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3.2.1 Lecture des images

En pratique, les IRM sont fournies sous la forme d’un ensemble d’images 2D

qui, mises dans la bonne géométrie, vont former une image tridimensionnelle.

Pour assembler ces différentes images, un ensemble de paramètres est disponible

pour chaque coupe suivant une norme, la norme DICOM. Dans notre cas, ces

paramètres nous sont donnés dans un ensemble de fichiers, les en-têtes DICOM.

L’interprétation de ces paramètres n’est pas aisée : l’information y est redondante

et pas toujours cohérente. Certains champs sont véritablement importants pour

la reconstruction de l’image, c’est-à-dire le placement des coupes dans la bonne

géométrie ; d’autres permettent d’obtenir des informations cliniques sur le patient

ou le protocole d’acquisition lui-même. L’examen de l’annexe C de la partie 3

de la documentation générale sur DICOM permet d’en savoir un peu plus sur la

définition des différents champs

2

.

Pour reconstruire l’image tri-dimensionnelle à partir des différentes coupes

2D, il nous faut insérer le repère 2D de chaque coupe dans le repère 3D de

l’ima-geur. L’orientation du repère 2D, la position de son origine, ainsi que la taille

des voxels et l’épaisseur des coupes sont donc nécessaires. Ces 4 paramètres sont

donnés par 4 champs DICOM : Pixel Spacing, Image Orientation (Patient), Image

Position (Patient), et Slice Thickness, et permettent de calculer la taille du voxel

lors de l’acquisition (figure 3.3). Ces voxels représentent les volumes unitaires

dans lesquels le signal IRM est calculé.

– Image Position (Patient) donne la position, dans le repère IRM, de l’origine

du repère de la coupe 2D.

– Image Orientation (Patient) donne, dans le repère IRM, les 2 vecteurs du

repère de la coupe 2D.

– Pixel Spacing donne, dans le repère IRM, la taille des deux vecteurs du

repère de la coupe 2D.

– Slice Thickness donne l’épaisseur de la coupe, ce qui permet de voir si les

coupes sont jointives ou non.

3.2.2 Reconstruction des images

Avant toute reconstruction, il faut tout d’abord s’assurer que les coupes sont

bien jointives. Pour des raisons économiques, les IRM sont parfois fournies sous

2

La documentation complète est téléchargeable à l´adresse suivante :

Vx Vy Repère IRM Image Position Image Orientation axe

Z

Pixel Spacing (Vx)

Pixel Spacing (Vy)

Slice Thickness N

FIG. 3.3 – La reconstruction des IRM doit se faire avec précaution. Les coupes

ne sont pas obligatoirement jointives, et rien de garantit que l’axe de progression

de l’origine du repère 2D – −−→

Z

axe

– soit perpendiculaire au plan de coupe. Dans

tous les cas, les voxels issus de l’acquisition coupe à coupe (à gauche) ne seront

pas automatiquement les mêmes que ceux de l’image finale qui sera traitée par le

système (à droite).

forme de coupes fines (épaisseur de l’ordre du millimètre) mais non jointives, ce

qui assure des images de bonne qualité, mais plus difficilement compatibles avec

une exploitation tri-dimensionnelle, puisque des données sont manquantes pour

reconstituer le volume. Il faut donc faire attention que l’épaisseur des coupes soit

compatible avec la distance inter-coupe.

Pour insérer proprement une coupe dans le repère IRM, il suffit de placer le

repère de la coupe 2D dans un repère fixe à l’aide des coordonnées ci-dessus, et

de construire un volume de coupe d’épaisseur donnée par Slice Thickness (figure

3.3). Parfois, l’axe de progression de l’origine du repère 2D ne suit pas la direction

donnée par la normale au plan de chaque coupe : il faut alors rééchantillonner les

images 2D pour construire un volume 3D. Dans notre protocole d’acquisition, les

séquences dérivées du T2 – T2, densité de protons, T2 FLAIR – sont

particuliè-rement touchées par ce phénomène, l’angle (N ,−−−→Z

AXE

)peut atteindre 3 degrés.

Ce rééchantillonnage est pourtant dommageable, car il crée des effets de volume

partiel supplémentaires.

La solution choisie est de faire comme si ce rééchantillonnage n’était pas

né-cessaire, tout en conservant une matrice de transformation applicable à l’image

en cas de besoin (figure 3.4). Le détail du calcul de cette matrice est donné en

+ M

OU

FIG. 3.4 – Un rééchantillonnage des coupes (figure de gauche) va rajouter des

problèmes de volumes partiels. Une solution consiste à faire comme si le repère

image était orthogonal et à garder une matrice de transformation affine (figure de

droite) que l’on utilise, par exemple, pour recaler les différentes séquences entre

elles.

annexe de ce manuscrit (chapitre 9). Ainsi, pour tous les traitements – comme

l’algorithme EM présenté ci-après – qui ne portent que sur une seule séquence,

les images avant rééchantillonnage sont préférées ; par contre, pour le recalage

des différentes séquences, les images reconstruites – après rééchantillonnage –

sont utilisées.

3.2.3 Protocole d’acquisition

La base de données d’images utilisée dans le cadre de cette étude a été réalisée

au CHU Pasteur (Nice). Elle porte sur 34 patients et 9 témoins, pour un total de

83 acquisitions. Chacune de ces dernières suit le protocole d’acquisition suivant :

– T1 3D (TE=1.7, TR=8, FA=20, taille des voxels : 1.016*1.016*0.8 mm

3

).

Sa résolution étant la meilleure de toutes les séquences, il sera utilisé pour

une étude du LCR, très sujet aux volumes partiels.

– T2/DP FSE (TE=8/100, TR=5000, ETL=16, taille des voxels 0.937, 0.937,

2 mm

3

). Cette séquence fournit deux images recalées de manière

intrin-sèque. Fondamentale pour l’étude de la SEP, elle sera utilisée pour la

seg-mentation en tissus ainsi que pour raffiner le contourage des lésions.

– T2 FLAIR (TE=150, TR=10000, TI=2200, taille des voxels 0.937*0.937*4

particulière-ment visibles, le T2 FLAIR est indispensable à la détection des lésions de

SEP, dont le contraste est excellent sur cette séquence. Il fournit cependant

une sur-segmentation des lésions et ne peut être utilisé seul pour la sclérose

en plaques.