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Les autres études et travaux ayant porté sur les MD commençant par « si »

Chapitre 3 : Etat de l’art

3.2 Les autres études et travaux ayant porté sur les MD commençant par « si »

Les autres études ont essentiellement porté sur les MD construits avec vouloir et pouvoir.

3.2.1 Les études portant sur les MD formés avec vouloir chez Borillo, Beeching, Schnedecker, Ciry et Banegas Saorin

Nous en avons recensé plusieurs, principalement consacrées à si tu veux / si vous voulez. Andrée Borillo, en 1985, décrit si vous voulez comme étant un marqueur de glose que l’on retrouve dans des contextes où le locuteur hésite dans sa formulation (1985 : 52). Par la suite, en 2007, Kate Beeching, dans un article de la revue Langue française (2007 : 78 à 93), analyse si vous voulez comme étant le marqueur utilisé au moment où le besoin d’un ajustement entre le dit et le dire se fait sentir, cet ajustement se faisant en toute « consensualité » (2007 : 83).

En 2018, Beeching proposera une nouvelle étude couplant cette fois si vous voulez et si tu

veux (2018 : 127-153) dans un ouvrage consacré au méta-commentaire en français et en

anglais.

De manière régulière, d’autres études ont vu le jour. Catherine Schnedecker a en effet consacré un article à si tu veux / si vous voulez en 2016 dans lequel elle dresse un panorama des « caractéristiques syntaxiques et fonctions sémantico-pragmatiques des hypothétiques en si portant sur le dire » (2016 : 45-66).

Par la suite, en 2017 nous avons mené une étude dans laquelle nous distinguons un si tu

veux / si vous voulez modal d’un si tu veux / si vous voulez évidentiel (2017 : 453-469).

Enfin, une étude comparative entre le français et l’espagnol a été proposée en 2017 dans une publication que nous avons coécrite avec Mercedes Banegas Saorin dans le cadre d’une étude plus globale sur les marqueurs discursifs dans les langues romanes. (2017 : 34-51).

Pour ce qui concerne les études consacrées aux MD construits avec pouvoir, elles apparaissent dans un contexte plus thématique, les analyses individuelles se faisant effectivement plus rares.

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3.2.2 Les études portant sur les MD formés avec pouvoir chez Ciry, Steuckardt et Rouanne

Ces études concernent en particulier si je puis dire et si on peut dire et, pour la majorité d’entre elles, elles sont présentées dans un ensemble qui regroupe d’autres marqueurs contenant l’archi-verbe dire. C’est le cas, par exemple de Laurence Rouanne qui, en 2014 et 2015 a proposé deux études consacrées à si je puis dire et si (l’)on peut dire, études qui mettent en relief le caractère polyfonctionnel de ces deux MDs, comme il en sera question notamment dans la deuxième partie.

Agnès Steuckardt en 2005 puis en 2015 a traité du cas du si je puis dire qu’elle analyse comme étant un correctif proche de pour ainsi dire.

Pour ce qui nous concerne, nous avons proposé une analyse polyfonctionnelle de si je puis

dire avant de produire un article proposant une analyse conjointe des marqueurs si vous voulez et si je puis dire en 2019.

Dans tous les cas, ces analyses ont été majoritairement menées à partir de la présence du verbe dire dans une perspective à la fois comparative (entre les différents marqueurs du

dire) et de recensement des différents marqueurs contenant le même verbe dire. C’est

donc la raison pour laquelle l’étude d’Agnès Steuckardt a paru dans un numéro thématique consacré aux « Marqueurs du dire » (Langue française n° 186) et celle de Laurence Rouanne dans un ouvrage, Histoires de dire qui réunit l’étude de 48 MDs contenant dire. Cette même double perspective de comparaison et de recensement existe dans nos travaux mais avec un autre « point commun », en l’occurrence le fait que des MDs aient la particularité de commencer par « si » et, pour les plus fréquents, de contenir

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Conclusion

Nous poursuivrons sur la base du point commun qui est que les marqueurs commencent en effet par « si » et que, de ce fait, il existe un patron syntaxique qui leur est commun, patron que l’on peut schématiser sous la forme suivante : SI+PERSONNE+V(+INF). En outre, comme nous l’avons observé, nombre des unités qui relèvent de ce patron sont devenues des marqueurs discursifs à part entière, répondant à tous les critères définitoires propres à cette classe. De plus, nous les rencontrons fréquemment dans différents corpus, aussi bien écrits qu’oraux. Pour la suite de nos analyses, nous retiendrons donc les MDs les plus fréquents et les plus représentés dans les différentes bases interrogées sont au nombre de douze, comme nous le verrons au premier chapitre de la deuxième partie qui comparera les taux de fréquence globaux dans la base Frantext. A partir de ce travail de comparaison et de confirmation, nous nous poserons donc la question du « parcours de figement » de nos MDs : par quelles étapes les unités sont-elles passées avant de devenir les MDs que nous connaissons et que nous employons aujourd’hui ? Cette question est centrale car non seulement elle nous permettra de dater l’apparition des premiers MDs mais également de voir si des alternatives de figement ont pu exister à un moment donné en diachronie : nous nous demanderons plus particulièrement si si vous voulez a existé avec une rection ou si si je puis dire a, au contraire, existé sans la rection12 de dire sous la forme si je puis. Pour réaliser ce travail

d’analyse diachronique, l’utilisation des nouvelles fonctionnalités de la base Frantext (ie Frantext 2) nous aura également permis de proposer une analyse positionnelle et combinatoire.

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D

EUXIEME PARTIE

:

ANALYSE DU PARCOURS DE FIGEMENT DES FORMES ET

MARQUEURS COMMENÇANT PAR SI

.A

NALYSE DIACHRONIQUE DES POSITIONS

,

DES COMBINAISONS ET DES VOISINAGES

.

Introduction

Pour donner un panorama précis des formes les plus fréquentes et de la façon dont elles ont fonctionné avant de toutes devenir des marqueurs discursifs tels que nous les connaissons aujourd’hui, nous avons décidé d'exploiter les nouvelles fonctionnalités de la base Frantext 2 mise en service dans le courant de l'été 2018. Nous avons exploité la base de trois manières pour donner donner différents aperçus.

Dans un premier temps, en effet, nous avons interrogé l’intégralité de la base pour montrer quelles formes, attestées en tant que MD, sont les plus fréquentes et les mieux installées en diachronie dans cette base en particulier. Dans un deuxième temps, nous avons exploité la fonction « voisinage » de la base pour observer deux phénomènes : d’une part la sélection du verbum dicendi dire et d’autre part le phénomène de détachement des unités. Dans un troisième temps, et comme nous le détaillerons dans le troisième chapitre de la présente partie, nous avons mis une méthodologie en place nous permettant d’exploiter les nouvelles fonctionnalités de la base Frantext 2, en nous fondant notamment sur le fait que cette dernière soit désormais entièrement catégorisée. Les résultats obtenus nous auront permis de proposer une étude des positions, des combinaisons et des voisinages des unités, siècle par siècle.

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