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L’alimentation des animaux représente le principal poste de dépenses en élevage avicole (entre 45 et 60% selon les productions (ITAVI, 2010c)) et le principal facteur influençant les performances zootechniques des animaux.

1.2.2.1. Mode de présentation de l’aliment

Le mode de présentation de l’aliment a un effet important sur l’ingestion des animaux et sur les performances. Ainsi, les performances de croissance et d’efficacité alimentaires sont améliorées avec des aliments présentés sous forme de granulés par rapport à des aliments en farine. Par ailleurs, la taille et l’uniformité des particules dans les aliments ont également un effet sur les performances des animaux. Si les effets de la taille des particules dans les aliments présentés sous forme de farine semblent limités chez la poule pondeuse, les effets sont plus marqués chez le poulet de chair où un broyage grossier tend à augmenter les performances en relation avec un développement plus important du gésier. Une taille optimale des particules comprise entre 600 et 900 µm fait l’objet d’un consensus (Amerah

et al.

, 2007). Pour les aliments granulés, les effets de la taille des particules sont très limités sur les performances des animaux. Un broyage plus fin semble cependant augmenter la qualité des granulés mais augmente également la consommation d’énergie lors du broyage. Enfin, un aliment en farine dont les particules sont uniformes en taille permettra d’optimiser l’ingestion et donc les performances car les animaux passeront moins de temps à « trier » l’aliment (Amerah

et al.

, 2007).

1.2.2.2. Composition de l’aliment

1.2.2.2.1. Teneur en énergie

Les performances des animaux dépendent notamment de leur consommation énergétique quotidienne. En pratique, l’animal aura tendance à réguler son ingestion en fonction de la concentration énergétique (énergie métabolisable, EM) de l’aliment. Les apports en nutriments nécessaires à la croissance (ou à la ponte) sont donc

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fréquemment raisonnés par rapport à la concentration énergétique. Enfin, les besoins en énergie varient en fonction de l’espèce considérée, de la souche et de l’âge de l’animal comme présenté sur le Tableau 4.

Tableau Tableau Tableau

Tableau 4444. . . Concentrations recommandées en énergie métabolisable (kcal/kg d’aliment) . dans les aliments de différentes espèces et souches de volailles.

Type de Type de Type de Type de production productionproduction

production SoucheSouche SoucheSouche SourceSourceSourceSource

Aliment AlimentAliment Aliment

1111 2222 3333 4444 5555 6666 Poulet Cobb 500 Cobb-Vantress, 2008 2988 3083 3176 3176 - - Poulet Ross PM3 Aviagen, 2009 3025 3150 3200 - - -

Dinde Nicholas Aviagen, 2010 3020 3100 3150 3250 3300 3350 Canard Barbarie à rôtir Grimaud Frères, 2010 2875 3000 3100 - - - Pondeuse Lohmann Brown Lohmann, 2008 2800 2720 2720 2720 - -

1.2.2.2.2. Teneur en azote et profil en acides aminés

L’azote apporté par l’alimentation (essentiellement sous forme de protéines végétales) sert à l’entretien de l’animal, à la synthèse de protéines corporelles ou de protéines de l’œuf. Les besoins des animaux sont aujourd’hui bien connus et varient avec l’âge, l’espèce, la souche (Tableau 5) et également avec certains facteurs environnementaux. Afin de couvrir les besoins des animaux et pour limiter les rejets d’azote non utilisé, la teneur en matières azotées totales (MAT) des aliments est généralement ajustée plusieurs fois au cours de la période d’élevage (Nahm, 2007). Cette pratique fréquemment utilisée en aviculture (et en alimentation des monogastriques plus généralement) est appelée « alimentation multiphase ». Le Tableau 5 présente les teneurs en MAT recommandées pour les principales espèces de volailles élevées.

Tableau Tableau Tableau

Tableau 5555. . . Teneurs recommandées en matières azotées totales (%) . dans les aliments de différentes espèces et souches de volailles.

Type de Type de Type de Type de production production production

production SoucheSoucheSoucheSouche SourceSourceSourceSource

Aliment Aliment Aliment Aliment

1111 2222 3333 4444 5555 6666 Poulet Cobb 500 Cobb-Vantress, 2008 21 19 18 17 - - Poulet Ross PM3 Aviagen, 2009 22-25 21-23 19-23 - - -

Dinde Nicholas Aviagen, 2010 26-28 24-26 23-25 20-22 18-20 16-18 Canard Barbarie à rôtir Grimaud Frères, 2010 19-22 17-19 15-18 - - - Pondeuse Lohmann Brown Lohmann, 2008 18 15-18 15-17 15-17 - -

Par ailleurs, certains acides aminés dits « essentiels » ne peuvent être synthétisés par l’organisme. Ils doivent donc être apportés par l’aliment afin de pouvoir servir à la synthèse de protéines. Ainsi, lorsque l’apport en un de ces acides aminés essentiels ne couvre pas le besoin de l’animal, il est dit limitant. Les études sur le besoin en acides

aminés des volailles ont permis de constater que les besoins en acides aminés essentiels varient avec l’espèce et la souche considérées mais également avec des facteurs extérieurs tels que la température ambiante (Quentin

et al.

, 2004). Parallèlement, les études sur l’utilisation des principaux acides aminés limitants ont permis d’estimer les rendements d’utilisation de chaque acide aminé pour le dépôt de protéines corporelles. Ainsi, pour une espèce et/ou un stade physiologique donné il est possible de déterminer le profil en acides aminés alimentaires qui permet de satisfaire l’ensemble des besoins de l’animal et ainsi d’optimiser ses performances. Ce concept d’un profil optimal en acides aminés dans l’aliment est appelé « protéine idéale »4. La protéine idéale est ainsi représentée par un profil dans lequel l’apport de chaque acide aminé essentiel est exprimé en pourcentage de la teneur en lysine dans l’aliment (Tableau 6). Chacun de ces rapports peut être alors directement introduit comme une contrainte en formulation des aliments. Comme les matières premières « classiques » (céréales, oléo-protéagineux) servant à la formulation des aliments ne permettent pas toujours de parvenir au profil en acides aminés recherché, des acides aminés de synthèse (méthionine, lysine, thréonine) sont fréquemment utilisés. Toutefois, l’utilisation d’acides aminés de synthèse est proscrite dans le cahier des charges de l’Agriculture Biologique. L’optimisation des formules d’aliment selon le concept de « protéine idéale » est alors plus difficile et les formules sont souvent déséquilibrées ce qui peut avoir des conséquences sur les performances des animaux et augmenter les rejets d’azote.

Tableau Tableau Tableau

Tableau 6666.... Recommandations d'apports en acides aminés (% de lysine) pour des poulets ROSS (Aviagen, 2009).

Acide Aminé Acide Aminé Acide Aminé

Acide Aminé DémarrageDémarrage DémarrageDémarrage CroissanceCroissance CroissanceCroissance FinitionFinitionFinitionFinition Lysine 100 100 100 Méthionine + Cystéine 74 76 78 Méthionine 37 38 36 Thréonine 65 66 67 Valine 75 76 77 Isoleucine 67 68 69 Arginine 103 104 105 Tryptophane 16 16 16 1.2.2.2.3. Teneur en phosphore

Le phosphore contenu dans les graines des matières premières utilisées pour l’alimentation des volailles est stocké principalement sous la forme de 6 groupes phosphates fixés sur un cycle carboné, appelé phosphore phytique (Sebastian

et al.

, 1998). Cependant, les volailles ne sont pas capables d’utiliser le phosphore sous cette

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forme car elles ne possèdent pas l’enzyme appelée phytase qui permet de rendre disponible le phosphore. En conséquence, la digestibilité du phosphore est faible (tourteau de tournesol : 17% ; maïs et tourteau de soja : 20-24% ; blé et orge : 50-55%) et la majorité du phosphore naturellement contenu dans les aliments est inutilisé et est excrété (Commission Européenne, 2003). Bien que les graines contiennent naturellement de la phytase, son action n’est pas suffisante pour rendre le phosphore des aliments disponibles et l’enzyme est parfois détruite lors des procédés de fabrication des aliments (traitement thermique notamment) (Sebastian

et

al.

, 1998; Singh, 2008).

Afin de rendre disponible le phosphore phytique et ainsi de couvrir les besoins en phosphore des animaux, de réduire les apports de phosphore sous forme minérale et de limiter les rejets de phosphore dans les fientes, les aliments peuvent donc être enrichis avec de la phytase d’origine microbienne obtenue par génie génétique (Singh, 2008). Les études sur les performances des animaux ont montré le réel intérêt de cette enzyme puisque les performances de croissance des volailles et les performances de ponte des pondeuses sont augmentées et la digestibilité du phosphore et des autres nutriments liés à l’acide phytique (Ca, Cu, Zn) est également augmentée. La digestibilité iléale des acides aminés peut également être augmentée (Sebastian

et al.

, 1998; Singh, 2008). Enfin, du fait d’une meilleure disponibilité pour l’animal, les quantités de phosphore excrétées peuvent être réduites de 20 à 40% (Singh, 2008; Guingand

et al.

, 2010).

1.2.2.2.4. Autres minéraux, oligo-éléments et vitamines

En règle générale, les aliments pour volailles sont supplémentés en minéraux (Ca, Na…), oligo-éléments (Cu, Zn…) et vitamines afin de couvrir les besoins des animaux. Nous noterons que les apports en calcium sont très importants en élevage de poules pondeuses (solidité de la coquille des œufs).

1.2.2.3. Abreuvement

Plusieurs modes d’abreuvement principaux sont observés en élevage (Figure 6) :

- Les abreuvoirs de type « cloche » avec une réserve d’eau contenue dans la cloche et une soucoupe où les animaux boivent. Les risques de gaspillage sont élevés du fait que les animaux peuvent jouer avec l’eau contenue dans la soucoupe ou bousculer l’abreuvoir,

- Les abreuvoirs de type « pipette » où les animaux font couler l’eau directement dans leur bec. Ce système, bien que limitant fortement les gaspillages, peut être complété par la présence de coupelles récupératrices, - Les abreuvoirs à « coupelles » qui ressemble à un dispositif de type pipette

équipée d’une boule qui fait office de flotteur. Ces systèmes permettent de limiter le gaspillage en eau et proposer une surface d’eau aux animaux. Ces abreuvoirs peuvent être disposés en ligne (comme les pipettes) ou bien en blocs.

Figure Figure Figure

Figure 6666. . . Principaux types d'abreuvoirs utilisés en aviculture . (d'après Elwinger et Svensson, 1996).

Par ailleurs, nous noterons que l’eau de boisson est un excellent moyen d’administrer des produits médicamenteux tels que des vaccins ou des antiparasitaires.

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