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Pour réaliser une classification précise des sols, d’autres paramètres auraient dus être mesurés, comme par exemple les formes de fer libre. Ce n’était pas l’objectif principal de cette étude.

1- Solum rouge : WP1

Sous l’horizon organo-minéral A (H1 : 0-45cm) se trouvent les horizons « rouges », H2 à H4 (Tableau I3.6). Ils présentent une augmentation de la teneur en argile (40% dans

l’horizon A, 50% dans H3 et 48% dans H4, H2 fait la transition). Néanmoins l’absence d’horizon de perte et la coloration rouge (5YR) et la présence d’argiles 2/1 indiquent des horizons fersiallitiques (AFES, 1995). Le chroma un peu faible (3, habituellement > 3.5) et la présence de différents agrégats et nodules de fer ou de manganèse ne sont pas caractéristiques de fersialsols. La capacité d’échange est faible (15 cmol/kg de sol en moyenne). Tous les horizons sont saturés. Les 3 horizons rouges seraient donc (i) H2 : transition (ii) H3 et H4 : FSt (FSt1 et FSt2).

Au-delà de 200 cm, le changement de couleur est prononcé en H5, l’horizon devient bariolé (rouge jaunâtre 5YR5/8 et gley 1 10Y5/1). Ce changement d’horizon (entre 200 et 240 cm) est aussi marqué par une baisse dans la teneur en matière organique et en argiles (annexe I-B, figure I3.12). Néanmoins, la teneur en argile marque une autre limite à 300cm de profondeur. Ce H5 doit donc être divisé en deux. Le concrétionnement des oxydes débuté dans les horizons précédents est plus marqué dans le H5. La teneur en smectites dans les argiles semble plus importante d’après les diffractogrammes des lames d’argiles. En descendant dans le solum, les indices WIP et CIA montrent une altération de moins en moins intense, se rapprochant sans atteindre les valeurs du saprolite de WP2. Il semblerait que dans le fond du solum WP1 le saprolite soit proche, mais l’horizon H5 n’en fait pas partie. Le H5 semble être un FSg (FSg1 et FSg2).

Le solum WP1 serait donc un fersialsol éluvique avec une succession d’horizons : A / transition / FSt (1 et 2) / FSg (1 et 2).

Dans le référentiel de la WRB (FAO-ISRIC-ISSS, 1998), le solum WP1 correspond à un

Chromic Luvisol.

2- Solum rouge : WP2

Le solum WP2 est moins profond que le WP1 mais présente les mêmes caractéristiques, sans la présence de l’horizon bariolé FSg. C’est un fersialsol éluvique où se succèdent les horizons A, FSt puis le saprolite C.

3- Solum rouge : WP3

Le solum WP3 (tableau I3.7, figure I3.12) montre des caractéristiques similaires à WP1 : (i) augmentation de la teneur en argiles en H2 et H3 par rapport à H1 (de 17 à 27% d’argiles, soit une augmentation de 60% de la teneur en argiles) (ii) augmentation de la teneur en smectites vers la profondeur (iii) présence de taches et nodules d’oxydes sur toute la profondeur du solum.

Les principales différences sont : (i) la couleur plus rouge (2.5YR sur WP3, 5YR sur WP1) (ii) les éléments grossiers très nombreux en surface (iii) la présence de nombreux minéraux primaires reconnaissables à partir de H3 (iv) le complexe d’échange désaturé en surface et (v) la présence du saprolite bariolé (structure en plaquette héritée de la roche).

La succession d’horizon de WP3 est donc la suivante : A / FSt (1 et 2) / C (1 et 2).

Il s’agit toujours d’un fersialsol éluvique. Mais le caractère illuvial des argiles est plus marqué que dans WP1 par une très forte augmentation de la teneur en argile et la désaturation du complexe d’échange dans l’horizon A.

4- Solum noir : WP5

D’après les structures observées sur le solum, il y aurait trois principaux horizons (H1, organo-minéral grumeleux, H2 prismatique et au-delà, de H3 à H6, avec une structure massive et des faces de glissement, tableau I3.9). Ces faces de glissements sont caractéristiques d’un horizon vertique V du référentiel pédologique. L’horizon supérieur, présentant une structure prismatique (H2) correspond à l’horizon SV (figure I3.13).

Par sa position en plaine en bas de versant, ce vertisol peut faire penser à un topovertisol (AFES, 1995). Néanmoins, la teneur en argile est faible en surface pour un vertisol (20 à 30%). C’est un indice d’état de déséquilibre du sol. Donc, plutôt qu’un topovertisol, il s’agirait plus vraisemblablement d’un paravertisol haplique (AFES, 1995).

Les horizons V et SV sont saturés et présentent un rapport Ca2+/Mg2+ compris entre 1 et 2. Le sol est donc magnésique. De plus, les faibles chroma et value des horizons permettent de qualifier le sol de mélanisé.

Bien que des amas ou nodules carbonatés soient présents dans l’horizon V, il ne peut pas être qualifier de carbonaté ni calcarique car (i) la teneur calcaire est inférieure à 5% (ii) il n’y a pas de vrai horizon calcarique ou carbonaté en-dessous, même si la taille des nodules augmente vers la profondeur.

Les horizons H5 et H6 sont particuliers car ils conservent les faces de glissement de l’horizon V, mais des morceaux de saprolite puis des veines de sables sont présentes (figure I3.13,

légère diminution de la teneur en argiles). Les indices d’altération dans le bas du solum WP5 sont loin de ceux du saprolite de WP4. L’horizon V (de H3 à H6) devrait donc être séparé en 4 sous horizons (de V1 à V4).

Dans la classification de la (FAO-ISRIC-ISSS, 1998), la présence d’un horizon vertique suffit à définir ce sol comme vertisol. Les qualificatifs que l’on peut attribuer à ce solum sont (i)

grumique, pour la structure de l’horizon de surface (ii) pellique, pour sa couleur sombre et (iii) eutrique, car il est saturé sur toute sa profondeur.

5- Solum noir : WP4

Ce solum présente deux horizons principaux (i) en surface, le A riche en matière organique (H1, tableau I3.8) et (ii) un horizon divisé en deux sous-horizons, marqué la présence de morceaux de saprolite dans le sous horizon le plus profond.

Bien que riche en smectites, ce solum ne présente pas d’horizon vertique V du référentiel pédologique. Compte tenu de sa faible épaisseur, il fait penser à un leptismectisol (Av / SV/ C). Néanmoins, comme pour WP5, sa teneur en argile est trop faible, de 25% en surface à 36% avant le saprolite, alors que 40% sont nécessaires dans le référentiel. L’accumulation d’argile est nette au regard de la granulométrie, mais aucune trace de lessivage n’a été identifiée. Il n’y a pas d’horizon de perte. Ce solum ne peut pas être classé parmi les luvisols. Le second horizon est alors un horizon structural S. Le sol ne s’est pas mis en place à partir d’une roche mère carbonatée. Il est donc à rattacher aux Brunisols. Le complexe d’échange est saturé. Ce sol est donc probablement un intergrade entre un leptismectisol et un brunisol saturé vertique, avec pour succession d’horizons : A / S (1 et 2) / C.

Pour la (FAO-ISRIC-ISSS, 1998), le sol peut se définir comme un intergrade entre le leptic luvisol et le vertisol.

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