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1 Actualité de la recherche sur les usages

numériques des aînés

Pour trouver des références bibliographiques, nous avons choisi de raisonner par mots-clefs. Cette méthode nous a effectivement semblé la plus pertinente pour trouver rapidement et efficacement les sources les plus proches de notre sujet d’étude. Nous les avons séparés en deux types : ceux en lien avec la population retraitée, ceux en lien avec le champ lexical des technologies numériques. Après plusieurs essais, nous avons retenu les mots suivants :

• Pour le public retraité : personnes retraitées, personnes âgées, personnes vieillissantes, grand âge, senior, grands-parents, papy-boomers, etc.

• Pour le vocable lié aux nouvelles technologies : TIC, technologie numérique, usage numérique, pratique numérique, ordinateur, tablette, Internet, Web, Net, etc.

Notre recherche anglophone répond du même processus, avec la consultation de plateformes scientifiques généralistes (ResearchGate ; Scopus ; ProQuest ; Science-Direct ; etc.), ainsi que les plateformes de recherche de revues anglophones (Journal of Computer-Mediated Communication ; Computer in Human Behaviour ; Information, Communication and Society ; Communications ; Journal of Communication ; SAGE, etc.). Nous avons réalisé plusieurs requêtes, à partir de l’association des mots-clefs relatifs :

À notre public : older adults, older people, retired people, senior, elderly, aging, etc.

Au champ lexical des technologies numériques : ICT, digital, electronics, computer, mobile-

Nous avons ensuite procédé à la lecture, à l’analyse et à la classification des sources trouvées afin de cartographier l’état de la recherche sur le sujet des usages numériques des personnes retraitées.

1.1 La question de l’organisation du champ d’étude

Les publications anglophones tendent à être plus nombreuses que les publications francophones, quel que soit le domaine d’étude (SIC, sociologie, gérontologie, anthropologie, etc.). Notre revue de littérature a fait remonter, principalement, des articles scientifiques issus de colloques ou de revues, ainsi que quelques projets de recherche.

Quelques chercheurs français (Charmarkeh ; Le Douarin & Caradec ; Bourdeloie & Boucher- Petrovic ; Parrini-Alemanno ; Exertier, Marmillaud & Marque, Goarin, Vidal, Schelling & Seifert ; Quillion-Dupré, Monfort & Raille, etc.) ont publié un ou plusieurs articles en lien avec notre sujet. Du côté anglophone, les auteurs sont plus nombreux, issus notamment d’Angleterre, d’Australie et des États-Unis (Sum, Mattews, Pourghasem, Hughes ; Haddon ; Païvi-Hakkarainen ; Kanayana ; Sourbati ; Ma, Chen, Hoi Shou Chan & Tech, etc.). Ces études s’ancrent principalement en SIC, en sociologie et en gérontologie.

Elles se répartissent, méthodologiquement, en plusieurs groupes. Une majorité se cantonne à une approche théorique, comme Charmarkeh ou Goarin. Ces articles amènent ainsi des voies de réflexion, tout en restant particulièrement généralistes. Une fraction importante suit une méthode quantitative, notamment du côté anglo-saxon, avec une approche qui reste particulièrement positiviste.

Effectivement, si les auteurs tendent à identifier des usages, ils n’en présentent ni la cause, ni la forme, ni son intégration dans un processus d’appropriation plus large des technologies numériques. La description semble être considérée comme si elle se suffisait à elle-même. Nous retrouvons dans ces études une énumération d’usages (usage des réseaux sociaux, des mails, pratiques informationnelles), sans pour autant qu’elles ne croisent les résultats pour tenter de les relier entre eux.

Enfin, quelques articles (moins de dix), suivent une méthode qualitative par entretiens auprès du public étudié ou auprès de personnes proches (famille, aide-soignant, personnel d’EHPAD, dirigeants d’EHPAD, etc.), notamment l’étude de Sylvie Parrini-Alemanno24. Le travail de

cette dernière s’inscrit dans un contexte dépassant le simple usage des aînés, puisque l’étude porte une dimension institutionnelle, en lien avec les organes directeurs de l’EHPAD.

Contrairement aux études francophones, les études anglophones tendent à donner une certaine importance à la question du bien-être. Ce dernier est effectivement mis à l’honneur dans plusieurs travaux notamment celui de Blażun, Saranto et Rissanen, datant de 201225,

spécifiant que l’apprentissage des nouvelles technologies aboutit sur une réduction du sentiment de solitude chez les personnes âgées. Nous retrouvons également cette idée dans l’article dirigé par Shima Sum26. Ces chercheurs australiens ont ainsi montré que « savoir

utiliser Internet comme un outil de communication, pour rester en contact avec les proches et la famille, [ont] un effet positif immédiat »27 sur les personnes âgées (Sum & al, p. 214). Cette

question du bien-être par l’usage des technologies numériques reste peu ancrée dans les recherches francophones, lesquelles, malgré leur qualité, tendent à rester dans une optique positiviste, en tendant de présenter des usages sans pour autant les replacer dans un contexte plus général.

Comme présenté au premier chapitre, l’identification de la population est mal définie dans les études consultées. Elle est même régulièrement passée sous silence. Effectivement, les termes les plus utilisés (« seniors », « personnes âgées », « elderly », « older people », etc.) tendent à ne pas prendre en compte l’hétérogénéité de profils de ce public, amenant ainsi à des visions et à des résultats globalisants qui ne peuvent être appliqués à l’ensemble de la population. Les

24 Parrini-Alemanno, S. (2014). Représentations et usages des nouvelles technologies chez les personnes de grand âge en EHPAD : sutures culturelles et communicationnelle. In V. Meyer, Les technologies numériques au

service de l’usager… au secours du travail social ? (Les Études hospitalières, p. 245-260)

25 H. Blażun, K. Saranto et S. Rissanen (2012), Impact of computer training courses on reduction of loneliness of older people in Finland and Slovenia, in Computers in Human Behavior, Volume 28, (p.1202-1212)

26 S. SUM, R. Mathews, M. Pourghasem & I. Hughes (2008), Internet technology and social capital: How the Internet affects seniors’ social capital and wellbeing, in Journal of Computer-Médiated Communication, Volume 14, p.202-220

travaux de Vroman, ou de Quillion-Dupré, parce qu’ils ne tiennent pas compte la diversité des profils d’usagers, se résument à des typologies générales. Les limites des groupes étudiées ne sont que rarement décrites et, le cas échéant, peuvent entre en conflit entre les différentes publications. Les critères d’origine sociale, de condition de vie, d’entourage social, voire parfois d’âge, sont mis en abyme.

L’impression générale de cette revue de littérature laisse voir un fort aspect positiviste aux dépens, nous semble-t-il, d’une théorisation poussée de la question des usages numériques chez notre population d’enquête. Les publications tendent à lister des usages, comme celle dirigée par Tirado, dans laquelle sont analysées les capacités d’accès des citoyens âgés aux médias digitaux en Andalousie.

Les publications tendent à rester éparses et isolées les unes des autres, donnant ainsi un aspect quelque peu redondant aux recherches. L’étude de Vroman, par exemple, sur les usages en ligne des plus de 65 ans, fait écho à plusieurs recherches antérieures. Effectivement, il décrit le rôle joué par la famille dans le développement des usages, notamment par le rituel des cadeaux. Or, cet aspect est également traité dans les recherches de Laurence Le Douarin, associée à Vincent Caradec, tout comme chez Schelling et Seifert.

Nous percevons ainsi un certain manque de coordination, qui aboutit sur des résultats répétitifs, là où l’intelligence collective et la concertation pourraient mener à des études plus consensuelles et plus théorisantes.

1.2 L’approche des usages numérique des aînés : quelle prise

en compte des profils et des usages réels ?

Notre travail doctoral a été initié par une volonté de lutte contre les stéréotypes liés à l’usage des technologies numériques par les personnes retraitées. Notre revue de littérature sur notre population d’étude révèle une forte domination de thèmes liés aux déficiences physiques et cognitives liées au processus de vieillissement, notamment en gérontologie, en sociologie et en SIC. Pour ne citer qu’un exemple, les travaux de Vincent Caradec, sociologue du vieillissement reconnu, tendent à s’orienter vers l’étude des phénomènes de déprise, de sénilité, de démences type Alzheimer, de pertes physiques et cognitives, etc.

Ces recherches tendent à développer une approche plutôt stéréotypée de la vieillesse, réduisant cette dernière à ses seuls aspects sombres et funèbres. Or, certaines lectures concernant l’usage des technologies numériques chez les personnes retraitées confirment notre impression que la vieillesse ne peut se cantonner aux approches mentionnées ci-dessus. Il nous semble nécessaire de réaffirmer la pluralité des profils des retraités, d’autant plus pour ce qui tient à l’usage des technologies numériques.

Bien vieillir grâce au numérique, de Carole-Anne Rivière et d’Amandine Brugière, s’est

imposé comme l’un des ouvrages fondamentaux de notre recherche. Rivière et Brugière rejoignent le constat qui a initié notre recherche : nous assistons, d’une part, à l’augmentation du nombre de retraités, d’autre part, à l’appropriation des TIC par cette même population. L’ouvrage fait également le constat du rôle donné aux technologies dans le maintien de l’autonomie à domicile et de la santé, à travers des exemples concrets de produits développés par les entreprises de domotique. Au-delà de cette description, l’ouvrage pose une question fondamentale sur la relation entre autonomie et numérique. Les outils numériques doivent-ils être considérés comme une solution au maintien de l’autonomie ou sont-ils un moyen à intégrer dans des pratiques plus générales, pour contribuer à ce maintien ?

Nous rejoignons ainsi les auteurs en considérant l’importance du lien social dans le maintien de l’autonomie, lesquelles développent l’idée que les outils numériques ne peuvent se substituer au lien social avec l’entourage (aide-soignante, infirmière, famille, amis, etc.). Les outils numériques peuvent contribuer au maintien de l’autonomie, en permettant de contourner des obstacles plutôt que de les supprimer, permettant ainsi de stimuler les capacités physiques et cognitives, dans une démarche de co-construction de l’innovation.

Selon les auteures, les outils numériques participent à l’invention d’une nouvelle économie du lien social, en donnant de nouvelles possibilités d’engagement malgré le caractère d’exclusion induit par la retraite. Cet aspect social des technologies est un sujet que nous tenions, dès le début, à développer dans notre travail doctoral. Cette partie de l’ouvrage a fortement contribué à notre appréhension de la question, en considérant les outils numériques comme de nouveaux moyens d’engagement et de socialisation pour les personnes retraitées.

Nous souhaitions étudier les pratiques numériques des personnes ayant encore une bonne, voire une complète autonomie. Cet ouvrage s’inscrit ainsi dans la vision prospective de notre

étude. Effectivement, en constatant les usages actuels et réels des usagers, nous tentons de comprendre les modes d’intégration des outils numériques dans la vie quotidienne et d’envisager le rôle qu’elles tiendront au moment de la perte d’autonomie. Malgré tout, il en ressort un aspect idéaliste qui, bien que stimulant et tout à fait pertinent, ne tient pas rigueur de l’ampleur des logiques commerciales induites par les actuelles innovations techniques à destination des aînés. Les idées et les arguments restent à un niveau d’abstraction et de théorisation très éloigné de la réalité.

Houssein Charmarkeh rejoint le constat présenté ci-dessus. Ce docteur en science de l’information et de la communication est l’auteur de l’article Les personnes âgées et la

fracture numérique de « second degré » : l’apport de la perspective critique en communication, paru dans la Revue Française des Sciences de l’Information et de la

Communication (RFSIC) en 2015. Il y présente les concepts de fracture numérique de premier degré, due au manque d’équipement, et de second degré, due au manque de compétences en la matière. Si cette distinction peut être retrouvée chez Fabien Granjon, Charmarkeh va ici plus loin en distinguant trois niveaux de compétences numériques.

Instrumentales, tout d’abord, résidant dans la capacité de manipulation des matériels et des logiciels, ainsi que d’une capacité de raisonnement face aux bogues. Informationnelles, ensuite, en tant qu’aptitudes à chercher, sélectionne, comprendre, évaluer l’information nécessaire pour utiliser les procédures de navigation et les différentes plateformes (moteurs de recherches, forums de discussion, etc.). Stratégiques, enfin, perçues comme les aptitudes à utiliser l’information de manière proactive, à lui donner du sens dans son propre cadre de vie et à prendre des décisions en vue d’agir sur un environnement professionnel ou personnel (Charmarkeh, p. 5, 2015).

Cette structuration des domaines de compétences numériques, ainsi que la présentation des différents niveaux de fracture numérique ont aidé à la structuration de notre appréhension du sujet au début de notre recherche. Le concept de fracture de second degré, notamment, s’est révélé en parfaite adéquation avec les éléments relevés durant notre enquête de terrain.

À ceci, il ajoute une forte critique des discours sur la capacité des technologies à prendre en charge les aînés, les personnes âgées. Selon Charmarkeh, ce genre de discours, ancré dans le solutionnisme technologique (Morozov, 2014), est en décalage avec la réalité humaine et le

besoin de chacun à être en lien avec les autres. Il rejoint ici Rivière et Brugière, sur un constat que nous partageons également et qui a été à l’une des idées originelles de notre sujet : la technologie peut, selon eux, venir en soutien des liens sociaux classiques, en soutien de la volonté d’autonomie des personnes vieillissantes, mais en aucun cas elle ne peut venir en substitution du lien social intersubjectif.

Charmarkeh évoque également le besoin nécessaire et urgent de revoir les représentations sociales liées aux personnes âgées. Effectivement, l’âge, le milieu de vie, l’origine sociale, l’entourage, l’état de santé, sont autant de facteurs qui peuvent expliquer les formes de développement des usages. Cet article apporte un éclairage critique et théorique venant à la fois confirmer nos idées originelles tout en apportant une certaine structuration dans notre approche initiale du sujet.

1.3 Qu’en est-il de la recherche d’information en ligne ?

Nous souhaiterions citer les résultats de l’enquête Risque Informationnel Chez les Seniors et Automédication (RICSA), dirigé par Olivier Le Deuff28. Cette étude, à laquelle nous avons

participé en tant qu’ingénieur, a grandement influencé notre sujet, au point que ce dernier a fini par être remodelé pour intégrer des sujets abordés dans RICSA. Les recherches et les études menées durant ce projet ont effectivement porté notre attention sur le fonctionnement de Google, qui s’avère être le moteur de recherche privilégié par notre population, comme nous le verrons dans les chapitres dédiés à l’analyse de notre corpus. Cette donnée est d’une grande influence, puisqu’elle conditionne grandement la qualité des recherches d’information.

Les recherches effectuées pour le projet, notamment à travers les travaux de Sylvie Fainzang29, ont mis en exergue les pratiques de santé en ligne des patients et, plus

précisément, des personnes retraitées. Les recherches d’information de santé, le rapport au monde médical ou encore la perception et l’interprétation des symptômes se sont peu à peu

28 Maître de conférence en sciences de l’information et de la communication à l’université Bordeaux Montaigne et chercheur au laboratoire MICA.

révélés extrêmement pertinents dans le cadre de notre enquête doctorale. Ces pratiques, originellement minorées dans notre étude, y ont finalement pris une place prépondérante.

Le projet RICSA nous a également permis d’aborder le sujet d’un point de vue quantitatif, par le biais d’une enquête en ligne. Portant sur les usages numériques, les usages de santé et sur les usages de santé en ligne, cette enquête a parfois apporté des éclairages sur notre volet qualitatif. De plus, le projet comprenait également une enquête portant sur l’analyse de sites de vulgarisation en matière de santé. Cette analyse, bien que non exploitée dans cette étude, a offert un éclairage imprévu sur notre recherche. Effectivement, elle a porté à notre attention le concept de page rank et la démarche commerciale des sites de santé, bien plus ancrés que nous ne l’envisagions, influençant la qualité de la recherche.

La question que nous nous sommes posée au sujet de la recherche en ligne se décline en deux versants : le premier appliqué à la recherche générale, le second à la recherche de santé. Nous nous sommes ainsi beaucoup appuyée sur les travaux qui ont été réalisés à ce sujet, pour nous orienter dans notre recherche.

La question de la littératie informationnelle est largement traitée par la littérature scientifique : Le Deuff, Jouët, Le Coadic, etc. Or, lorsque nous nous intéressons à la littérature spécifique concernant la littératie informationnelle du public retraité, nous faisons face à un certain manque de sources. La question de l’acculturation (plus ou moins problématique) des retraités, en matière de technologies numériques, n’est que peu abordée dans les études sur ce public. Ce, contrairement aux générations plus jeunes (12-25 ans), qui font l’objet de nombreuses publications, notamment dans un but pédagogique. Nous avons, dans un premier temps, souhaité exploiter ces travaux en les adaptant aux personnes retraitées. Or, nous nous sommes rapidement rendue à l’évidence : comparer ces deux publics revient à tenter de comparer l’incomparable.

Effectivement, les jeunes générations disposent d’une acculturation particulièrement précoce aux plateformes numériques, les amenant à développer une importante culture (savoirs et compétences) des objets numériques. Ainsi, sur la question de la recherche d’information en ligne, leur culture, associée à des contenus pédagogiques, leur permet de développer des réflexes de recherche pertinents. Or, comme nous le verrons dans notre analyse, l’acculturation des personnes retraitées tend à rester incomplète. Elle laisse ainsi une large

place aux lacunes, qui semblent moins aisées à combler que chez les jeunes générations, puisqu’ils ne bénéficient pas de formations scolaires obligatoires.

Notre recherche sur le sujet a laissé apparaître un certain manque de considération pour cette question de l’acculturation numérique et de la littératie informationnelle numérique des personnes retraitées. Les travaux de Quillion-Dupré, Monfort et Rialle, notamment appliqués à la transmission des TIC chez les personnes âgées30, nous paraissent révélateurs de ce

phénomène. Outre une distinction peu développée des différents profils d’usagers, les auteurs tendent à ne pas prendre en compte le besoin d’acculturation des usagers aux technologies numériques. Ils tendent à prendre pour principe, semble-t-il, que les personnes âgées connaissent des difficultés à cause de défaillances cognitives liées au vieillissement. La question de l’apprentissage et de l’acculturation n’est ainsi pas abordée, au profit d’une argumentation traitant des pertes cognitives. L’article conclut sur le besoin d’interface simplifiée pour les usagers à partir de 65 ans, sans tenir compte de la question générationnelle ni de la question de l’acculturation aux technologies. Ce genre d’argumentation paraît relativement répandu dans la littérature étudiée, malgré son caractère réducteur et décontextualisé. Nous tenterons, de ce fait, d’aborder cette question de l’acculturation, mise en rapport avec les phénomènes d’âge et de classe sociale, de manière exploratoire, afin de proposer une réflexion scientifique sur ce sujet.

1.4 L’apport intergénérationnel dans la compréhension des

usages

La question du lien intergénérationnel est particulièrement présente dans les travaux étudiés. Plus généralement, la question du lien social médiatisé par ordinateur, notamment représenté par Antonio Casilli, est un thème récurrent des publications en SIC et en sociologie, aussi bien du côté francophone que du côté anglo-saxon. Ainsi, la référence à ce thème est présente dans l’ensemble des publications que nous avons trouvées. Bien que restant descriptives, ces publications tendent à montrer l’importance accordée au lien social, non seulement par les

30 Quillion-Dupré, L., Monfort, E., & Raille, V. (2016). Mieux comprendre l’usage et la transmission des technologies d’information et de communication aux personnes âgées. Neurologie – Psychiatrie – Gériatrie, 16,

chercheurs, mais surtout par les usagers que nous étudions dans le cadre de notre enquête. L’aspect social semble être l’un des facteurs prédominant dans la diffusion des usages, facteurs que nous tenterons de comprendre et d’expliquer dans notre analyse.

La lecture des travaux31 de Laurence Le Douarin sur les pratiques numériques des grands-

parents ont grandement participé à l’appréhension de notre sujet. Les résultats de ses enquêtes montrent l’influence des contextes historico-technologiques dans les relations des grands-

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