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Que font les individus, les ménages français avec les TIC ? À quoi leur servent l’ordinateur et internet ? Ont-ils des compétences de base en informatique ? Quels sont les lieux d’accès privilégiés ?

3.1. Lieux d’accès et usages différents selon la CSP

Frydel (2006)47 notifie que les milieux familiaux et amicaux sont les lieux d’accès et

d’utilisation les plus importantes que les espaces publics. Un quart de la population s’est connecté chez les amis, voisins, et seulement un dixième dans les lieux publics (un cyber café, une bibliothèque…) Parmi les personnes ayant un emploi, 47 % disposent d’un accès sur le lieu de travail, les cadres sont les plus nantis (accès professionnel et domestique).

L’enquête DEPS (2008) indique quant à elle qu’en 2007, près des trois quarts d’usagers d’internet avaient déclaré au cours des trois derniers mois précédant l’enquête y accéder à leur domicile, moins de la moitié sur leurs lieux de travail, huit pour cent sur un lieu de formation, 36 % chez un voisin, un ami, ou un parent, principaux espaces d’utilisation d’internet. Pour ce qui est de l’usage d’internet, L’INSEE (1998) fait observer qu’environ les trois quarts des personnes qui vivent dans les foyers utilisent régulièrement internet : un peu plus de la moitié des artisans et commerçants (un peu moins que les autres catégories), la grande majorité des cadres.

Frydel nous apprend qu’en 2006, plus d’un français sur deux l’a déjà utilisé (un sur trois en 2001). Une personne sur quatre s’en est servie quotidiennement, deux fois moins qu’en Suède et au Danemark, les premiers dans l’Union Européenne. Un certain nombre de facteurs favorisent ou non l’usage : l’âge des personnes, le diplôme obtenu, la profession et le milieu social. Concernant le facteur diplôme, il déclare que plus de trois quarts des diplômés du supérieur utilisent internet contre moins d’un quart des non-diplômés. L’auteur affirme qu’en 2006, sur les 43 % d’individus connectés à domicile, quatre-vingt-trois pour cent d’entre eux l’ont déjà utilisé. Ceux qui ne sont pas connectés l’expliquent par une absence de besoins (un sur deux), un manque de compétences (un sur six), le coût trop élevé (un sur sept).

Concernant les disparités d’usage selon le niveau d’éducation, DEPS (2008) relève que la quasi-totalité des personnes ayant un niveau d’éducation élevé ont utilisé internet contre 83 % de ceux qui ont un niveau moyen et un peu moins de la moitié des personnes ayant un niveau faible.

Une autre étude Credoc (2007), note une progression du nombre d’internautes pour tous lieux confondus, ils sont un peu plus de la moitié en 2005 et 62 % en 2007 qui se sont connectés à internet. 90 % des personnes de plus de 12 ans qui disposent d’un ordinateur l’utilisent effectivement et internet est leur principale activité. Pour l’ensemble de la population, ils sont 43 % en 2006 et près de la moitié en 2007 à utiliser l’ordinateur tous les jours.

Toujours concernant les fréquences d’utilisation, selon le DEPS (2008), les deux tiers des particuliers se sont connectés au cours des douze derniers mois précédant l’enquête, au moins une fois à internet et sont 69 % de français à avoir utilisé un ordinateur. Pour ce qui est de la fréquence d’utilisation, ce rapport indique que 51 % des Français utilisent tous les jours ou presque un ordinateur (Tableau 2 p. 5).

Nous retenons que les lieux d’accès à l’ordinateur et à internet sont principalement le domicile familial et le lieu de travail. Ils sont beaucoup plus prisés que les lieux publics. On peut également noter qu’il y a une forte progression de l’usage de l’ordinateur et d’internet mais

des disparités existent selon la catégorie socioprofessionnelle, (les cadres étant plus utilisateurs que les ouvriers) ; selon le niveau d’étude, (les diplômés du supérieur plus que les non- diplômés) ; selon les générations, (les jeunes plus que les personnes âgées).

3.2. Un large spectre d’activités

Pour ce qui est des activités effectivement menées, INSEE (1998) indique que les personnes interrogées affirmaient avoir utilisé dans le mois précédant l’enquête ; les services de téléphonie hors mobile (25 % de personnes), un service sur internet (14 %), un logiciel de jeu (38 %), un logiciel éducatif ou culturel (33 %), un autre type de logiciel (traitement de texte, tableur, comptabilité, programmation) pour plus de la moitié d’entre eux.

Une étude de Frydel (2006) note que les 68 % des internautes48, ont effectué des

recherches d’information (informations administratives, sur la santé, lecture de journaux). Les activités les plus courantes sont le courrier électronique, les achats, la consultation du compte bancaire, le remplissage en ligne des documents administratifs, écouter de la musique et regarder des films, l’utilisation de la messagerie instantanée, les chats et forums…

Le Credoc (2007) révèle que dans les douze derniers mois précédant l’enquête, 19 millions d’internautes en 2007 ont effectué des démarches administratives et 17 millions ont acheté en ligne. La recherche d’emploi par 9 millions de personnes. Quant au DEPS (2008), il indique que sur 100 Français, 64 ont accès à internet. L’enquête relève aussi que l’activité la plus importante est la recherche d’informations sur les biens et services, suivis de la messagerie, du téléchargement des jeux et de la musique, de la lecture ou téléchargement des journaux en ligne, l’accès à des programmes de radio et de télévision et du téléchargement de logiciels.

Concernant les achats sur le web, Lehuéde (2006)49 a interrogé les cyber-consommateurs

sur les raisons de l’usage de ce nouveau moyen d’achats. Il ressort qu’internet facilite la recherche d’un meilleur rapport qualité/prix en élargissant la palette de produits disponibles, en

48 L’auteur entend par internaute, une personne ayant déclaré le jour de l’enquête avoir utilisé internet. 49 Internet donne plus de pouvoir aux consommateurs, enquête Credoc n°197-octobre 2006

améliorant la comparaison des prix et développe l’achat-plaisir. Nombre d’entre eux pensent qu’on peut faire des économies en comparant les offres, déclarent s’informer plus sur le produit que dans un magasin (source fabricant, distributeur, consommateurs, pouvoirs publics, passionnés), estiment qu’on acquiert de l’expertise technique, le gain de temps, évoquent des raisons de commodités (depuis chez soi, plus agréable). Par conséquent, Médiamétrie (2007)50

note un accroissement de ces achats, 19,8 millions de Français ont acheté en ligne, fin 2007 (12 % en un an), soit près de 2 internautes sur 3.

Le DEPS (2008) indique aussi que parmi les Français qui se sont connectés les trois derniers mois en 200, 41 % ont acheté en ligne des biens et services, un particulier sur cinq a acheté en ligne des films, de la musique, des livres, magazines, matériels d’apprentissages. La France se situerait dans une position moyenne par rapport aux pays de l’UE en matière d’achat sur internet.

Parmi les personnes achetant en ligne, les 25-54 ans sont plus nombreux que les autres. Le e-commerce se développe en France, cela s’explique par le fait que les Français sont de plus en plus confiants et par la fréquence d’utilisation de l’ordinateur et d’internet.

Nous venons de décrire les usages des personnes en ce qui concerne l’ordinateur et internet. Que constate-t-on concernant ces usages ? Y a-t-il des disparités au sein de la société ? Le Credoc (2006) estime qu’il y a en réalité une faible disparité des usages, notant qu’en 2004 l’indicateur d’inégalité était de 24 % pour l’équipement donnant accès à internet à domicile mais n’était que de huit pour cent pour la fréquence d’utilisation d’internet à domicile. Quant à la spécificité des usages (jeux en réseaux, envoie de courrier électronique, achat à distance…), l’indicateur était moins important (12 %). Pour le Credoc, le principal obstacle dans l’appropriation des outils numériques reste l’acquisition d’un ordinateur et internet. L’étude révèle également que les disparités d’usage sont essentiellement d’ordre générationnel ; les activités de jeux en réseaux sur internet, les services de messagerie instantanée sont effectués par les jeunes. L’utilisation de l’ordinateur personnel pour des tâches professionnelles et les

50 Médiamétrie, fin de l’année 2007: formidable accélérateur de l’achat en ligne, communiqué de presse, 24

démarches administratives par les cadres et les étudiants. L’enquête mentionne une certaine homogénéité dans les activités de recherche d’informations, l’envoie de mails, gestion de photo numériques, achats par internet, le téléchargement de musique, de film, ou de logiciels.

Quant aux compétences des internautes en informatique, Langouet (2000) citant une enquête de l’INSEE (juin 1998) indique que parmi les personnes sachant se servir de l’ordinateur, 36 % l’ont appris au cours de leur vie professionnelle, c’est le cas des plus de 30 ans.

L’enquête Credoc (2006) mentionnée ci-dessus avise qu’une grande majorité d’internautes (tous âges confondus) ont déclaré avoir des compétences de bases en TIC : neuf sur dix disent savoir surfer sur le web avec un moteur de recherche, les trois quarts des quarante et soixante-neuf ans. Plus de huit internautes sur dix affirment savoir joindre un fichier à un courriel ou visualiser l’historique des pages visitées, la majorité sait installer un nouveau matériel et faire du copier-coller, un sur deux sait compresser un fichier. Cependant, ils sont seulement un sur quatre à pouvoir créer un site ou le mettre à jour (respectivement vingt et vingt et un pour cent pour les 40-49 et 60-69 ans), un peu plus d’un sur dix a des compétences pour écrire un programme informatique.

Boutet et Trémenbert (2008)51 font remarquer que la question des compétences est l’une

des raisons principales dans l’abandon de l’utilisation des TIC. Ainsi, près de dix pour cent des personnes interrogées dans leur enquête ont abandonné l’usage de l’ordinateur et 13 % pour internet parce qu’elles « se déclarent démunies lorsque l’ordinateur ou la connexion internet

est défaillante », « Quand ça tombe en panne, on ne sait pas quoi faire ».

Pour ce qui est des représentations, le Credoc (2006) note que l’indicateur de dispersion des opinions de (9 %) est sensiblement homogène dans la population. Il mentionne quelques différences de représentations liées à l’âge, à la catégorie socio professionnelle, au niveau d’étude : par exemple, internet est un bon outil pour faire les achats (l’indicateur de différence

d’opinion est de 16 %), l’idée selon laquelle l’ordinateur est facile à utiliser (13 %). Le Credoc remarque que les jeunes et les cadres sont plus convaincus que les autres sur ces deux cas. Il précise également qu’il y a presque unanimité sur le fait qu’internet est utile dans les démarches administratives ou fiscales (l’indicateur de différence d’opinion n’était que de 5 %) et pour suivre une formation (4 %).

Boutet et Trémenbert ont aussi demandé dans leur étude, l’opinion des non-usagers d’internet, les représentations les plus largement partagées sont : le coût élevé pour s’équiper, le sentiment d’impuissance face à une panne, la complexité des technologies, internet sert surtout au travail ou pour faire des études, le mauvais fonctionnement de l’outil.

Sur la question les activités et compétences en TIC des internautes, nous retenons que de plus en plus de Français effectuent des activités avec les TIC. Les plus courantes sont la recherche d’information (informations administratives, sur la santé, lecture de journaux). La communication (le courrier électronique, les forums, la messagerie instantanée), les achats en lignes (connaissent une forte progression) et les jeux. Concernant les compétences, ils déclarent en majorité avoir des compétences de base pour se servir de l’ordinateur et d’internet. L’opinion sur les technologies varie aussi en fonction de la catégorie socioprofessionnelle, du niveau d’études et des générations.