• Aucun résultat trouvé

CHAPITRE 5 : RÉSULTATS

5.1 Étape I : Renseignements ethnographiques

Le questionnaire « informations générales » destiné aux AEI nous a d’abord permis d’obtenir des renseignements généraux sur les AEI. Il nous a également permis de les interroger sur leur biographie langagière, sur la spécialité, sur l’interaction, et finalement sur l’instrumentalité (Annexe A).

Les renseignements de base obtenus auprès des 37 AEI (moyenne d’âge de 30 ans) ont montré que 60 % (n=22) étaient des hommes tandis que 40 % (n=15) étaient des femmes. Le participant le plus jeune avait 22 ans, le plus âgé en avait 35. Les AEI venaient de six pays différents (Iran, Allemagne, Chine, Viêtnam, Italie, Arménie) et 84 % (n=31) étaient inscrits au doctorat, 8 % (n=9) à la maîtrise et 8 % (n=3) au niveau postdoctoral. Les participants ont également indiqué qu'ils avaient entre 3 mois et 8 ans d'expérience en enseignement.

En ce qui concerne la biographie langagière (AQ1 et AQ2), les résultats de notre enquête ont montré que les participants venaient de six origines linguistiques différentes (persan, allemand, chinois, vietnamien, italien, arménien). En moyenne, 25 % (n=9) des AEI parlaient le français en tant que langue seconde tandis que 75 % (n=27) des AEI parlaient l’anglais en tant que langue seconde. En ce qui concerne la troisième langue et les

autres langues connues, en moyenne, 41 % (n=16) des participants parlaient le français en tant que troisième langue, 19 % (n=7) des AEI parlaient l’anglais en tant que troisième langue, 17 % parlaient d’autres langues.

Concernant la fréquence avec laquelle les AEI parlent ou écrivent dans leur L1, L2 ou L3 (AQ3), 36 AEI sur 37 ont indiqué que la langue orale la plus utilisée était la L1; les AEI parlaient le plus souvent en L1 et le moins souvent en L3. En ce qui concerne la langue écrite, les AEI utilisaient le plus souvent la L2 et le moins souvent la L3. En réponse à la question qui porte sur les tests d’entrée que les AEI ont passés en tant que critère d’admission (AQ4), les tests cités incluaient TF1, TCF, TOEFL, GRE, TSE, IELTS, DELPH et TOIEC, nous avons observé que la majorité de ces derniers, 78 % (n=29) ont effectué les tests en anglais (TOEFL, GRE et IELTS) tandis que 22 % (n=8)des AEI ont effectué les tests en français (TCF et DELPH) dans les deux dernières années.

En ce qui a trait aux contextes académiques où les AEI doivent utiliser le français (AQ5), ces derniers étudiaient dans différents départements : INRS, Génie civil, Génie chimique, Génie moléculaire, Génie électrique, Génie métallurgique, Génie informatique, Génie géologique et Biologie. Quant aux contextes spécifiques où les AEI doivent utiliser le français (AQ6), c’est-à- dire la classe, le laboratoire, le bureau ou autres, 75 % (n=27) des AEI ont choisi le bureau comme le premier contexte suivi par la classe (70 % [n=25]) et par le laboratoire (67 % [n=24]) tandis qu’ils utilisaient moins souvent le français en dehors de l’université. Cinquante et un pour cent des participants étaient de l’avis qu’ils utilisaient régulièrement le français dans leur département (AQ7). Au contraire, en matière de contextes spécifiques où les AEI utilisent l’anglais (AQ8), le bureau (78 % [n=29]) était le premier contexte suivi par le laboratoire (56 % [n=21]) et par la classe (27 % [n=10]). De plus, les AEI utilisaient l’anglais pour écrire des courriels, faire des recherches, rédiger leur thèse, consulter des pages Internet, lire et communiquer avec leurs amis. D’après leurs réponses, les AEI utilisaient régulièrement (54 % [n=20]) l’anglais dans leur département (AQ9). Seulement 5 % (n=2) des participants ont jugé le contexte de leur travail comme « exigeant au niveau linguistique », soit en anglais soit en français (AQ10). La majorité (79 % [n=30]) des AEI a mentionné que le contexte est « professionnel ». En deuxième

position, venait le contexte est « développé au niveau éducationnel » (38 %) suivi par « formel » (29 % [n=11]) et « familier au niveau culturel » (20 % [n=8]).

En ce qui a trait à la position (AQ11) et à l’interaction (AQ12) des AEI, les réponses montrent que parmi les 37 AEI, il y avait 26 étudiants diplômés, 2 étudiants au niveau postdoctoral, 13 assistants d’enseignement, 20 étudiants chercheurs, et une AEI qui travaillaient au CDA (Centre de dépannage et d’apprentissage). D’après leurs réponses, les AEI interagissaient le plus avec les « professeurs » (91 % [n=34]) suivi par les « étudiants diplômés » (59 % [n=22]) et le « personnel administratif » (56 % [n=21]). De plus, il appert que les AEI avaient moins d’interaction avec les étudiants de 1er cycle (43 % [n=16]). La

nature de leur interaction avec les étudiants de 1er cycle (AQ13) prenait la forme d’une

interaction individuelle, d’une interaction en petit groupe ou d’une interaction en grand groupe. Ici, tous les AEI ont répondu à la question. Les résultats nous ont indiqué que les AEI communiquaient le plus souvent (71 % [n=27]) individuellement avec les étudiants de 1er cycle et le moins souvent (21 % [n=8]) en grand groupe. D’après la majorité des AEI, le

niveau du français (AQ14) des gens avec qui ils communiquaient est natif tandis que leur niveau d’anglais (AQ15) est avancé.

Quant aux types de communication que les AEI pratiquent régulièrement en français (AQ16) et en anglais (AQ17), les participants pouvaient faire un choix parmi les suivants : production orale, production écrite, compréhension orale et compréhension écrite. Selon les AEI, l’habileté la plus utilisée en français était la compréhension orale (94 % [n=35]) suivie par la communication en ligne (74 % n=28) et la production orale (68 % [n=24]). En quatrième lieu venait la compréhension écrite (48 % [n=18]) tandis que la production écrite (34 % [n=14]) se révélait l’habileté la moins utilisée. Quant au type de la communication en anglais, bien que les résultats nous aient indiqué une faible variation entre les réponses des 37 AEI, la production orale, la production écrite et la compréhension écrite venaient en première position (78 % [n=29]) tandis que la communication en ligne (75 % [n=28]) venait en deuxième position suivie par la compréhension orale (72 % [n=27]) en tant qu’habileté la moins utilisée.

Dans le but de nous renseigner sur la direction de la communication des AEI, nous leur avons demandé de préciser si leur communication quotidienne est bilatérale ou plutôt unilatérale (AQ18). Leurs réponses ont montré que, pour la majorité des AEI, la direction de la communication est bilatérale (86 % [n=32]). En ce qui concerne le type de texte ou du discours qu’ils utilisaient régulièrement (AQ19), les réponses montrent que le texte le plus utilisé par des AEI est le texte académique (91 % [n=34]) suivi par la discussion (72 % [n=27]). La conversation informelle (62 % [n=23]) venait en troisième position tandis que les notes de cours (56 % [n=21]) étaient le texte le moins utilisé.

5. 2 Étape II : L’importance du français et de l’anglais par rapport aux tâches