4.3 Étude de la sensibilité du Modèle de Proche
Pa-roi à un gradient de température dans un milieu
gazeux
En préambule à l'intégration du mécanisme de thermophorèse dans la
modélisa-tion du transport des particules au voisinage de la paroi, nous avons tout d'abord
étudié la réaction du Modèle de Proche Paroi (MPP) en l'état (i.e. dans sa
ver-sion dénie dans la première partie du manuscrit). Comme rappelé dans la section
précédente, l'équation du mouvement de la particule dans le MPP s'écrit :
dU
p= U
s−U
pτ
pdt+gdt+K
bro(y)dW
t. (4.14)
Dans cette équation, le seul paramètre du modèle qui présente une dépendance
à la température est le coecient de diusion brownien K
bro, dont nous rappelons
l'expression :
K
bro(y) =
s
2k
BT
f(y)
m
pτ
p(4.15)
oùT
f(y) est la température du uide qui dépend de la distance à la paroi y et qui
s'écrit (dans la suite de nos travaux, nous considérerons que la température du uide
varie uniquement dans la direction normale à la paroi) :
T
f(y) = T
w+y∇T
f(y). (4.16)
avec∇T
f(y), le gradient de température, T
w=T
f(y= 0) la température de paroi.
Nous avons choisi d'appliquer le gradient de température uniquement dans la
couche limite (dont la hauteur est xée ày
+p
= 100) en supposant que l'épaisseur de
la couche limite thermiqueδ
tcoïncide avec l'épaisseur de la couche limite turbulente
δ qui s'exprime :
δ= 100l
ν(4.17)
oùl
νest l'échelle de longueur visqueuse qui s'exprime en m :
l
ν= ν
u
∗et y
+p
= y
pl
ν(4.18)
On peut s'interroger sur la validité de cette hypothèse mais nous verrons par la
suite que le mécanisme de thermophorèse est très marqué dans la couche limite, zone
ou le gradient de température est très élevé et c'est cette tendance que nous avons
souhaité reproduire. Dans cet esprit, nous avons exprimé le gradient de température
dans la couche limite de la manière suivante :
∇T =
∇T
w= u
∗2∆T
ν
f(Udeb−5u
∗) siy
+ p≤5
(∆T − ∇T
w5l
ν)
(100−5)l
νsi 5< y
+ p≤100
0 siy
+ p>100
. (4.19)
∆T correspond à la diérence de température entre la paroi et la température du
coeur de l'écoulement : ∆T = T
f(y = δ)−T
w. Nous avons tracé sur la Figure 4.1
une allure du prol de température T
f= f(y
+) dans la zone de proche paroi pour
un∆T = 50K avec une température de paroi à 293K, le gradient de température
à la paroi est de l'ordre de10
5K/m.
Figure 4.1 Prol de température dans la couche limite
L'expression du gradient de température dans la sous couche visqueuse provient
de l'estimation de l'analogie de Taylor-Prandtl entre le transfert de chaleur et le
frottement (cf. [36] et [75] cités dans [28]). Dans le reste de la couche limite le prol
de températureT
fest donné par une interpolation linéaire en sachant que la
tempé-rature en n de couche limite est égale à la tempétempé-rature du coeur de l'écoulement.
An d'étudier la sensibilité du MPP à un gradient de température, nous avons
calculé les courbes de dépôt de particules colloïdales (k
+p
=f(τ
+p
)) pour diérentes
écarts de température entre la paroi et le coeur de l'écoulement. Pour eectuer
notre étude numérique de sensibilité, nous avons repris le cas-test numérique de Liu
et Agarwal [38] (dont les caractéristiques sont rappelées dans Tableau 3.1). Il s'agit
4.3. ÉTUDE DE LA SENSIBILITÉ DU MODÈLE DE PROCHE PAROI À UN
GRADIENT DE TEMPÉRATURE DANS UN MILIEU GAZEUX
d'une expérience de dépôt de goutte d'huiles dans un tuyau cylindre vertical sous
un écoulement d'air turbulent.
Les courbes de dépôt sont tracées sur la Figure 4.2 où nous avons reporté les
résultats expérimentaux de la synthèse de Papavergos et Hedley [58]. Enn d'évaluer
la sensibilité du Modèle de Proche Paroi à un gradient de température pariétal, la
vitesse de dépôt de sept classes de particules (correspondant à une gamme de τ
p+comprise entre 6 10
−2et 5 10
1) a été étudiée pour six écarts de température allant
de ∆T = 10K jusqu'à ∆T = 10
10K. Nous avons également calculé la courbe de
dépôt isotherme.
On constate que pour les deux premiers écarts de température (10K et 10
3K)
la vitesse de dépôt est la même que la vitesse de dépôt en écoulement isotherme.
L'eet du gradient de température sur la vitesse de dépôt commence à être visible à
partir d'un écart de température de10
4K, pour les particules en régime de diusion
(τ
+p
<1). Cependant, cet eet est minime puisqu'il multiplie seulement la vitesse de
dépôtk
+p