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Comment étudier la résilience des pastoraux en RCA ?

L’étude du pastoralisme en République Centrafrique requiert la prise en compte d’un ensemble d’éléments liés non seulement à la spécificité de cette pratique mais aussi au contexte de la Centrafrique confrontée depuis fort longtemps à une situation de crise prolongée. En partant de l’hypothèse qu’une analyse des systèmes pastoraux locaux pourrait combler une partie du déficit en matière de connaissance des réalités pastorales et procéder à la formulation d’appuis adaptés au contexte local, notre objectif est de construire une méthodologie reposant sur un cadre d’analyse répondant aux caractères propres des pratiques d’élevage en RCA. Cette méthodologie s’inspire grandement du cadre théorique élaboré dans le cadre du projet CPDA-RCA (voir encadré1) qui tient compte des spécificités des pratiques pastorales, conduisant à mener l’analyse à l’échelle des campements pastoraux (Tidjani et al, 2017a).

Encadré 1 : le projet CPDA-RCA

Le projet CPDA financé par l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF), qui s’intitule : « construire la paix en République Centrafricaine grâce au développement agricole (CPDA-RCA», vise à étudier les trajectoires des populations agricoles (agriculteurs et éleveurs) face aux chocs et crises et leur capacité à y faire face c'est-à-dire leur résilience. La démarche est celle d’une recherche-action dans un pays ou le délaissement de l’agriculture depuis plusieurs années explique en partie l’appauvrissement de la population et l’instabilité sociopolitique. Le projet se donne aussi comme ambition de contribuer à la relance de la recherche sur l’agriculture Centrafricaine et d’opérationnaliser cette notion désormais incontournable de la résilience. Il s’agit d’appuyer les réflexions et les pratiques des acteurs du relèvement post-conflit de la RCA.

La construction d’une paix durable dans les zones rurales Centrafricaine et dans l’ensemble du pays ne peut pas se passer des questions pastorales (du fait de l’imbrication entre l’agriculture et l’élevage) et nécessite donc de se pencher sur les dynamiques de ces deux systèmes de production et de leurs relations.

La démarche globale de cette thèse repose sur un cadre d’analyse adapté aux réalités du pastoralisme pouvant permettre une étude de la résilience des populations pastorales dans un contexte de mobilité. Des approches telles que l’approche systémique, des Systèmes Socio-Ecologique (SSE) et celle en termes d’enjeux, seuils et trajectoires qui sont mobilisées permettent d’appréhender les

spécificités des systèmes pastoraux dans leurs complexités. La recherche est menée à la fois au niveau du système (campement) et des ménages pour une meilleure compréhension des enjeux locaux. Dans ce chapitre consacré à la méthodologie de la thèse, la première section présente le cadre analytique de la recherche. Ensuite la deuxième section vise à étudier l’évolution des dynamiques de transformation du système pastoral, le troisième se penche sur l’analyse des trajectoires et enfin la dernière section décline la méthodologie de production de données.

Section 1. Le cadre d’analyse de la résilience

Accéder à une connaissance plus fine des réalités pastorales en RCA, passe par l’élaboration d’un cadre d’analyse qui s’imprègne de la singularité de cette activité et de ses pratiques. L’objectif de cette section est donc de fournir une méthodologie qui tiennent compte des spécificités des pratiques pastorales, qui conduisent à mener d’un coté l’analyse non plus à l’échelle du village, comme c’est le cas pour les agriculteurs par exemple mais plutôt à l’échelle des campements pastoraux et de l’autre coté a s’interesser aussi a l’autre echelle notamment le menage.

1.1. Comprendre les systèmes pastoraux 1.1.1. L’approche systémique

Pour des populations aux modes de vie et systeme d’activités specifiques, il devient plus que necessaire de cerner un systeme qui puisse faire sens et tenir compte de la complexité de leur environnement. La pertinence du systeme campement dans un systeme de production extensif tel que celui de la Centrafrique, tient lieu de plusieurs elements. D’une part, c’est le lieu de vie socioéconomque et de presence effective des populations qualifiées de “reellement eleveurs”. D’autre part, le campement sur lequel nous nous focalisons ici est l’espace idéal pour saisir de plus près les dynamiques pastoraux en évitant le risque de collecte des informations « trop générales » et parfois erronées.

En retenant le campement comme systeme, nous partons de l’approche systemique pour mieux cerner les dynamiques pastoraux car une bonne description et analyse des questions d’elevage impliquent l’identification et la caracterisation des systemes d’elevage, ce qui revient à identifier les elements qui les composent, la nature des relations existantes entre ces elements d’une part et entre

ceux-ci et leur environnement ainsi que les transformations qui en decoulent dans le temps et l’espace (Laouali, 2014).

Adopter l’approche systémique pour rendre compte des modes d’exploitations du milieu rural conduit à identifier différents niveaux d’organisation, emboités les uns dans les autres sans pour autant être de même nature (Jouve et al, 1984) cité par (Jouve et Tallec, 1996). Un système est par conséquent un ensemble d’élément en interaction dynamique organisé en fonction d’un but (Cambien, 2007). Il convient de préciser que la démarche systémique s’appuie prioritairement sur les relations entre les éléments d’un système et entre ceux-ci et leur environnement (activité), laissant dire qu’un système ne peut être conçu indépendamment de son environnement (Mottet, 2005). Dans un contexte où il y a interaction entre les différents éléments d’une structure, la structure et ses fonctions ne reposent que sur la solidité de l’ensemble, garantie par la cohésion et solidarité du groupe afin d’éviter la rupture en cas de choc brutal. Le cycle adaptatif est donc caractéristique d’une auto-organisation équilibrante de la nature. Le fonctionnement systémique conduit donc sous certaines réserves à l’absorption des chocs engendrés par les perturbations grâce à sa capacité de réorganisation pour conserver la même fonction, la même structure et la même identité (Kouamekan Koffi, 2014).

D’une manière générale selon Cochet (2011), le système agraire englobe, en premier lieu, un mode d’exploitation du milieu, c’est-à-dire d’un ou plusieurs écosystème et est caractérisé par un bagage technique correspondant (outillage, connaissance pratique, savoir-faire), des formes d’artificialisation du milieu historiquement constituées et le paysage qui en résulte, des relations spécifiques entre les différentes parties du ou des écosystèmes utilisés, un ou des mécanismes de reproduction de la fertilité des terres cultivées. Il comprend d’abord, les rapports sociaux de production et d’échange qui ont permis sa mise en place et son développement (modalité d’accès aux ressources). Ensuite, de manière limitée, le système de production y compris les mécanismes de différenciations entre ces systèmes et leurs trajectoires. Enfin, il comprend les caractéristiques de la spécialisation et de la division sociale du travail au sein des filières ainsi que les conditions socioéconomiques et politiques. Jouve et Tallec (1996) définissent le système agraire comme « le mode d’organisation adopté par une société

rurale pour exploiter son espace et gérer ses ressources. Ce mode d’organisation du milieu résulte des interactions entre les contraintes et possibilités du milieu physique, les caractéristiques socioéconomiques du peuplement humain et les

acquis techniques de la société rurale. L’’ensemble de ces interactions étant soumis à l’influence des facteurs externes liés à l’environnement du système. Par ailleurs un système agraire est le produit de l’histoire d’une société rurale, au cours de laquelle se sont façonnés des paysages et ont été définies des « règles » techniques, économiques et sociales concernant les modes d’exploitation de son milieu ».

Ainsi, il nous apparait plus adapté d’adopter l’approche de diagnostic agraire (Cochet, 2011). Elle a le mérite de nous permettre de mettre en évidence les caractéristiques socioéconomiques du système pastoral étudié et de ses ménages, d’analyser les dynamiques des systèmes d’activités et de mieux cerner les différentes adversités ainsi que les réponses apportées par ces systèmes pastoraux. Toutefois, il convient de noter que les systèmes pastoraux présentent une certaine spécificité qu’il convenait de prendre en compte. Ces spécificités pastorales nous ont conduits donc à faire des adaptations et par conséquent à nous appuyer sur un cadre d’analyse approprié qui tient compte de ces particularités (Tidjani et al, 2017a).

1.1.2. Le campement pastoral comme système

1.1.2.1. Rappel sur le système d’élevage

Le système d’élevage qui focalise notre attention ici est quant à lui définit par Lhoste (1984) comme, « l’ensemble des techniques et des pratiques mises en œuvre par une communauté pour exploiter, dans un espace donné

des ressources végétales par des animaux, dans des conditions compatibles avec ses objectifs et avec les contraintes du milieu ». C’est une notion qui est pertinente à la fois au niveau de l’exploitation, de la communauté

rurale et pour des ensembles plus vastes. Il s’agit selon lui d’avoir une vue globale du diagnostic qui ne se limite pas qu’aux aspects zootechnique mais aux activités et condition de vie des éleveurs et aux interactions avec leur système.

Landais (1994), différencie d’une part la définition holiste qui associe une existence matérielle au système d’élevage en identifiant des entités fonctionnelles pertinentes pour l’action projetée et qui permette de comprendre comment elles fonctionnent (ce sont les entités fonctionnelles qui sont qualifiées de système d’élevage) et d’autres part, la démarche scientifique qui n’accorde pas d’existence matérielle au système d’élevage qui n’est qu’une forme de représentation de la réalité notamment l’ordre des concepts. Le système d’élevage est conçu comme un système « piloté » c’est- à-dire placé sous la dépendance d’un pilote qui peut être un individu (berger) ou un collectif pouvant être un éleveur et sa famille. Pour lui le système n’a pas un fondement matériel mais de l’ordre de concept qui n’est qu’une forme de représentation de la réalité en fonction des divers objectifs.

Le système d’élevage correspond selon Landais à un ensemble d’éléments en interaction dynamique organisés par l’homme pour exploiter des ressources naturelles par le bétail, en vue de valoriser ces ressources par l’intermédiaire d’animaux domestiques. Le système pastoral est donc une construction socio-territoriale : une superposition de territoires où s’organise en interaction dynamique la vie socioéconomique et culturelle d’une communauté, dont les moyens d’existence sont essentiellement fondés sur la valorisation des ressources animales en fonction des potentialités et des contraintes de leur milieu.

L’économie pastorale combine et articule plusieurs niveaux territoriaux qui ne nécessitent pas la même extension sociale. Il s’agit donc de circonscrire un niveau territorial pertinent qui puisse superposer dans ses grandes lignes les limites d’un espace géographique avec celles d’un ensemble des systèmes sociaux de production. Le campement composé d’une ou de plusieurs unités domestique peut également constituer une unité sociale pertinente, spatialement circonscrite et qui se rapprocherait d’avantage de la définition d’une unité écologique pâturée par un troupeau domestique. Il représente un niveau social premier au sein duquel l’autosubsistance et l’autoconsommation tendent à se réaliser (Bourgeot, 1994).

Même si le schémas général d’un système d’élevage est présenté le plus souvent en fonction de ces trois piliers que sont l’homme, les ressources et le territoire, en nous inspirant de la définition de Landais (1994), nous considérons beaucoup plus notre système pastoral comme une construction sociale et la définissons ainsi : « un système pastoral est une superposition de territoire (ici le campement) ou s’organise en interaction dynamique la vie socioéconomique et culturelle d’une communauté (éleveurs) dont les moyens d’existence sont essentiellement fondés sur la valorisation des ressources animales en fonction des potentialités et des contraintes de leur milieu ».

1.1.2.2. Cerner au mieux la complexité du système campement

Le système d’élevage est donc particulièrement complexe à saisir, puisqu’il concerne une population dont la vie socioéconomique et culturelle repose sur la conduite des animaux et qui opère, pour la plupart, des déplacements fréquents. Ainsi, alors qu’il est possible d’identifier les limites d’un village, cela est beaucoup plus délicat lorsqu’il s’agit de délimiter territorialement le finage pastoral à cause des exigences de la saisonnalité qui requiert une mobilité durant toute une partie de l’année. Les éleveurs transhumants ne vivent qu’une partie de l’année en période humide, dans leur zone

d’attache. Ils sont contraints d’effectuer des déplacements hors de cette zone pendant l’autre partie de l’année à la recherche des pâturages et points d’eau indispensables pour la survie des animaux. Par conséquent, il n’est pas possible selon nous de se concentrer uniquement sur le terroir d’attache pour cerner l’ensemble des dynamiques pastorales, car cela reviendrait à ignorer toute une partie de la vie de ces éleveurs, qui se déroule en dehors de ce terroir, en l’occurrence en zone de transhumance. Le système d’élevage que nous proposons est un « système campement » : il est censé prendre en compte l’organisation sociale traditionnelle des pasteurs (allégeance/appartenance à une même autorité), le partage des ressources (y compris la présence des transhumants) et la gestion commune de la mobilité. L’intégration au système des « sous campements » qui se caractérisent par la présence des éleveurs issus des fractions ethniques différentes, se constituant en petits groupe, a l’avantage de mettre en exergue les dynamiques internes de conflit et les configurations de pouvoir au sein de ce système campement.

Les éleveurs de Centrafrique comme ceux des autres pays, sont régis par une organisation sociale traditionnelle à la base de laquelle se trouvent les lignages (Ankogui-Mpoko et al, 2004 ; Bi Amadou, 2012). Au premier niveau hiérarchique de ces lignages se trouvent les ardo (leader de migration), qui constituent notre entrée analytique : un système campement particulier se fonde sur un ardo bien identifié. Les ardo sont des chefs censés représenter le groupe vis-à-vis de l’extérieur. Ils sont sans pouvoir coercitif et leur autorité repose sur l’adhésion volontaire des autres éleveurs. Ces lignages n’ont pas d’ancrage territorial et les membres s’éparpillent du fait de la mobilité à travers des vastes zones du pays et sont parfois très éloignés du chef dont ils relèvent (Ankogui-Mpoko et Betabelet, 2015). Le processus de succession des ardo est basé sur la transmission de pouvoir qui peut intervenir en cas d’incapacité à exercer le pouvoir (maladie, invalidité physique, …) ou de décès. Même si les fils ainés sont les plus souvent désignés, il y a des exceptions à cette règle, car certains critères (discernement, sagesse, etc.), peuvent conduire au choix d’un autre membre de la famille moins proche, ce qui signifie que le fils ainé ne remplace pas nécessairement son père.

Avoir le statut d’un ardo est synonyme d’une grande prosperité en tant que eleveur et suppose deja, de la part de celui qui pretend à ce titre, la possibilité d’avoir beaucoup d’animaux et d’en offrir aussi puisque ce titre politique permet jusqu’a un certain point au ardo d’accumuler du betail, par dons ou par levées des taxes plus ou moins légales. Ainsi un ardo qui ne parvient pas à maintenir un grand

cheptel pour lui, voit une diminution de son prestige et par consequent le risque que les eleveurs s’ecartent de sa dependance (Boutrais, 1988).

Les ardo bénéficient de deux pouvoirs particuliers, celui de collecter les impôts et celui de rendre la justice. L’impôt prélevé est celui de la "zakat" (impôt religieux) ou celui destiné à la plus haute chefferie (commune d’élevage par exemple). Le versement de cet impôt à un ardo par un éleveur et le fait de s’en remettre à lui pour des litiges opposant les membres du campement ne relevant pas de la compétence directe des autres instances (gendarmerie, tribunal) est signe d’attachement et de soumission. Dans cet exercice de justice, l’ardo s’entoure de ses conseillers (juges), en lesquels il a confiance et qui sont considérés comme des sages dans le campement. En l’absence d’un pouvoir coercitif, l’application des décisions de justice rendues par l’ardo ne dépend que sa capacité de persuasion ainsi que du soutien qu’il a auprès des populations. Un ardo qui tient à garder ses sujets doit donc posséder des qualités de leader et veiller à la persistance d'un consensus autour de lui. Un ardo peut être déchu et remplacé sous le poids de la pression sociale. Plus souvent, il peut être délaissé, car si l'on ne peut changer de lignage, chacun peut, à titre individuel ou pour le compte de sa famille restreinte, décider de son attachement à un autre ardo ou même à un chef non-Peul (Ankogui-Mpoko et al, 2004).

Pour mieux coordonner ces différents centres de décision indépendantes les unes des autres, l’administration coloniale de l’Oubangui Chari avait institué une chefferie supérieure à partir des années 1960, en organisant les éleveurs en communes d’élevage comprenant des maires, des conseillers et fonctionnant grâce à un budget communal alimenté par des prélèvements (Boutrais, 1986).

Aujourd’hui, on voit bien que les systèmes hiérarchiques qui se chevauchent, avec les communes d’élevage et l’extension de leur compétence (pouvoir au-delà du découpage administratif), rend plus difficile l’analyse de la question institutionnelle. Les ardo ne sont pas les seuls maîtres car les communes centralisent la gestion des affaires pastorales, mais ils restent les relais pour remonter les informations et appliquer les mesures décidées par la plus haute autorité de la chefferie (maire de la commune d’élevage). Une meilleure compréhension de la question institutionnelle même au niveau du campement implique aussi une prise en compte du système hiérarchique pour mieux cerner les centres de décision et leur impact pour les populations du campement.

A la différence du diagnostic agraire classique souvent mobilisé chez les agriculteurs, le diagnostic pastoral se fait, compte tenu de la mobilité, sur une partie seulement du terroir exploité. Bien qu’il s’agisse ici de l’une des limites de l’ancrage « par site » inhérente au dispositif d’observatoire, les informations et les analyses produites s’étendront à l’ensemble des dynamiques, y compris celles en période de transhumance.

Les études récentes sur le pastoralisme n’ont été que l’œuvre des ONGs humanitaires, mais elles n’ont ni fait l’objet d’un approfondissement de la situation ni permis de toucher (ou trop peu) des éleveurs en activité qui vivent dans les campements inaccessibles pour les enquêteurs. On est ainsi très loin des véritables réalités des éleveurs, qui ne peuvent être appréhendées selon nous qu’au travers un diagnostic approfondi réalisé dans des campements, territoires identifiés comme lieu de vie et d’activité pour les personnes vivant de l’élevage et sur lequel il exerce une certaine « légitimité » en termes de droits et d’usage des ressources locales.

1.2. Mobiliser la notion de résilience

1.2.1. Définir la résilience

La situation de crises prolongées que connait la RCA depuis plus d’une décennie et celle de pays post-conflit depuis 2013, remettent une fois de plus la notion de résilience au-devant de la scène avec une utilisation parfois simpliste de cette notion qui pourtant révèle une importance pour les populations qui traversent ces périodes de crise. Il y a lieu pour nous de revenir sur ce que recouvre cette notion et son émergence.

Du point de vue conceptuel, nous nous appuyons dans le cadre de cette recherche sur la notion de résilience Cette notion qui est au carrefour de plusieurs champs disciplinaires (la physique, la psychologie, la sociologie, l’économie, etc.) est définie par Lallau et Mbetid-Bessane (2010), comme la capacité à anticiper ce qui peut l’être (se prémunir des «coups du sort»), à réagir à ce qui survient de manière imprévue (tirer parti des «coups du sort»), mais aussi à aspirer à une amélioration réalisable de sa situation.

A l’origine la résilience est un concept employé en physique de matériaux (métallurgie) pour évaluer la résistance des matériaux à des chocs élevés et leur capacité d’absorption de l’énergie cinétique sans une rupture (Anaut, 2005). Appliquée à l’homme c’est-à-dire en sciences humaines (psychologie sociologie), elle est considérée comme un processus dynamique impliquant l’adaptation positive dans

le cadre d’une adversité significative. L’analyse de la résilience au niveau individuel s’est faite pour la

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