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LA PLAnTE HôTE ET

Figure 9: A: Fruits et graines de Ruta angustifolia Pers (Meyer, 2014) B: Feuilles et fleurs

II- 6 Activités biologiques des trois espèces de la rue

Les métabolites secondaires, en particulier les flavonoïdes, les coumarines les alcaloïdes et les huiles essentielles, sont responsables de la plupart des activités biologiques des trois plantes étudiées (Hammiche et Azzouz, 2013). Les recherches actuelles réalisées sur l’effet des extraits des trois espèces semblent confirmer plusieurs propriétés attribuées par la pharmacopée traditionnelle et même pour l’industrie moderne, les plus importants sont : II-6-1- Effet antimicrobiens

Plusieurs chercheures ont présenté dans leurs travaux l’effet antibactérien des extraits de Ruta.sp contres un ensemble de bactéries pathogènes (Mancebo et al., 2001).

Abou-Zeid et ses collaborateurs (2014) ont testé l’extrait méthanolique de

Chrysthanthemum cornarium, Capparis spinosa, Carthamus lanatus et Haplophyllum tuberculatum vis-à-vis d’un ensemble de bactéries (gram négative et gram positive), les

résultats témoignent d’une activité antibactérienne intéressante de Haplophyllum

tuberculatum comparativement aux autres espèces végétales avec une zone d’inhibition de 79

mm. Cette forte activité est attribuée selon l’équipe de recherche à la présence des composés phénolique et en particulier aux acides phénoliques et aux flavonoïdes.

En plus de l’activité antibactérienne, des études réalisées in vivo et in vitro ont prouvé que les extraits naturels des Ruta.sp possèdent des propriétés antifongiques contre un certain nombre de mycètes. Les auteurs les attribuent aux furanocoumarines et aux alcaloïdes de type quinoléine et quinolone avec une activité fongicide très importante particulièrement vis-à-vis de Botrytis cinerea, parasite de la vigne (Oliva et al., 2003).

Une activité antifongique significative a également été reportée pour certaines coumarines. Dans leurs études in vitro, Degree et son équipe qui ont montré que les coumarines paralysent la croissance de Saccharomyces servisiae. A de fortes concentrations à raison de 100-1000 ppm, elles retardent ou bloquent la germination des spores d’Aspergillus

niger et de Penicillium glaucum.

L’activité antifongique des huiles essentielles extraites des plantes aromatiques a été largement décrire in vivo et in vitro dans plusieurs travaux. Les huiles agissent sur un large spectre de champignons, moisissures et de levures en inhibant : la germination des spores,

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l’élongation du mycélium, la croissance, la sporulation et la production de toxines chez les moisissures (Pinto et al., 2007).

Les propriétés antifongiques des huiles essentielles sont associées à la prédominance des fonctions chimiques. Etant donné la grande complexité de la composition chémotypique des huiles essentielles, et malgré de possibles synergies, certains chercheurs préfèrent étudier l’effet d’un composé isolé pour pouvoir ensuite le comparer à l’activité globale de l’huile essentielle (Chaumont et Leger, 1989).

Comme pour l’activité antibactérienne, le pouvoir antifongique semble être lié à la présence de certaines fonctions chimiques dans la composition des huiles essentielles. Plusieurs travaux ont révélé que le pouvoir inhibiteur était essentiellement dû à la réactivité de la fonction aldéhyde avec le groupement thiol des acides aminés impliqués dans la division cellulaire

(Kurita et al., 1979). L’étude menée par Said Hassane et al. (2011) à montré que l’huile essentielle de Plectranthus aromaticus Roxb sur un ensemble de champignons phytopatogénes dotés d’un grand pouvoir antifongique même à faible concentration ceci est expliquer par la richesse de la plante en alcools terpéniques et en phénols.

Ces propriétés sont étroitement liées à la nature de leurs constituants et des groupements ou fonctions chimiques qu’ils possèdent ; c’est le cas de l’activité antifongique qui décroît selon le type de fonctions chimiques : Phénols >Alcools> Aldéhydes> Cétones> Ethers> Hydrocarbures (Ultree et al., 2002).

Par conséquent, un certain degré d’hydrophobicité des composés phénoliques ou aldéhydes aromatiques parait donc requis pour exprimer une caractéristique antifongique optimale. Voukou et al.,( 1988) ont montré que les phénols (eugénol, chavicol 4-allyl-2-6- diméthoxyphénol) sont plus antifongiques que les aldéhydes testés (cinnamique et hydro cinnamique).

Les huiles essentielles ont également un pouvoir antibactérien très important .La première mise en évidence de l’action des huiles essentielles contre les bactéries a été réalisée en1881 par Delacroix (Boyle, 1995). Depuis, de nombreuses huiles ont été définies comme antibactériennes (Burt, 2004).Selon Zelagui et al. (2012) Cette activité est par ailleurs variable d’une huile essentielle à l’autre et d’une souche bactérienne à l’autre (Kalemba et

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kunicka, 2003 ; Oussou, 2008 ; Avlessi, 2012). Elles peuvent être bactéricides ou bactériostatiques (Oussou et al., 2009).

Les huiles essentielles agissent aussi bien sur les bactéries à Gram positif que les bactéries à Gram négatif. Toutefois, les bactéries à Gram négatif paraissent moins sensibles à leur action et ceci est directement lié à la nature de leur paroi cellulaire (Burt, 2004). Il existe cependant quelques exceptions. Les bactéries Gram à Gram négatif comme Aeromonas

hydrophila (Wan et al., 1998) et Campylobacter jejuni (Wannissorn et al., 2005) ont été

décrites comme particulièrement sensibles à l’action des huiles essentielle.

L’activité antimicrobienne est principalement on fonction soit de leurs compositions chimiques, et en particulier de la nature de leurs composés volatils majeurs soit à leurs effets synergique ou additif de plusieurs constituants (Sipailiene et al., 2006 ; Oussou, 2009). La variabilité des constituants des huiles suggère qu’elles agissent sur plusieurs sites d’action dans les micro-organismes, étant donné que chaque composé possède son propre mode d’action (Guinoiseau, 2010).

Oussou en 2009 a étudié les propriétés antibactériennes de l’huile essentielle issues de la partie aérienne de Ruta montana récoltée à Mila (Est Algérien) et qui ont révélées un pouvoir antibactérien remarquable contre un ensemble de bactéries (Escherichia coli

Pseudomonas aeruginosa ; klebsella pneumoniae et Staphylococcus aureus) cette activité est

du à la richesse de la plante aux composés cétoniques avec un taux de 60.1 % représentée par le 2-Undecanone

Les caractéristiques des huiles essentielles sont attribuées aux dérives terpénoïdes et phénylpropanoïdes dont elles sont constituées (Guinoiseau, 2010). Les terpènes ainsi que les flavonoïdes peuvent pénétrer dans la double couche phospholipidique de la membrane de la cellule bactérienne et induire sa rupture. Le contenu cytoplasmique est déchargé à l’extérieur de la cellule impliquant sa destruction (Tsushima et al., 1996).

Certains composés phénoliques des huiles essentielles interfèrent avec les protéines de la membrane des micro-organismes comme l’enzyme ATPase, soit par action directe sur la partie hydrophobe de la protéine, soit en interférant dans la translocation des protons dans la membrane prévenant la phosphorylation de l’ADP (Kurita et Koike, 1982; Hammer et al.,

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1999). Johansen al. (1997) ; dans ses travaux a démontré que la synthèse de l’ADN, l’ARN, des protéines et des polysaccharides peuvent être inhibés par les huiles essentielles.