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CHAPITRE I : Synthèse bibliographique

I.3 Présentation de l’espèce

I.3.4 Aire de répartition

Aire naturelle: l’aire d’origine du Pin pignon n’est pas définissable avec certitude. Il s’estime généralement qu’il est presque impossible de distinguer les stations d’origine des stations d’introduction, en raison de la considérable diffusion de l’espèce dans le temps (Rikili, 1943 ; Francini, 1958).

De ce fait les hypothèses concernant son origine sont nombreuses et variées. Francini (1958), a avancé l’hypothèse selon laquelle P. pinea serait une espèce d’origine eurasiatique qui se serait développée au tertiaire dans un climat tempéré chaud et humide et qui aurait migré, ultérieurement, dans la région méditerranéenne où elle est restée pendant tout le quaternaire, en s’y adaptant sans changer ses caractéristiques essentielles.

La répartition géographique du Pin pignon semble être soumise à l’impact humain vu son importance économique. En effet, cette espèce anciennement nommée Pinus domestica a été largement plantée pour la production des graines autour de la Méditerranée tout au long des temps historiques par les Grecs, les Romains et les Arabes.

Les forêts de pins pignon ont donc été coupées puis l'arbre a été réintroduit comme plantation et comme espèce nouvelle dans de nombreuses régions côtières. Ceci a fortement modifié sa distribution et a rendu impossible de différencier les zones où il avait poussé naturellement de celles où il avait été planté en tant qu'espèce non autochtone. Les excursions de Feinbrun (1959) et les données paléobotaniques (un cône de pin pignon a été trouvé dans les dépôts du pliocène près de Malaga-Espagne) ont permis de conclure que les populations ibériques, turques sont naturelles (voir Agrimi et Ciancio, 1994).

Rikili (1943) en accord avec Eig (1931), soutient que l’aire d’origine se trouve dans le bassin méditerranéen occidental en particulier dans la Péninsule Ibérique où se trouvent les peuplements naturels les plus étendues, et où il atteint l’altitude la plus élevée au dessus du niveau de la mer. Les pinèdes les plus étendues se trouvent dans les régions les plus chaudes de l’Andalousie, de l’Algarve et du Portugal Occidental, mais aussi dans le plateau montagneux inférieur des deux Castilles. D’importantes pinèdes poussent entre la baie de Cadix et l’embouchure du Guadalquivir.

Toutefois, les rares apparitions du pin pignon en Méditerranée orientale correspondent, le plus souvent, à des introductions relativement récentes (Rikili, 1943).

En Afrique du nord, le pin pignon n’existe pas actuellement à l’état spontané. Toutefois, cette absence ne s’explique pas facilement, étant donné sa diffusion dans la méditerranée

occidentale et la présence en Berbérie de toutes les autres espèces euro-ibériques (Sbay, 2000). Apparemment, il s’y serait développé au cours du tertiaire, à la fin de l’oligocène.

Aire de répartition actuelle : La superficie totale couverte par le Pin pignon dans le

monde est estimée à 600 000 ha (75% en Espagne, 9% au Portugal, 8% en Turquie, 7% en Italie, 3% en Tunisie, 0,5% au Maroc et le reste en Grèce, Liban, Algérie et en France).

L'aire de diffusion de P. pinea comprend la région méditerranéenne septentrionale, de la péninsule Ibérique à l'Anatolie jusqu'aux côtes méridionales de la mer Noire, où, dans certains secteurs, l'espèce est probablement indigène (Rikli, 1943; Critchfield et Little, 1966). Cette aire est illustrée dans la figure (10).

En Turquie, les peuplements naturels couvrent de vastes zones près de la mer de

Marmara, de la mer Egée, en Turquie méridionale et sud oriental (Anatolie, régions de Kozak et de Smyrne).

En Grèce, Pinus pinea pousse dans les régions suivantes : îles de Crête, les îles

Egéennes, les îles loniques et la région de Marathon (Sibthorp et Smith, 1813; Romanas, 1989)

En Italie, l’espèce est répandue surtout le long des côtes, surtout le long du littoral de la Toscane et du Latium.

En France, le Pin pignon constitue des petits peuplements plus ou moins réguliers. Ils sont rarement spontanés. En général, il s’agit de peuplements d’origine sub-spontannée ou artificielle (Perrin, 1954). Les peuplements sont presque purs ou mixtes avec le pin maritime (Palayson, le Muy, Col du Rouet, Vallescure) (Debazac, 1977). On le trouve jusqu’à une altitude de 400-600m (CEMAGREF et O.N. F 1987).

En Espagne, il occupe la plus grande superficie avec un peu plus de 442.000 ha, dont

à peu près 200.000 ha d’origine naturelle. Le Pin pignon, qui se trouve ici dans son aire optimale, ne dépasse pas 1000 m d’altitude. En Andalousie, il pousse au niveau de la mer ; dans les régions centrales il s’approche de sa limite écologique en se mélangeant au pin maritime, tandis qu’en basse altitude, il se mélange au pin d’Alep (Gonzales Vasquez, 1947 cités par Agrimi et Ciancio, 1993).

Au Portugal, la surface totale du pin pignon est de 70000 ha, dont 60% à peu près

poussent dans le département de Setubal (Vacas De Carvalho, 1989) ou les peuplements de pin pignon occupent une surface de 32090 ha (Alpuim, 1989).

L’introduction du pin pignon en Afrique du nord est relativement récente. Certains auteurs n’excluent pas l’hypothèse de sa présence dans le passé à l’état spontané (Pavari, 1955; Feinbrun, 1959).

En Tunisie, le pin pignon occupe actuellement 20000 ha environ sur les dunes

littorales, dans les subéraies dégradées et dans le maquis (Aloui, 1988). Il a été utilisé pour la première fois en 1904 sur les dunes du Rimel (Bizerte) et dès 1930 à Dar chichou (Cap Bon) et Tabarka. Vu sa très grande plasticité vis-à-vis du sol, il est utilisé comme essence principale dans les reboisements de fixation des dunes littorales du Nord-Ouest, Nord et Est de la Tunisie (Tabarka ; Saouania ; Nefza ; Sidi Mechreg ; Kef Abbed Sejenane ; Bechateur ; Oued Damous ; la Corniche ; Rimel ; El Azib ; Ras Djebel, Raf Raf, Ghar El Melh, Cap Bon) et dans des reboisements de production.

En Algérie, les plantations de Pin pignon ont été réalisées entre 1935 et 1974, à

Meurdja, à Baînem et à Meslong. Les reboisements récents sont surtout localisés sur les dunes de Bon Achira, dans l’Est et le Nord-Est de Mostaganem, près de Sidi Lakhdhar, où le Pin pignon est mêlé au Pin d’Alep et à quelques Eucalyptus (Letreuch Belarouci, 1991).

Au Maroc, les plantations de pin pignon ont été réalisées principalement au nord du

pays, le long de la côte. Les reboisements récents sont surtout localisés dans la région de Tanger, Larache et Tétouan (Sbay, 1995).

Au Liban, on estime que les peuplements sont d’origine artificielle (Post, 1933;

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