la vipère, oùces îlots sont
énormes.
Ces faits ont été vérifiés chez lavipèreetd'autres ophidiens
f1) Laguesse, Les îlots endocrines dans lepancréasde lavipère(G. R. de
l'Assoc. des Anatomistes. Paris 1899).
— 51
-par Perdrigeat et Tribondeau
(i),
qui ont confirmé d'unefaçon
complète les recherches du professeur Laguesse.Comme les auteurs
précédents,
nous avons bien vu dans les ilôts des mammifères les cellules ordonnées par rapportauxvaisseaux. Surplusieurs de nos figures, on peut se ren¬
dre compte qu'elles entourent d'une couronne la lumière vasculaire, et nous avons montré quelle influence avait en
particulier chez l'homme l'arborisation conjonctivo-vascu-laire,
intra-insulaire,
sur la disposition des cellules.Deplus, nous avons cherché à apporter des preuves nou¬
velles à cette idée de cette fonction des îlots de Langherans-Laguesse. Si, en effet, et nous avons toutes les raisons de le croire, il existe dans le pancréas deux organes
juxtaposés,
comme il existe deux variétés de sécrétion, nous devons
nous attendreà trouver altérél'organe de lasécrétion interne quand celle-ci est insuffisante. Dans le diabète maigre, qui
en est laconséquence, on pourra donc trouver des altéra¬
tions des îlots.
Nousavons mis en œuvre cette manière de rechercher la valeur del'idée de Laguesse en la contrôlant par l'anatomie
pathologique,
et en cherchant si ses conséquences se réali¬sent. Voici tout d'abord l'observation de notre malade,
qui
montre bien qu'il s'agit d'un diabète dit pancréatique au point devue
clinique.
Observation II
GermainB..., vingt-sept ans, manoeuvre, e.ntre à l'hôpital
Saint-André,
salle 12, dans le service deM. le DrDurand, le 4 décembre 1899.Dix-huit mois auparavant, il a remarqué que, sans cause appa¬
rente, il mangeait et buvait plus que d'habitude; en même temps apparut de la polyurie: 8 litres d'urine dès le débutde l'affection.
(1) PerdrigeatetTribondeau, XIIIe Congrès international de médecine, Paris1900, etSociété Linnéenne deBordeaux, 1900.
— 52 —
Apartir de ce moment survint un amaigrissement rapide. Il fait trois séjours successifs à l'hôpital. Dès le début, l'examen des urines démon¬
traqu'il existait dusucre. On lui donna àplusieurs reprises de l'extrait
de pancréassans que cette médication ait eu la moindre influencesur la polyurie etla glycosurie. Il reste salle 12 jusqu'à sa mort, survenue le 29juin 1900. Pendantson séjour, il urine 6 litres en moyennepar jour,et la quantité de sucre s'élève à 300 grammes en moyenne. Son amaigrissement avait été progressif. En pleine déchéance organique, il
contractela tuberculose pulmonaire et meurt dans un état de cachexie extrême.
Autopsie. — Lésions cavitaires dessommets.
Le pancréas pèse 45 grammes ; sa consistance estdure, surtout àsa
partie moyenne. Le canal de Wirsung est perméable et ne renferme
pas de calculs. Il n'existe pas de tumeur de la glande visible à l'examen macroscopique.
Examen
histologique.
— Il existe de la scléroseinterlobu-laire en rapport surtout avec les canaux excréteurs. Mais
ceux-ci sont normaux au point de vue
épithélial,
ainsi que les acini. La glande à sécrétionexterne neprésente donc que très peu de lésions.Les îlots deLangherans existent aussi nombreuxquedans
le pancréas d'un sujet normal du même âge. Il n'y a donc
pas delésion destructive totale de ces îlots, mais on noteune rétraction de l'organite,qui peut exister à l'état normal,mais qui paraît ici plus accentuée et intéresse un plus
grand
nombre d'îlots. Le pédicule vasculo-conjonctif est plus déve¬
loppé
que normalement ainsi que ses arborisations dans l'intérieurdu corpuscule. Dans beaucoup d'îlots l'hypertro¬phie du tissu conjonctif intra-insulaire est telle que le cor¬
puscule presque tout entier est remplacé par une masse fibreuse.
(Voir Fig. XX'.)
Les cellules persistent, mais sont isolées les unes des autres, disloquées et éparses, dansl'espace occupé par
l'îlot.
Le noyau de certaines d'entre ellesest bien coloré et
présente
les dimensions habituelles ; mais il existe des cellules dont
— 53
-le noyau est plus
volumineux,
gonflé etvésiculeux. Ces der¬niers sont vacuolaires et la substance
chromatique
yest divisée en petits blocs diversementdisposés.
Enfin on note quelques cellules à double noyau.(Voir Fig. XX.)
Lesaltérationsque nousvenons de décrire sont-elles suffi¬
santes pour expliquer le diabète maigre? Nousl'ignorons,
car nous ne pouvons évidemment baser une opinion ferme
sur une seule observation
(1).
C'est de l'avenir seul qu'il faut attendrela confirmation ou Pinfirmation de ces faits, car il n'existe aucun document dans lepassé.En effet, depuisqu'avec Bright,
Frerichs,Cawley
et surtout Lancereaux (2) on rattacha certaines formes de diabète sucré à des altérations du pancréas, un grand nombre d'auteurs s'attachèrentà déterminer la natureet lesiègedeceslésions.Elles ont été étudiées au double point devue macroscopique
et
microscopique
par Lancereaux, Lapierre(3),
Lemoine,Lannois,
etc. Dans certains cas les lésions sont manifestes.Il s'agitd'une atrophietrès marquée,d'un abcès dupancréas, d'un calcul, d'un cancer. Dans d'autres circonstances, l'exa¬
men macroscopique est négatifet l'on doit avoir recours à l'examen
microscopique
pour voir les altérations fines.Le nombre des documents ainsi accumulés surles lésions
microscopiques
du pancréas dans le diabète maigre est considérable.D'après
Lemoine et Lannois(4),
on trouve dans ces cas des lésions scléreusesà la fois péri-acineuses etpéri-cellulaires, indépendantes
descanaux excréteurs. La cellule pancréati¬quedesacini est altérée et
atrophiée.
(1) Nous devons à l'obligeance de M. le Prof,agrégé Rondot le pancréas d'un homme mort récemment de diabète maigre dansson service, mais le temps nousa manqué pour l'examiner.
(2) Lancereaux, Notesetréflexionsà proposdedeuxcas de diabètesucré avecaltérations du pancréas. (Bulletin de l'Académie de médecine, 1877).
(3)
Lapierre,
Sur lediabète maigre (Thèse de Paris 1879).(4) Lemoineet Lannois, Archives de médecineexpérimentale, 1891.
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Sehadab
(J)
a vuparplaces des cellules pleines de pigment
jaunâtre. Beaucoupd'entre elles sont atrophiées, irrégu¬
lières, sans noyau, en