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épaisseur). Dans cette optique, une imagerie électrique de haute résolution a été retenue pour cartographier le sous-sol du site hydrogéologique d'Atar.

5.4 Acquisition des données électriques

En Avril 2007, nous avons eectué une étude géophysique sur le site expérimental d'ATAR en utilisant la tomographie électrique. L'objectif principal de cette campagne géophysique était de déterminer la distribution de la résistivité électrique sur le site, en particulier pour mettre en évidence l'interface entre eau douce et eau saumâtre. Pour eectuer les mesures, nous avons utilisé un système multi-électrodes permettant d'acquérir un grand nombre de données correspondant aux diérentes combinaisons des électrodes (eg. Edwards, 1977). Le dispositif de mesure utilisé comprend un résis-tivimètre de type Terrameter ABEM Lund 4000 et un système de connexion pouvant recevoir jusqu'à 64 électrodes espacées de 5 m ou 10 m (g 5.5). Le dispositif Wenner a été adopté comme protocole d'acquisition du fait de sa souplesse de mise en oeuvre (g 5.4).

Fig. 5.4: Protocole d'acquisition des données par la méthode de tomographie électrique 2D. Ici par exemple, un Wenner est utilisé comme dispositif de mesure (d'après Loke, 1999).

Pendant cette mission de terrain, nous avons eectué deux types de panneaux élec-triques (g 5.6) : (1) 4 prols en étoile centrés sur le forage AM1 avec des panneaux d'une longueur de 630 m chacun et un espacement entre électrodes de 10 m (chaque ligne est constituée de 4 câbles de 157.5 m chacun); (2) 8 prols en grille qui couvrent plus ou moins l'ensemble du site avec des panneaux d'une longueur de 315 m chacun et un espacement entre électrodes de 5 m (2 câbles de 157.5 m chacun). Pour cette

deuxième conguration, nous avons orienté les panneaux dans les directions parallèle et perpendiculaire à la direction estimée d'écoulement de la nappe. La première con-guration (panneaux longs) va nous permettre d'obtenir une image du sous-sol jusqu'à une centaine de mètres. Par contre, on s'attend à une faible résolution en proche surface (premiers mètres) avec cette conguration à cause de l'espacement entre électrodes (10 m). La seconde conguration quant à elle, va nous permettre d'obtenir une image de meilleure résolution de la proche surface mais avec une profondeur d'investigation pro-fonde d'environ une cinquantaine de mètres. Ainsi l'exploitation conjointe des données obtenues à partir des deux congurations va nous permettre d'obtenir une image de bonne résolution tant en proche surface qu'en profondeur. Sur le terrain, nous avons rencontré un problème de couplage entre les électrodes et le sol à certains endroits du site, en particulier les extrémités du SEH où le sol est plus résistant (g 5.5). Pour remédier à cela, nous avons du arroser chaque électrode avec de l'eau salée. La se-conde diculté rencontrée est la présence d'un escarpement assez marqué du côté de l'oued Atar, qui nous a obligé à limiter le panneau P6 (g 5.6) à 58 électrodes. Les

don-(a) Résistivimètre (b) Une portion d'un panneau électrique sur le SEH avec câble, connecteur et électrode

Fig. 5.5: Le résistivimètre ABEM Lund Imaging system à 64 électrodes utilisé pour collecter les données électriques sur le site expérimental d'Atar.

nées acquises (résistivités apparentes) avec un panneau sont classiquement représentées sous forme de pseudo-section. Chaque observation est reportée au milieu du dispositif d'acquisition à une profondeur Zrhoapp, appelée également pseudo-profondeur qui est proportionnelle à la distance entre les électrodes (Loke and Barker, 1994). Le choix de cette pseudo-profondeur est arbitraire et donne cours à des débats, mais le plus souvent elle est considérée égale à la moitié de l'espacement entre électrodes courantes. Par la suite, nous allons considérer cette dernière pour visualiser les données sous forme d'une pseudo-section. Une pseudosection est une représentation commode des données (résis-tivité apparente) et non une coupe géoélectrique Elle permet un aperçu qualitatif de la répartition de la résistivité apparente dans le sous-sol pour mieux choisir le modèle à priori ou pour visualiser la qualité des données (Loke, 1999). Cette pseudo-section doit être inversée an de procéder à une interprétation quantitative des données électriques.

5.4. Acquisition des données électriques

Fig. 5.6: Carte de localisation du site expérimental hydrogéologique (cadre blanc en pointillé) et les diérents panneaux électriques réalisés sur celui-ci (encart) et à son voisinage. Un long panneau électrique (P7 en trait rouge) a été réalisé à l'emplacement de l'ancien forage E24 (triangle bleu). Un sondage électrique (étoile bleu) avait été réalisé lors de la campagne CGG(1987). Encart : les prols réalisés sur le SEH, avec en rouge les panneaux longs (pas=10m) et en bleu les panneaux courts (pas=5m). Les points noirs représentent les positions des forages et des piézomètres. Cette carte de localisation du site est tirée de Google Earth.

Sur les gures 5.7, 5.8 et 5.9, nous avons représenté l'ensemble des données collec-tées sur le SEH sous forme de pseudo-sections. Globalement, on observe une structure très conductrice supercielle de largeur et d'extension en profondeur variables. Seule la pseudo-section du panneau P15 situé à l'extrémité Nord du site ne reète pas la pré-sence de l'anomalie conductrice. En première approximation, on peut dire qu'il existe une anomalie conductrice qui couvre plus ou moins le centre du site expérimental. Ceci ne nous renseigne pas pour l'instant sur son épaisseur exacte, mais juste sa présence.

Pour estimer l'étendue de la nappe d'eau saumâtre au voisinage du site expérimen-tal, nous avons réalisé une tomographie électrique avec un long panneau (P7) dans une zone en aval du site expérimental, vers la mer (g 5.6). Le panneau P7 est centré sur un ancien forage (E24) en exploitation à ∼ 850 m du SEH. Il existe également un second forage E25 (non présenté sur la gure 5.6) en activité non loin du forage E24 localisé plus en aval vers la mer. Ces deux forages approvisionnent en eau douce la population locale, ainsi que leur bétail. L'imagerie électrique conduite sur cette zone avec un aquifère d'eau en exploitation depuis des années, va nous permettre d'identier

(a) Prol P2

(b) Prol P4

(c) Prol P5

(d) Prol P6

Fig. 5.7: Données électriques (résistivité apparente) acquises par la conguration en étoile sous forme de pseudo-sections. Echelle verticale pseudo-profonseur (a/2). Traits noirs : Localisation des forages.

la présence éventuelle d'une nappe saumâtre en-dessous de la nappe d'eau douce. Sur la gure 5.10, nous avons la pseudo-section du panneau P7.