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Almanach du Valais 15, p 82 99 AsCM, 9 décembre 1917.

les cluBIstes

98 Almanach du Valais 15, p 82 99 AsCM, 9 décembre 1917.

La coupe « Corbeau », Morgins, 1928. (Morgins, Médiathèque Valais - Martigny)

l’Antiquité : « Après l’office divin, par un soleil quasi ardent, les jeunes lutteurs, s’avancent sur le blanc co- teau où vont être disputés les lauriers. De nombreuses oriflammes [...] Après la distribution des prix, un cor- tège habilement organisé amène la phalange athlétique à la maison communale, pour la partie récréative. Les nombreux promeneurs, accourus pour la circons- tance, regagnent la plaine par une charmante par- tie de luge, enchantés d’un si agréable après-midi. Au Réveil de Vercorin, nous souhaitons courage, vie et progrès ! »100 Dès les années 1930, des commissions sportives sont établies au sein des ski-clubs. Elles sont

exclusivement chargées de l’organi- sation de concours et de la forma- tion technique des skieurs et com- pétiteurs, car les athlètes participent désormais également à la notoriété et au prestige identitaire de telle ou telle région : « Les lauriers de nos soldats du 89, les triomphes de nos champions de Zermatt parlent de fa- çon éloquente. Il faut avoir vécu à Vienne, Berlin ou Paris, maintenant que chacun se passionne pour le ski, pour se rendre compte, parmi la foule des hivernants probables, quelle répercussion peut avoir le classement d’un champion ou de telle équipe nationale. C’est ainsi que les victoires d’un David Zogg ont fait pour Arosa beaucoup plus de publicité que les centaines de milliers de francs que cette station consacre à sa propagande. »101

Une analyse des plaquettes publiées par les différents ski-clubs illustre cette fierté d’avoir des champions. La majorité d’entre elles évoquent de façon éloquente les virtuoses du passé ainsi que leurs exploits sportifs. Parfois, des biographies complètes y sont détaillées. En comparaison, les comités ayant œuvré de longues années au développement du ski, de leur club ou de leurs athlètes restent le plus souvent dans l’ombre, et leur notoriété dépasse rarement le plan local.

Marie Odier à ski, 1907. (Pierre Odier, Médiathèque Valais - Martigny)

les FeMMes

« Tu ne peux imaginer le bonheur que l’on ressent le dimanche matin, lorsqu’on rejoint à la gare, sac au dos, skis sur l’épaule, tous les amis qui préfèrent eux aussi, une course de montagne aux faux plaisirs de la ville. Il y a là tout le monde sportif : mélange chic, mi-chic et pas chic ! Foule pittoresque et hétéroclite, relâchée, criarde, habillée de teintes vives, casquette sur l’œil. Les femmes sont en pantalons : chose admise parce que pratique, mais encore critiquée parce que rarement la mode nous a si peu flattées. Mais enfin, c’est la mode, et tout est dit. Les hommes par contre sont flattés. Plus grands dans leur costume de sport, plus forts, plus virils. Et ils le savent bien ! Fuir la ville, le brouillard ! Il semble qu’à cette seule perspective les cœurs se dilatent, l’esprit s’aère, que tout notre être enfin se vivifie, avide d’aspirations saines et vraies. »102 Cet article de 1929, tiré de Ski, est une bonne entrée en matière pour aborder la question de la place de la femme dans les premiers ski- clubs valaisans. Deux éléments ressortent dans la citation ci-dessus : premièrement, l’auteure ne signe que par ses initiales, contrairement aux quelques quarante articles écrits par des hommes dans l’annuaire de cette année-là ; deuxièmement, elle évoque le port du pantalon, vaste débat qui semble ne pas en être à son premier épisode. Plusieurs photographies et écrits témoignent en effet de l’évolution de la tenue et de la pratique du ski féminin103. Yves Ballu mentionne « une carte postale du début du siècle port[ant] en effet cette étonnante légende : Norvégienne de retour de

102 Ski, 1929, p. 99.

103 « Quand moi j’ai appris à skier, on skiait en jupe, et je trouvais ça tellement idiot, on avait sous les jupes ce qu’on appelait des panta- lons de gym […] c’étaient des pantalons un peu plus chauds, avec un

élastique en bas. » Témoignage de Charlotte Avanthey entre les deux Guerres, in APC, Recueil de témoignages ; sChWeIzerIsChen DAMen-

la course régionale (costumée en homme) »104. Les conseils moralisateurs sur la tenue à adopter, depuis le port de la jupe à celui de la culotte, et même sur la coupe de cheveux, ne sont pas rares : « Pour le ski, les cheveux très simplement ramenés et retenus sous la coiffure : pas de frisures savantes,

ni de torsades compliquées. Sous le vent que ferait-on ? Pour tout dire, elles sont non seulement désagréables, encombrantes, mais déplacées. Le ski, par monts et par vaux, par le vent ou la neige, dans la griserie de la vitesse et de la liberté, est un sport, un vrai sport, et autre chose qu’un jeu de salon ou un flirt fugitif. »105

Les hommes revendiquent l’alpinisme comme un sport masculin, même si l’imaginaire collectif assimile fréquem- ment la montagne à la femme, de par ses courbes et sa pureté, mais aussi de par ses dangers et caprices106. Il faut donc attendre 1980 pour que les femmes soient enfin admises dans le CAS, fon- dé en 1863 à Olten, soit 117 années plus tôt ! Entre-temps, pour pallier ce manque, le CSFA ( Club suisse des femmes alpinistes ) est créé en 1918, à la fin de la Première Guerre mondiale. Précisons toutefois qu’au XIXe siècle, après une première exploration des sommets alpins par les scientifiques (topographes, géologues et glaciolo- gues), les touristes, dames incluses, leur emboîtent le pas.

L’ assemblée des délégués suisses du CAS décide d’ex- clure les femmes des clubs alpins dans les années 1880. Les sections appliquent toutefois cette loi de manière distincte, chacune possédant sa propre politique à ce sujet. En fait, presque tous les clubs alpins comprennent quelques Skieuses aux Mayens-de-Sion, vers 1915. (Pierre de Rivaz, Médiathèque Valais - Martigny)

104 BAllu 1981, p. 193.

105 Idem, p. 194.

106 Le Centre de recherche et d’innovation sur le sport, à Lyon, a étudié

le rapport des deux sexes dans le milieu et publié un ouvrage im- portant : Femmes et hommes dans les sports de montagne. Au-delà des différences. ottogAllI-MAzzACAvAllo, sAInt-MArtIn 2009.

membres féminins dès leur constitution. En Valais, l’article 2 des statuts de la section Monte Rosa de 1889 stipule ainsi que « tout Suisse, ainsi que les Etrangers et les Dames peuvent faire partie de la Section »107. En 1898, la section Monte Rosa compte quatre femmes parmi ses soixante- deux membres : « L’ une d’elles était la Britannique Lucy Walker qui, en 1871, fut la première femme à conquérir le Cervin ; une autre, Marie Cathrein, de Brigue, qui aurait escaladé la Pointe-Dufour en 1862 avec Alexander Seiler. Qui plus est, de nombreuses femmes accompagnaient leur époux ou leur frère en montagne sans pour autant deve- nir membres du CAS. »108 En 1903, la section Monte Rosa

compte encore six femmes dans ses rangs. En 1907, le CAS réitère sa décision et impose réellement l’exclusion. Une di- zaine d’années plus tard, sous l’impulsion romande, Aline Margot-Colas, hôtelière de Montreux, crée le CSFA à l’Ecole d’ingénieurs de Lausanne. En 1923 déjà, « le club comp- tait 19 sections et 1200 membres, à savoir un dixième de l’effectif du CAS. En 1959, avec 50 sections, le club connut le sommet de son développement. »109

En ce qui concerne les ski-clubs, la présence des femmes est un peu plus tardive qu’en alpinisme. Oskar Supersaxo relate la Haute Route Zermatt-Martigny réalisée à skis, en compagnie de trois Anglaises, en 1928. Tout au long de la course, Oskar est surpris par leur ténacité et leur bonne humeur. Pour se former à cette épreuve, elles ont passé, avec deux amies, trois jours à Saas-Fee sous la férule du ski-club Allalin. Elles serviront de modèles pour leurs contemporaines, ainsi que pour les générations futures : « Meine Engländerinnen haben nun bewiesen, was auch Frauen leisten können bei rechtem Training und solider Lebensweise. Allen Respekt von Euch, Ihr lb. Damen. »110 Les archives et les plaquettes des ski-clubs valaisans nous révèlent une disparité importante dans les clubs sous le rapport des deux sexes. Une tendance apparaît néan- moins : celle d’admettre plus aisément les femmes au sein de ski-clubs « citadins », à majorité bourgeoise, que dans ceux des villages de montagne et des stations. Le ski, sport innovant à cette époque, serait-il également symbole de concepts avant-gardistes ? Reprenons le cas de Marti- gny. En 1911, quatre ans après sa fondation, bien que la majorité des membres fassent partie du CAS, le ski-club octodurien accueille déjà en son sein sa première femme : « Une jeune fille de Martigny-Bourg eut le courage de faire

107 Statuts de la Section Monte Rosa 1889. 108 WIrz 2007, p. 29.

109 Idem, p. 31.

110 Briger Anzeiger 1934. Traduction : Mes Anglaises ont maintenant prouvé ce que les femmes pouvaient entreprendre avec une formation solide et un mode de vie sain. Respect à vous mesdames.

partie de la société. Il en fallait alors, car cela dépassait l’en- tendement des gens. Et pourtant, cette première skieuse ne faisait que devancer son temps. Quelques années plus tard, elle fut imitée par plusieurs autres jeunes personnes. »111 Selon les archives protocolaires, quelques membres s’op- posent à cette admission, puisqu’elle est acceptée à la ma- jorité, et non à l’unanimité comme le sociétaire masculin : « Admissions : Il est donné connaissance d’une lettre de F. Vilmetti de Vernayaz demandant à faire partie du Ski- Club. L’assemblée accepte à l’unanimité le candidat. Le Président communique également une demande d’admission de Mlle Marguerite Rausis112 à Martigny-Bourg. La majorité des membres accepte la 1re représentante du beau sexe113 dans notre Club. »114 Cette entrée ne semble toutefois pas créer de grands débats. Martigny devance donc Glaris à ce niveau, puisque le premier ski-club helvé- tique n’admet les femmes qu’en 1919. A partir des années 1930, le ski-club de Martigny organise même des soirées en compagnie du CSFA. A Bagnes, un ski-club progressiste naît en 1927 : « Si jusqu’à présent Bagnes s’est toujours montré en arrière sur le terrain sportif, cette indifférence pour le sport a, maintenant, fait place, dans la jeunesse bagnarde, à un enthousiasme bien réjouissant. L’ assemblée constitutive a réuni une cinquantaine de jeunes gens heureux d’adhérer à ce mouvement progressiste. Ces nouveaux sportsmen ont, dans un geste aussi galant que sportif, consenti à admettre les femmes dans leurs rangs. »115

Sion accueille la gent féminine dès sa constitution, en 1931. Trois femmes sont présentes à l’assemblée fondatrice et l’une d’entre elles siége au comité. Les femmes y sont accueillies à

bras ouverts ; une lettre envoyée à cinq d’entre elles en 1935 l’atteste : « Mademoiselle, nous avons appris que vous désiriez faire partie de notre groupement. Nous aurions grand plaisir de vous compter parmi les membres de notre société, vous trouverez ci-inclus un formulaire de demande d’adhésion que vous voudrez bien le cas échéant retourner rempli au pré- sident du SKI-CLUB SION. »116 Une démarche identique se réalise à Sierre.

Pendant sa première année d’existence, le ski-club de Sion organise un cours de ski en compagnie du CSFA et du CAS. Ses relations avec le CSFA sont bonnes. Celui-ci invite ainsi le ski-club de Sion au bal costumé qu’il organise à Montreux en 1932. A leur tour, les skieurs invitent la section sédunoise du CSFA à l’assemblée des délégués de l’ASCS en 1934. Leur lettre annonce qu’ils auraient « un réel plaisir de compter parmi [eux] les dames du CSFA » ; celles-ci acceptent cette « aimable invitation […] avec tout [leur] cœur »117.

Du côté haut-valaisan, Viège publie en 1934, dans le Briger Anzeiger, un article sur son concours, où les résultats de la gent féminine apparaissent avant ceux de la gent masculine. De plus, les épreuves ainsi que le système de notation sont semblables pour les deux sexes. En comparaison, la même année et dans le même journal, le ski-club de Termen ne donne que les résultats des hommes. Cela renforce l’idée qu’il existe une appréciation différente de la femme dans les clubs non citadins. A Champéry, les femmes connaissent en effet aussi un tout autre traitement qu’à Martigny ou Sion. Trois Champérolaines concourent en 1922. Elles sont admises dans le club en 1934, mais en tant que membres externes, et ne sont véritablement acceptées qu’en 1942, avec comme

111 Confédéré, 22 novembre 1957.

112 Marguerite Rausis participe activement à la vie sociétaire, aux nom- breuses sorties ( notamment au chalet de la Neuvaz ) et manifesta- tions. Elle se marie même avec un clubiste. Malheureusement, la montagne l’emporte en 1922. Le ski-club lui rend un bel hommage lors de son assemblée annuelle.

113 Dans les écrits de l’époque, l’évocation de la femme dans le milieu

sportif est souvent rabaissée par l’emploi du terme « sexe faible », alors qu’elle prend davantage de valeur sous la dénomination « beau sexe ».

114 ASCM, 24 novembre 1911. 115 Nouvelliste, 1928, n° 129, p. 3. 116 ASCM, 24 novembre 1911. 117 ArSCS 1935.

cheffes de file la compétitrice Marguerite Zimmermann et « Mme Abbühl, marraine des coureurs, qui met en compé- tition un magnifique challenge »118. Saas-Fee n’organise une course féminine qu’en 1932, et à Evolène, les femmes demeurent « inconnues au bataillon »119.

Ce n’est qu’à partir des années 1940 que les femmes sont réel- lement admises au sein des ski-clubs villageois. Val-d’Illiez les inclut en 1944, Choëx en 1946 ; Chippis crée une sous- section composée de treize membres en 1945 : « En fixant l’assemblée un dimanche matin entre onze heures et midi, il était difficile pour elles de quitter leur cuisine. Même en ce temps-là, elles n’avaient pas le don d’ubiquité et l’adage la femme au foyer était respecté à la lettre. »120 Le ski-club Bramois les accepte en 1947, les deux ski-clubs anniviards Grimentz et Mayoux, pourtant parmi les pionniers valaisans de ce sport, ne les tolèrent qu’en 1963 et 1971, soit plus de soixante ans après la première femme du ski-club octodurien. Dans les résultats des courses du ski-club Simplon-Fletsch- horn, les femmes n’apparaissent qu’en 1955121. A proximité, Bürchen les intègre la même année.

Dans le domaine de la compétition, les Anglaises vont être souveraines en Suisse, où elles s’entraînent et concourent. Le Ski-Club of Great Britain adresse d’ailleurs une correspon- dance dans ce sens au Ladies’ Ski Club : « Congratulations most sincere we send to all both Dame and Miss, a doubtful point is now clear OUR girls ARE faster than the Swiss ! »122 En réaction à cette situation et pour combler leur retard, les Suissesses créent le Schweizerischen Damen-Skiklub (SDS) en 1929. Parmi les membres fondateurs se trouvent l’Anglais

118 ArSCS, 5 juin 1934.

119 Nouvelliste, 1992, n° 63, p. 10. 120 skI-CluB ChIppIs 1986.

121 « Ranglisten Ski-Club Fletschhorn Simplon-Dorf », in ArnolD 2007,

pp. 12-13.

122 sChWeIzerIsChen DAMen-skIkluB 1938, p. 9. Traduction : Nous faisons

parvenir nos félicitations les plus sincères aux dames comme aux demoiselles. Un point litigieux est à présent clair, NOS filles SONT plus rapides que les Suissesses !

Arnold Lunn et le Norvégien Th. Björnstad. La première pré- sidente est Gertrud Hodler, mère de Marc Hodler, futur pré- sident de la Fédération internationale de ski (FIS) et membre du CIO. Le succès d’une telle entreprise ne se fait pas attendre. Dix ans plus tard, le SDS publie un riche ouvrage, Frohe Stunden im Schnee123, qui retrace le rôle de la femme dans le ski, l’alpinisme et le sport au cours des années 1930. Ella Maillart fait partie des figures féminines de cette époque. Sur- tout connue pour ses exploits d’aventurière et pour sa lutte d’émancipation féminine, elle participe également aux com- pétitions nationales de ski durant plusieurs années. En 1934, elle publie un article dans Ski, où elle parle des différentes championnes helvétiques, du sentiment grisant de la vitesse et profite de lancer quelques piques à l’égard du sexisme pré- sent : « Non, je ne rouvrirai pas le débat pour savoir si les femmes ont raison de faire des concours de ski ! Ce ne seraient encore que des paroles inutiles, alors que la vie avance, flot bouillonnant qui se rit des digues élevées par les mots… »124 Le SDS promeut le ski féminin et recrute des membres à tra- vers toute la Suisse. Les archives du ski-club de Sion en té- moignent : en 1936, celui-ci reçoit une lettre de l’Association signée par sa présidente, Elsa Roth, ambassadrice du ski fémi- nin helvétique et future secrétaire de l’ASCS : « Der Schweiz- Damen-Skiclub hat es seit Jahren als eine seiner Hauptauf- gabe betrachtet, einem gesunden Skirennsport der Damen in der Schweiz zu fördern. Es wird im kommenden Winter wieder die speziellen Trainingskurse für Elite-Rennfahre- rinnen durchführen, zu denen in Interesse der Sache auch

Nichtmitglieder des SDS zugelassen werden. Wir wären ihnen für eine Unterstützung unserer Bestrebungen ausse- rordentlich dankbar und bitten Sie, uns mitzuteilen, ob Sie in Ihrem Club oder in Ihrer Gegend eine junge, talentierte Ski- fahrerin kennen, die Zeit und Lust zum rennfahren hätte und bei systematischer Ausbildung eine höhere Stufe erreichen könnte. Wir sind bereits solchen Fahrerinnen nicht nur die Teilnahme an den Trainingskurse unserer Besten ohne Ver- pflichtung dem SDS beizutreten und später für ihn zu starten, zu gestatten, sondern ihnen auch finanziell weitgehend en- tgegen zu kommen. »125 La requête est accueillie positivement par le ski-club Sion, qui décide d’envoyer deux représen- tantes locales au cours de ski gratuit organisé conjointement par l’ASCS et le SDS. De plus, il leur paie une pension réduite, au prix de quatre francs, dans un hôtel réputé de Mürren. Des écarts sérieux existent réellement au sein des ski-clubs valaisans en ce qui concerne la pratique du ski féminin. Toutefois, malgré une vision « machiste » bien présente (qu’il faut replacer dans le contexte historique) – et rencontrée même au plus haut sommet de l’instance sportive, chez le baron Pierre de Coubertin126, opposé à la participation des femmes aux Jeux olympiques –, les femmes réussissent peu à peu à obtenir une place et une reconnaissance dans les ski-clubs. Ce succès est dû à leur persévérance, leur solidarité et au sou- tien d’hommes aux idées progressistes. Il permet d’enrichir le sport d’autres caractéristiques : « Le ski est vraiment un bon sport féminin car [...] il donne une impression de légèreté, de grâce, de vitesse, et aussi de santé. »127

123 sChWeIzerIsChen DAMen-skIkluB1938, p. 9.

124 Ski, 1934, p. 76.

125 ArSCS, 18 octobre 1936. Traduction : Une des missions principales du Ski-club suisse des dames fut pendant des années de promou- voir une compétition de ski saine pour les dames en Suisse. Durant l’hiver à venir, des stages spéciaux de formation pour les coureuses élites seront reconduits pour les dames intéressées. De plus, les non-membres de la SDS seront autorisées à participer. Nous sommes extrêmement reconnaissantes de votre soutien dans nos efforts et nous vous demandons de nous faire savoir si vous connais- sez dans votre club ou dans votre région une jeune skieuse de talent,

qui aurait le temps et l’envie de faire des courses et qui par une formation systématique pourrait atteindre un niveau supérieur. Nous sommes prêtes à accueillir ces coureuses à nos cours de formation, sans engagement auprès du SDS, puis si elles souhaitent rejoindre notre club, les soutenir financièrement par la suite.

126 L’olympisme moderne a été conçu par le baron Pierre de Coubertin (1863-1937). Celui-ci organise en juin 1894 le Congrès international athlétique de Paris. Le Comité international olympique (CIO) est officiellement constitué à cette occasion. Voir Marie-Hélène Guex,

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