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Activité hypolipémiante

II. 4 2 Activité anti-VIH

II. 8. Activité hypolipémiante

En 2007, le taux de LDL-cholestérol (LDL-COH) moyen dans la population française âgée de 18 à 74 ans était de 1,27 g/L, et 29,7% de la population avait un taux de LDL-COH supérieur à 1,60 g/L ou prenait un traitement hypolipémiant. Près d’un tiers de la population française était alors concernée par une dyslipémie de type hypercholestérolémie. Cependant il est à noter que la prévalence de cette dernière augmente nettement avec l’âge (55% chez les 65–74 ans) (57). Même si la prévalence de l’hypercholestérolémie, en 2015, avait diminué, il n’en restait pas moins qu’une personne sur cinq avait un taux de LDL supérieur à 1,60 g/L (58).

Le cholestérol est essentiel à l’organisme. C’est un composant de la membrane des cellules et il est absolument nécessaire au maintien de cette structure. De plus, il intervient dans bon nombre de processus biochimiques. Pour jouer son rôle, il est transporté dans le sang par différentes formes de lipoprotéines :

- les lipoprotéines de haute densité (HDL ou High Density Lipoprotein en anglais) qui participent à l’élimination du surplus de cholestérol et inhibent la formation de plaques athéromateuses. Elles sont plus couramment appelées « bon cholestérol » ;

- les lipoprotéines de faible densité (LDL ou Low Density Lipoprotein en anglais) et les lipoprotéines de très faible densité (VLDL ou Very Low Density Lipoprotein en anglais) qui vont, quant à elles, provoquer l’apparition de plaques athéromateuses. Par opposition aux HDL, elles sont qualifiées de « mauvais cholestérol ».

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Il faut rappeler que ces plaques athéromateuses sont directement responsables de maladies cardiovasculaires. En effet, au fil du temps, la plaque grandit de plus en plus et réduit la lumière de l’artère où elle est présente, ce qui provoque une diminution de l’afflux sanguin vers l’organe concerné, qui reçoit alors moins d’oxygène. C’est exactement le cas de l’angor, ou angine de poitrine, provoqué par une diminution de l’afflux sanguin causé par l’athérosclérose des artères coronaires, le manque d’apport en oxygène se ressentant à l’effort.

Les triglycérides (TG) sont eux aussi des lipides essentiels au métabolisme de l’Homme. Ils permettent le stockage des acides gras dans le tissu adipeux et forment donc la principale source d’énergie de l’organisme. Un taux sanguin élevé de TG représente cependant un facteur de risque cardiovasculaire à ne pas négliger.

Li et al. ont étudié l’effet de la spiruline sur l’équilibre lipidique sanguin chez des rats en les séparant en trois groupes (59) :

- régime classique ;

- régime riche en graisses ;

- régime riche en graisses avec un ajout d’extrait de spiruline à hauteur de 150 mg/kg/jour.

Tous les rats ont pris du poids lors de cette étude mais, comme attendu, l’augmentation est plus forte dans le groupe ayant suivi un régime riche en graisses (prise de 230 g) que dans celui ayant suivi un régime classique (prise de 160 g). L’extrait de spiruline a permis de limiter cette prise de poids excessive lors d’un régime riche en graisses (prise de 170 g).

En ce qui concerne le taux de lipides sériques, l’extrait de spiruline a permis d’obtenir un taux réduit de triglycérides, de cholestérol total et de cholestérol LDL en cas de régime riches en graisses. A contrario le cholestérol HDL enregistre une valeur moyenne bien plus élevée.

Des protéines jouant un rôle dans le métabolisme des lipides et du glucose ont été affectées par l’extrait de spiruline via une action sur l’ARNm codant pour ces protéines :

- la protéine kinase α activée par l’AMP (AMPKα ou AMP activated protein Kinase α), dont l’expression est diminuée chez les rats suivant un régime riche en graisses, reste

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chez les rats sous spiruline à un taux proche de celui chez les rats sous régime classique ; elle permet entre autres de réduire la lipogenèse (60) ;

- la SREBP-1C (Sterol Regulatory Element Binding Protein 1C), dont l’expression est augmentée chez les rats suivant un régime riche en graisses, reste chez les rats sous spiruline à un taux proche de celui chez les rats sous régime classique ; cette protéine permet l’activation transcriptionnelle de gènes de la glycolyse et de la lipogenèse (61) ; - l’ HMG-CoA (HydroxyMéthylGlutaryl-CoA), dont l’expression est augmentée chez les rats suivant un régime riche en graisses, reste chez les rats sous spiruline à un taux proche de celui chez les rats sous régime classique ; c’est un précurseur du cholestérol ; - l’ ACC (Acétyl-CoA Carboxylase), dont l’expression est augmentée chez les rats suivant un régime riche en graisses, reste chez les rats sous spiruline à un taux proche de celui chez les rats sous régime classique ; elle limite la vitesse de biogenèse des acides gras à longue chaîne (62).

Kata et al. ont observé l’effet d’un extrait d’alcaloïdes issu de la spiruline sur les lipides sanguins chez des lapins séparés en quatre groupes (63):

- contrôle ;

- hypercholestérolémie ;

- hypercholestérolémie traitée avec 1 mL d’extrait d’alcaloïdes de spiruline à hauteur de 33 mg/kg/jour ;

- hypercholestérolémie traitée avec 1 mL d’extrait d’alcaloïdes de spiruline à hauteur de 66 mg/kg/jour.

Le taux de cholestérol total est significativement augmenté dans tous les groupes par rapport au groupe contrôle. Cependant, il est significativement plus bas dans les groupes traités à la spiruline que dans le groupe souffrant d’hypercholestérolémie non traitée. Aucune différence significative n’est à noter entre les deux groupes sous spiruline.

Il en va de même pour le taux de triglycérides, mis à part qu’aucune différence significative n’est trouvée entre le groupe contrôle et les groupes sous spiruline.

Le taux de HDL-COH est significativement plus haut dans le groupe sous spiruline à 66 mg/kg/jour que dans tous les autres groupes. Quant au taux de LDL-COH, il est

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significativement plus haut dans le groupe souffrant d’hypercholestérolémie que dans les autres groupes.

Les alcaloïdes présents dans la spiruline agiraient de manière similaire à une classe de médicaments connue et courante dans le traitement de l’hypercholestérolémie, les statines, en inhibant la HMG-CoA réductase par compétitivité avec son récepteur.

Zeinalian et al. ont réalisé une étude randomisée en double aveugle sur l’Homme, incluant 56 personnes obèses entre 20 et 50 ans, séparés en deux groupes (64) :

- un groupe prenant 500 mg de spiruline deux fois par jour ; - un groupe prenant des comprimés d’amidon deux fois par jour.

Bien qu’il ait été possible d’observer une réduction significative de l’ indice de masse corporelle (IMC) et du taux de cholestérol total significative dans le groupe prenant de la spiruline par rapport au groupe prenant de l’amidon, aucune différence significative n’a pu être observée entre les deux groupes concernant les taux de TG et de cholestérol LDL-COH et HDL-COH. Il est intéressant de noter qu’une réduction de l’appétit est décrite chez les patients sous spiruline.

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