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La fraction lipidique des fruits mûrs du palmier royal apporte un puissant effet antioxydant ainsi qu’une inhibition de la 5α-réductase.

Des études menées in vivo ont montré qu’un traitement oral chez le rat améliorait l’HBP par antagonisme des récepteurs α-1 et par diminution du gonflement de la glande. L’effet était dose

Chez les volontaires sains, la prise de cet extrait est associée à un puissant pouvoir antioxydant sur les marqueurs plasmatiques oxydatifs, ainsi qu’à une parfaite tolérance.

Ø Autres

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(45,50,88)

D’autres thérapies encore moins courantes, telles que celles à base d’extraits de Pin maritime, ou d’Epicéa sont aussi utilisées pour leur teneur en β-sitostérol.

Les extraits de fleurs de figuier de Barbarie ou nopal (Opuntia ficus indica) sont reconnus par la Pharmacopée britannique pour la prise en charge des SBAU liés à l’HBP, ainsi qu’en Israël. L’action serait liée à l’inhibition de la 5α-réductase et de l’aromatase, mais aussi à un effet antioxydant et antiinflammatoire.

Conclusion

L’hyperplasie bénigne de la prostate est une pathologie masculine universelle devenant symptomatique dans la deuxième moitié de la vie. Elle s’aggrave avec l’âge, altère progressivement la qualité de vie et provoque des complications sérieuses en l’absence de traitement.

Le coût de sa prise en charge est élevé et va croître pour des raisons démographiques.

Les mécanismes physiopathologiques de l’HBP associent des phénomènes inflammatoires et infectieux chroniques, des désordres hormonaux, des phénomènes métaboliques complexes et des désordres auto-immuns. Les conséquences principales sont une obstruction à l’écoulement de l’urine, des phénomènes irritatifs urétro-vésicaux et une éventuelle dysfonction sexuelle.

Le traitement actuellement proposé en France et dans un certain nombre d’autres pays est principalement l’utilisation de médicaments allopathiques (inhibiteurs de la 5α-réductase et α- bloquants), accessoirement l’utilisation de 2 spécialités phytothérapiques (Serenoa repens : Permixon® et Pygeum africanum : Tadenan®) dans les cas légers à modérés et le recours à la chirurgie en seconde intention ou lors des complications, cette dernière étant associée à des effets secondaires sérieux, parfois définitifs.

Toutefois, cette attitude thérapeutique n’est pas universelle et de nombreux pays utilisent de manière plus intensive la phytothérapie, soit de manière traditionnelle, soit de manière académique. Ce travail a rappelé les éléments de preuve ayant permis l’AMM de Permixon® et de Tadenan® et a étudié plus profondément les arguments scientifiques fondamentaux et cliniques concernant 4 autres végétaux (Ortie Dioïque, Courges, Epilobes, Hypoxis) utilisés dans d’autres pays pour traiter l’HBP.

Il en résulte que ces 6 végétaux sont constitués de composants chimiques actifs sur presque tous les mécanismes physiopathologiques de l’HBP. Ils sont aussi individuellement capables d’être plus

Certains d’entre eux ont été comparés à l’allopathie chimique (inhibiteurs de la 5α-réductase et α- bloquants) et se révèlent au moins aussi efficaces pour beaucoup moins d’effets secondaires.

Mais il est vrai que la plupart des données disponibles pour ces 6 végétaux sont facilement critiquables, car le travail de caractérisation des molécules « utiles » est très incomplet, les études sont parfois sur des faibles cohortes ou avec une méthodologie insuffisante. De même, il y a une grande dispersion dans l’utilisation de ces végétaux (tisane, graines, huile, extraits aqueux ou alcooliques,…) ce qui rend encore plus difficile les comparaisons ou l’appréciation des posologies utiles. Ces éléments participent probablement à la réputation encore faible de la phytothérapie dans cette indication.

Ce qui frappe aussi, c’est l’absence de données sérieuses pour établir une posologie efficace. Les posologies utilisées dans les études semblent parfois arbitraires et sont répétitives ou similaires dans beaucoup d’entre elles. Du fait de l’excellente tolérance de ces végétaux, on pourrait se demander si le seuil d’efficacité réelle ou maximale est atteint.

De même, dans certaines études il apparaît que l’efficacité de la phytothérapie est lente à se mettre en place et on peut aussi se demander si les essais ont été poursuivis suffisamment longtemps pour mettre en évidence une efficacité encore plus grande, ce qui rejoint aussi le problème de la posologie. Aucune étude n’est disponible sur le suivi de patients sur plusieurs années.

Enfin, les associations de phytothérapie sont trop peu étudiées. Les rares études disponibles montrent que certaines associations ont une efficacité accrue et il manque sérieusement de données sur l’association des végétaux les plus efficaces individuellement (Serenoa repens, Ortie dioïque, certaines Epilobes et Hypoxis).

Il est vrai qu’un nouveau paradigme est peut-être nécessaire.

Le concept d’Evidence Based Medicine (EBM), clef de voute de la pensée scientifique, favorise l’établissement d’un mécanisme physiopathologique unique et de sa réponse thérapeutique ciblée. Or, les mécanismes physiopathologiques de l’HBP sont complexes et intriqués. Ils s’apparentent aux mécanismes du vieillissement, où la génétique se télescope avec la dérégulation des systèmes hormonaux, métaboliques, inflammatoires et immuns. Ces facteurs étant eux-mêmes sous l’influence de facteurs extrinsèques tels l’alimentation, l’exposition à des germes ou virus ou à des toxiques environnementaux.

On peut donc facilement comprendre que l’allopathie ne résolve pas mieux le problème tant son champ d’efficacité est réduit (inhibition de l’action de la testostérone ou de l’activité des fibres musculaires lisses) par rapport à la multiplicité des phénomènes en cause.

On peut espérer que le concept de phytothérapie, du fait de la diversité des composés actifs agissant sur des voies physiopathologiques variées, est plus adapté à cette pathologie. Néanmoins, de nouveaux travaux sont nécessaires pour :

- Mieux caractériser les composés chimiques actifs et les espèces végétales les contenant en grande quantité

- Mieux codifier les processus d’extraction, ce qui favorisera la répétabilité des études et leur comparaison

- Déterminer les posologies maximales efficaces et non toxiques - Préciser les durées de traitement minimales ou maximales - Vérifier l’absence de toxicité à long terme

- Déterminer quelles sont les associations phytothérapiques les plus efficaces - Déterminer si l’association avec les α-bloquants est utile (spasme musculaire)

- Déterminer si l’utilisation à posologie adéquate de la phytothérapie sur des périodes longues parvient à faire baisser le volume prostatique et l’obstruction urétrale de manière à éviter les complications sérieuses de la maladie, ce qui autoriserait le traitement de stades évolués de la maladie

- Et en parallèle, déterminer si la phytothérapie peut être proposée en prophylaxie de l’HBP chez l’homme plus jeune, soit par le biais d’un processus médicamenteux soit par le conseil alimentaire.