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Évidences de l’efficacité des interventions en physiothérapie sur la douleur

5.1 La douleur en soins palliatifs

5.1.4 Évidences de l’efficacité des interventions en physiothérapie sur la douleur

En soins palliatifs, la douleur est très présente, elle fait partie des plaintes majeures du patient (79, 84, 97). Le traitement de la douleur est différent pour chaque patient ; il dépend de sa maladie, de l'évolution de celle-ci, de la manière dont la douleur est ressentie (90). Il faut porter une attention particulière, car il y a de multiples aspects de la souffrance ; douleur physique, souffrance psychique, sociale et spirituelle. Il s’agit du concept de « SOUFFRANCE GLOBALE » (25). La douleur peut être augmentée par un état d’âme (souffrance psychique), il faut tenir compte de tout le côté social lors d’un traitement de physiothérapie. La douleur physique, elle tient une place à part et son traitement est une priorité, car elle peut envahir complètement le champ de la conscience du malade et l’aliéner dans un tableau de souffrance beaucoup plus globale. Ceci devient un grand défi pour la gestion de la douleur en physiothérapie. Donc le physiothérapeute doit connaître les bonnes modalités antalgiques et leur action pour pouvoir soulager les souffrances du patient en fin de vie. En plus, en physiothérapie, il faut suivre les indications des traitements afin de soulager adéquatement. En présence de tumeur, il y a plusieurs modalités d’électrothérapie qui sont contre-indiquées. Cependant à quel point ces interventions ne sont pas indiquées en soins palliatifs? La recherche en physiothérapie auprès des patients souffrants en soins palliatifs est émergente, donc un sujet d’actualité.

La physiothérapie est souvent une approche conjointe avec une médication d’opioïde en fonction de la condition du patient (88). Dans les écrits existants, les chercheurs commencent à démontrer les effets bénéfiques des traitements de

50 physiothérapie sur la douleur en fin de vie, dont la cryothérapie, le TENS et les approches traditionnelles, comme le phénomène de contre-irritation(80, 82), les exercices de mobilité, les exercices de renforcement (47, 88, 101, 102). Mais, ils ne font que mentionner les traitements sans vraiment vérifier l’efficacité des traitements choisis. Alors, les modalités antalgiques ne diffèrent pas au niveau de la douleur entre une personne en soins palliatifs et une autre clientèle, mais c’est différent au niveau des buts recherchés (79). Donc les buts sont d’éliminer ou de réduire la déficience par l’optimisation de la fonction, l’autonomie et la qualité de vie (79). Kumar, en 2011, a divisé les traitements de physiothérapie par le type de douleur (85). Premièrement la douleur neuropathique d’origine centrale peut être traitée en physiothérapie par une éducation sur la physiologie de la douleur (85) ainsi que par l’application de TENS qui est une stimulation électrique sous forme non invasive. D’après Raphael et coll., en 2010, les experts rapportent que le TENS a un rôle important à jouer contre la douleur, mais à ce jour il n’y a aucun guide pour l’utilisation du TENS avec les patients qui ont le cancer (102). Ils mentionnent aussi qu’ils ont trouvé seulement deux ECR qui appuient l’efficacité du TENS. Ils recommandent de commencer avec le mode conventionnel sur la région douloureuse. Selon Electrologic, le TENS a un niveau d’évidence 1b pour les douleurs chroniques, donc un effet significatif. Pour une haute fréquence (mode acupuncture ou Hi-Hi intense), ceci est efficace pour le traitement de la douleur durant l’application. Le TENS basse fréquence (conventionnelle) a démontré une efficacité pour un effet analgésique à long terme (103). La relaxation et la réalité virtuelle peuvent faire partie des traitements pour diminuer l’effet de stress et d’anxiété lors de douleur chronique (85). Les traitements pour la douleur nociceptive en soins palliatifs sont la cryothérapie, la thermothérapie, le TENS, les exercices physiques, dont les exercices d’étirement et la flexibilité, le massage et changement de style de vie (85, 102). La cryothérapie pour soulager les blessures de tissus mous est d’évidence 1b (103). Son mode d’action cause un refroidissement tissulaire qui provoque des réactions physiologiques pour diminuer la douleur. L’application de la cryothérapie se fait par enveloppement froid ou massage à glace ou sac de petits poids congelés (102, 103). Ensuite, la thermothérapie est un transfert d’énergie par conduction d’une chaleur thérapeutique entre 40 et 45 degrés Celsius. Son niveau d’évidence pour une douleur chronique (lombalgie) est de 1 b. Son mode d’action est de créer un réchauffement tissulaire afin de diminuer la douleur. L’activité physique est importante d’être maintenue pour garder ses capacités afin d’optimiser ou de maintenir la fonction

51 physique. Souvent, les personnes expérimentant la douleur ont peur, à tort, de l’exacerber en bougeant. Ce phénomène s’appelle la kinésiophobie. Les patients évitent donc de bouger, ce qui peut conduire à l’inactivité. Raphael et coll., en 2011, explique l’importance d’éviter le syndrome d’immobilisation (102). Tous les changements dont le déconditionnement cardiovasculaire, la faiblesse, la raideur articulaire sont des conséquences qui peuvent augmenter les douleurs, diminuent la qualité de vie et augmentent l’aide physique des proches aidants (102). Malgré le manque d’évidence en soins palliatifs, les études tendent à démontrer que l’exercice physique peut aider à contrôler les sensations douloureuses chez cette clientèle(88, 102). L’exercice aurait des effets analgésiques qui pourraient être dus au phénomène de contre-irritation (80, 82). Au niveau de l’intensité, il est préférable d’avoir une intensité faible à modérée lorsqu’il y a de la douleur, l’importance est de bouger et d’intégrer les activités dans le quotidien. (102). Les paramètres de l’exercice physique seront discutés dans la section 5.3.2.