-inflammatoire ont le même profil diminué chez les souris nourries

avec le régime enrichi en sucre (HG DSS+)comparativement aux souris contrôles (C DSS+). La différence n’est significative statistiquement que pour l’IL-1β, l’IL-9, l’IL-13 et l’IL-17 (Figure 72 B, H, J, M) mais une différence numérique est tout de même observable pour le TNF-α, l’IL-4, l’IL-5, l’IL-10 et l’IL-12 (Figure 72 N, E, F, H, I, K et L).

Enfin, en dehors du contexte de colite, on observe une diminution des cytokines chez les souris ayant consommé le régime hyperglucidique (HG DSS-) et en particulier l’IL-9 qui est significativement plus basse comparativement aux souris contrôles (C DSS- ; 10,75 vs 4,10 pg/mL ; p = 0,049 ; Figure 72 H).

Figure 72 : Dosages des cytokines circulantes dans le plasma des souris. Les résultats présentés

correspondent au taux moyen +/- erreur standard pour chaque groupe de souris (N ≥ 4) en fonction du

régime alimentaire hyperglucidique (HG) ou contrôle (C) chez les souris soumises (DSS+) ou non

(DSS) au traitement colitogène. La significativité des différences observées a été établie par ANOVA

avec correction de Tukey ou un test de Kruskal-Wallis avec correction de Dunn selon que les données étaient paramétriques ou non (* p < 0,05 ; ** p < 0,01 ; *** p < 0,001).

Les mêmes analyses ont été réalisées sur des extraits protéiques de côlon afin d’évaluer l’inflammation localement. De façon générale, le niveau de la plupart des cytokines n’est pas significativement différent dans la muqueuse colique des souris après traitement colitogène (Figure 73). Certaines cytokines comme l’IL-1α, l’IL-17 et le TNF-α (Figure 73 A, M et N) suggèrent néanmoins une inflammation chez les souris nourries avec le régime hyperglucidique au cours de la colite (HG DSS+) comparativement à celles non traitées au DSS (HG DSS-). En revanche, les chimiokines telles que les éotaxines (CCL11, 24 et 26) et KC (CXCL1) montrent une augmentation significative au cours de la colite chez les souris soumises au régime contrôle (C DSS+) comparativement aux souris non traitées au DSS (C DSS-) confirmant l’effet de la colite chez les souris témoins (Figure 73 Q et T).

De même, chez les souris soumises au régime hyperglucidique (HG DSS+) on observe une

augmentation de KC, RANTES (CCL5) ainsi que MIP1α et MIP1β (CCL3) comparativement aux souris non traitées au DSS (HG DSS-) (Figure 73 T-W). Il est intéressant de noter que dans le plasma de ces souris, la seule chimiokine significativement augmentée était KC.

Figure 73 : Dosages des cytokines dans la muqueuse colique des souris. Les résultats présentés

correspondent au taux moyen +/- erreur standard pour chaque groupe de souris (N ≥ 4) en fonction du

régime alimentaire hyperglucidique (HG) ou contrôle (C) chez les souris soumises (DSS+) ou non

(DSS) au traitement colitogène. La significativité des différences observées a été établie par ANOVA

avec correction de Tukey ou un test de Kruskal-Wallis avec correction de Dunn selon que les données étaient paramétriques ou non (* p < 0,05 ; ** p < 0,01 ; *** p < 0,001).

• Poids de la rate

La rate est un organe appartement au système immunitaire en produisant certaines cellules de l’immunité (globules blancs). En cas d’inflammation, on observe une splénomégalie (augmentation du volume de la rate) notamment en cas d’infection. Ainsi, dans le modèle de colite au DSS, certaines publications mettent en évidence une augmentation du volume de la rate (Chassaing et al., 2014).

Ainsi, nous avons observé une augmentation du poids de la rate au cours de la colite dans chacun des groupes et de façon significative uniquement chez les souris ayant consommé le

régime hyperglucidique durant 8 semaines (Figure 74 B).

Sans traitement colitogène, nous avons observé une augmentation significative de la rate chez

les animaux ayant consommé le régime hyperglucidique durant 16 semaines (Figure 74 C). En effet, en l’absence de traitement colitogène, les rates représentaient 0,5 % du poids des animaux (contre 0,3 % chez les témoins ayant reçu le régime normal) ce qui signifie qu’une légère splénomégalie est présente chez ces souris.

Figure 74 : Visualisation de la taille des rates (A) et étude du poids de la rate (B-C). Chaque rate a

été prélevée et pesée puis rapportée au poids de chaque animal en fonction des régimes alimentaires contrôle (C) ou hyperglucidique (HG) consommé durant 8 et 16 semaines chez les souris soumises

(DSS+) ou non (DSS-) au traitement colitogène. L’échelle sur les photographies représente 10 mm. Les

résultats présentés correspondent aux moyennes calculées ± erreur standard pour chacun des groupes (N ≥ 4). La significativité des différences observées entre les groupes a été établie par ANOVA avec correction de Tukey pour les comparaisons multiples (*p < 0,05 ; ** p < 0,01 ; ***p < 0,001).

• Population de cellules immunitaires

Les cellules immunitaires ont été étudiées par cytométrie en flux dans la rate et dans la muqueuse colique de toutes les souris. Nous avons observé une augmentation des cellules NK (Figure 75 A et D) chez les souris nourries avec le régime hyperglucidique après traitement colitogène bien que la différence ne soit pas significative (p = 0,07) par rapport aux souris nourries avec le régime contrôle dans ce même contexte inflammatoire.

Concernant les cellules immunitaires dans le côlon (Figure 75 G-H), une augmentation numérique, mais non significative des lymphocytes B semble confirmer l’inflammation provoquée par le traitement colitogène chez les souris nourries avec les deux régimes (Figure 75 I). En revanche, la quantité de cellules dendritiques dans le côlon des souris traitées au DSS est significativement augmentée avec les deux régimes alimentaires (Figure 75 J).

Figure 75 : Étude des cellules immunitaires dans la rate (A-F) et le côlon (G-I) des souris. Les

quantités relatives des populations de cellules immunitaires indiquées (NKT, NK, dendritiques, lymphocytes T et B) ont été quantifiées par cytométrie en flux dans les échantillons de rate des souris

nourries avec le régime hyperglucidique (HG) ou le régime contrôle (C) et soumises (DSS+) ou non

(DSS-) au traitement colitogène. Les résultats présentés correspondent aux moyennes calculées ± erreur

standard pour chacun des groupes (N ≥ 4). La significativité des différences observées entre les groupes a été établie par ANOVA avec correction de Tukey pour les comparaisons multiples ou un test de Kruskal-Wallis selon que les données étaient paramétriques ou non (*p < 0,05 ; ** p < 0,01 ; ***p < 0,001).

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