• Aucun résultat trouvé

Section 2 : Impact de l’activité physique sur les fonctions cognitives

2.7 Adhérence au traitement

L’utilisation de la musique a été rapporté comme étant un moyen utilisé pour favoriser la participation (35, 98). Ceci pourrait être un outil intéressant pour le manque d’adhérence, qui est un problème rencontré dans la prescription d’exercices avec les personnes âgées atteintes de démence (35, 84, 100). De plus, une adhérence modérée à basse à un programme d’exercices serait corrélée avec un déclin fonctionnel plus rapide (35). Suite à la lecture des différents articles consultés (9, 35, 84, 100-102), il ne semble pas y avoir de consensus quant à la façon d’améliorer la participation des personnes démentes. De plus, les recherches à ce sujet qui sont de bonne qualité méthodologique se font plutôt rares (9, 35, 84, 100-102). Cependant, quelques études se sont penchées sur ce problème et ont proposé certaines pistes de solution (9, 35, 84, 100-102).

2.7.1 Facteurs relationnels

En fait, l’adhérence au traitement ne dépend pas seulement du participant, mais aussi de la personne l’accompagnant à faire de l’activité physique (100-103). En effet, une étude de Arkin (2003) (101), où des patients atteints de démence légère à modérée, vivant en communauté et qui étaient jumelées à des étudiants pour participer à un programme d’exercices, a su démontrer un excellent taux d’adhérence. En fait, celui-ci se situait près de 100% lorsque l’exercice était fait avec les étudiants et était plus variable lors des séances avec les aidants (101). L’auteure expliquait que les étudiants, pour réussir leur cours, devaient assister à un certain nombre de séances, ce qui donnait une motivation supplémentaire aux patients. Ces derniers ne voulaient pas que leur partenaire subisse un échec (101). Il semble que pour les personnes atteintes de démence, le fait d’avoir un but particulier peut mener à un sentiment d’autosatisfaction et pourrait procurer un renforcement positif par rapport aux exercices. Cela pourrait s’expliquer par le fait que les réponses aux émotions positives sont toujours présentes chez la personne démente (103). En effet, selon Suttanon et al. (2012), la sensation d’accomplissement pour le participant est un facteur facilitant la participation à un programme d’exercices (102). De plus, dans l’étude de McCurry et al. (2010), les auteurs mentionnent que si un patient est jumelé avec une autre personne que l’aidant, cela pourrait augmenter la volonté du patient à poursuivre son entraînement (100).

Le physiothérapeute semble aussi avoir un rôle essentiel dans le maintien d’un programme d’exercices (102). Le fait que celui-ci soit plus présent en début de programme et de distancer les visites vers la fin, en plus d’être disponible pour répondre aux questions, seraient des actions perçues positivement par les patients et les aidants (102, 103). Aussi, ces derniers considèrent qu’il est important que le physiothérapeute ait une attitude professionnelle et positive, qu’il apporte support et motivation et qu’il démontre de la gentillesse et de la compréhension (102).

2.7.2 Facteurs reliés au programme d’exercices

Il n’y a pas que l’aspect relationnel qui influence l’adhésion à un programme d’exercices. Les caractéristiques du programme, comme son intensité par exemple, constitueraient une source facilitatrice (35, 100, 102). En fait, l’individualisation de la prescription d’exercices, c’est-à-dire une prescription adaptée à la condition du patient, semble être très importante (35, 100, 102). Le programme doit aussi posséder des

25

alternatives pour continuer à s’adapter, si celle-ci change (35, 100, 102). Une autre composante consiste en l’application d’exercices en groupe versus à domicile (102). Étonnamment, Suttanon et al. (2012) (102) rapporte qu’une majorité de patients dans leur étude (9/10) préférait suivre un programme d’exercices à la maison plutôt qu’en groupe, mais les auteurs suggèrent tout de même d’essayer ces deux styles d’activité, et d’utiliser celui qui convient le mieux au patient. Dans la même étude, un autre moyen pour maintenir la motivation était l’utilisation d’une feuille de route (102). Effectivement, cela serait perçu comme une sorte d’accomplissement par les patients, pour les inciter à poursuivre (102).

Il existe aussi d’autres facteurs reliés au programme d’exercices. Dans une étude de Venturelli et al. (2011) (84), les chercheurs utilisaient une forme de renforcement positif : après chaque séance d’exercices accomplie, les patients recevaient un biscuit en récompense. Le niveau d’adhésion pour le programme d’exercices était de 93,4%, démontrant ainsi une certaine efficacité (84). Comme mentionné précédemment, la musique pourrait aider à améliorer l’adhérence en augmentant l’endurance à l’exercice et diminuer les distractions qui sont dues aux inconforts qui y sont associés (98). Toutefois, la musique utilisée lors d’exercices doit avoir un rythme percevable et un tempo approprié afin de s’assurer de la bonne amplitude de mouvement et du bon nombre de répétitions (98).

2.7.3 Facteurs reliés à l’initiation d’un programme d’exercices

Il existe aussi plusieurs facteurs influençant l’initiation d’un programme d’exercices (102). Pour les patients et leurs aidants, il est important de connaître les bénéfices que peut procurer le programme d’exercices, tout comme le fait d’avoir une attitude positive face au programme d’exercices avant de le débuter (102). Aussi, se faire conseiller par un professionnel de la santé et le sentiment d’aider quelqu’un, seraient des aspects importants (102). Les patients ont même ajouté que le désir de ne pas être ou devenir une charge importante pour leurs aidants les stimulaient à entreprendre un programme d’exercices (102).

2.7.4 Facteurs limitant la pratique d’activité physique

D'autre part, certains facteurs agissent comme une barrière à la pratique de l’activité physique (100, 102). Les plus rapportés sont les suivants : l’état de santé du patient et de l’aidant, le transport, l’accessibilité/faisabilité d’un programme de marche, la mauvaise température, la constipation et le comportement du patient (35, 84, 100, 102).

2.7.5 Conclusion

En résumé, il existe plusieurs moyens disponibles au physiothérapeute pour améliorer l’adhérence à un programme d’exercices avec des personnes atteintes de démence. Le physiothérapeute a un rôle déterminant dans cet aspect du traitement (102). Son attitude professionnelle, l’importance du support donné et l’éducation aux participants, incluant l’aidant, doivent être pris en compte lors de l’instauration d’un programme d’exercices chez cette clientèle (102, 103). L’éducation quant aux bienfaits de l’exercice semble être primordiale pour les patients et leurs aidants (102). De plus, il faut s’adapter aux patients et essayer d’utiliser les meilleures stratégies possibles, en plus d’essayer d’éliminer, lorsque applicable, les barrières favorisant l’inactivité physique.

Documents relatifs